Résumé de théologie dogmatique, Livre III : La création et l'ordre surnaturel

chartreux
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Re: Résumé de théologie dogmatique, Livre III : La création et l'ordre surnaturel

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SWS, Livre III, II, C4, §153 traduit par le chartreux a écrit :
Dans le premier homme (voyez le §152), la grâce sanctifiante était accompagnée de tous les dons qui perfectionnaient d'une manière surnaturelle la nature humaine considérée en elle-même et dans sa totalité. La grâce est la condition de l'unité organique, et solidaire de tous les biens de l'état primitif, compris sous la notion de justice parfaite et originaire de toute la nature humaine (voyez ci-dessous le § 178), ce que les Pères appellent rectitude naturae institutae et les scolastiques « justice originelle ».
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SWS, Livre III, II, C4, §153 traduit par le chartreux a écrit :
I. 2. La dotation surnaturelle de l'homme n'exigeait pas nécessairement que l'homme fût créé dans la pleine maturité de ses aptitudes naturelles et surnaturelles plutôt que dans l'état d'enfance. Cependant, il était digne de Dieu qu'il en fût ainsi, parce que les premiers hommes devaient être les principes de toute la race humaine dans l'ordre de la grâce comme dans l'ordre de la nature. Il ne suffisait pas qu'ils fussent parfaitement développés sous le rapport corporel, comme les autres êtres, premiers-nés de la création ; il fallait encore qu'ils eussent le parfait usage de leurs aptitudes intellectuelles, comme tous les anges l'avaient par nature.

Ils pouvaient donc notamment et ils devaient être instruits de leur vocation surnaturelle par une révélation qui était sans doute la même pour le fond que celle qui fut faite aux anges. L'Écriture sainte atteste le parfait développement intellectuel d'Adam quand elle dit qu'il donna à tous les animaux leur véritable nom ; d'où les théologiens concluent qu'il posséda de prime abord une connaissance parfaite de toutes les choses naturelles.

chartreux
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SWS, Livre III, II, C4, §153 traduit par le chartreux a écrit :
I. 3. L'Écriture sainte mentionne eu particulier, comme appartenant à la révélation faite à Adam, la défense de manger du fruit de l'arbre de la science du bien et du mal. Cette défense était essentiellement une restriction de l'empire de l'homme sur la nature et une restriction de sa liberté. En s'y conformant, l'homme devait, dans la plénitude des biens qu'il avait reçus et de la gloire dont Dieu l'avait environné, offrir à Dieu un sacrifice de renoncement, de pure et parfaite obéissance. Il est dit dans l'Écriture que la durée de la gloire surnaturelle des premiers hommes dépendrait de son observation. La menace de mort en cas de violation annonçait, avec le déchaînement du plus visible, du plus sensible et du plus humiliant des maux, la perte de tous les dons surnaturels dont l'homme avait été orné, par conséquent le retour complet à l'état de bassesse et d'infirmité de sa nature terrestre et finie.

Mais cette menace impliquait aussi, en cas d'observation de la défense, la garantie que tous ces dons seraient maintenus et gardés jusqu'à l'obtention de la gloire céleste. À cause de cette assurance tacitement contenue dans la sanction du précepte, les théologiens d'après des indices fournis par l'Écriture, donnent au précepte paradisiaque les noms de testament, d'alliance ou pacte qui sont aussi les noms de la loi mosaïque et de la loi chrétienne.
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SWS, Livre III, II, C4, §153 traduit par le chartreux a écrit :
La convenance interne de l'épreuve avec la conservation de l'état primitif consiste d'une part en ce que l'élévation imméritée de l'homme au-dessus de sa nature exigeait une soumission à Dieu manifeste et décisive, un hommage spécial à sa souveraineté sur la nature et à la gratuité de sa grâce ; et, d'autre part, en ce que le refus de cette soumission, ou le mécontentement excité par les bornes que Dieu mettait à la liberté et à l'empire de l'homme, réclamaient par-dessus tout, comme un châtiment proportionnel, la perte de la gloire surnaturelle.
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SWS, Livre III, II, C4, §153 traduit par le chartreux a écrit :
II. De même que tous les hommes étaient appelés dans Adam à une fin surnaturelle, tous devaient recevoir, comme un don fait à leur nature, les avantages surnaturels accordés au premier homme. De même en effet que la qualité d'image et de ressemblance de Dieu convient pleinement à tous les hommes ; de même, selon l'ordre primitif de Dieu, la nature devait être originairement instituée et créée dans tout homme comme elle l'avait été dans le premier. La sainteté et la justice devaient donc être dans les descendants d'Adam aussi originelles ou naturelles, au moins dans le sens où l'entendent les Pères, qu'elle l'étaient dans le premier homme ; elles devaient, pour réaliser l'idée divine, coïncider avec la création de la nature, et notamment avec l'insufflation de l'âme de la part de Dieu, car dans ce cas aussi le saint Esprit devait être donné non pas dans l'âme, mais avec l'âme.

De même que tous les descendants d'Adam reçoivent de lui leur nature par l'entremise de la génération, de même la sainteté et la justice qui sont données en même temps que la nature, se présentent comme une transmission, une propagation de la sainteté et de la justice qui accompagne, en vertu d'une loi divine, la génération, ou comme un héritage au moins dans le sens large. En vertu d'une loi divine surnaturelle, l'opération surnaturelle de Dieu devait, par cet acte créateur, se rattacher à l'acte générateur afin de rendre l'être engendré conforme à la perfection surnaturelle du principe générateur. La nature propre de la justice originelle est d'être le bien de la famille du genre humain. Cette forme de concession de la justice et de la sainteté est évidemment supposée dans la définition du concile de Trente (sess. vi, can. 2), qui condamne la proposition que "Adam a perdu la sainteté et la justice reçues de Dieu pour lui seul et non aussi pour nous".

chartreux
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SWS, Livre III, II, C4, §153 traduit par le chartreux a écrit :
II. 1. Quoique l'héritage, la puissance commune de la grâce primitive ait sa base et sa condition préalable dans la transmission et dans l'unité primitive de la nature, il est évident que cette institution ne reposait pas toute entière et nécessairement sur ces deux bases.

On peut très bien concevoir en soi, et il et tout à fait convenable en effet à certains égards que la grâce soit directement communiquée à tous les hommes à raison des dispositions qu'elle trouve dans leur nature spécifique ; que sa possession ou sa non-possession ne dépende que de la conduite personnelle de chacun. Ainsi l'institution en vertu de laquelle la grâce ne fut transmise aux individus que comme à des membres de l'espèce et avec dépendance de leur ancêtre, était une restriction provenant d'une loi divine positive ; elle était si peu une nécessité fondée dans la nature, que c'est justement par elle que Dieu a voulu faire éclater sa liberté parfaite dans la distribution de la grâce.
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SWS, Livre III, II, C4, §153 traduit par le chartreux a écrit :
Il n'est pas moins évident que l'ancêtre du genre humain n'avait pas le pouvoir, par cela seul qu'il était lui-même orné de la grâce, de la transmettre à ses descendants comme il leur transmettait les propriétés physiques de sa nature. Il en est ici comme des parents : l'état de grâce où ils se trouvent n'entraine pas l'état de grâce pour leurs enfants. Il fallait pour cela une disposition positive de la part de Dieu, analogue à celle d'un prince de la terre qui ennoblirait un de ses sujets pour l'établir son héritier. C'était là une nouvelle distinction accordée à Adam ; après avoir fait de lui le principe de la transmission de la nature, Dieu en faisait le principe de la transmission de la grâce.
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Re: Résumé de théologie dogmatique, Livre III : La création et l'ordre surnaturel

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SWS, Livre III, II, C4, §153 traduit par le chartreux a écrit :

Ce que nous avons dit suffit sans doute pour expliquer comment les descendants d'Adam pouvaient et devaient participer à son châtiment, si l'on considère ce châtiment comme un mal matériel, comme la privation d'un bien qu'on possède ou qu'on attend. Mais il n'explique pas suffisamment pourquoi cette peine est dans les descendants d'Adam une punition formelle, un mal « mérité par eux » ; ni, puisque le mérite de la peine repose essentiellement sur une faute, sur un péché moral, comment la conduite d'Adam a pu produire en eux un péché, ou comment la mort de l'âme contenue dans la perte de la grâce n'était pas un pur châtiment, comme la mort du corps, mais aussi un péché.

Pour expliquer cela, à côté de la solidarité établie dans l'espèce humaine en la personne d'Adam relativement au droit et à la possession de la justice surnaturelle, il faut admettre dans la société du genre humaine une autre solidarité en ce qui concerne le devoir et l'accomplissement du devoir imposé par le précepte de l'épreuve. Aucune de ces deux solidarités n'est principalement liée à l'unité du genre humain ; les deux sont des décrets divins. Dieu a commandé que la volonté du chef moral de l'humanité représentât la volonté de sa descendance ; ainsi la prévarication d'Adam est la prévarication de toute sa descendance. Sa postérité n'a cependant pas été tenue pour responsable de son péché au même degré que lui, comme il sera expliqué au prochain livre.



FIN DU LIVRE TROISIÈME

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