Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?

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Abbé Zins
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Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 15 - 18 (Avril - Octobre 1989)


3. Actualité doctrinale



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RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


146. 2/

Ce n'est donc pas d'abord enflammé de zèle pour les âmes que saint Ignace de Loyola se mit pour cela à oeuvrer pour la plus grande Gloire de Dieu, mais c'est parce qu'il fut d'abord embrasé d'Amour de Dieu et assoiffé de sa Gloire dans la grotte de Manrèse, qu'il fut mû ensuite à un tel zèle pour le salut des âmes :

double finalité qu'il insuffla avec ardeur à ses disciples, dans l'ordre hiérarchique qui doit y être respecté, comme le montrent bien les leçons du Bréviaire pour sa fête et pour celle de saint Pierre Canisius qui fut un de ses plus grands disciples :


147. « Infatigable à gagner des âmes à Dieu, on a entendu (saint Ignace) dire que, s'il avait à choisir, il préfèrerait ne pas être sûr de sa béatitude éternelle et continuer à travailler à la Gloire de Dieu et au salut du prochain, plutôt que d'en être assuré mais en devant mourir tout de suite... Enfin, à l'âge de 65 ans, il s'en alla s'unir à son Seigneur, dont il avait cherché en tout cette plus grande Gloire qu'il avait sans cesse à la bouche.»


« Enflammé du feu céleste de la charité... et uniquement soucieux d'accroître la Gloire de Dieu, c'est à peine si l'on peut dire le nombre de travaux que (saint Pierre Canisius) accomplit et combien d'épreuves il supporta, plus de 40 années durant, soit pour défendre un grand nombre de villes et de provinces germaniques contre la contagion de l'hérésie, soit pour rendre à la foi catholique celles qui en avaient été infectées.»


Aussi, en correspondance avec l'enseignement du saint Concile de Trente (cf. n° 127) où sa présence fut réclamée deux fois par les légats pontificaux, est-il encore dit de lui dans ces leçons du Bréviaire, qu'il oeuvra toute sa vie en premier pour la Gloire de Dieu et aussi pour le salut du prochain :

« Enfin, à Fribourg en Suisse, où il se dépensa sans compter pour la Gloire de Dieu et le salut des âmes, .. il s'en alla vers Dieu.»


(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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2/

148. C'est donc bien mal comprendre l'esprit de saint Ignace et de ses disciples authentiques, que d'inverser l'ordre des deux éléments de cette double finalité.

S'il en est ainsi actuellement par nombre de prédicateurs de ses Exercices Spirituels, une des principales causes en est la façon dont ils les prêchent actuellement en 5 jours.

En effet, les Exercices sont normalement faits pour être prêchés en 30 jours, ainsi répartis :

une lère semaine de purification, avec les grandes méditations sur les fins dernières, correspondant à la voie purgative,

une 2e semaine sur les Mystères Joyeux de la vie du Christ-Roi et du divin Maître, avec les grandes méditations des Deux Etendards, des Trois Classes d'hommes et de l'Election d'un état de vie, correspondant à la voie illuminative ;

une 3e semaine sur les Mystères Douloureux de la vie du Sauveur et Rédempteur, avec une perfection des voies purgative et illuminative ainsi qu'une préparation à la voie unitive ;

enfin, une 4e semaine sur les Mystères Glorieux du divin Epoux des âmes fidèles, correspondant à la voie unitive, avec la grande contemplation finale ou boucle d'or des Exercices :

« pour obtenir l'Amour de Dieu », qui est la principale fin visée par tout le reste : ce que montre si bien et si profondément l'Oraison préparatoire à toutes les méditations et contemplations, du début à la fin des Exercices, si révélatrice de la pensée intime de saint Ignace :

« L'oraison préparatoire consiste à demander à Dieu Notre Seigneur, que toutes mes intentions, toutes mes actions et toutes mes opérations soient dirigées uniquement au service et à la louange de sa divine Majesté.» (n° 46)



(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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2/

Pensée intime propre à tout Catholique digne de ce nom, que l'on retrouve dans la musique du prêtre qu'était et demeure le grand compositeur vénitien Antonio Vivaldi, où revient régulièrement, sous diverses formes rythmiques en 1-2 3-4, un refrain musical qui suggère sans cesse : Alleluia !, notamment dans les finales de ses morceaux.


Pensée que l'on retrouve aussi chez un autre disciple de saint Ignace, que le Sacré-Coeur allait choisir comme confesseur pour sainte Marguerite-Marie Alacoque, le Bienheureux Claude de la Colombière, dans ses notes de retraite de 1674, concernant précisément la contemplation « pour obtenir l'Amour de Dieu » :

« Je m'imagine que, comme Dieu a sa gloire pour fin dernière de toutes ses actions, il fait toutes ces choses principalement pour l'amour de ceux qui y pensent et qui admirent en cela sa bonté, qui lui en savent gré, qui prennent de là l'occasion de l'aimer : les autres reçoivent les mêmes biens, comme par hasard et par bonne fortune.» (Ecrits Spirituels, Desclée 1962, p.125)

D'où, parmi ses résolutions de cette même retraite de 30 jours :

« Pour la règle (des Constitutions) qui traite de la pureté d' intention, je puis vouer, ce me semble : 1. De ne rien faire, avec le secours de Notre Seigneur, que pour la gloire de Dieu, du moins avec réflexion.» (id. p. 103)



(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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2/


Pensée intime qu'exprime également cet autre grand disciple de saint Ignace que fut le Cardinal saint Robert Bellarmin (cf. n° 38).


Pensée fondamentale et essentielle que l'on retrouve chez le Vénérable Louis-Marie Baudoin, fondateur des Enfants de Marie-Immaculée et des Ursulines de Jésus, dans son "voeu de supporter les souffrances pour la gloire de la Très Sainte Trinité, en union avec le Verbe Incarné souffrant pour nous"(1819),

et dans les Constitutions (ch. 1 a. 3,12) de sa Congrégation : « Que les Enfants de Marie-Immaculée veillent donc à ne rien faire par vaine gloire, pour être vus des hommes et pour leur plaire. Mais qu'ils rapportent tout à la plus grande gloire de Dieu.» (Vie du Vén. L.-M., par les R.P. Michaud et Ailleaume, p. 320 et 429)


Pensée fondamentale qui est fort justement énoncée comme principe général dans l'introduction de ces mêmes Constitutions :

« Toutes les Congrégations religieuses ont un but qui leur est commun, celui de procurer la gloire de Dieu, de sanctifier et de conduire à la perfection les membres qui les composent.

Les Enfants de Marie-Immaculée auront toujours en vue ce but général et mettront en pratique cette recommandation de l'Apôtre : "Omnia in gloriam Dei facite".

Mais, outre ce but général, chaque Congrégation a un but particulier et spécial qui lui sert de moyen pour atteindre la fin où toutes doivent tendre : il en est ainsi de la nôtre.»
(db. ch. 1)



(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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2/


149. Le nombre de jours de chaque semaine des Exercices n'est qu'approximatif, saint Ignace ne cessant de recommander dans les "Annotations" (cf. la 4e) à celui qui donne les Exercices de prendre bien soin d'en adapter le déroulement à l'état et aux besoins spirituels de ceux qui les font.

Or dans la méthode de 5 jours communément répandue par les C.P.C.R. puis par la FSSPX, la place royale est invariablement accordée à la 1ère semaine qui n'en est en fait qu'un avant-propos, tout le reste n'étant considéré qu'à toute allure dans une courte seconde partie.

Que la vie moderne et son agitation incessante rendent très difficile pour beaucoup la prédication en 30 jours, concédons-le, de même qu'une prédication en 5 jours puissent être fort utile, à condition que l'on y établisse divers niveaux réservés aux débutants puis aux anciens, s'attardant plus sur la voie purgative pour les premiers, passant presqu'aussitôt à la voie illuminative pour les seconds, et réservant aux plus anciens ou aux âmes avançant plus vite (comme les religieux et religieuses par exemple) déjà bien entraînés de passer très vite à ce qui regarde la voie unitive.




(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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2/


150. Mais telle que la méthode de 5 jours est actuellement conçue, elle ramène sans cesse et presque exclusivement, même les âmes avancées, aux premiers éléments de la vie intérieure si importants au moment d'une conversion ou reconversion.

On s'attarde aux méditations fondamentales sur les fins dernières, et comme cette répétition déforme les prédicateurs eux-mêmes, on le fait en mettant le salut au-dessus de tout et en centrant la piété des fidèles sur eux-mêmes et sur leur intérêt spirituel,

et on ne prêche quasiment pas les Mystères Joyeux, Douloureux et Glorieux pourtant aussi essentiels aux Exercices qu'au Saint Rosaire, tous deux pareillement inspirés par Notre Dame Elle-même,

et dont le but est, tout comme celui de l'année liturgique entière, de centrer toute la vie intérieure sur l'Imitation de Jésus-Christ et de sa Très Sainte Mère,

de nous faire nous oublier nous-mêmes pour aimer Dieu avant tout et plus que tout, et notre prochain comme nous-mêmes pour l'amour de Dieu ;

de nous porter à l'union intime avec Dieu par l'intermédiaire et la médiation du Sacré-Coeur et du Coeur Immaculé.


D'où l'inscription sur l'étendard de sainte Jeanne d'Arc de ces deux Noms bénis : "Jesus - Maria".




(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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151. 3/ Il faut dire que saint Jean Chrysostome :

1°) n'exclut pas le sens littéral du texte qu'il commente dans le premier passage cité par l'objection : « afin que nous soyons pour la louange de sa gloire » (Eph. 1,6) ;

2°) mais qu'il le relativise pour montrer la gratuité des dons de Dieu et pour garder ses auditeurs d'une exagération pouvant les conduire à une fausse sécurité ;

3°) que bien loin de nous écarter d'oeuvrer gratuitement pour Dieu, s'il se sert de l'exemple de Dieu n'agissant point pour son intérêt c'est pour nous inviter à en faire autant.





(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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3/

152. Quant au 1°), le contexte du passage cité dans l'objection le montre expressément :

« « Pour la louange de sa gloire », pour faire éclater la louange de sa gloire... Donc, si c'est pour cela qu'il nous a gratifiés, à savoir pour la louange de la gloire de sa grâce, et pour manifester sa grâce, restons dans sa grâce.» (Saint Jean Chrysostome, hom. 1 in Eph. 1,6)

« Il l'a fait pour lui-même et pour manifester sa bonté.» (Saint Jean Chrysostome, hom. 2 in Eph. 1,12)


Sens littéral, qui est ainsi exposé par Cornelius (in Eph. 1,12) :

« « Afin que nous soyons en louange de sa gloire », afin qu'à travers (per) nous soit louée et célébrée la gloire de Dieu, ainsi que sa glorieuse miséricorde ; afin que nous soyons à la louange et à la gloire de Dieu, afin que nous louions et glorifions Dieu, admirant sa glorieuse clémence en notre faveur et la faisant connaître partout.»





(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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3/

153. Quant au 2°), il relativise cela dans le premier passage cité dans l'objection, ainsi que dans les suivants, en lesquels il manifeste la gratuité et le désintéressement des dons divins.

Pour ce qui est de l'exagération qu'il craint chez ses auditeurs et dont il veut les garder, la voici :

« Dieu ne peut manquer, à raison de sa propre bonté, de tenir sa promesse. Mais que ces paroles ne nous inspirent point de relâchement.

Quand bien même il agit pour lui, cela n'empêche pas qu'il exige de nous l'accomplissement de notre devoir :

« Je glorifierai ceux qui me glorifient, et ceux qui me comptent pour rien seront comptés pour rien » (I Rois 2,30).»


(Saint Jean Chrysostome, hom. 2 in Eph. 1,12)




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3/

Dans son commentaire du Psaume 113,9, sa pensée apparaît encore mieux :
Saint Jean Chrysostome a écrit :
« Comme les anciens bienfaits de Dieu que le Psalmiste vient de rappeler n'avaient point été accordés au mérite, mais étaient dus seulement à la bonté de Dieu et octroyés en vue de son Nom : « afin que mon Nom ne soit pas profané », est-il écrit en Ez. 20,9 ; afin aussi que tous soient instruits par la vue des évènements du pouvoir de la divinité et en tirent un enseignement, en disant : Quand bien même notre vie ne plaiderait pas pour nous, quand nos actions ne nous donneraient pas crédit auprès de vous, agissez pour votre Nom, comme disait autrefois Moïse ; pour cela donc, le Psalmiste dit ici des paroles toutes semblables : « Non pas pour nous, Seigneur, non pas pour nous ; mais donnez gloire à votre Nom ». Non pas pour nous, non pas pour nous rendre illustres ou renommés, mais pour manifester en tous lieux votre propre puissance...

N'ayant pas d'autre moyen de plaider la cause des hommes, le Psalmiste recourt au même moyen que Moïse.

Mais Dieu n'agit pas toujours de même dans sa sollicitude pour notre salut. S'il devait toujours opérer de même, beaucoup de tièdes deviendraient pires, parce qu'ils compteraient sur sa gloire comme sur un gage infaillible de sécurité et de salut pour eux-mêmes. Mais il n'en est pas ainsi.

Car Dieu ne se soucie pas tant de sa gloire que de notre salut. S'il est des hommes qui méprisent la gloire, à plus forte raison en est-il ainsi de Dieu, qui n'a besoin d'aucune des choses que nous pouvons donner : mais comme je l'ai dit, le Prophète, ayant rôle d'avocat, emploie le moyen de justification dont il dispose et le reproduit même à deux reprises, en disant : « Non pas pour nous, Seigneur, non pas pour nous », insistant ainsi sur l'indignité de ceux dont le salut est en question : « mais donnez gloire à votre Nom ».

Quant à nous, nous méritons mille maux, mais faites en sorte que votre Nom ne soit pas profané.

« Pour votre miséricorde et votre vérité ». Une autre version dit : « A cause de votre miséricorde ».

Vous le voyez, il n'ignore pas lui-même que souvent Dieu, dans son mépris pour cette première considération, n'envisage qu'une chose, l'amendement des pécheurs.

Voilà pourquoi il ajoute : « Pour votre miséricorde et votre vérité ». En d'autres termes, à cause de votre miséricorde, secourez-nous : quand bien même vous vous souciez peu de la gloire qui vient des hommes, songez à votre miséricorde, à votre vérité (en raison des promesses).

On peut en effet acquérir de la gloire par le châtiment comme par la compassion (cf. n° 33).

Mais ce n'est pas en cette considération que je vous sollicite : c'est au nom de votre miséricorde.

Nous devrions glorifier votre Nom par notre vie, notre conduite.

Mais puisque nous nous sommes privés nous-mêmes de ce titre, aidez-nous par bonté, par miséricorde : « De peur que les nations viennent à dire : où est leur Dieu ? »

(Saint Jean Chrysostome, in Ps. 113,9)


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