Ligne de conduite pour notre temps par l'abbé Demaris

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gabrielle
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Purification des défauts par le jeûne spiritue
l
Telles sont les règles admirables de la Providence, qui permet ces épreuves pour nous faire mériter et nous faire réfléchir sérieusement sur l’usage que nous avons fait des sacrements.

L’habitude et la facilité que nous avions de nous confesser nous laissait souvent dans la tiédeur,au lieu qu‘à présent, privés de confesseurs, on se replie sur soi-même et la ferveur augmente.

Regardons cette privation comme un jeûne pour nos âmes et une préparation à recevoir le baptême de la pénitence qui, vivement désiré, deviendra une nourriture plus salutaire.

Tâchons d’éloigner de notre conduite, qui est notre confession devant les hommes et notre accusation devant Dieu, tous les défauts, qui peuvent s’être glissés dans nos confessions ordinaires ; surtout le peu d’humilité intérieure.
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gabrielle
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LA CONFIANCE EN DIEU

Ce que j’ai dit est plus que suffisant ; cependant, je ne sais si j’aurai réussi à vous tranquilliser sur les anxiétés et les scrupules que la délicatesse élève dans une âme réduite à se juger elle-même et à se diriger d’après ses propres mouvements.

Je sens, mes enfants, toute l’importance de votre sollicitude ; mais, quand on se fie à Dieu, il ne faut pas le faire à demi :

ce serait manquer de confiance que de regarder les moyens par lesquels Dieu appelle et conserve, incomplets et laissant quelque chose à désirer dans l’ordre de la grâce.

Vous trouviez dans la sagesse, la maturité et l’expérience des ministres du Seigneur des conseils et des pratiques efficaces pour éviter le mal, faire le bien et avancer dans la vertu, tout cela ne tient point au caractère sacramentel, mais aux lumières particulières : un ami vertueux, zélé et charitable peut être sur ce point votre juge et votre directeur. Les personnes pieuses n’allaient pas seulement chercher au tribunal des instructions et des lumières : elles s’ouvraient aux personnes remarquables par leur sainte vie en des entretiens familiers. Faites de même ; mais que la charité la plus directe règne dans ce commerce mutuel de vos âmes et de vos désirs ; Dieu les bénira, et vous trouverez les lumières dont vous avez besoin. Si ce moyen vous était impossible, reposez-vous sur les miséricordes de Dieu : il ne vous abandonnera pas ; son esprit parlera lui-même à vos cœurs par des inspirations saintes, qui les enflammeront et les dirigeront vers les objets augustes de vos destinées.
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Jésus notre Médiateur

Vous me trouverez concis sur ce sujet. Vos désirs vont bien au-delà ; mais un peu de patience, le reste de ma lettre répondra entièrement à votre attente : on ne peut pas tout dire à la fois, surtout dans un sujet aussi délicat et qui exige la plus grande exactitude. Je vais continuer de vous parler comme je me parle à moi-même.


Éloignés des ressources du sanctuaire et privés de tout exercice du sacerdoce, il nous reste de médiateur que Jésus-Christ :

c’est à lui que nous devons recourir pour nos besoins ; c’est devant sa majesté suprême que nous devons déchirer sans ménagement le voile de nos consciences et, dans la recherche du bien et du mal que nous avons faits, le remercier de ses grâces, nous reconnaître coupables de nos offenses… et prier ensuite qu’il nous pardonne et nous trace les sentiers de sa volonté sainte ( ayant dans le cœur le désir sincère de le faire à son ministre, quand et sitôt que nous le pourrons). Voilà, mes enfants, ce que j’appelle se confesser à Dieu. Dans une telle confession bien faite, Dieu lui-même vous absoudra !


C’est l’Évangile qui nous l’apprend en nous proposant l’exemple du publicain qui, humilié devant Dieu, s’en retourna justifié, puisque la meilleure marque de l’absolution, c’est la justice, qui ne peut être liée, puisque c’est elle qui délie. Voilà ce que, dans l’isolement total où nous sommes, nous devons faire. L’Écriture sainte nous trace ici nos devoirs.
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LES MÉRITES DE LA CROIX

Tout ce qui tient à Dieu est saint : quand nous souffrons pour la vérité, nos souffrances sont celles de Jésus-Christ, qui nous honore d’un caractère particulier de ressemblance avec lui et avec sa croix. Cette grâce est le plus grand bonheur qui puisse arriver à un mortel pendant sa vie.

C’est ainsi que dans toutes les positions pénibles qui nous privent des sacrements, la croix portée chrétiennement est la source de la rémission de nos fautes; comme, portée autrefois par Jésus-Christ, elle le fut des fautes de tout le genre humain. Douter de cette vérité, c’est faire injure à notre Sauveur crucifié, c’est ne reconnaître pas assez la vertu et le mérite de la croix !…
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Le bon larron


Dites-moi : serait-il possible que le bon larron ait reçu le pardon de ses fautes et que le fidèle qui abandonne tout pour son Dieu n’y reçut pas le pardon des siennes ?

Des saints Pères observent que le bon larron fut criminel jusqu’à la croix pour montrer aux fidèles ce qu’ils doivent espérer de cette croix lorsqu’ils l’embrassent et y demeurent attachés pour la justice et pour la vérité. Jésus-Christ, terminant ses souffrances, est entré dans le ciel par la croix. Nous sommes ses disciples, il est notre modèle ; souffrons comme lui et nous entrerons dans l’héritage qu’il nous a préparé par la croix.
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Mais, pour être sanctifié par la croix, il ne faut pas être à soi-même, il faut être tout à Dieu ; il faut que notre conduite retrace les vertus de Jésus-Christ : il ne suffit pas, dans ces moments, qu’animés de son amour, vous vous reposiez sur son sein comme saint Jean ; il faut que vous le serviez avec fermeté et constance sur le Calvaire et sur la croix : là, en vous confessant à Dieu, si votre confession à Dieu n’est pas couronné par l’imposition des mains des prêtres, elle le sera par l’imposition des mains de Jésus-Christ.

Voyez ses mains adorables qui paraissent si pesantes à la nature et qui sont si légères à ceux qui l’aiment !… Elles sont étendues sur vous depuis le matin jusqu’au soir pour vous combler de toutes sortes de bénédictions si vous ne les repoussez pas vous-même. Il n’y a point de bénédiction semblable à celle de Jésus-Christ crucifié quand il bénit ses enfants sur la croix.
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LE SACREMENT DE PÉNITENCE

Le sacrement de pénitence est pour nous, dans ce moment le puits de Jacob, dont l’eau est excellente et salutaire; mais le puits est profond; dénués de tout, nous ne pouvons pas y puiser et nous désaltérer; des gardes même en défendent l’entrée …

Voilà la peinture de notre position. Regardons la conduite de nos persécuteurs comme une punition de nos péchés! Il est certain que si nous pouvions approcher de ce puits avec foi nous y trouverions Jésus-Christ parlant avec la Samaritaine. Mais ne perdons pas courage! descendons jusque dans la vallée de Béthulie, où nous trouverons plusieurs sources qui ne sont pas gardées, où nous pourrons étancher tranquillement notre soif.

Que Jésus-Christ habite nos cœurs ! Que son Esprit-Saint les enflamme, et nous trouverons en nous cette source d’eau vive qui suppléera au puits de Jacob. Jésus-Christ, comme souverain pontife, fait lui-même d’une manière ineffable dans la confession que nous faisons à Dieu, ce qu’il aurait fait dans tout autre temps par le ministère des prêtres, et cette confession a un avantage que les hommes ne peuvent nous ravir; c’est pourtant en nous Jésus-Christ qui s’occupe de nous continuellement ! Nous devons la faire dans tous les temps, dans tous les lieux et dans toutes les positions possibles.


C’est une chose digne d’admiration et de reconnaissance de voir que ce que le monde fait pour nous éloigner de Dieu et de son Église nous en approche davantage.

La confession ne doit pas être seulement un remède pour tous les péchés passés; elle doit être un préservatif pour les péchés à venir. Si nous réfléchissons sérieusement sur cette double efficacité du sacrement de pénitence, nous pourrons avoir beaucoup à nous humilier et à gémir! Et nous y serons d’autant plus fondés que notre avancement dans la vertu aura été plus lent et que nous serons toujours trouvés les mêmes avant et après nos confessions.

Nous pouvons actuellement réparer tous ces défauts, qui venaient d’une trop grande confiance dans l’absolution, et de ce qu’on n’approfondissait pas assez ses plaies!…

Obligée maintenant à gémir devant Dieu, l’âme fidèle s’occupe à considérer toutes ses difformités; là, aux pieds du Sauveur, et pénétrée de la douleur et du repentir, elle y reste dans le silence, ne lui parlant que par ses larmes, comme la pécheresse de l’Évangile, voyant d’un côté ses misères et de l’autre la bonté de Dieu. Elle s’anéantit devant sa majesté, jusqu’à ce qu’elle dissipe ses maux par un de ses regards. C’est là que la lumière divine éclaire son cœur contrit et humilié et lui découvre jusqu’aux atomes qui peuvent l’obscurcir.

Que cette confession à Dieu soit pour vous une pratique journalière, courte mais vive, et que de temps en temps vous le fassiez depuis une époque jusqu’à l’autre, comme chaque jour vous la faites de la journée ( examen du soir)

Le premier fruit que vous en retirerez, outre la rémission de vos péchés, ce sera d’apprendre à vous connaître et à connaître Dieu.

La deuxième, d’être toujours présentés aux prêtres, si vous le pouviez, ornés du caractère des miséricordes du Seigneur.

Je crois avoir dit ce que je devais, mes enfants, pour votre conduite à l’égard du sacrement de pénitence. Je vais vous entretenir maintenant de la privation de l’Eucharistie et successivement, de tous les objets dont vous me parlez dans votre lettre.
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L’Eucharistie, le sacrement d’amour, avait pour vous bien des douceurs et des avantages quand vous pouviez y participer; maintenant que vous en êtes privés, pour être les défenseurs de la vérité et de la justice, vos avantages sont les mêmes; car qui oserait approcher de cette table si Jésus-Christ ne nous en eût pas fait un précepte et si l’Église, qui désire que nous nous fortifiions par ce pain de vie, ne nous eût invités à le manger par la voix de ses ministres, qui nous revêtaient de la robe nuptiale?
Mais si nous comparons l’obéissance pour laquelle nous en sommes privés à celle qui nous y conduisait, il sera aisé de juger du mérite.

Abraham obéit en immolant son fils et en ne l’immolant pas :

mais son obéissance fut bien plus grande quand il mit la main à l’épée que quand il remit son épée dans le fourreau.

Nous obéissons en nous approchant de l’Eucharistie; mais en nous retirant de ce sacrifice nous nous immolons nous-mêmes.

Altérés de la soif de la justice, et nous privant du sang de l’agneau, qui seul peut l’étancher, nous sacrifions notre propre vie autant qu’il est en nous.

Le sacrifice d’Abraham fut d’un instant; un ange arrêta le glaive; le nôtre est journalier et se renouvelle toutes les fois que nous adorons avec soumission

la main de Dieu qui nous éloigne de ses autels, et ce sacrifice est volontaire.
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Message par gabrielle »

C’est être avantageusement privés de l’Eucharistie que d’élever l’étendard de la croix pour la cause de Jésus-Christ et la gloire de son Église.

Observez mes enfants, que Jésus-Christ, après avoir donné son corps, ne fit aucune difficulté de mourir pour nous. Voilà la conduite du chrétien dans ses persécutions : la croix succède à l’Eucharistie.

Que l’amour de l’Eucharistie ne nous éloigne donc pas de la croix !

C’est montrer et faire un glorieux progrès dans la gloire de l’Évangile que de sortir du cénacle pour monter au Calvaire.


Oui, je ne crains pas de le dire, quand l’orage de la malice des hommes gronde contre la vérité et la justice, il est plus avantageux aux fidèles de souffrir pour Jésus-Christ que de participer à son corps sacré par la communion.

Il me semble entendre le Sauveur nous dire : « Ah! Ne craignez pas d’être séparés de ma table pour la confession de mon nom! C’est une grâce que je vous fais, qui est un bien rare; réparez par cette humiliation, privation qui me glorifie, toutes les communions qui me déshonoraient.

Sentez cette grâce : vous ne pouvez rien faire sans moi, et je mets entre vos mains un moyen de faire ce que j’ai fait pour vous, et de me rendre avec magnificence ce que je vous ai donné de plus grand!

Je vous l’ai donné : lorsque vous vous êtes séparés pour être fidèles à mon service, vous rendez à ma vérité ce que vous aviez reçu de ma charité. Je n’ai rien pu donner de plus grand, et vous ne pouvez aussi me donner rien de plus grand. Votre reconnaissance égale, par la grâce que je lui ai faite, la grandeur du don que je vous ai fait.

Consolez-vous, si je ne vous appelle pas à verser votre sang comme les martyrs : voilà le mien pour y suppléer; toutes les fois qu’on vous empêchera de le boire, je vous tiendrai le même compte que si vous aviez répandu le vôtre; et le mien est infiniment plus précieux…
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Message par gabrielle »

C’est ainsi que nous trouvons l’Eucharistie dans la privation même de l’Eucharistie; d’un autre côté qui peut nous séparer de Jésus-Christ et de son Église dans la communion en nous approchant par la foi de ses autels d’une manière d’autant plus efficace qu’elle est plus spirituelle et plus éloignée des sens ? C’est ce que j’appelle communier spirituellement, en s’unissant aux fidèles qui peuvent le faire, dans les divers lieux de la terre.

Cette communion vous était familière dans le temps où vous pouviez approcher de la Sainte Table : vous en connaissiez les avantages et la manière; c’est pourquoi je ne vous en entretiens pas.

Je vais vous exposer ce que l’Écriture Sainte et les Annales de l’Église m’offrent de réflexions sur la privation de la messe et la nécessité d’un sacrifice continuel pour les fidèles, dans les temps de persécutions, et cela brièvement. Donnez, mes enfants, une attention particulière aux principes que je vais rappeler ; ils tiennent à votre édification.

Rien n’arrive sans la volonté de Dieu : que nous ayons un culte qui nous permettre d’assister à la messe ou que nous en soyons privés, nous devons être également soumis à sa volonté sainte et, dans toutes les circonstances, soyons dignes du Dieu que nous servons !

Le culte que nous devons à Jésus-Christ est fondé sur l’assistance qu’il nous donne et sur la nécessité que nous avons de son secours. Ce culte nous trace des devoirs comme fidèles isolés, ainsi qu’il en traçait autrefois dans l’exercice public de notre sainte religion.
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