Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?

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Abbé Zins
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RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


17/

250. « Telle est la sainte jalousie de Dieu (Jos. 24,19 ; Ex. 20,5 ; 34,34 ; Deut. 4,24 n°615 ; Nah. 1,2), cet Amour, cette Charité qu'Il a pour nous et qui L'empêche de laisser jamais personne s'éloigner de Lui impunément.

En effet, dit le Prophète David : « Il perd tous ceux qui le renient » (Ps. 72,27).

Aussi, cette jalousie divine n'est rien d'autre que cette justice toujours calme et sereine qui répudie l'âme corrompue par l'erreur et les passions et qui la repousse parce qu'elle est indigne de rester l'épouse de son Dieu.

A coup sûr, elle doit nous paraître bien douce et bien agréable, cette jalousie de Dieu, puisqu'elle est une preuve assurée de l'immense, de l'incroyable Amour qu'Il a pour nous.»

(Catéchisme Tridentin 29,8)





(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


17/

251. De même, en ce qui nous concerne, puisque la charité est une (cf. 229s), désirer pour nous-mêmes et le prochain notre salut ne se rattache à la charité que si nous ne le désirons qu'après le Bien même de Dieu, pour lui-même, à savoir sa Gloire, et donc en raison de l'amour désintéressé que nous Lui portons pour Lui-même et parce que telle est sa Volonté, comme l'explique encore le Catéchisme du Concile de Trente (42,4) :

« Dieu demande de nous une véritable plénitude de Charité et d'amour : de telle sorte que si nous nous consacrons entièrement à Lui par l'espoir des récompenses d'outre-tombe, nous ne devons cependant les espérer que parce qu'il a plu à sa divine Majesté de nous donner cette Espérance.

Il faut donc que notre Espérance soit tout entière fondée sur notre amour pour Dieu, puisqu'Il n'a promis qu'à l'amour la béatitude éternelle.» (cf. n° 234)





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RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


17/

En effet, aimant Dieu, il est normal que nous aimions ceux qu'Il aime (cf. n° 401), désirions ce qu'Il désire, voulions ce qu'Il veut, et comme Il l'aime, désire et veut.

Or nous venons de voir (n° 249) comment Dieu ne désire notre salut que dans l'ordonnance à sa Bonté même, à sa divine et infinie Charité, et cela nécessairement et essentiellement, puisque « Dieu fait tout pour son amour » (Saint Thomas, Contra Gentes 3,116) par essence, par nature.

Ce n'est donc que dans l'ordonnance et la subordination à l'amour de Dieu plus que tout [pour Lui-même]qu'est la charité, que nous devons désirer notre salut et celui du prochain, pour le faire d'une manière semblable à celle de Dieu, de Notre Dame, des Anges et des Bienheureux (cf. n°135, 502).





(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


18/ 252. Le lecteur trouvera ici la démonstration qu'il y a beaucoup à tirer tant de l'argumentation avancée dans l'objection (et ici, même davantage) que dans celle avancée dans la réponse, qui souvent ne font que se compléter ou passer de l'implicite à l'explicite.

Venant de voir (ad 17/) que désirer le salut pour nous-mêmes et le prochain était dans l'ordre de la charité pour autant que ce désir se trouve subordonné à l'amour de Dieu plus que tout, il suffit d'appliquer cette vérité à la crainte de l'enfer et à l'aspiration du ciel qui s'y rattachent et relèvent des vertus de crainte et d'espérance.


C'est ce que confirme solennellement le Canon 31 de la 6e Session du Concile de Trente :

« Si quelqu'un dit qu'un Juste pèche s'il opère le bien en vue de la récompense éternelle, qu'il soit anathème » (D.B. 841).


C'est du reste les Pères de ce Sacro-Saint Concile qui citent, contre le dénigrement des vertus de crainte et d'espérance par les Protestants, les saints exemples de Moïse, du Psalmiste et de saint Paul (D.B. 804) et nombre de références scripturaires mentionnées dans l'objection.







(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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19/ 253. Comme cela nous apparaîtra mieux plus loin (n° 306s), les vertus de crainte et d'espérance ne sont que des tremplins et des paliers orientés vers la plénitude de la loi évangélique qu'est la pratique de la vertu de charité, conformément à ces paroles révélées :

« la crainte de Dieu est le commencement de la sagesse » (Ps. 110,10 ; Prov. 1,7 ; 9,10 ; Eccli. 1,16,25). Or « la dilection de Dieu est la sagesse digne d'être honorée » (Eccli. 1,14), c'est pourquoi : « la crainte de Dieu est le commencement de sa dilection » (Eccli. 25,16 ; cf. 540s).


Paroles que l'on peut illustrer comme suit, à travers les sept dons du Saint-Esprit.

Le pécheur découvre Dieu, sa Toute-Puissance, et pressent la richesse de son Amour, ce qui provoque en lui la salutaire crainte du Seigneur.

Celle-ci entraîne d'une part la crainte d'offenser Dieu et d'en être châtié, et par là, le détournement du péché, la haine du mal et de ses suppôts, la fuite des mauvaises compagnies et des occasions dangereuses ; d'autre part, le respect de Dieu le porte à la vertu, lui fait aimer le bien et ses agents, rechercher les bons exemples et les bonnes compagnies.

Toutes choses qui le portent à la piété, à la vénération et l'amour de Dieu et de ses Saints, aux désirs des biens spirituels et célestes, et à la bonté envers le prochain.

Cette affection le pousse à désirer mieux connaître l'Auteur de tous les biens et à s'appliquer à l'étude de la science des vérités divines, à l'approfondissement des enseignements révélés, à l'amour de la Vérité et la haine de l'erreur et du mensonge ; il apprend par là à tout envisager et faire en référence à Dieu et aux fins dernières.

Ces connaissances lui donnent de fortes et fermes convictions qui le poussent à la lutte contre la chair, le monde et le démon, l'aident à la persévérance dans les épreuves, à concilier tous ses actes avec la foi par l'ardeur à s'appliquer à l'observance de tous les préceptes divins.

Il devient homme de bon conseil et sachant aller chercher la lumière là où elle se trouve, et découvre dans les circonstances de la vie ce qui convient le mieux à la Gloire de Dieu et au salut des âmes.
Dieu lui accorde alors une plus grande intelligence de la foi et des divins mystères en lui en faisant voir la coordination et la beauté.

Ce qui le conduit à la contemplation de Dieu et de ses oeuvres, à la sage considération de toutes choses en référence à leur cause première et finale qu'est Dieu, à tout aimer, comprendre et juger selon Dieu, à l'amour de Dieu plus que tout, en lui-même et pour Lui-même, et à travers tous et tout.






(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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19/


254. C'est en raison de cette progression et ascension dans les divers degrés de la vie intérieure, que le Catéchisme du Concile de Trente exhorte et excite d'abord au bien les âmes comme cela est rappelé dans le texte mentionné dans l'objection.

Mais par la suite, il montre qu' « il en est qui obéissent avec amour, mais cependant en vue de la récompense qui les attend ;

et d'autres, uniquement conduits par l'amour et le dévouement, ne voient dans Celui qu'ils servent que sa Bonté et ses perfections dont la pensée les ravit d'admiration,

et ils se trouvent très heureux de pouvoir Lui marquer leur soumission, en se consacrant à son service.»
(42,4)




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19/

255. Telle est du reste la méthode de tout bon prédicateur et pasteur, comme cela apparaît bien dans la leçon de Catéchisme du saint Curé d'Ars sur le salut.




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19/

Après l'avoir entamée en rappelant : « Le Bon Dieu nous a créés et mis au monde pour le servir, l'aimer et travailler à notre salut »,

il la poursuit en montrant l'importance capitale du salut.


Mais une fois qu'il a secoué la paresse des tièdes, exciter la dévotion des vertueux, ranimer la ferveur des plus ardents, il les élève tous à ses propres sentiments intérieurs, en achevant sa leçon en disant :

« Il faut n'agir que pour Dieu...

Ah ! que j'aime ces deux mots dits tous les matins : Je veux aujourd'hui tout faire pour glorifier Dieu...;

je ne ferai rien pour le monde, ni par intérêt : tout pour plaire à ce bon Sauveur ! ....

Alors, l'âme s'unit à lui, ne voit que lui, n'agit que pour lui.»





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20/ 256. Comme il a été montré plus haut (n° 247s), la charité ou l'amour désintéressé ne consiste pas en l'absence, et encore moins dans le rejet de la crainte des châtiments et du désir des récompenses, mais à ne pas les placer au-dessus de l'amour de Dieu en Lui-même, en raison de ses propres perfections ; autrement dit à préférer aux dons de Dieu, Dieu Lui-même qui donne les dons, ou encore à considérer dans la récompense éternelle Dieu Lui-même en qui elle consiste essentiellement (cf. n° 295-299).

Par conséquent, Moïse et saint Paul, en plaçant l'amour de Dieu et le désir de son honneur au-dessus de tous leurs avantages au point de renoncer dans cette optique à leur récompense et au royaume des cieux, non seulement n'ont pas péché, mais ils ont montré par ce désir héroïque un degré très élevé de charité.



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20/

257. Saint Jean de la Croix (Nuit obscure, ch. 20) situe ce désir à un des plus hauts degrés de son échelle mystique de l'amour de Dieu :


« Le 7e degré de cette échelle mystique anime l'âme d'une sainte audace ; son amour ne se sert pas de la délibération du jugement pour attendre..., les faveurs dont Dieu l'a favorisée la portent à agir avec beaucoup d'audace.

De là découle ce que nous dit l'Apôtre Cor. 13,7), à savoir que la charité croit tout, espère tout, peut tout.

C'est également de ce degré que Moise parlait quand il disait à Dieu de pardonner à son peuple, ou d'effacer son nom du Livre de vie (Ex. 32,32).

De telles âmes obtiennent de Dieu tout ce qui leur plaît de lui demander...


Toutefois, il faut bien considérer ici que l'âme ne doit pas se permettre cette hardiesse si elle ne sent pas intérieurement que le sceptre du Roi est incliné avec bienveillance vers elle (cf. Esther 8,4), dans la crainte d'être précipitée des degrés qu'elle avait déjà gravis et où elle ne peut se maintenir que par humilité.»




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