Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?

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Abbé Zins
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Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 15 - 18 (Avril - Octobre 1989)


3. Actualité doctrinale



Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?



RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


3/

« « Celui qui recherche la gloire de celui qui l'a envoyé, celui-là est véridique et il n'y a point d'injustice en lui ».

L'injustice consiste en effet en ce que l'homme usurpe ce qui ne lui appartient pas.

Or la gloire est propre à Dieu seul ; celui qui cherche la gloire pour soi est donc injuste.»


(Saint Thomas, in Jn. 7,18)


D'où ce que dit le Prophète Asaph (Ps. 113,9), ainsi commenté par saint Bruno :

« « Donnez gloire, Seigneur, non pas à nous, pas à nous, mais à votre Nom », autrement dit glorifiez par cela votre Nom qui est déjà très glorifié.

Ce qui revient à dire : Nous ne souhaitons point la conversion des infidèles pour notre exaltation mais pour une plus grande glorification de votre Nom.

Il dit deux fois : « non pas à nous », pour mieux inculquer ce fait de repousser la gloire, en vue de l'instruction de ceux qui viendront après lui, de sorte que nul ne recherche en ce monde sa gloire mais celle de Dieu.»



D'où aussi ce qu'ajoute saint Jérôme (in Ps. 113,9) :

« Les Juifs justes disent au Christ : ce n'est point notre mérite qui nous a délivrés, mais votre puissance ; afin que votre Nom soit glorifié parmi toutes les Nations.

Les prédicateurs du Nouveau Testament s'expriment de façon semblable. Quand ils font des miracles (virtutes), Dieu les fait par eux, afin que son Nom soit glorifié et loué « par lui-même (per ipsum).»




(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


3/

« Mais le Christ n'a-t-il donc point de gloire en tant qu'homme ? Pour sûr, et très élevée en tous domaines. Car bien qu'il ne la recherche point lui-même, « il y a cependant quelqu'un qui la recherche », à savoir le Père (cf. Ps. 8,7 ; 20,6).»

(Saint Thomas, in Jn. 8,50)


Notre divin Maître nous a donc donné l'exemple d'oeuvrer pour la Gloire de Dieu, gratuitement, et non par nécessité ou intérêt personnel :

« Lui qui était libre vis-à-vis de tous et s'est fait serviteur de tous par charité, en sorte d'en gagner un bon nombre (I Cor. 9,19), peut exhorter les autres à bon droit à se servir les uns les autres par la charité qui ne cherche point son intérêt (I Cor. 10,5) mais celui du prochain (Phil. 2,4)... comme le Sauveur qui s'est humilié ... et comme anéanti (Phil. 2,6,8) : en sorte que nous aussi, devenus libres, nous sachions que ce qu'il nous semblait avant devoir faire par nécessité sous la loi, doit être accompli plutôt par la charité.»

(Saint Jérôme, in Ga1. 5,14)



(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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3. Actualité doctrinale



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RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


3/

« Mais le Christ n'a-t-il donc point de gloire en tant qu'homme ? Pour sûr, et très élevée en tous domaines. Car bien qu'il ne la recherche point lui-même, « il y a cependant quelqu'un qui la recherche », à savoir le Père (cf. Ps. 8,7 ; 20,6).»

(Saint Thomas, in Jn. 8,50)


Il n'est donc point étonnant que tel soit l'esprit qui règne au Ciel, comme le montre bien cette description de l'Apocalypse (4,9-11) :

« Quand ces quatre animaux rendent gloire, honneur et bénédiction à celui qui est assis sur le trône, et adorent celui qui vit dans les siècles des siècles, les 24 vieillards se prosternent devant celui qui est assis sur le trône, et ils adorent celui qui vit dans les siècles des siècles et ils déposent leurs couronnes devant le trône, en disant : Vous êtes digne, Seigneur notre Dieu, de recevoir gloire, honneur et vertu ; car vous avez créé toutes choses, et c'est en raison de votre volonté qu'elles ont existé et ont été créées ».

« Ces couronnes représentent les bonnes oeuvres.

C'est pourquoi les Saints s'en dépouillent devant le trône (divin) attribuant à Dieu et non à eux-mêmes tout le bien qu'ils ont accompli, selon le précepte de l'Apôtre : « que celui qui est glorifié soit glorifié dans le Seigneur » (II Cor. 10,17).

Qui peut, en effet, donner quelque chose à Dieu, ou que peut recevoir Dieu de quiconque, puisque c'est lui qui a créé toutes choses et sans qui rien ne peut être, et qui dit dans l'Evangile : « Sans moi vous ne pouvez rien faire » (Jn. 15,5) ?

Car si les Saints ne peuvent rien faire sans Dieu, que peuvent-ils lui donner ?

Aussi, puisque telle est la nature des hommes de ne pouvoir avoir aucun bien venant d'eux-mêmes à moins de le recevoir de celui qui est le souverain bien, Dieu donne à ses Saints ce qui devient la matière de leur rétribution.

Dieu a en effet promis le royaume des cieux à ses Saints, si toutefois ils lui offrent le prix des bonnes oeuvres.

Et comme les élus n'ont point ce prix s'ils ne le reçoivent de lui, il leur donne ce prix par lequel ils lui achètent la vie éternelle.

C'est pourquoi les Saints rendent gloire à Dieu quand ils font quelque bien que ce soit, ce qu'ils font dans l'intention de glorifier Dieu le Père, comme Dieu le Fils le recommande dans l'Evangile (Mt. 5,16).

Ils l'honorent par le fait qu'en tout ce qu'ils font ils recherchent l'honneur de Dieu et non le leur.»


(Saint Ambroise, in Apoc. 4,9s)



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RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


3/

« C'est pourquoi saint Augustin (in Ps. 102,4) dit : Que sont nos oeuvres, sinon des dons de Dieu ?

Quand donc Dieu couronne nos bonnes oeuvres, que couronne-t-il sinon ses propres dons ?...

Les Saints se dépouillent donc de leurs couronnes devant le trône (divin), comme pour offrir à Dieu, duquel ils les ont reçus, leurs mérites et leur salut, comme pour dire :

Vous êtes, Seigneur, le créateur et auteur de toutes choses, de tous les biens tant naturels que surnaturels ; c'est à vous que nous devons notre gloire, aussi est-ce à vous que nous la référons et l'offrons, et que nous la rendons non comme quelque chose de nôtre, mais comme étant vôtre.»
(Cornélius a Lapide, in Apoc. 4,10)




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RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


3/

Esprit des habitants du Ciel qui doit être nôtre, comme nous le signifie Notre sainte Mère l'Eglise dans la prière « Unde et Memores » qui suit aussitôt la double Consécration, au Canon de la Sainte Messe : « offerimus praeclarae majestati tuae, de tuis donis ac datis : « nous offrons à Votre Majesté suprême, de vos propres dons et bienfaits » ; et comme saint Ambroise (loc.cit.) nous le montre encore :

« Si les quatre animaux ne représentent pas seulement les quatre Evangélistes mais désignent aussi tous les docteurs de l'Eglise, il nous faut rechercher comment il se fait qu'ils sont dits invoquer sans cesse la sainte Trinité, alors que les saints de Dieu sont occupés tantôt par des prières, tantôt par la lecture, tantôt par la prédication, ou par diverses nécessités.

Ainsi donc, les saints prédicateurs, tandis qu'ils méditent en leur esprit (les données de) la foi en la sainte Trinité et la professent par leur bouche, tandis qu'ils accomplissent les oeuvres de la foi, tandis qu'ils prêchent à tous ceux qu'ils peuvent cette même foi et ces oeuvres de la foi, tandis qu'ils louent et prient celui qui est le Dieu un et trine par des prières et des actions de grâces, tandis que, selon l'expression de l'Apôtre (I Cor.10,31 ; Co1.3, 17), soit qu'ils mangent, soit qu'ils boivent, ils font toutes choses pour la gloire de Dieu et au Nom de Notre Seigneur Jésus-Christ, ils invoquent sans cesse la sainte Trinité.»



Par conséquent, l'orgueil réside, non pas dans le fait de reconnaître que rien ne nous est absolument dû et donc d'oeuvrer gratuitement pour l'Amour de Dieu et en reconnaissance de ses bienfaits sans exclure pour autant la confiance et le désir de recevoir d'autres biens de sa généreuse et gratuite munificence, mais dans le fait de rechercher sa propre gloire et non celle de Dieu, volant ainsi en esprit ce qui n'appartient qu'à Dieu seul.



En résumé, on peut conclure avec ces paroles de saint Thomas (1.2. 114,1 ad 2) :

« Il faut dire que Dieu, à partir de nos biens (ex bonis nostris), ne recherche point son utilité mais sa gloire, autrement dit la manifestation de sa bonté, qu'il recherche également à travers ses oeuvres (ex suis operibus). En outre, le fait que nous l'honorions ne lui ajoute rien mais profite à nous (ex hoc quod eum colimus nihil ei accrescit, sed nobis). C'est pourquoi nous méritons quelque chose pour Dieu (a Deo), non en tant que nos oeuvres lui ajoutent quelque chose, mais en tant que nous oeuvrons pour (propter) sa gloire.»




(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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4/ Il faut dire avec saint Augustin (Cité de Dieu,19,26) que « de même que la vie de la chair est l'âme, ainsi la vie bienheureuse de l'homme est Dieu.» ; et avec saint Thomas d'Aquin (1.2. 3,5 ad 3) : « La fin ultime de l'homme consiste en un bien qui lui est extérieur, à savoir Dieu.».


Voici comment on peut le démontrer à partir des prémisses justes de l'objection, avant de montrer une nouvelle fois qu'il n'y a là qu'une opposition apparente entre les deux éléments de la fin ultime de l'homme dont l'un est subordonné à l'autre.

Il faut remarquer tout d'abord que le premier passage cité dans l'objection s'insère dans une argumentation où saint Thomas démontre précisément que Dieu est la fin suprême de tout être.

C'est pourquoi il ajoute aussitôt à la suite du texte cité dans l'objection : « Or Dieu est la cause opératrice de toutes choses soit immédiatement soit médiatement, par l'intermédiaire d'autres causes. Il est donc lui-même la fin de toutes choses.» (Contra Gentes, 3,17)




(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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4/


Ensuite, « comme le dit saint Denis (de Div. Nom. 4,9) : tous font ce qu'ils font par amour du bien. En effet, tout agent agit pour une certaine fin (cf. 1.2. 1,1 et 2). Or la fin est le bien désiré et aimé par chacun. Il est donc manifeste que tout agent, quoi qu'il fasse, fait toute action en raison de quelque amour.» (Saint Thomas d'Aquin, 1.2. 18,6, S.C. et corp.)

C'est pourquoi « la fin de notre bien est ce pourquoi tout le reste est aimé, et qui lui est aimé pour lui-même.» (Saint Augustin, Cité de Dieu 19,1 ; S.Th. 1.2. 1,6, S.C.)


« Or l'homme ne doit pas être aimé pour lui-même, mais tout ce qui est dans l'homme doit être aimé pour Dieu. Aussi, la béatitude ne consiste-t-elle en aucun bien de (ou : propre à) l'âme.» (Saint Thomas d'Aquin, 1.2. 2,7 S C )



(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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4/


« La fin de toutes les actions et de toutes les affections humaines est donc la dilection de Dieu, par laquelle on atteint au maximum (maxime) la fin ultime.» (Saint Thomas d'Aquin, 2.2. 27,6)

Or « Dieu est la fin ultime de toutes choses » (Saint Thomas, 1.2. 62,2), « la fin par excellence de toutes choses » (Saint Thomas, Contra Gentes 3,17), « la fin ultime de tout » (ibid.). « On doit donc aimer Dieu comme la fin ultime à laquelle toutes choses doivent être référées.» (Saint Thomas, 2.2. 44,4)


« La béatitude de l'homme consiste donc en Dieu seul.» (Saint Thomas, 1.2. 2,8)


« Car si nul ne tend à quelque chose comme à sa fin si ce n'est en tant qu'elle est un bien, cela implique que la fin est le bien en tant que bien. Ce qui est le souverain bien est donc la fin par excellence de toutes choses. Or le souverain bien est unique, à savoir Dieu. Par conséquent, toutes choses sont ordonnées, comme vers leur fin, vers un unique bien qui est Dieu.» (Saint Thomas, Contra Gentes 3,17)



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4/

169. Il faut donc dire, toujours avec saint Thomas (1.2. 5,2 ad 2), que « la béatitude (n') est dite le souverain bien (qu') en tant qu'elle est la parfaite possession ou jouissance du souverain bien », donc que d'une certaine manière (secundum quid), qu' « on appelle béatitude l'acquisition du bien parfait » (1.2. 5,1) ; et, d'autre part, que « « nul ne peut servir deux maîtres » (Mt. 6,24), étant sous-entendu, non subordonnés l'un à l'autre : il est donc impossible qu'il y ait plusieurs fins ultimes non subordonnées entre elles pour un seul homme.» (Saint Thomas, 1.2. 1,5, S.C.) ; mais il n'est pas impossible, par contre, qu'il y ait plusieurs éléments subordonnés l'un à l'autre dans cette même fin ultime : et tel est le cas pour la fin ultime de l'homme, comme l'explique le Docteur Commun en plusieurs passages :

« On parle de fin sous un double rapport : 1̊) désignant le bien (res) même que nous désirons atteindre..., 2̊) en désignant l'obtention, la possession, l'usage ou la jouissance de ce bien qui est désiré... Selon la première acception la fin ultime de l'homme est le bien incréé qu'est Dieu, qui seul, en raison du caractère infini de sa bonté peut combler parfaitement le désir issu de la volonté humaine. Selon la seconde acception, la fin ultime de l'homme est quelque chose de créé existant en lui-même, qui n'est rien d'autre que l'obtention ou la jouissance de la fin ultime.» (Saint Thomas, 1.2. 3,1)




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4/

170. Cette obtention en quoi consiste le salut n'est donc bien dite fin ultime que "secundum quid", de façon seconde et connexe, tandis que la fin ultime proprement dite ("simpliciter"), première et principale, est Dieu en Lui-même, comme cela va être explicité dans la réponse à l'objection suivante, en même temps que ce qui concerne la vie éternelle.

Ce qui vaut aussi pour ce qui est de la béatitude : « Deux choses sont inclues dans la notion de béatitude : 1̊) la fin ultime elle-même, qui est le souverain bien ; 2̊) l'obtention ou la jouissance de ce bien.» (Saint Thomas, 1.2. 5,2 ; cf. n° 133)

Eléments premier et second de la fin ultime de l'homme, dont saint Thomas traite aussi : 1. 26,3 corp. et ad 2, cité au n° 175 ; 1.2. 1,8, cité au n̊ 132 ; 1.2. 1,4 ; 2,7, cité au n° 131 ; 3,8 ad 2 ; 11,3 ad 3, cité au n° 134 ; 34,3.

Si donc le salut entre dans la notion de fin ultime (seconde) de l'homme, il n'en est point pour autant sa fin ultime première ou fin suprême qu'est Dieu seul en Lui-même.



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