Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?

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Abbé Zins
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Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 15 - 18 (Avril - Octobre 1989)


3. Actualité doctrinale



Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?



RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


24/

Et de fait, elle est souvent employée erronément pour désigner des actes de crainte ou d'espérance, et surtout de simple attrition, non encore informés par la vertu de charité ;

ou, à l'opposé, pour désigner des actes où la charité prédominante hic et nunc est accompagnée de l'exercice d'autres vertus.


C'est sans doute en raison de ces imprécisions et confusions déjà rendues communes par les Protestants,

que les Pères du Saint Concile de Trente, guidés par l'Esprit-Saint, s'ils ont employé les termes de contrition parfaite et imparfaite (Sess. 14, ch. 4 ; D.B. 898)

pour désigner la douleur parfaite de contrition issue de la charité et la douleur imparfaite de l'attrition issue de la crainte et de l'espérance,

termes qui correspondent à ceux d'amour parfait et imparfait cités plus haut (n° 286),

ils n'ont point voulu et volontairement omis d'employer les termes de charité parfaite et imparfaite (cf. n° 559).






(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


24/

Il nous semble que les auteurs ou prédicateurs traitant de cette question devraient imiter ce sage exemple pour éviter les multiples confusions

qu'engendrent ces termes ainsi actuellement employés couramment pour désigner des actes informés ou non par la vertu de charité,

en parlant plus clairement soit d'actes de charité, quand il s'agit à proprement parler d'actes de charité,

soit d'actes de telle ou telle vertu informés par la vertu de charité pour ceux qui sont tels,

soit d'actes non formés ou informes pour ceux qui ne sont pas informés.


Ce qui éviterait, notamment, celle des confusions dont l'effet est des plus graves, à savoir que beaucoup tiennent comme suffisante au salut,

sous couvert d'une fausse notion d'actes de charité imparfaite, la simple espérance :

ce qui est une grave et funeste erreur, comme cela va être montré dans les réponses aux trois dernières objections.






(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


24/

On peut, par contre, sans grand risque de confusion si l'on précise sa pensée au moins par le contexte de ses paroles, parler d'un état imparfait de charité,

comme cela est fait dans l'Editorial (n° 6), si l'on rapporte notre allusion à la charité et non simplement à l'amour imparfait de seule espérance : les deux cas pouvant se présenter ;

ou dans le même sens, mais à l'opposé, de charité parfaite, comme cela est fait en I Jn.4,17-18, pour désigner la qualité de l'état de la charité dans un individu,

en voulant exprimer par là si ce sont les actes de charité ou ceux des autres vertus qui prédominent, en tant qu'actes et non qu'état, le plus fréquemment dans telle âme.


Sens que l'on trouve également explicitement exprimé sous la plume du Docteur Commun :


« La crainte initiale ne craint point le châtiment comme (son) objet propre, mais en tant que lui est joint quelque chose de la crainte servile,

qui selon sa substance demeure avec la charité, la servilité étant bannie, tandis que son acte demeure avec la charité imparfaite

en celui qui est mû à bien agir non seulement de par l'amour de la justice mais aussi par la crainte du châtiment,

tandis que cet acte cesse en celui qui a la charité parfaite qui « met dehors la crainte qui consiste en une peine », ainsi qu'il est dit en I Jn.4,18.»


(Saint Thomas, 2.2. 19,8 ad2)






(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


24/

« De même que la crainte initiale est causée par la charité imparfaite, ainsi la crainte sainte ou chaste est causée par la charité parfaite (I Jn. 4,18).

Par conséquent, la crainte initiale et la crainte chaste ne se distinguent point en s'opposant à (contra) l'amour de la charité qui est la cause des deux, mais seulement à la crainte de la peine, car de même que cette crainte engendre la servitude, ainsi l'amour de charité engendre la liberté des fils.

Elle fait opérer l'homme en l'honneur de Dieu volontiers, ce qui est le propre des fils.»

(Saint Thomas, in Rom. 8,15 ; cf. aussi n° 534)





(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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24/

292. Toutes ces précisions étant faites, il va devenir relativement aisé de répondre aux objections 24/ et 25/.

Notre divin Maître a déclaré en Mt. 19,17 : « Si vous voulez entrer dans la vie, observez les commandements ».

Or le premier Commandement, et le plus important, nous ordonne d'aimer Dieu plus que tout, y compris plus que nous-mêmes, nos avantages et notre salut (cf. 128, 138s).


A ce degré n'arrive que la vertu de charité, et non de soi ce que l'on nomme improprement la charité imparfaite

qui ne désigne en fait, dans l'objection, que l'acte de la vertu de crainte ou celui de la vertu d'espérance non encore informé par la charité.


Sans la charité, il est donc impossible d'entrer dans la vie éternelle (cf. aussi n° 309s).





(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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24/

Il faut donc dire que l'attrition jointe au sacrement n'obtient le salut que par la justification qui en résulte,

laquelle implique l'infusion de l'état de grâce et l'information par la vertu de charité (cf. Conc. Trid. sess. 6 ch. 7s : D.B. 800s ;

les prop. contraires de Bayus condamnées : D.B. 1032, 1063, 1069), comme nous l'approfondirons plus loin (n° 577s), (cf. aussi I Tim. 3,6-7),

autrement dit l'inhabitation du Saint-Esprit en nous (cf. Rom. 8,11),

aimant à travers nous, en nous (cf. Gal. 4,6 ; n° 273), et par nous (cf. n° 566-568),

Dieu plus que tout [en Lui-même, et pour Lui-même].





(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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24/

Le salut n'est donc point obtenu en ce cas par la simple attrition (cf. n° 586), mais en vertu de la grâce sacramentelle qui y est jointe et qui réinfuse en l'âme la vertu de charité (cf. n° 597-598).


Vérité qui est renforcée par le fait qu'en dehors du sacrement, la seule attrition ne suffit pas à obtenir la rémission du péché (cf. n° 586) ;

alors que la seule contrition, issue de la charité retrouvée en même temps que l'acte de contrition est émis (cf. n° 598), y suffit (cf. n° 578s),

tout en impliquant le désir et la volonté de se confesser dès que possible, comme l'enseigne explicitement le chapitre 4 de la 14e session du saint Concile de Trente (D.B. 898 ; cf. n° 582-584, 586).





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24/

En outre, il faut préciser que tant l'attrition (cf. D.B. 1207, 1304-1305 ; n° 587-588) que la contrition (cf. D.B. 198 ; n° 563-567) sont des actes surnaturels

qui impliquent donc une grâce plus ou moins grande accordée par Dieu ;

de même que l'état de grâce, la persévérance, la crainte surnaturelle qui est don du Saint-Esprit (cf. 1.2. 19,9 ; n° 539),

la foi, l'espérance et la charité, qui peuvent tous être obtenus par la prière (cf. S. Th.1.2. 114,9 ad 1).





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25/ S'il est vrai que s'aimer plus que Dieu par un acte explicite serait un abominable sacrilège (cf. n° 269, 301) et que l'état de grâce implique la charité (cf. n° 598) ;

s'il est également vrai que ce que l'on appelle erronément charité imparfaite n'est point alors la charité (cf. n° 289-291),

il faut dire que si les actes des autres vertus ne sont effectivement pas méritoires et salutaires par eux-mêmes mais seulement en tant qu'ils sont informés par la vertu de charité (cf. n° 281-282),

ils ne sont pas pour autant peccamineux mais au contraire bons en eux-mêmes, et ne deviennent mauvais que s'ils sont informés par une intention mauvaise (cf. n° 284) ;

en outre, ils ne détruiraient la vertu de charité et ne feraient perdre l'état de grâce que si cette intention mauvaise les transformaient en péché mortel (cf. n° 280).





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26/ 294. Il a été montré dans plusieurs réponses précédentes (cf. n° 247, 252, 256) que la crainte des châtiments et l'attente des récompenses, qui sont les objets respectifs des vertus de crainte et d'espérance,

ne sont nullement mauvaises en soi et au contraire très bonnes et salutaires (surtout au moment de la conversion et dans les moments difficiles : cf. Conc. Trid. 6,6 ; D.B. 798),

pourvu qu'elles ne deviennent point exclusives ou ne soient point égalées à l'amour de Dieu plus que tout [en Lui-même et pour Lui-même qu’est la Charité.

L’Espérance peut aussi aimer, et aime de soi quant à sa vraie nature, Dieu plus que tout,

mais en l’optique du Bien maximal pour celui qui espère.


Elle ne serait déviée par l’amour-propre que si celui-ci s’aimait sciemment davantage que Dieu.]





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