Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?

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Abbé Zins
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Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 15 - 18 (Avril - Octobre 1989)


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RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


20/

258. C'est aussi ce que montre Bossuet dans le 33e article d'Issy contre le Quiétisme :

« On peut inspirer aux âmes pieuses et vraiment humbles une soumission et un consentement à la volonté de Dieu, quand même, par une très fausse supposition, au lieu des biens éternels qu'il a promis aux âmes justes, il les tiendrait, par son bon plaisir, dans des tourments éternels, sans néanmoins qu'elles soient privées de sa grâce et de son amour, qui est un acte d'abandon parfait, et d'un amour pur, pratiqué par des saints, et qui le peut être utilement, avec une grâce très particulière de Dieu, par les âmes vraiment parfaites, sans déroger aux autres actes qui sont essentiels au christianisme.»



(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


20/

Ce qu'il explicite ainsi dans sa "Relation sur le Quiétisme" (sect. 6 n° 21) :


« Dans l'article 33 nous avions tout dit sur les conditions ou suppositions impossibles : il n'en fallait pas davantage pour vérifier (rendre compte de) ce qu'en avait dit saint Jean Chrysostome (cf. n° 76 in fine, 77, 86, 89, 91) et les autres saints, qui n'ont jamais introduit ces suppositions qu'avec l'expression du cas impossible.» (cf . les n° cités)


Car il n'est pas possible d'être à la fois réprouvé et de conserver l'état de charité : la proposition 70 de Michel de Bay l'affirmant, a été condamnée comme hérétique (cf. D.B. 1070).

C'est pourquoi nul ne peut désirer, ni même seulement accepter, de manière absolue, d'être réprouvé sans pécher gravement contre les vertus théologales d'espérance et de charité.

Ce désir et cette acceptation absolus sont donc toujours gravement défendus, ce qui résulte en outre de la condamnation des propositions 8 à 12 et 14 de Fénelon (cf. D.B. 1334-1340).



(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


20/

259. C'est pourquoi la fin de l'argumentation de l'objection aurait été tout à fait juste, si Moïse et saint Paul avaient prétendu renoncer par là à leur charité envers Dieu, ou à leur dévotion interne et à leur sainteté.

Il faut donc dire qu'ils n'ont jamais eu comme intention de s'exposer à tomber dans l'état de haine de Dieu des damnés, et donc en enfer, mais seulement à un éternel purgatoire mystique ou, par impossible, à un total anéantissement (cf. note 1, p. 182 ).



(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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20/

Note 1, p. 182 :

"Quel zèle de Saint Paul pour ses frères selon la chair, et pour ses enfants selon Dieu, pour lesquels il avait désiré d'être exterminé comme un criminel (digne) d'anathème et d'excommunication (Rom. 9,3) !

Quel zèle de Moïse envers son peuple, pour lequel il veut bien d'une certaine façon être rayé du Livre de Vie (Ex. 32,32)."
(Saint François de Sales, traité de l'Amour de Dieu 10,14)


Mais au travers du bien des leurs, c'est la plus grande Gloire de Dieu qui y est accidentellement liée (cf. n° 244), que Moïse et Saint Paul font passer avant le désir de leur salut (cf. n° 80, 84).


(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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21/ 260. Il faut d'abord préciser les termes de la condamnation des 23 propositions de Fénelon par Innocent XII :

« Ces propositions sont condamnées et réprouvées soit en raison du sens propre des termes, soit en raison de la connexion des sentences, comme téméraires, scandaleuses, mal sonnantes, offensantes pour les oreilles pies, pernicieuses dans l'ordre pratique et même (etiam) respectivement erronées.» (D.B. 1349)


Il faut ensuite noter qu'il y a une ou des erreurs dans chacune, soit dans l'une ou l'autre de leur partie, soit dans leur ensemble, plus encore en raison de leur connexion, mais d'autre part qu'à plusieurs reprises l'erreur consiste simplement soit dans le manque d'une précision fondamentale, soit dans l'exagération et la radicalisation d'un point partiellement vrai.



(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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21/

261. Ainsi, dans la 1ère proposition objectée : sont faux, les termes "sans aucun mélange", "n'ont plus de part" ;

la 2e phrase est, telle quelle, entièrement fausse par radicalisation ;

dans la 3e phrase, il aurait fallu dire : n'est pas aimé principalement et avant tout pour...


Radicalisation qui s'amplifie dans la 2e proposition, entièrement fausse.





(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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21/

Dans la 6e, est fausse la même exclusion du désir du salut en tant que salut, etc., ainsi que l'expression "d'une volonté plénière",

et à la fin : "qu'il veut que nous voulions pour lui", sous-entendu : que pour lui.


Sous-entendu, que la 5e proposition condamnée, surtout en son début, rend manifeste :


"En ce même état de sainte indifférence nous voulons tout pour Dieu, rien pour nous.

Nous ne voulons rien, comme être parfaits et bienheureux, pour notre intérêt propre,

mais nous voulons toute perfection et béatitude, en tant qu'il plaît à Dieu de faire par l'impression de sa grâce, que nous voulions ces choses."



Ici apparaît très bien l'exagération et la radicalisation d'un point partiellement vrai ;

déformations qui vont être poussées dans certaines des propositions suivantes jusqu'à des erreurs manifestes et scandaleuses.


Dans la lère phrase, la partie juste est "nous voulons tout pour Dieu", la partie fausse : "rien pour nous".

Dans la 2e phrase, la partie juste est : "en tant qu'il plaît à Dieu de faire que nous voulions", la partie fausse : "nous ne voulons rien pour notre intérêt propre".





(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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21/

262. Quant à la partie juste, voici comment elle est exposée par Bossuet, dans l'article 5 d'Issy, contre le Quiétisme :


« Tout Chrétien en tout état, quoique non à tout moment, est obligé de vouloir, désirer et demander explicitement son salut éternel,

comme chose que Dieu veut, et qu'il veut que nous voulions pour sa gloire .»
(cf. aussi S. Th., n° 135,137)





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La vérité est que nous devons tendre à vouloir "en premier" pour Dieu, mais "aussi" en second lieu pour nous,

selon l'enseignement du Concile de Trente : « pour qu'en premier Dieu soit glorifié, et qu' ils aient aussi en vue la récompense éternelle » (D.B. 804 ; cf. n° 127, 171s).


C'est pourquoi les parties justes de ces deux phrases sont également enseignées par le Catéchisme du Concile de Trente (cf. n° 51),

et leurs parties fausses condamnées d'avance par le Saint Concile (D.B. 841 ; cf. n° 252).





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263. Ce qui est donc faux dans la doctrine de Fénelon, fortement inspirée du Quiétisme de Molinos déjà condamné par l'Eglise (D.B. 1221-1288)

et reprise explicitement par Quesnel (D.B. 1394), implicitement par le Synode janséniste de Pistoie (D.B. 1523),

c'est d'opposer le fait de vouloir pour Dieu à celui de vouloir pour nous, et qui plus est d'exclure le "pour nous", sinon tout à fait, au moins de la charité.


Tandis que la vérité est que notre amour de Dieu doit être principalement et avant tout un amour d'amitié ou de charité qui veut pour Dieu,

mais aussi en second lieu un amour de concupiscence ou d'espérance du Souverain Bien que nous voulons pour nous.


Ces deux amours, quand le second est ordonné et subordonné comme il se doit au premier, bien loin de s'exclure, s'excitent mutuellement :

car plus nous aimons Dieu en Lui-même, plus nous désirons Lui être unis : « cupio dissolvi et esse cum Christo » (Phil. 1,23).





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