Neuvaine au Sacré Cœur de Jésus

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Laetitia
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Neuvaine au Sacré Cœur de Jésus

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Neuvaine au Sacré Cœur de Jésus de saint Alphonse de Liguori.



Méditation première.


Cœur aimable de Jésus.

Celui qui se montre aimable en tout, se fait nécessairement aimer. Oh, si nous nous appliquions à connaître toutes les belles prérogatives que possède Jésus-Christ pour être aimé, nous serions tous dans l'heureuse nécessité de brûler de son amour.
Où pourrait-on trouver un Cœur plus aimable que le Cœur de Jésus ? Cœur tout pur, tout saint, tout rempli d'amour envers Dieu et envers nous ; puisque tous ses désirs n'ont d'autre but que la gloire divine et notre bonheur. C'est là le Cœur où Dieu trouve toutes ses délices, toutes ses complaisances. Dans ce Cœur règnent toutes les perfections,toutes les vertus: un amour très-ardent envers Dieu son père, joint à la plus grande humilité,au plus grand respect possible; une très-grande confusion à cause de nos péchés dont il s'est chargé, jointe à la plus grande confiance d'un tendre fils ; une très-grande aversion de nos fautes, jointe à une vive compassion de nos misères ; des souffrances extrêmes, jointes à la plus parfaite conformité à la volonté divine ; on trouve donc en Jésus tout ce qu'il peut y avoir d'aimable. On aime certaines personnes à cause de leur beauté, d'autres à cause de leur innocence, d'autres par habitude.
Mais s'il y avait une personne qui réunît en elle toutes ces vertus, et d'autres encore, qui pourrait ne pas l'aimer ? Si nous apprenons que loin de nous existe un prince étranger beau, affable, pieux, plein de charité, doux envers tout le monde qui rend le bien pour le mal, sans le connaître, sans être connus de lui, et sans avoir rien à traiter avec lui, nous nous sentons portés et comme forcés à l'aimer. Jésus-Christ réunit en lui seul toutes ces vertus, dans le plus haut degré de perfection. Il nous aime tendrement ; comment donc est-il possible qu'il soit si peu aimé des hommes, qu'il ne soit pas l'unique objet de tout notre amour ? Ô Dieu ! est-il possible que Jésus-Christ, lui qui est seul digne d'être aimé et qui nous a donné tant de preuves de son amour, soit le seul dont nous fassions si peu de cas, et qui ne puisse obtenir d'être aimé de nous, comme s'il n'était pas assez digne de notre amour ?
C'est là ce qui désolait sainte Rose de Lima, sainte Catherine de Gènes, sainte Thérèse, sainte Marie Magdelène de Pazzi, qui, en considérant cette ingratitude des hommes, s'écriaient avec larmes : L'amour n'est pas aimé ! l'amour n'est pas aimé !


Affections et prières.

Ô aimable Rédempteur, quel objet plus digne d'amour que Vous votre Père éternel pouvait-il me commander d'aimer ? Vous êtes la beauté même du paradis, l'amour de votre Père ; et votre Cœur divin est le siège de toutes les vertus. Ô Cœur adorable de mon Jésus, Vous méritez bien l'amour de tous les Cœurs ; et il est bien misérable et bien malheureux le Cœur qui ne Vous aime pas ! Tel a été mon Cœur, ô mon Dieu, pendant tout le temps où il ne Vous a pas aimé. Mais je ne veux plus continuer à être aussi malheureux ;je Vous aime, et je veux Vous aimer toujours, ô mon Jésus. Ô Seigneur, je ne Vous ai que trop oublié par le passé ; et maintenant qu'attendrai-je ?

Voudrai-je Vous obliger, par mon ingratitude, à m'oublier tout-à-fait, et à m'abandonner ? Non, ô mon adorable Sauveur de grâce ne le permettez pas. Vous êtes l'objet de l'amour d'un Dieu, et Vous ne seriez pas celui de l'amour d'un malheureux pécheur tant aimé de Vous, et comblé de vos bienfaits, tel que je suis ! Ô flammes saintes qui brûlez sans cesse dans le Cœur rempli d'amour de mon Jésus, allumez dans mon pauvre Cœur ce feu pur et sacré que Jésus, descendant du ciel, est venu apporter sur la terre. Détruisez toutes les affections impures qui règnent dans mon Cœur, et qui l'empêchent d'être tout à lui.

Faites, ô mon Dieu, qu'il ne respire plus que pour Vous, qu'il ne respire plus que pour Vous aimer Vous seul, ô mon adorable Sauveur ! Si pendant un temps je me suis écarté de Vous, soyez désormais l'unique objet de mon amour. Je Vous aime, je Vous chéris, je Vous adore; et je ne veux plus aimer que Vous. Ô mon tout aimable maître, ne dédaignez pas, je Vous en conjure, d'admettre au bonheur de Vous aimer un Cœur qui, pendant un temps, Vous a outragé. Que les Anges, pour votre grande gloire, voient brûler d'amour pour Vous un Cœur qui autrefois Vous a fui et injurié. Très-sainte Vierge Marie, je mets en Vous mon espérance, aidez-moi ; priez mon doux Jésus qu'il daigne me rendre, par sa grâce, tel qu'il me désire.
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Méditation II.


Cœur de Jésus rempli d'amour pour nous.

Oh, si nous pouvions concevoir l'amour dont brûle le Cœur de Jésus pour les hommes ! Il nous a tant aimés, que l'amour de tous les hommes, de tous les anges et de tous les saints réunis, n'arriverait pas à la millième partie de l'amour de Jésus envers nous. Il nous aime immensément au-delà de ce que nous pouvons nous aimer nous-mêmes. Il nous a aimés jusqu'à l'excès.
Dicebant excessum ejus, quem completurus erat in Jerusalem. ( Luc. 9. 31. )
Quel plus grand excès de la part d'un Dieu, que celui de mourir pour ses créatures ! Il nous a aimés jusqu'à l'extrémité. Cum dilexisset suos, in finem dilexit eos ( Joan. 13. 1 ). Car après nous avoir aimés depuis l'éternité, de manière qu'il n'y a pas eu dans l'éternité un seul moment où Dieu n'ait pensé à nous, et n'ait aimé chacun de nous ( In caritate perpetua dilexi te ), Il s'est fait homme par amour pour nous ; Il a choisi une vie pénible et la mort de la croix, pour nous sauver. Il nous a donc aimés plus que son honneur, plus que son repos, plus que sa vie ; Il a tout sacrifié pour nous prouver son amour. N'est-ce pas là un excès de charité, qui étonnera les anges et le paradis pendant toute l'éternité ? Ce même amour l'a encore engagé à demeurer avec nous dans le très-saint Sacrement, comme sur un trône d'amour : car Il y demeure sous l'aspect d'un peu de pain, renfermé dans un ciboire, où Il semble rester dans un total anéantissement de sa majesté, sans mouvement, sans l'usage des sens ; de manière qu'Il parait n'y être que pour aimer les hommes. L'amour fait désirer la présence continuelle de la personne qu'on aime. Cet amour et ce désir ont porté Jésus-Christ à rester avec nous dans le très-saint Sacrement. Le séjour de trente-trois années sur la terre avec les hommes lui a paru trop court pour son amour : pour satisfaire son désir de rester toujours avec nous, Il a fait le plus grand de tous les miracles, celui de l'institution de la très-sainte Eucharistie. Mais l’œuvre de la rédemption était déjà accompli : les hommes avaient été réconciliés avec Dieu ; pourquoi donc le Sauveur est-Il encore resté sur la terre dans ce Sacrement ? Pourquoi y reste-t-Il encore ? Ah, c'est parce qu'Il ne peut se séparer de nous ; Il dit qu'il trouve avec nous ses délices. Ce même amour l'a porté à devenir la nourriture de nos âmes pour mieux s'unir à nous, et faire de nos Cœurs et du sien une seule et même chose. Qui manducat meam carnem, in me manet, et ego in illo. ( Joan. 6. 57. ).

Ô prodige, ô excès de l'amour divin ! Disait un serviteur de Dieu : si quelque chose pouvait ébranler ma foi sur le mystère de l'Eucharistie, ce ne serait pas la difficulté de concevoir comment le pain peut se changer en chair, comment Jésus-Christ peut se trouver en plusieurs endroits à la fois, renfermé tout entier dans un si petit espace, car je répondrais que Dieu peut tout ; mais si l'on me demande comment il aime les hommes au point de se faire leur nourriture, je ne sais que répondre, que c'est là une vérité de foi, au dessus de mon intelligence, et que l'amour de Jésus-Christ pour nous est incompréhensible. Ô amour de Jésus, faites-Vous connaître aux hommes, et faites-Vous aimer.


Affections et prières.

Ô Cœur adorable de mon Jésus, Cœur enflammé d'amour pour les hommes, Cœur créé pour les aimer, comment pouvez-Vous en être si mal payé de retour, au point d'en être oublié, et même outragé ? Malheureux que je suis ! j'ai été du nombre de ces ingrats qui n'ont pas su Vous aimer ! Pardonnez-moi, ô mon Jésus, le péché si grand de ne Vous avoir pas aimé, Vous qui êtes digne de tant d'amour, et qui m'avez tant aimé, que Vous n'auriez pu faire davantage pour m'obliger à Vous aimer. Je reconnais que pour avoir pendant un temps renoncé à votre amour, je mériterais d'être condamné à ne plus pouvoir Vous aimer. Mais non, ô mon adorable Sauveur ; infligez-moi plutôt tout autre châtiment. Accordez-moi la grâce de Vous aimer, et punissez-moi ensuite comme Vous jugerez à propos. Mais comment puis-je craindre ce châtiment tandis que Vous continuez à m'intimer le précepte si doux de Vous aimer, ô mon Seigneur et mon Dieu ? Diliges Dominum Deum tuum ex toto corde tuo. Oui, ô mon Dieu, Vous voulez être aimé de moi, et je veux Vous aimer, et même je ne veux plus aimer que Vous, qui m'avez tant aimé. Ô amour de mon Jésus, Vous êtes mon amour. Ô Cœur enflammé de Jésus, enflammez aussi mon Cœur. Ne permettez pas qu'à l'avenir je vive un seul instant sans Vous aimer ; envoyez-moi la mort, détruisez-moi, plutôt que de permettre que le monde soit encore témoin de l'horrible ingratitude que je commettrais, si, après tant de grâces et de lumières que j'ai reçues de Vous, après avoir été tant aimé, j'avais le malheur de mépriser encore une fois votre amour. Non, ô mon Jésus, de grâce ne le permettez pas. J'espère, par le sang que Vous avez versé pour moi, que je Vous aimerai, et que Vous m'aimerez toujours, et que cet amour réciproque ne s'éteindra jamais pendant toute l'éternité. Ô Mère de l'amour infini, très-sainte Vierge Marie, Vous qui désirez tant de voir aimer Jésus, unissez-moi, attachez-moi de grâce à votre divin Fils, serrez-moi de manière que je ne puisse jamais plus m'en voir séparé.
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MÉDITATION III.


Cœur de Jésus désirant ardemment d'être aimé.

Jésus n'a aucun besoin de nous ; avec ou sans notre amour, Il est également riche, également puissant ; et cependant, dit saint Thomas, Jésus-Christ, parce qu'Il nous aime, désire tellement notre amour, qu'Il ne pourrait le désirer davantage si l'homme était son Dieu, et si sa félicité dépendait de la nôtre. C'est ce qui étonnait Job, et lui faisait dire : Quid est homo, quia magnificas eum ? aut quid apponis erga eum cor tuum ( Job. 7. 16. ). Quoi ! Un Dieu désire et demande avec tant d'empressement l'amour d'un ver de terre ? Il nous aurait déjà fait une bien grande faveur en nous permettant de L'aimer. Si un vassal disait à son Souverain : Sire, je Vous aime; il passerait pour un téméraire. Mais que dirait-on si un Souverain disait à son vassal, je veux que tu m'aimes ? Les rois de la terre ne s'abaissent pas jusques-là. Mais Jésus, qui est le roi du ciel, nous demande notre amour avec sollicitude : Diliges Dominum Deum tuum ex toto corde tuo ; il nous demande notre Cœur avec empressement : Præbe, fili mi, cor tuum mihi; ( Pro. 23.) et lorsqu'Il se voit chassé d'une âme, Il ne part pas, mais Il s'arrête à la porte du Cœur, Il appelle, Il frappe, pour entrer : Sto ad ostium, et pulso ( Apoc. 3. ) : la prie de Lui ouvrir, en l'appelant sa sœur et son épouse. Aperi mihi, soror, mea sponsa. ( Cant. 5. ) Il trouve enfin ses délices dans notre amour envers Lui, et Il se réjouit et se console, lorsqu'une âme Lui dit et Lui répète souvent : Mon Dieu, je Vous aime.

C'est là l'effet du grand amour qu'Il a pour nous. Celui qui aime, désire nécessairement d'être aimé. Le Cœur demande le Cœur, l'amour veut de l'amour. Ad quid diligit Deus, nisi ut ametur ? Dit saint Bernard : et Dieu lui-même l'avait déjà dit : Quid Dominus Deus tuus petit a te, nisi ut timeas et diligas eum ? ( Deut. 10. 12. ). C'est pourquoi Il nous fait connaître qu'Il est ce bon pasteur, qui, ayant trouvé la brebis égaré, veut que chacun s'en réjouisse avec Lui Congratulamini mihi, quia inveni ovem meam quam perdideram (Luc. 15. 6. ) Il se présente sous la parabole d'un bon père qui, voyant un fils perdu revenir se jeter à ses pieds, non-seulement lui pardonne, mais l'embrasse tendrement. Il nous fait savoir que celui qui ne L'aime pas, est condamné à la mort : Qui non diligit, manet in morte ( 1. J. 3. ) : et au contraire, que celui qui L'aime demeure avec Dieu, et Dieu avec lui : Qui manet in caritate, in Deo manet, et Deus in eo ( 1. Jo. 4. 12. ). Tant d'invitations, tant d'empressements, tant de promesses ne pourront-elles pas nous porter à aimer un Dieu qui désire si ardemment d'être aimé de nous.


Affections et prières.

Mon adorable Rédempteur, je Vous dirai avec saint Augustin : Vous m'ordonnez de Vous aimer, et Vous me menacez de l'enfer si je ne Vous aime pas ; mais quel enfer plus horrible peut-il y avoir pour moi, quel malheur plus grand peut-il m'arriver, que celui d'être privé de votre amour ? Si donc Vous voulez m'effrayer, menacez-moi seulement d'être condamné à vivre sans Vous aimer ; car cette seule menace m'épouvantera bien plus que mille enfers. Si au milieu des flammes de l'enfer, les damnés pouvaient brûler de votre amour, ô mon Dieu, l'enfer même se changerait en un paradis : si au contraire les bienheureux dans le ciel pouvaient ne pas Vous aimer, le paradis deviendrait un enfer. C'est saint Augustin qui parle. Je reconnais bien, mon adorable Seigneur, que, par mes péchés, je mériterais d'être privé de votre grâce, et condamné par-là à ne plus pouvoir Vous aimer : mais j'entends que Vous continuez à me commander de Vous aimer, et je sens en moi un désir ardent de Vous aimer. Ce désir est un don de votre grâce ; c'est Vous qui m'en favorisez ; donnez-moi donc aussi la force de l'accomplir, et faites que dorénavant je puisse Vous dire avec vérité, et Vous répéter continuellement et de tout mon Cœur : Ô mon Dieu, je Vous aime, je Vous chéris, je Vous adore. Vous désirez mon amour et je désire le Vôtre. Oubliez donc, ô mon Jésus, mes fautes passées ; aimons-nous toujours : ne me quittez pas, et ne permettez pas que je Vous quitte jamais. Aimez-moi toujours, et faites que toujours je Vous aime. C'est dans vos mérites, ô mon adorable Sauveur, que je mets tout mon espoir. De grâce faites-Vous toujours aimer, et faites-Vous aimer beaucoup par un pécheur qui Vous a beaucoup offensé. Ô très-sainte Vierge Marie, mère de mon Jésus, secourez-moi; priez pour moi votre divin Fils !
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MÉDITATION IV.



Cœur de Jésus accablé de douleur.

Il n'est pas possible de considérer de combien de douleurs le Cœur de Jésus fut accablé sur la terre pour l'amour de nous, sans en être touché de compassion. Lui-même nous a dit que son Cœur a été plongé dans une si profonde tristesse, qu'elle aurait suffi seule pour lui ôter la vie, et le faire mourir de douleur, si sa divinité n'avait, par un miracle, empêché sa mort : Tristis est anima mea usque ad mortem. ( Marc. 14. 34. ) La plus grande douleur qui affligea tant le Cœur de Jésus, ne fut pas l'idée des tourments et de la honte que les hommes lui préparaient, mais l'ingratitude dont ils paieraient l'immensité de son amour. Il prévit distinctement tous les péchés que nous commettrions après qu'il aurait enduré tant de tourments et subi une mort si cruelle et si ignominieuse pour l'amour de nous. Il prévit particulièrement les outrages sanglants que les hommes feraient à son Cœur adorable qu'il nous laissait pour preuve de son amour dans le Très Saint Sacrement. Ô Dieu, et quels outrages n'a pas reçu Jésus-Christ de la part des hommes, dans ce Sacrement d'amour ! Les uns l'ont foulé aux pieds ; d'autres l'ont jeté dans des cloaques ; d'autres s'en sont servis pour rendre hommage au démon. Et cependant la vue de tous ces mépris n'a pu l'empêcher de nous laisser ce gage ineffable de son amour. Il hait extrêmement le péché, mais son amour envers nous semble avoir surpassé sa haine contre ce même péché ; puisqu'il aima mieux permettre tant de sacrilèges, que de priver de cette nourriture divine les âmes qui l'aiment. Tout cela ne suffira-t-il pas pour nous faire aimer un Cœur qui nous a tant aimés ? Jésus-Christ n'a-t-il pas assez fait pour mériter notre amour ? Ingrats que nous sommes, laisserons-nous encore Jésus-Christ abandonné sur l'autel, comme le font la plupart des hommes ? Ne nous joindrons-nous pas plutôt au petit nombre d’âmes pieuses qui savent le reconnaître, pour nous consumer d'amour, plus que ne se consument les flambeaux qui brûlent autour des tabernacles ! Le Cœur de Jésus brûle d'amour pour nous ; et nous, en sa présence, ne brûlerons-nous pas d'amour pour Jésus ?


Affections et prières.

Ô mon doux et bien aimé Jésus, voyez à vos pieds celui qui a tant affligé votre Cœur adorable. Ô mon Dieu ! Comment ai-je donc pu remplir de tant d'amertume ce Cœur qui m'a tant aimé, et qui n'a rien épargné pour se faire aimer de moi ! Mais consolez-Vous, si je peux m'exprimer ainsi, ô mon Sauveur ; car mon Cœur, par un effet de votre grâce, touché de votre saint amour, éprouve maintenant de si cuisants regrets de Vous avoir offensé, qu'il voudrait en mourir de douleur. Oh, que ne puis-je, ô mon Jésus, avoir de mes péchés la même douleur que Vous en eûtes pendant votre vie ! Père éternel, je Vous offre en expiation de mes fautes, la peine et l'aversion qu'en eut votre Fils, et c'est pour l'amour de lui que je Vous prie de m'en accorder une douleur si grande, qu'elle me fasse vivre dans l'affliction et des regrets continuels, en pensant qu'il fut un temps où j'ai méprisé votre amitié. Et Vous, ô mon Jésus, donnez-moi une telle horreur pour le péché, qu'elle me fasse détester les fautes même les plus légères, en considérant qu'elles Vous déplaisent, à Vous, qui, loin de mériter le moindre déplaisir, méritez au contraire, d'être infiniment aimé. Seigneur, je déteste maintenant tout ce qui Vous déplaît, et je ne veux plus aimer que Vous et ce que Vous aimez Vous-même. Aidez-moi, donnez-moi la force ; accordez-moi la grâce de Vous invoquer toujours, ô mon Jésus, et de toujours Vous répéter cette demande. Donnez-moi votre amour, ô mon Jésus ; accordez moi votre amour. Et Vous, ô très-sainte Vierge Marie, obtenez-moi la grâce de Vous prier sans cesse, et de Vous dire : Ma Mère, faites que j'aime Jésus-Christ.
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MÉDITATION V.


Cœur compatissant de Jésus.

Où pourrons-nous trouver un Cœur plus compatissant et plus tendre que celui de Jésus, un Cœur qui ait été plus touché de nos misères ? Cette compassion le fit descendre du ciel sur la terre ; c'est elle qui lui fit dire qu'il était ce bon pasteur venu donner sa vie pour le salut de ses brebis. Pour obtenir le pardon pour nous, pauvres pécheurs, il ne se pardonna pas à lui-même, et voulut se sacrifier sur la croix, pour satisfaire par sa mort au châtiment qui nous était dû. Cette compassion et cette pitié lui font encore dire actuellement : Quare moriemini, Domus Israel ? Revertimini, et vivite. ( Ezech. 2. )? Hommes, mes pauvres enfants, pourquoi voulez-vous vous damner en fuyant loin de moi ? Ne voyez-vous pas qu'en vous séparant de moi, vous courez à la mort éternelle ? Je ne veux pas voir votre perte ; ayez confiance ; toutes les fois que vous voudrez revenir vers Moi, revenez, et vous recouvrerez la vie ; Revertimini, et vivite. Cette compassion lui fait même dire qu'il est ce bon père qui, méprisé par son fils, loin de pouvoir se résoudre à le bannir de sa présence, l'embrasse tendrement, dès qu'il revient avec un Cœur repentant, et oublie toutes les injures qu'il en a reçues : Omnium iniquitatum ejus non recordabor. Ce n'est pas ainsi qu'en agissent les hommes ; car, quoiqu'ils pardonnent, ils n'en gardent pas moins toujours le souvenir de l'offense qu'ils ont reçue, se sentent portés à la vengeance, et s'ils ne se vengent pas, parce qu'ils craignent Dieu, ils éprouvent toujours une forte répugnance à converser avec les personnes qui les ont méprisés ou offensés. Ah, mon Jésus, Vous pardonnez aux pécheurs repentants, et Vous ne refusez pas de Vous donner tout à eux, dans la sainte communion, pendant cette vie, et ensuite dans le ciel, sans éprouver aucune répugnance à Vous unir pendant toute l'éternité une âme qui Vous a offensé. Où pourrait-on trouver un Cœur plus aimable et plus miséricordieux que le vôtre, ô mon doux Sauveur ?


Affections et prières.

Cœur miséricordieux de mon Jésus, ayez pitié de moi Jesu dulcissime, miserere mei. Je Vous en conjure maintenant, et accordez-moi la grâce que je Vous en conjure toujours : Jesu dulcissime, miserere mei. Avant même que je Vous eusse offensé, ô mon Rédempteur, j'étais certainement bien loin de mériter aucune des grâces que Vous avez répandues sur moi avec tant de profusion. Vous m'avez créé, Vous m'avez enrichi de tant de lumières ; et tout cela sans le moindre mérite de ma part. Mais, après Vous avoir offensé, non-seulement je ne méritais aucune faveur, mais je méritais votre abandon, et les peines de l'enfer. Votre seule bonté a fait que Vous m'avez attendu et conservé en vie tandis que j'étais dans votre disgrâce; votre pitié m'a éclairé, et m'a invité au pardon ; c'est elle qui m'a excité et porté à la douleur de mes péchés, et au désir de Vous aimer; c'est par elle que j'espère me conserver dorénavant dans votre grâce ! Ne cessez pas, ô mon Jésus, je Vous en conjure, d'avoir pitié de moi ! La faveur que j'implore de votre miséricorde, c'est que Vous m'accordiez les lumières et la force nécessaire pour ne plus être ingrat envers Vous. Non, mon amour, je ne Vous demande pas que Vous me pardonniez, si j'ai le malheur de Vous offenser encore ; ce serait là une présomption qui Vous empêcherait d'être encore miséricordieux envers moi. Quelle pitié pourrai-je encore attendre, si, redevenant ingrat, je méprisais de nouveau votre bienveillance, et me séparais encore de Vous ? Non, ô mon Jésus, je Vous aime, et je veux Vous aimer toujours voici la faveur que j'espère et implore de votre miséricorde : Ne permittas me separari a te ; ne permittas me separari a te. Je Vous en conjure aussi, ô très-sainte Vierge Marie, ne permettez pas que je me sépare jamais plus de mon Dieu.

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MÉDITATION VI.


Cœur libéral de Jésus-Christ.

Les hommes doués d'un bon cœur désirent rendre tous les autres contents, et surtout les plus nécessiteux et les plus affligés. Mais où trouvera-t-on un meilleur cœur que celui de Jésus-Christ ? Parce que sa bonté est infinie, Il a un désir extrême de nous communiquer ses richesses : Mecum sunt divitiæ, ut ditem diligentes me (Prov. 8. 8. ) ; c'est pour nous faire riches, dit l'Apôtre, que Lui-même Il s'est fait pauvre : Propter vos egenus factus est, ut illius inopiá divites essetis ( 2. Cor. 8. 9. ). C'est encore pour cette même fin qu'il a voulu rester avec nous dans le saint Sacrement, où il demeure en tout temps les mains pleines de grâces, pour les dispenser à ceux qui viennent l'y visiter, ainsi que l'a vu le père Alvarez. C'est à cette fin qu'il se donne tout entier à nous dans la sainte communion, nous faisant entendre qu'il ne saura nous refuser ses biens, puisqu'il va jusqu'à se donner lui-même entièrement à nous. Quomodo non etiam cum illo omnia nobis donavit ? ( Rom. 8. ). De manière que, dans le Cœur de Jésus, nous trouvons tous les biens, toutes les grâces que nous désirons. In omnibus divites facti estis in Christo, ita ut nihil vobis desit in ulla gratia ( 1. Cor. 1. 5. et 7. ). C'est au Cœur de Jésus, que nous sommes redevables de toutes les grâces reçues, de la rédemption, de la vocation, des lumières intérieures, du pardon, des secours pour résister aux tentations, et supporter avec résignation les adversités ; car sans son secours, nous n'aurions pu rien faire de bien : Sine me nihil potestis facere. ( Joan. 15. ) Si par le passé, dit le Seigneur, vous n'avez pas reçu plus de grâces, ne vous plaignez pas de Moi, mais de vous-mêmes, qui avez négligé de me les demander : Usque modo non petistis quidquam ; petite, et accipietis ( Joan. 16. 24. ). Oh, qu'il est riche et libéral le Cœur de Jésus, pour tous ceux qui ont recours à Lui ! Dives in omnes, qui invocant illum ( Rom. 10. 12. ). Les âmes qui invoquent avec ferveur le secours de Jésus-Christ, en reçoivent les plus grands bienfaits : Quoniam tu, Domine, suavis et mitis, et multæ misericordiæ. invocantibus te ( Psalm. 85. 5. ). Ayons donc toujours recours à cet adorable Cœur ; demandons avec confiance, et nous obtiendrons tout, etc.


Affections et prières.

Ah, mon Jésus, Vous n'avez pas hésité de donner pour moi votre sang et votre vie, et moi je balancerais à Vous donner mon pauvre cœur ! Non, ô mon adorable Rédempteur, je Vous l'offre tout entier, ainsi que toute ma volonté ; acceptez-la, et disposez-en à votre gré. Je n'ai rien, et ne puis rien; mais j'ai ce cœur que Vous m'avez donné, et dont personne ne peut me priver : on peut m'enlever les biens, le sang, la vie, mais non pas mon cœur. Je puis et je veux employer ce cœur à Vous aimer. Apprenez-moi de grâce, ô mon Dieu, le parfait oubli de moi-même, et tout ce que je dois faire pour parvenir à éprouver pour Vous l'amour le plus pur, dont, par un effet de votre bonté, Vous m'avez inspiré le désir. Je sens en moi une volonté ferme et résolue de tout faire pour Vous plaire ; mais pour en suivre les impulsions, j'attends, j'implore votre secours. C'est à Vous, ô Cœur brûlant d'amour de mon Jésus, de Vous emparer entièrement de mon pauvre cœur, qui par le passé a été si ingrat envers Vous et qui s'est trouvé par sa faute privé de votre amour. Faites, je Vous en conjure, que ce cœur soit tout brûlant d'amour pour Vous, comme le vôtre l'est pour moi. Faites que ma volonté soit intimement unie à la vôtre, de manière que je ne veuille plus que ce que Vous voulez Vous-même ; et que dorénavant votre sainte volonté soit la règle de toutes mes actions, de toutes mes pensées, de tous mes désirs. J'espère, Seigneur, que Vous ne me refuserez par votre grâce, pour accomplir cette résolution que je fais aujourd'hui à vos pieds, de me soumettre tranquillement à tout ce qu'il Vous plaira ordonner de moi, de mes affaires, de ma vie, et de ma mort.

Ô Vierge bienheureuse ! Vous dont le Cœur fut toujours uniforme à celui de Jésus, obtenez-moi la grâce que je ne veuille et ne désire à l'avenir que ce que veut Jésus, et ce que Vous voulez Vous-même.

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MÉDITATION VII.



Cœur reconnaissant de Jésus.

Le Cœur de Jésus est tellement reconnaissant, qu'il ne peut nous voir faire la moindre œuvre pour l'amour de Lui, dire le moindre mot pour sa gloire, avoir une bonne pensée délibérée de Lui plaire, sans nous en donner la récompense : il est si reconnaissant qu'Il rend toujours le centuple, centuplum accipietis. Les hommes reconnaissants, lorsqu'ils récompensent quelqu'un d'un bienfait qu'ils en ont reçu, le compensent une fois ; ils se délivrent, comme on dit, du poids de la reconnaissance, et ensuite ils n'y pensent plus. Ce n'est pas ainsi que Jésus-Christ en agit avec nous ; chaque bonne action, faite pour Lui plaire est non-seulement récompensée au centuple dès cette vie, mais dans l'autre vie elle sera récompensée une infinité de fois à chaque instant, pendant toute une éternité. Qui pourrait donc être assez négligent pour ne pas faire tout son possible pour contenter ce Cœur si reconnaissant ? Mais, ô Dieu, comment les hommes s'occupent-ils de plaire à Jésus-Christ ? Disons plutôt, comment pouvons-nous être si ingrats envers notre Sauveur ? Quand même il n'aurait versé qu'une seule goutte de sang, qu'une larme pour notre salut, nous lui devrions néanmoins une reconnaissance sans bornes ; car cette goutte de sang, cette larme aurait été d'une valeur infinie auprès de Dieu, pour nous obtenir de lui toutes sortes de grâces. Mais Jésus a voulu employer pour nous tous les moments de sa vie, nous donner tous ses mérites, toutes ses peines, ses ignominies, tout son sang, et sa vie même, qu'il a sacrifiée pour nous ; de manière que le nombre des obligations que nous avons de l'aimer, est infini. Mais hélas ! nous sommes reconnaissants même envers les animaux : si un petit chien nous donne quelque témoignage d'attachement, il semble nous forcer à l'aimer ; comment donc pouvons-nous être si ingrats envers Dieu ? Les bienfaits de Dieu semblent changer la nature aux yeux de l'homme, et devenir pour Lui de mauvais traitements, puisqu'au lieu de reconnaissance et d'amour, ils n'obtiennent de Lui que des offenses et des injures. Daignez, ô Seigneur, éclairer les ingrats, et leur faire connaître l'immensité de Votre Amour pour eux.


Affections et prières.

Ô mon bien-aimé Jésus, voyez l'ingrat prosterné à vos pieds. J'ai été reconnaissant envers les créatures, et ingrat envers Vous seul ! Envers Vous, dis-je, qui êtes mort pour moi, et qui n'auriez pu faire davantage pour m'obliger à Vous aimer. Ce qui me console et m'encourage, c'est la certitude d'avoir affaire à un Cœur dont la bonté et la miséricorde sont infinies, et qui se déclare prêt à oublier toutes les offenses du pécheur repentant et qui l'aime. Ô mon adorable Jésus, si par le passé je Vous ai offensé et méprisé, maintenant je Vous aime pardessus toute chose, et plus que moi-même. Dites ce que Vous voulez de moi ; car, moyennant votre grâce, je suis prêt à tout faire. Je crois que Vous m'avez créé, que Vous avez donné tout votre sang et votre vie pour l'amour de moi ; je crois que Vous restez pour moi, dans le très-saint Sacrement ; je Vous en rends grâces, ô mon Dieu, et Vous supplie de ne plus permettre qu'à l'avenir je sois encore ingrat à tant de bienfaits, à tant de témoignages de Votre Amour. Attachez- moi, unissez-moi à votre Cœur, et ne permettez pas que je Vous cause encore le moindre déplaisir, la moindre amertume, pendant le reste de ma vie. Je ne Vous ai que trop offensé, ô mon Jésus ! Je ne veux plus dorénavant que Vous aimer : Ah! que ne puis-je récupérer les années que j'ai perdues ! Mais non, elles sont perdues irrémissiblement, et il me reste sans doute peu de temps à vivre ; mais quel que soit celui qui me reste, ô mon Dieu, je veux l'employer tout à Vous aimer, ô mon bien suprême, qui méritez un amour éternel et infini. Très-sainte Vierge Marie, mère miséricordieuse, ne permettez plus que je sois encore ingrat envers votre Fils ; priez Jésus pour moi.

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Re: Neuvaine au Sacré Cœur de Jésus

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MÉDITATION VIII.



Cœur de Jésus méprisé.

Il n'y a pas de plus grand tourment pour un Cœur qui aime, que celui de voir mépriser son amour ; plus les témoignages d'amour ont été grands, plus aussi l'ingratitude est révoltante. Si l'homme renonçait à tous ses biens, allait vivre dans un désert, se nourrissait d'herbes, couchait sur la terre, s'exténuait par les pénitences, et se soumettait enfin à une mort cruelle pour Jésus-Christ, quelle compensation rendrait-il par-là pour les peines que le Fils de Dieu a souffertes, pour son sang et sa vie qu'il a donnés par amour ? Quand même nous pourrions nous sacrifier à la mort à tout moment, nous ne compenserions certainement pas la moindre partie de l'amour que Jésus-Christ nous a témoigné en se donnant à nous dans le très-saint Sacrement. Un Dieu se renfermer sous les espèces d'un peu de pain, et se faire la nourriture d'une de ses créatures ! Mais, ô Dieu ! de quel retour, de quelle reconnaissance Jésus-Christ en est-il payé par les hommes ? Il en est payé par de mauvais traitements, par le mépris de ses préceptes et de ses maximes, par des injures telles, qu'on n'en ferait pas de semblables à un ennemi, à un esclave, à la plus vile créature de la terre. Comment pouvons-nous penser à tous les mauvais traitements qu'a reçus et que reçoit journellement Jésus-Christ, sans en être affligés, sans chercher à compenser, par notre amour, l'amour immense de son Cœur divin, qui réside dans le très-saint Sacrement, brûlant toujours du même amour pour nous, désirant de répandre sur nous ses bienfaits, se donner tout entier à nous, prêt à nous accueillir dans son Cœur dès que nous irons à lui ? Qui venit ad me, non ejiciam foras. ( Joan. 6. 37. ) Nous nous sommes habitués à entendre parler de la création, de l'incarnation, de la rédemption, de la naissance de Jésus dans une étable, de sa mort sur la croix. Ô Dieu, si nous avions reçu d'un autre homme un seul de ces bienfaits, pourrions-nous ne pas l'aimer ? Dieu lui seul est si peu estimé des hommes, qu'ayant tout fait pour s'en faire aimer il ne peut parvenir à ce but, et qu'au lieu d'en être aimé, il en est dédaigné et méprisé ! Tout cela vient de ce que les hommes oublient l'amour de ce Dieu envers eux.


Affections et prières.

Ô Cœur de mon Jésus, abîme de miséricorde et d'amour, comment puis-je penser à l'immensité des bienfaits que j'ai reçus de Vous, à l'ingratitude dont je les ai payés, et ne pas mourir de douleur ! Vous, ô mon Sauveur, après m'avoir donné l'existence Vous avez versé pour moi tout votre sang, Vous m'avez sacrifié votre vie, en Vous abandonnant aux ignominies et à la mort pour l'amour de moi ; et non content de tout cela, Vous avez encore trouvé la manière de Vous sacrifier tous les jours pour moi dans la sainte Eucharistie, sans refuser de Vous exposer aux injures que Vous prévoyiez recevoir dans ce sacrement d'amour. Ô Dieu, comment puis-je me voir si ingrat envers Vous, sans mourir de honte ? Ah, Seigneur, mettez un terme à mon ingratitude, en embrasant mon Cœur de Votre Amour, et me rendant tel que Vous me désirez. Souvenez-Vous du sang et des larmes que Vous avez versés pour moi, et pardonnez-moi. Je Vous en conjure, ô mon Rédempteur, que tant de peines que Vous avez souffertes, ne soient par perdues pour moi ! Mais Vous, quoique Vous m'ayez vu si ingrat, et si indigne de votre amour, Vous n'avez jamais cessé de m'aimer, lors même que je ne Vous aimais pas, et que je ne désirais pas que Vous m'aimassiez : avec combien de confiance dois-je donc espérer votre amour maintenant que je ne veux et ne désire autre chose que de Vous aimer et d'être aimé de Vous ? Accomplissez pleinement mon désir, ou plutôt le Vôtre, car c'est Vous qui me le donnez. Faites que ce jour soit celui de mon entière conversion, que je commence à Vous aimer pour ne jamais plus cesser de Vous aimer un seul instant, ô mon Bien suprême. Faites que je meure totalement à moi-même, pour ne plus vivre désormais que pour Vous, et pour brûler sans cesse de votre amour. Ô très-sainte Marie, Vous dont le Cœur fut cet autel heureux, et toujours embrasé de l'amour divin ; Mère de miséricorde, rendez mon Cœur semblable au vôtre ; priez-en votre Fils, qui se fait un plaisir de Vous honorer en ne Vous refusant rien de ce que Vous lui demandez.

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Laetitia
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Re: Neuvaine au Sacré Cœur de Jésus

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MÉDITATION IX.



Cœur fidèle de Jésus.

Oh combien il est fidèle le Cœur admirable de Jésus-Christ, envers ceux qu'il appelle à son saint amour ! Fidelis est qui vocavit vos, qui etiam faciet ( 1. Thess. 5.24. ). La fidélité de Dieu nous donne la confiance d'espérer tout, quoique nous ne méritions rien. Si nous avons chassé Dieu de notre Cœur, ouvrons-lui-en la porte, et il y entrera aussitôt, selon la promesse qu'il nous en a faite : Si quis aperuerit mihi januam, intrabo ad illum, et cænabo cum illo. ( Apoc. 3. ) Si nous voulons des grâces, demandons-les à Dieu au nom de Jésus-Christ ; il nous a promis que nous les obtiendrons : Si quidpe tieritis Patrem in nomine meo, dabit vobis. ( Joan. 15. 16. ) Si nous sommes tentés, confions-nous en ses mérites, et il ne permettra pas que les assauts de nos ennemis surpassent nos forces : Fidelis autem Deus est, qui non patietur vos tentari supra id quod potestis ( 1. Cor. 10. 13. ). Oh, combien il vaut mieux avoir affaire à Dieu qu'aux hommes ! combien de fois les hommes promettent, et manquent ensuite de parole,ou parce qu'ils mentent en promettant, ou parce qu'ils changent d'avis après avoir promis ? Non est Deus, quasi homo ( dit le saint Esprit ), ut mentiatur ; nec ut filius hominis, ut mutetur ( Num. 23. 19. ). Dieu ne peut être infidèle dans ses promesses, parce qu'il ne peut mentir, étant la vérité même ; et il ne peut changer de volonté parce que tout ce qu'il veut est juste et équitable. Il a donc promis d'accueillir quiconque ira à lui ; de secourir quiconque Lui demandera du secours ; d'aimer quiconque L'aimera ; et il ne le ferait pas ? Dixit ergo, et non faciet ? Oh, que ne sommes-nous aussi fidèle envers Dieu, qu'il l'est envers nous ! combien de fois, par le passé, nous lui avons promis d'être tout à lui, de le servir, et de L'aimer, et puis nous L'avons trahi, et, nous retirant de son service, nous nous sommes rendus esclaves du démon ! Ah, prions-Le de nous donner la force de Lui être fidèles à l'avenir. O que nous serons heureux, si nous sommes fidèles envers Jésus-Christ dans le petit nombre de choses qu'il nous commande ! Il sera bien exact à nous en accorder de très-granles récompenses, et à nous faire éprouver ce qu'il a promis à ses fidèles serviteurs : Euge, serve bone et fidelis ; quia super pauca fuisti fidelis, super multa te constituam ; intra in gaudium Domini tui. ( Matth. 25. 21. )


Affections et prières.

Ô mon adorable Rédempteur, que n'ai-je été aussi fidèle envers Vous, que Vous l'avez été envers moi ! Toutes les fois que je Vous ai ouvert mon Cœur, Vous y êtes entré pour me pardonner et me remettre en votre grâce : chaque fois que je Vous ai appelé, Vous êtes accouru à mon secours. Vous avez été fidèle envers moi, moi j'ai été trop infidèle envers Vous ; je Vous ai promis de Vous servir, et bien des fois je Vous ai abandonné ; je Vous ai promis mon amour, et bien des fois ensuite je Vous l'ai refusé, comme si Vous, ô mon Dieu qui m'avez créé et racheté, fussiez moins digne d'être aimé que les créatures, et que les vains et misérables plaisirs pour lesquels je Vous ai quitté. Pardonnez-moi, ô mon Jésus. Je reconnais mon ingratitude, et je la déteste, Je reconnais que Vous êtes la bonté infinie ; que Vous méritez un amour infini, de moi surtout, que Vous avez toujours tant aimé, malgré toutes les offenses que je Vous ai faites. Malheur à moi, si je me damnais ! Les grâces que Vous m'avez départies et les témoignages d'affection spéciale que Vous m'avez données, seraient l'enfer de mon enfer. Non, ô Dieu de mon Cœur, ayez pitié de moi ; ne permettez pas que je Vous abandonne de nouveau, et que, venant à me damner, comme je le mériterais, je doive ensuite continuer, dans l'enfer, à payer, par des injures et par la haine, l'amour que Vous m'avez porté. Cœur fidèle et brûlant d'amour de mon Jésus " enflammez mon pauvre Cœur " afin qu'il brûle pour Vous comme Vous brûlez pour moi. Ô mon Jésus, il me semble maintenant que je Vous aime ; mais je Vous aime peu : faites, je Vous en supplie, que je Vous aime avec ardeur, et que je Vous sois fidèle jusqu'à la mort. Je Vous demande cette grâce, et celle de continuer à Vous la demander sans cesse. Faites-moi mourir avant que j'aie le malheur de Vous trahir de nouveau. O bienheureuse vierge Marie, ma mère, aidez-moi à être fidèle à votre Fils.
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