Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4169
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 15 - 18 (Avril - Octobre 1989)


3. Actualité doctrinale



Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?



RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


3/

155. Car si Dieu, de par sa nature même, ne peut pas ne pas avoir en vue en premier sa Gloire, ce n'est point dans le sens de ce qui serait pour Lui un intérêt personnel, « non pour augmenter sa béatitude ou pour l'acquérir », mais c'est « en raison de sa Bonté... pour manifester sa perfection par les biens qu'il accorde aux créatures » (Vatican I, Sess. 3 ch.1, cf. n° 171).

C'est cette idée d'intérêt le plus souvent liée à celle de gloire, que saint Jean Chrysostome veut exclure de l'esprit de ses auditeurs à fort juste titre, en ce qui regarde les motivations de Dieu dans l'octroi de ses dons ; et non la finalité première de la Gloire divine que, par essence, Dieu ne peut pas ne pas vouloir en premier.

D'où ce qu'il dit dans le même sens : « Le divin Sauveur déclare ici qu'il n'a nul besoin de leur culte, et qu'il n'est pas venu dans son propre intérêt ou dans celui de sa gloire, mais pour leur salut.» (Saint Jean Chrysostome, in hom. 45 in Jn. 6,39)





(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4169
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 15 - 18 (Avril - Octobre 1989)


3. Actualité doctrinale



Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?



RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


3/


156. Quant à la conciliation du fait que Dieu agisse à la fois uniquement pour sa Gloire et tout à fait gratuitement sans rechercher son intérêt, cela s'explique tout simplement par la nature même de Dieu et par ce en quoi consiste sa Gloire, à savoir en sa Bonté infinie, gratuite par essence ; sa Gloire, c'est précisément d'être la Bonté même qui crée, donne et pardonne gratuitement, gracieusement, puisque grâce et gratuit sont synonymes.

Vérité, conciliation, dont se font l'écho les Prophètes et les saints Docteurs :

« « Tous ceux qui invoquent mon Nom, je les ai créés pour ma gloire ».

Je les conduirai, parce que je les ai créés, formés et rendus fidèles Chrétiens, dans le but (ad hoc ut) qu'ils invoquent et célèbrent mon Nom, qu'ils servent ma Gloire et ma Majesté dans la sainteté et la justice tous les jours de leur vie, et de leur éternité.»


(Cornelius in Is. 43,7)




(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4169
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 15 - 18 (Avril - Octobre 1989)


3. Actualité doctrinale



Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?



RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


3/


« « C'est moi, c'est moi-même qui efface tes iniquités, pour moi-même ». « Propter me », pour moi, en raison de moi-même, en raison de mon immense miséricorde, ainsi que de mon amour, non en raison des mérites de leurs pères.» (Cornélius a Lapide, in Is. 43,25)


« « Et c'est à cause de mon Nom que j'ai agi, afin qu'il ne soit point souillé devant les nations ». Ce que je songeais à faire en raison de ma justice, je ne l'ai pas mis à exécution en raison de la grandeur de ma clémence, pour ne point que mon Nom soit souillé et qu'il semble que je n'ai pas pu remplir (complere) ce que j'avais promis à Israël. J'ai donc épargné (peperci) mon Nom, afin que les Nations parmi lesquelles j'ai été connu en la terre d'Egypte n'aient point l'occasion de (le) blasphémer.» (Saint Jérôme, in Ez. 20,9)


« « Ce n'est point pour vous que je le ferai, maison d'Israël, mais à cause de mon saint Nom ». Comme je voyais cela, ce n'est pas pour eux mais pour la sainteté de mon Nom (car je suis le Créateur de toutes choses) que je les ai épargnés et les ai sanctifiés ; je leur ai rendu leur gloire passée.» (Saint Jérôme in Ez. 36,22)


« A cause de moi (propter me), parce que je suis miséricordieux et patient, et rempli de multiples miséricordes.» (Saint Jérôme, in Is. 43,25)




(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4169
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 15 - 18 (Avril - Octobre 1989)


3. Actualité doctrinale



Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?



RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


3/


157. Mystérieuse conciliation que saint Thomas expose si profondément et bellement :


« La cause de la prédisposition (praedestinationis) divine n'est point une nécessité du côté de Dieu, ni un dû du côté de ceux qui en bénéficient (praedestinatorum), mais résulte du propos (propositum) de sa volonté.

Ce bienfait est donc gratuit, provenant du pur amour, puisque la prédisposition comme effet de la raison présuppose un choix (electionem), et ce choix présuppose la dilection.

L'Apôtre assigne néanmoins ici deux causes à cet immense bienfait :

1̊) une cause efficiente qui est la simple volonté de Dieu : « selon le propos de sa volonté », dont il est dit aussi : « il fait miséricorde à qui il veut, et laisse s'endurcir qui il veut » (Rom. 9,18) ; « C'est de sa propre volonté qu'il nous a engendrés par la parole (verbo) de la vérité » (Jac. 1,18) ;

2̊) une cause finale qui est que nous connaissions et louions la Bonté de Dieu : « en louange de gloire de sa grâce ». L'Apôtre souligne encore par là l'excellence de ce bienfait, en ce que Dieu sert par lui sa propre essence (servitium sibi conveniens).

En effet, la cause de la prédisposition divine est la volonté même de Dieu, sa fin la connaissance de sa Bonté.

Il faut donc noter que la volonté de Dieu n'a de cause d'aucune manière, mais est la cause première de tout. On peut pourtant lui assigner quelque raison de deux façons :

1̊) Du côté de celui qui veut, et alors la raison de la divine volonté est sa Bonté qui est l'objet (propre) de la volonté divine et la met en mouvement. La raison de toutes les choses que Dieu veut est donc la Bonté Divine : « Dieu a tout fait en raison de lui-même » (Prov. 16,4).

2̊) Du côté de ce qui est voulu, la raison de la divine volonté peut être quelque chose se rapportant à un être créé, comme quand il veut couronner Pierre parce qu'il a légitimement combattu ; mais cela n'est point la cause de ce que ceci soit voulu, mais la cause qu'il en soit ainsi.»
(Saint Thomas, in Eph. 1,5-6)




(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4169
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 15 - 18 (Avril - Octobre 1989)


3. Actualité doctrinale



Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?



RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


3/


158. « Il faut cependant savoir que les effets sont la raison de la volonté divine du côté de ce qui est voulu, en sorte que l'effet premier (prior) soit la raison du suivant (ulterioris) ; mais néanmoins quand on remonte (venitur) au premier effet, on ne peut lui assigner nulle autre raison que la volonté divine.

Ainsi, par exemple, Dieu veut que l'homme ait des mains pour qu'elles servent d'instruments (ut serviat) à la raison, que l'homme ait une raison parce qu'Il veut qu'il soit un homme, que l'homme soit pour la perfection de l'univers (universi).

Et parce que ce dernier point est le premier effet (que l'on peut constater) dans la créature, on ne peut point assigner de raison à l'univers du côté de la créature, mais seulement du côté du créateur, laquelle est la divine volonté.

Par conséquent, considéré sous cet angle (secundum hunc modum) on ne peut pas non plus assigner de cause à la prédestination du côté de la créature, mais seulement du côté de Dieu.

Car la prédestination a deux effets, à savoir la grâce et la gloire.

Or, aux effets ordonnés à la gloire, on peut assigner du côté de ce qui est voulu une raison, à savoir la grâce ; par exemple, Dieu a couronné Pierre parce qu'il a légitimement combattu, et cela parce qu'il a été confirmé dans la grâce.

Mais quant à la grâce, qui est le premier effet, on ne peut assigner aucune raison du côté de l'homme qui soit la raison de la prédestination ; car cela serait placer le principe de la bonne oeuvre dans l'homme de par sa propre vertu (ex seipso) et non de par la grâce, ce en quoi consiste l'hérésie pélagienne qui prétendait que le principe de la bonne oeuvre venait de nous (ex parte nostra).

Il s'ensuit donc que la cause de la prédestination est la simple volonté de Dieu ; et c'est pourquoi l'Apôtre dit : « selon le propos de sa volonté ».»


(Saint Thomas, in Eph. 1,5-6)




(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4169
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 15 - 18 (Avril - Octobre 1989)


3. Actualité doctrinale



Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?



RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


3/


159. « Pour ce qui est de comprendre comment il se fait que Dieu veut et fait toutes choses pour (ou : en raison de ; propter) sa bonté, il faut savoir que l'on peut comprendre de deux façons que quelque chose soit opéré en vue d'une fin :

1̊) soit pour atteindre (adispiscendum) une fin, comme un malade prend un remède en vue de sa santé ;

2̊) soit par amour de la fin à communiquer (diffundendi), comme un chirurgien opère pour communiquer à autrui la santé. Or Dieu n'a besoin d'aucun bien qui lui soit extérieur, comme cela est exprimé dans le Psaume 15,2 : « Vous n'avez point besoin de mes biens ».

Par conséquent, quand il est dit que Dieu veut et fait toutes choses pour (propter) sa bonté, il ne faut pas imaginer (intelligatur) qu'il fait quelque chose pour augmenter sa bonté (propter bonitatem sibi communicandam), mais comprendre qu'il le fait pour diffuser sa bonté au profit des autres (propter bonitatem in alios diffudendam).

De plus, la divine bonté est proprement communiquée à la créature raisonnable, afin que cette créature raisonnable la connaisse.

Et ainsi tout ce que Dieu fait en faveur des créatures raisonnables, il le cause (creat) en vue de (ad) sa louange et de sa gloire, comme cela est révélé en Is. 43,7 : « Quiconque invoque mon Nom, je l'ai créé pour ma gloire », autrement dit afin qu'il connaisse ma bonté, et que la connaissant il la loue.

C'est pourquoi l'Apôtre ajoute : « en louange de gloire de sa grâce », c.à.d. afin que l'on connaisse combien Dieu est digne d'être loué et glorifié. »


(Saint Thomas, in Eph. 1,5-6)




(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4169
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 15 - 18 (Avril - Octobre 1989)


3. Actualité doctrinale



Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?



RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


3/


160. « Il ne dit pas : en louange de justice, car il n'y a place pour la justice que là où il y a un dû ou un retour à donner.

Or pour ce qui est d'être prédestiné à la vie éternelle, il ne peut nullement être parlé de dû comme cela a été dit, mais seulement de grâce donnée purement gratuitement.

L'Apôtre ne dit pas non plus seulement : « louange de gloire », mais il ajoute : « de sa grâce », comme pour parler de glorieuse grâce, autrement dit d'une grâce en laquelle est montrée la grandeur de la grâce qui consiste aussi en la grandeur de la gloire ; et cela est aussi précisé pour indiquer la façon dont de don est fait, à savoir sans nuls mérites le précédant, qui plus est avec des démérites encore actuels.

D'où ce qui est dit en Rom.5,8s : « Dieu rend manifeste (commendat) sa charité envers nous, puisque c'est tandis que nous étions encore des pécheurs que le Christ est mort pour nous en son temps » ; et peu après (v. 10) : « Alors que nous étions des ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu ».

Il est donc démontré qu'il n'y a point et ne peut pas y avoir d'autre cause à la prédisposition (praedestinationis) divine que la simple volonté de Dieu.

De cela découle aussi qu'il n'y a pas d'autre raison à la divine volonté qui prédispose, que la Divine Bonté voulant se communiquer à des fils.»


(Saint Thomas, in Eph. 1,5-6)




(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4169
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 15 - 18 (Avril - Octobre 1989)


3. Actualité doctrinale



Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?



RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


3/


161. Enfin, quant au 3̊), c'est en bien des passages de ses homélies que saint Jean Chrysostome invite ses auditeurs au désintéressement dans le service de Dieu, à l'imitation de la bonté que Dieu ne cesse de répandre gratuitement (cf. n° 58, 62, 72-92) :

« Chacun ne pense qu'à ce qui le touche, et il se nuit en cela même qu'il ne pense qu'à lui seul.

Rien ne nous donne tant de confiance auprès de Dieu, rien ne nous rend plus agréable à ses yeux, que de ne point chercher nos intérêts propres.

D'où vient, pensez-vous, que nous sommes si faibles, et que nous succombions si aisément sous les efforts des hommes ou des démons, sinon de ce que nous sommes attachés qu'à nous-mêmes.»
(hom. 59 in Mt.)

« Pourquoi cherchez-vous avec tant de passion ce qui produit un effet tout contraire à ce que vous désirez ? Si vous voulez posséder la gloire, méprisez-la et vous deviendrez véritablement dignes de gloire.» (hom. 4 in Mt.)

« C'est là un effet de la charité. Ne cherchez donc pas votre intérêt, si vous voulez trouver votre intérêt. Car celui qui cherche son intérêt ne le trouve pas.» (hom. 33 in I Cor.)


Notons en passant cette pensée toute semblable de saint Augustin (tract. 123 in Jn.) :


« Je ne sais de quelle façon inexplicable il se fait que celui qui s'aime lui-même et non Dieu, ne s'aime pas ; et celui qui aime Dieu et non lui-même, s'aime lui-même.

Car celui qui ne peut vivre de lui-même meurt en s'aimant lui-même ; tandis que celui qui aime celui par qui il vit s'aime davantage en ne s'aimant pas, lui qui ne s'aime pas pour aimer celui par qui il vit.»





(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4169
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 15 - 18 (Avril - Octobre 1989)


3. Actualité doctrinale



Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?



RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


3/

« Comme le commandement d'aimer nos ennemis est très élevé et exige une grande générosité d'âme et un effort très important, le Sauveur y attache une haute récompense, qu'il n'a promise à aucune de ces autres vertus.

Il ne promet pas la terre comme à ceux qui sont doux, ni les consolations comme à ceux qui pleurent, ni la miséricorde comme à ceux qui sont miséricordieux ; ni même le royaume du ciel (comme aux pauvres en esprit et à ceux qui sont persécutés pour la justice) ; mais ce qui est plus étonnant, il promet que nous deviendrons semblables à Dieu, autant que les hommes le peuvent être : « afin que vous soyez semblables à votre Père qui est aux cieux » (Mt. 5,45).»
(Saint Jean Chrysostome, hom. 18 in Mt.)


Pourquoi ? sinon parce que l'amour des ennemis ne peut être que tout à fait gratuit (cf. Mt. 5,46) :


« En effet, il aime ceux qu'il aime pour Dieu, celui qui aime déjà aussi ceux dont il sait ne pas être aimé. Car c'est d'ordinaire seulement face à l'adversité de la haine que la charité se prouve... Celui-là aime donc vraiment (par charité), qui aime pour Dieu celui dont il sait ne pas être aimé.» (Saint Grégoire I, hom. 38 in Ev.)





(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4169
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 15 - 18 (Avril - Octobre 1989)


3. Actualité doctrinale



Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?



RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


3/

162. Ne point chercher sa gloire personnelle mais celle de Dieu c'est du reste l'exemple que nous a laissé Notre divin Maître (cf. Jn. 7,18 ; 8,50) ; ce que saint Augustin (tract. 29 in Jn.) explicite ainsi :

« Celui qui cherche sa propre gloire, c'est l'Antéchrist. Tandis que Notre Seigneur nous a offert un grand exemple d'humilité, « pendant qu'Il a été vu en son humanité » (inventus ut homo), Il a cherché la gloire du Père, non la sienne. Tandis que toi, quand tu fais du bien, tu recherches ta gloire, et quand tu agis mal tu médites une calomnie à l'encontre de Dieu.»


« Mais lorsqu'ils le traitent de démoniaque, le Christ-Jésus leur répond avec douceur, pour nous apprendre à venger la gloire de Dieu et à souffrir avec patience ce qu'on dit contre nous.» (Saint Jean Chrysostome, hom. 55 in Jn. 8,50)


Quant à saint Thomas, il est encore plus net et radical à ce sujet :

« Parlant en tant qu'homme, il ajouta : « Moi, je ne cherche point ma gloire ». Dieu seul, en effet, peut rechercher sa gloire sans pécher ; les autres, seulement en Dieu (cf. II Cor. 10,17 ; Jn. 8,54).» (Saint Thomas, in Jn. 7,18)





(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

Répondre

Revenir à « Vraie nature de la Charité »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 4 invités