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Re: Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?

Publié : lun. 25 mars 2019 21:32
par Abbé Zins
Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 15 - 18 (Avril - Octobre 1989)


3. Actualité doctrinale



Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?



CORPS DE LA RÉPONSE : (à la question posée dans le titre )


129. La fin suprême est celle qui est la plus élevée et à laquelle toutes les autres fins sont subordonnées et ordonnées.

Or, comme selon l'adage scolastique « la fin est la cause des causes », il n'est point étonnant que la fin suprême de tout corresponde à la cause suprême de tout :


« A l'ordre des causes (agentium) correspond l'ordre dans les fins. Car de même que la cause (agens) suprême meut toutes les causes (agentia) secondes, de même il importe que toutes les fins des causes secondes soient ordonnées à la fin de la cause suprême ; puisque tout ce que fait la cause (agens) suprême, elle le fait pour la fin qui est sienne.

Or la cause suprême opère les actions de toutes les causes inférieures, les mouvant toutes à leurs actions, et par conséquent à leurs fins.

Il s'ensuit que toutes les actions des causes secondes sont ordonnées par la cause première à sa propre fin.

Or la cause première de toutes choses est Dieu (cf. C.G. 2,15). En outre, la fin (ou le but) de sa volonté n'est rien d'autre que sa bonté qui est lui-même (cf. C.G. 1,38,74).

Par conséquent, toutes les choses qui sont faites sont, soit immédiatement par lui-même soit par l'intermédiaire des causes (causis) secondes, ordonnées à Dieu comme à leur fin...

La fin subséquente est aussi la cause de ce que la fin antécédente soit désirée comme fin ; car elle ne meut point quelque chose vers la fin prochaine si ce n'est en vue de la fin dernière.

La fin ultime est donc la cause (causa) première de tout. Or être la cause première de tout convient nécessairement à l'être premier qu'est Dieu (cf. C.G. 1,13 ; 2,15).

Dieu est donc la fin de tout : « Dieu a tout fait pour lui-même » (Prov. 16,4) ; « Je suis l'Alpha et l'Omega, le Premier et le Dernier, le Principe et la Fin » (Apoc. 22,13).»
(Saint Thomas Contra Gentes 3,17)


Re: Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?

Publié : mar. 26 mars 2019 21:03
par Abbé Zins
Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 15 - 18 (Avril - Octobre 1989)


3. Actualité doctrinale



Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?



CORPS DE LA RÉPONSE : (à la question posée dans le titre )


130. Tous les êtres pris ensemble ont donc une même fin ultime générale qui est la fin suprême qu'est Dieu.

Mais le rapport de chaque être avec cette fin suprême constitue pour chacun sa fin ultime particulière ou sa participation plus ou moins grande à la raison de la fin suprême en laquelle il se trouve inclus.

Aussi, dans l'ordre des fins ultimes particulières à chaque être, autrement dit dans l'ordre de leurs divers degrés de participation finie à la fin suprême, cette fin suprême ne peut qu'avoir raison de fin ultime générale des fins ultimes particulières :

« En effet, il est manifeste que le bien a raison de fin. C'est pourquoi la fin particulière d'une chose est un bien particulier, tandis que la fin universelle de toutes choses est un bien universel.

Or le bien universel est ce qui est bon par soi (per se) et par son essence, ce qui est l'essence même de la bonté, tandis qu'un bien particulier est ce qui est bon par participation.

Or il est manifeste que dans toute l'universalité des créatures, il n'existe nul bien qui ne soit pas qu'un bien par participation.

Ainsi donc, le bien qui est la fin de tout l'univers ne peut être qu'extérieur à tout l'univers.»
(S. Th. 1. 103,2)


« Dans toutes les fins ordonnées, il importe que la fin ultime soit la fin de toutes les fins précédentes...

Or toutes se trouvent ordonnées selon divers degrés de bonté sous un unique souverain bien qui est la cause de toute bonté.

Et de ce fait, comme le bien a raison de fin, toutes choses sont ordonnées à Dieu comme des fins précédentes à la fin ultime.

Ce qui implique donc que Dieu est la fin de tout.»
(Saint Thomas Contra Gentes 3,17)


Re: Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?

Publié : mer. 27 mars 2019 20:51
par Abbé Zins
Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 15 - 18 (Avril - Octobre 1989)


3. Actualité doctrinale



Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?



CORPS DE LA RÉPONSE : (à la question posée dans le titre )


131. La fin ultime générale ou fin suprême de tout est donc le Souverain Bien qu'est Dieu en Lui-même, tandis que la fin ultime particulière de chaque créature n'est que sa participation finie ou bornée à cette Bonté suprême et n'est donc qu'un bien particulier et participé.

Ce qui vaut pour toutes et chacune des créatures, et notamment pour l'homme :

« Le bien qui est la fin ultime (proprement dite, ou simpliciter : cf. 1.2. 11,3 ; 16,3) est le bien parfait..., tandis que tout bien inhérent à l'âme elle-même est un bien participé (cf. aussi 1.2. 34,3) et par conséquent particulier (dont la jouissance ou béatitude qui n'est que la fin ultime seconde, ou secundum quid : cf. loc. cit. sup.) : il est donc impossible qu'aucun de ces biens particuliers (en eux-mêmes) soit la fin ultime (simpliciter) de l'homme.

Si donc, on parle de la fin ultime de l'homme quant au bien (res) même que nous désirons comme fin ultime, il est impossible que la fin ultime de l'homme soit son âme elle-même, ou quelque chose qui lui appartienne (aliquid ejus)... que ce soit une puissance, un acte, un état ou une vertu (habitus).

Tandis que si l'on parle de la fin ultime (secundum quid, particulière) de l'homme quant à son acquisition ou à sa possession, soit à l'usage du bien désiré comme fin, alors se rattache à la fin ultime quelque chose du côté de l'âme humaine, car l'homme participe à la béatitude (par excellence qu'est la bonté même de Dieu : cf. 1.2. 3,2 ad 1 ; C.G. 1,38,40 et 41) par son âme.

Le bien même qui est désiré comme fin est ce en quoi consiste la béatitude et qui rend bienheureux, tandis que l'acquisition du bien est nommée la béatitude (par participation). C'est pourquoi on peut dire que la béatitude (participée) est quelque chose qui appartient à l'âme, tandis que ce en quoi consiste la béatitude (par excellence) est extérieur à l'âme.»
(Saint Thomas 1.2. 2,7)


Re: Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?

Publié : jeu. 28 mars 2019 20:55
par Abbé Zins
Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 15 - 18 (Avril - Octobre 1989)


3. Actualité doctrinale



Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?



CORPS DE LA RÉPONSE : (à la question posée dans le titre )


132. Si Dieu en Lui-même ou sa souveraine Bonté est la fin suprême ou fin ultime générale de tout, la fin ultime particulière de chaque créature ou son degré de participation à la Bonté divine n'est donc pas la même pour toutes, et se trouve même en un sens particulière ou mieux singulière non seulement pour chaque catégorie de créatures mais encore pour chaque individu de chaque catégorie.

Notons d'abord la différence entre la catégorie des êtres raisonnables que sont les Anges et les hommes, et celle des créatures non raisonnables :

« Il faut dire que l'on peut parler d'une fin sous un double rapport, à savoir "cujus" et "quo", autrement dit, de la réalité même en laquelle se trouve la raison de bien, et de l'acquisition ou de l'usage de cette chose : comme la fin de l'avare est soit l'argent en lui-même, soit la possession de l'argent pour l'usage qu'il veut en faire.

Si donc on parle de la fin ultime de l'homme quant au bien en lequel consiste cette fin, tous les êtres ont alors la même fin ultime que l'homme, puisque Dieu est la fin ultime de l'homme et de tous les autres êtres.

Tandis que si l'on parle de la fin de l'homme quant à l'atteinte (consecutionem) de la fin, alors l'homme n'a point le même mode de correspondance à cette fin que les créatures qui n'ont point d'esprit ; car l'homme, et les autres créatures rationelles (les Anges) atteignent (consequuntur) leur fin en connaissant et en aimant Dieu, ce qui n'est point possible (non competit) aux autres créatures qui participent (adispicuntur) à la fin ultime en tant qu'elles participent (participant) d'une certaine similitude avec Dieu, en tant qu'elles existent, vivent, ou ont même une connaissance sensitive (vel etiam cognoscunt).»
(Saint Thomas 1.2. 2,8)


Re: Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?

Publié : ven. 29 mars 2019 17:57
par Abbé Zins
Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 15 - 18 (Avril - Octobre 1989)


3. Actualité doctrinale



Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?



CORPS DE LA RÉPONSE : (à la question posée dans le titre )


133. Précisons ensuite en quoi la béatitude est aussi particulière ou singulière en un certain sens à chacun des Anges et des hommes :


« Deux choses sont inclues dans la notion de béatitude : 1̊) la fin ultime elle-même qui est le souverain bien ; 2̊) l'obtention (adeptio) ou la jouissance de ce bien.

Quant au bien qui est l'objet de la béatitude, et sa cause, une béatitude ne peut pas être plus grande qu'une autre car il n'y a qu'un seul souverain bien, à savoir Dieu, par la jouissance duquel (cujus) les hommes sont bienheureux.

Mais quant à l'acquisition (adeptionem) de ce bien ou à sa jouissance, un bienheureux peut être plus heureux qu'un autre, parce qu'il est d'autant plus heureux qu'il jouit davantage de ce bien.

Or, de fait, l'un jouit plus parfaitement de Dieu qu'un autre, en tant qu'il est mieux disposé ou ordonné à cette jouissance : et c'est en ce sens que l'un peut être plus heureux qu'un autre...

L'un est donc plus heureux qu'un autre, en raison d'une plus grande participation au même (souverain) bien.»
(Saint Thomas 1.2. 5,2)


Re: Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?

Publié : sam. 30 mars 2019 20:55
par Abbé Zins
Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 15 - 18 (Avril - Octobre 1989)


3. Actualité doctrinale



Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?



CORPS DE LA RÉPONSE : (à la question posée dans le titre )


134. Si la fin ultime particulière de chaque Ange et de chaque homme n'est donc point séparée de la fin ultime générale ou fin suprême, ce n'est qu'autant qu'elle s'inclut en celle-ci comme une partie dans un tout, comme une goutte d'eau salée se trouve baignée dans l'océan :

« On parle de la fin sous deux rapports : 1̊) celui du bien (res) lui-même, 2̊) celui de l'acquisition du bien : il ne s'agit pas là de deux fins, mais l'un de la fin considérée en elle-même, l'autre de la fin appliquée.

Dieu est donc la fin ultime en tant que bien recherché de façon ultime, tandis que la jouissance l'est en tant qu'acquisition de cette fin ; de même donc que Dieu n'est point une fin autre que la jouissance de Dieu, ainsi c'est par une même jouissance que nous jouissons de Dieu et que nous jouissons de la jouissance divine.

Et il en est de même pour la béatitude créée qui consiste en la jouissance ou fruition (fruitio).»
(Saint Thomas 1.2. 11,3 ad 3)


Notons bien, en outre, ceci :

« La jouissance ou fruition implique le repos dans la fin, ce qui se rapporte seulement à la fin ultime ; mais l'intention implique un mouvement vers la fin, et non vers le repos.» (Saint Thomas 1.2. 12,2 ad 3)


Re: Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?

Publié : lun. 01 avr. 2019 21:48
par Abbé Zins
Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 15 - 18 (Avril - Octobre 1989)


3. Actualité doctrinale



Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?



CORPS DE LA RÉPONSE : (à la question posée dans le titre )


135. Il serait donc désordonné et insensé de référer la fin à la jouissance de la fin, le tout à la partie comme à sa norme ou sa fin, au lieu de référer comme il se doit la partie au tout :

« Le bien de tout l'univers est ce qui est voulu comme tel par Dieu, qui en est le créateur et le régisseur.

C'est pourquoi il veut tout ce qu'il veut en raison du bien commun qui est sa propre bonté, qui est le bien de tout l'univers.

Tandis que le bien désiré par une créature selon sa nature est un bien particulier proportionné à sa nature...

Aussi, la volonté d'un homme voulant quelque bien particulier n'est droite que si elle le réfère au bien commun comme à sa fin...

Or ce qui est voulu en tant qu'ordonné à la fin tient sa raison formelle (ou principale) de la fin (elle-même).

C'est pourquoi il importe, pour que quelqu'un veuille un bien particulier avec une raison droite, qu'il ne veuille ce bien particulier qu'en tant qu'objet particulier, et qu'il veuille principalement le bien commun divin... ; car en tant que la volonté humaine se conforme à la volonté divine en son vouloir se rapportant au bien général, elle s'y conforme dans l'ordre de la fin ultime.»
(Saint Thomas, 1.2. 19,10)


Re: Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?

Publié : mer. 03 avr. 2019 11:10
par Abbé Zins
Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 15 - 18 (Avril - Octobre 1989)


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Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?



CORPS DE LA RÉPONSE : (à la question posée dans le titre )


136. De tout cela découle que si le salut est la fin ultime particulière de chaque homme, c'est uniquement en tant qu'il est pour lui l'entrée en possession définitive du Souverain Bien qu'est Dieu, qui est la fin suprême de tout être.

Cette entrée en possession n'est donc ultime qu'en tant que terme du cheminement de l'homme vers Dieu.

Cette notion de terme du cheminement ne convient en elle-même qu'à la fin ultime particulière (ou secundum quid) et non à la fin ultime générale (ou simpliciter).

Par conséquent, cette fin ultime particulière de chaque homme n'est point la fin suprême en Elle-même, mais seulement l'entrée en possession finie ou bornée, plus ou moins grande, de cette fin suprême.

On ne saurait donc, si ce n'est par déraison ou par malice, placer cette fin ultime particulière au-dessus de la fin ultime générale et commune ou fin suprême Elle-même, la possession participée et limitée de Dieu au-dessus de Dieu Lui-même, le don de Dieu avant l'Auteur du don, l'avantage borné qui résulte pour nous seulement de notre union à Dieu avant l'incommensurable et universelle Bonté divine Elle-même, notre intérêt particulier à Le posséder avant le Bien commun et général qu'est Dieu, la recherche de notre salut personnel, et même collectif, avant la recherche de la Gloire de Dieu : ceci, dans l'ordre de l'intention, car il n'y a en soi aucune contradiction mais seulement distinction et subordination des divers éléments de la fin ultime de l'homme.


Re: Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?

Publié : jeu. 04 avr. 2019 21:28
par Abbé Zins
Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 15 - 18 (Avril - Octobre 1989)


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Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?



CORPS DE LA RÉPONSE : (à la question posée dans le titre )


137. Nous devons donc principalement conformer notre volonté et notre désir à la Volonté générale de Dieu, et ne vouloir que secondairement notre bien propre particulier, et encore, en tant que Dieu le veut tel :

« La volonté de l'homme se conforme en cela à la volonté divine, car il veut ainsi ce que Dieu veut qu'elle veuille.» (Saint Thomas, 1. 2. 19,10)

Nous devons donc avoir pour but avant tout le but de Dieu. Or Dieu oeuvre avant tout, par nature ou essence, pour Lui-même :

« Dieu a tout fait pour Lui-même » (Prov. 16,4) ; « Ce n'est pas pour vous que je le ferai, maison d'Israël, mais pour mon saint Nom » (Ez. 36,22,32) ; « Quiconque invoque mon Nom, je l'ai créé pour ma Gloire » (Is. 43,7).

Il serait en effet désordonné que Dieu place des créatures avant Lui-même ou même à son égal.

C'est pourquoi II s'est fait créature pour pouvoir se placer, en tant que créature et quant à sa nature humaine, un peu au-dessous des Anges (cf. Ps. 8,6) et à l'égal des hommes, non provisoirement, mais définitivement (!), pour l'éternité (!) : mais en sa nature divine, par essence même, Il ne le peut pas.

C'est donc la moindre des choses que nous nous conformions à notre tour à la divine Volonté en Elle-même :


« D'autre part, quand l'homme veut quelque chose par charité comme Dieu le veut, cette conformité se rapporte à la volonté générale de Dieu qui est dans l'ordre de la fin ultime, qui est l'objet propre de la charité.» (Saint Thomas, 1.2. 19,10)


En effet, « que quelqu'un veuille jouir de Dieu se rapporte à l'amour de concupiscence (ou de désir) envers Dieu ; or c'est davantage par amour d'amitié que l'on aime Dieu (par la charité) que par amour de concupiscence, parce que le bien de Dieu en lui-même est plus grand que le bien auquel nous pouvons participer en jouissant de lui. C'est pourquoi, par la charité, l'homme aime Dieu plus que soi-même.» (Saint Thomas, 2.2. 26,3 ad 3)


Re: Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?

Publié : mer. 17 avr. 2019 13:25
par Abbé Zins
Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 15 - 18 (Avril - Octobre 1989)


3. Actualité doctrinale



Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?



CORPS DE LA RÉPONSE : (à la question posée dans le titre )



138. C'est aussi pourquoi il est tout à fait logique que « le premier et plus grand Commandement » de Dieu, qui ne pouvait qu'indiquer la fin suprême vers laquelle l'homme doit tendre, nous ordonne précisément d'aimer Dieu de tout notre coeur et par-dessus tout :

« Comme Dieu doit être aimé comme la fin ultime à laquelle toutes choses doivent être référées, cette totalité est désignée dans les termes du précepte de la dilection de Dieu.» (Saint Thomas, 2.2. 44,4)