Saint Pierre Damien

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Alexandre
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Saint Pierre Damien

Message par Alexandre »

Saint Pierre Damien, Evêque et Docteur de l’Église.
(Tiré du livre « La vie d’union à Dieu » du Chanoine Auguste Saudreau.)

Saint pierre Damien vivait au XI è siècle (1007-1072).
Il exerça une grande influence par sa science, et plus encore par ses héroïques vertus. Aussi a-t-il
mérité le titre de Docteur de l’Église.
Il a traité la question de la vie contemplative et parfaite dans un opuscule intitulé : « De la
perfection des moines. »
le saint Docteur commence par déplorer la décadence de l’esprit religieux. Un trop grand nombre ne
visent pas à la perfection : il ne suffit pas, en effet, à des religieux de se convertir et de renoncer au
mal, ils doivent encore faire pénitence. Aussi, le Saint recommande-t-il de ne pas user de tout ce qui
est accordé par pitié pour la faiblesse humaine ; il faut être plus généreux et aller au-delà de ce qui
est strictement commandé, si l’on veut passer le Jourdain et posséder une terre où coule le lait et le
miel.
Qu’est-ce donc que cette terre promise ? C’est la contemplation et l’union divine. Ecoutons ce que
va nous en dire le saint docteur :

« Ch. VIII : Toutes nos œuvres, notre renoncement au siècle, à quoi tendent-ils, sinon à nous
procurer le repos. Pour acquérir ce repos, il faut passer par beaucoup de luttes et de travaux. Puis,
quand tous ces tracas, tous ces combats troublants cessent, alors l’esprit reçoit la grâce de la
contemplation et se met à l’ETUDE DE LA VERITE. Mais, puisque ce n’est pas par les labeurs et
les combats que l’on parvient à ce repos, comment y parviendra-t-il, celui qui, lorsqu’il y a des
combats à soutenir, se dérobe ; comment s’introduire dans le palais du roi, si l’on ne veut pas
franchir l’arène qui est devant les portes ?
Celui qui n’a pas appris l’art de la culture, qui n’a pas taillé les sarments, qui n’a pas préparé le
terrain, qui n’a pas avec le soc de la charrue, déchiré le sol, comment pourra-t-il battre le blé et
serrer le froment dans son grenier, ou remplir les amphores d’un vin abondant ?

Ch. X : « Hélas ! Nous en voyons beaucoup dans la maison de Laban (ici notre saint Docteur établit
la comparaison entre les filles de Laban que Jacob a épousé, celles-ci figurant la vie active et
contemplative, avec la vie paresseuse des religieux ici décrite), qui vivent dans une si grande
torpeur et paresse spirituelle qu’ils ne désirent pas Rachel (vie contemplative), pourtant si pleine de
charmes, et qu’ils ne s’adonnent nullement à la vie laborieuse de Lia (vie active).
Ce sont ceux qui, bien qu’habitant des monastères, ne cherchent pas, par une vie plus retirée et par
de constantes et pressantes prières, à obtenir la grâce de la contemplation et qui ne châtient pas leur
corps par les travaux et les jeûnes.
Ils n’ont pas d’épouses, ou bien ils se contentent des servantes (ici, prendre le sens spirituel
s’inscrivant dans le temporel), ceux-là qui ne songent qu’à vivre une vie molle et désoeuvrée, ou
qui, s’ils font quelque chose, n’ont point en vue les fruits de la vie active ou contemplative, mais ne
cherchent qu’à satisfaire leurs caprices et à suivre leur propre volonté. »
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Alexandre
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Re: Saint Pierre Damien

Message par Alexandre »

Voici un Fioretti de saint François d’Assise (traduit par F. Ozanam), lequel j’y vois un rapport avec
les propos de saint Pierre Damien, au sujet de la vie spirituelle paresseuse dans laquelle tout
chrétien peut tomber.


« Comment saint François expliqua à frère Léon une belle vision que ce frère avait eu.

Un jour, il arriva que saint François était gravement malade et que frère Léon le servait ; et comme
le frère était en oraison près de saint François, il fut ravi en extase, et conduit en esprit auprès d’un
grand fleuve, large et impétueux. Or, tandis qu’il considérait ceux qui le passaient, il vit quelques
frères tout chargés entrer dans le fleuve ; mais aussitôt ils étaient entraînés par l’impétuosité du
courant et se noyaient : quelques autres s’en allaient jusqu’au tiers, quelques-uns arrivaient à la
moitié du fleuve ; mais à cause du poids qu’ils portaient, ils finissaient par tomber et se noyaient
aussi.
Voyant cela, frère Léon sentaient pour eux une grande compassion ; et, tandis qu’il était ainsi,
soudain voici venir une grande multitude de frères sans aucune charge ; en eux brillait la sainte
pauvreté ; ils entrèrent dans le fleuve, et passèrent de l’autre côté sans aucun péril.
Ayant vu ceci, frère Léon revint à lui ; et alors saint François, connaissant en esprit que frère Léon
avait eu quelque vision, l’appela, et lui demanda ce qu’il avait vu. Lorsque le frère Léon lui eut
rapporté toute la vision, saint François lui dit : « Ce que tu as vu est la vérité.
Le grand fleuve est ce monde ; les frères qui se noyaient sont ceux qi ne suivent pas la profession
évangélique, et surtout la très haute vertu de pauvreté. Mais ceux qui ont passé ce péril, ce sont les
frères qui ne cherchent ni ne possèdent en ce monde aucune chose terrestre ni charnelle ; qui
n’ayant que le nécessaire pour la nourriture et le vêtement, se tiennent satisfaits, suivent le Christ nu
sur la croix, portant avec joie le joug doux et léger du Christ et de la très sainte obéissance : c’est
pourquoi ils passent facilement de la vie temporelle à la vie éternelle."
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