Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?

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Abbé Zins
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Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 15 - 18 (Avril - Octobre 1989)


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Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?



CORPS DE LA RÉPONSE : (à la question posée dans le titre )


Lien logique que l'on peut encore démontrer ainsi : « Aimer, c'est vouloir le bien » (Saint Thomas, 1 .2. 26,4).

S'aimer, c'est donc vouloir son propre bien ; aimer le prochain, c'est vouloir son bien ; aimer Dieu, c'est vouloir et désirer le bien de Dieu, autrement dit le Bien commun général divin qu'est la Bonté même de Dieu.

S'aimer souverainement, et aimer ainsi le prochain, c'est donc vouloir pour nous le Souverain Bien qu'est Dieu, possession définitive en quoi consiste le salut.

L'homme ne peut donc point davantage s'aimer soi-même et aimer le prochain qu'en désirant, et donc en travaillant ardemment à obtenir, le salut ou la possession éternelle du Souverain Bien (cf. S. Th. 2.2. 17,2 corp. et ad 2) qu'est Dieu.

Il ne peut donc s'aimer davantage qu'en préférant Dieu à tout le reste. Et par là, il rejoint la fin d'aimer Dieu plus que tout.

Néanmoins, en cela, en cet amour d'espérance, ne doit pas s'arrêter son intention première et sa plus haute affection.

Car vu sous cet angle encore imparfait, c'est pour son souverain avantage personnel, et donc pour l'amour de soi, que l'homme aime Dieu plus que tout ce qui n'est pas soi, mais non encore plus que soi-même.

Or : 1̊) l'homme ne doit pas s'aimer pour soi-même, ni 2̊) aimer le prochain pour soi ou pour lui-même, mais 3̊) il doit s'aimer et aimer le prochain pour l'amour de Dieu ; car : 4̊) il doit aimer Dieu plus que tout, et donc même plus que soi, comme cela lui est ordonné par « le premier et plus grand Commandement » de Dieu, l'amour du prochain comme soi-même n'étant que le second Commandement.

L'homme doit donc bien préférer le Bien de Dieu, sa Bonté, sa Gloire et son Amour, à son propre bien ultime particulier et à celui du prochain, qu'est son salut ou sa béatitude.


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139. Quant au 1̊) : « Comme le dit saint Augustin (De doctr. Christi 1,22), « ce en quoi consiste la vie bienheureuse doit être aimé par soi-même ». Or l'homme ne doit pas être aimé pour soi-même, mais tout ce qui est en l'homme doit être aimé pour Dieu. Par conséquent, la béatitude (en elle-même) ne consiste en nul bien de l'âme » (Saint Thomas, 1. 2,7, S.C.) ;

« la béatitude de l'homme consiste donc en Dieu seul » (1.2. 2,8).

« Saint Augustin (ibid.) dit (encore) : « Si tu ne dois point t'aimer toi-même pour toi mais pour celui-là même en qui réside la fin la plus légitime de ta dilection, que nul autre homme ne se plaigne si tu l'aimes aussi pour Dieu ». Or ce par quoi une chose est telle est à plus forte raison telle. L'homme doit donc aimer Dieu plus que soi-même.» (Saint Thomas, 2.2. 26,3, S.C.)


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Abbé Zins
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CORPS DE LA RÉPONSE : (à la question posée dans le titre )


140. Quant au 2̊) : « La raison d'aimer le prochain par charité est Dieu...

L'amour des amis n'est en effet méritoire que s'ils sont aimés pour Dieu, et pas seulement parce qu'ils sont des amis.»
(Saint Thomas, 2.2. 27,7 corp. et ad 1)


« La raison d'aimer le prochain est Dieu ; et ce que nous devons aimer dans le prochain, c'est qu'il soit en Dieu.

Il est donc manifeste que l'acte par lequel Dieu est aimé est de la même espèce que celui par lequel le prochain est aimé.

C'est pourquoi la vertu de charité ne s'étend pas seulement à la dilection de Dieu, mais aussi à la dilection envers le prochain.


Il faut donc dire que le prochain peut être aimé de deux façons :

1̊) pour ce qui lui est personnel..., et un tel amour humain se distingue de l'amour de Dieu ;

2̊) pour ce qu'il y a de Dieu en lui.., et un amour tel ne se distingue point de l'amour de Dieu...


C'est donc d'un même amour de charité que nous aimons tous ceux qui constituent notre prochain en tant qu'ils sont référés à un unique bien commun qui est Dieu, mais nous rendons à chacun des honneurs différents, suivant la valeur de leurs mérites respectifs.»
(Saint Thomas, 2.2. 25,1 corp., ad 1 et 2)


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141. Quant au 3°) : « Pourquoi aimons-nous Dieu ?

La cause pour laquelle on aime Dieu, dit saint Bernard, c'est Dieu Lui-même.

C'est comme s'il disait que nous aimons Dieu parce qu'il est la très souveraine et très infinie bonté.

Pourquoi nous aimons-nous nous-mêmes en charité ?

Certes, c'est parce que nous sommes à l'image et à la ressemblance de Dieu. Et puisque les hommes ont cette même. dignité, nous les aimons aussi comme nous-mêmes, c.à.d. en qualité de très saintes et vivantes images de la Divinité.»
(Saint François de Sales, traité de l'Amour de Dieu, 1.10, ch. 11)


« La charité est une sorte d'amitié (cf. 2.2. 23,1 ; n° 285, 448s., 466). Or l'amitié se porte à autrui.

C'est pourquoi saint Grégoire (hom. 17 in Ev.) dit : « Il faut être au moins deux pour qu'il puisse y avoir charité »
.


Il a été montré (2.2. 25,4 ; cf. n° 237s., 503s.) comment quelqu'un s'aime soi-même par charité.


Or comme la dilection ou l'amour se rapporte au bien, et le bien soit à la fin soit à ce qui se rattache à la fin,

c'est donc tout à fait convenablement que deux préceptes concernant la charité soient suffisants :

l'un par lequel nous sommes conduits à aimer Dieu en tant que fin,

et l'autre par lequel nous sommes conduits à aimer le prochain pour Dieu et comme en vue de la fin (sicut propter finem).»
(Saint Thomas, 2.2. 44,3)


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142. Quant au 4°) :

« « Celui qui aime son père » etc., « plus que moi, n'est pas digne de moi ».

Je dirai même plus : qui s'aime soi-même plus que moi, n'est pas digne de moi.

Car nul ne peut remplir totalement notre affection, si ce n'est Dieu.

C'est pourquoi il est prescrit en Deut. 6,5 : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, et de toute ta force ».»
(Saint Thomas, in Mt. 10,37)


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« Mais surtout, cette inclination de préférer l'amitié de l'abîme de la bonté infinie de Dieu à toute sorte d'autre amour, et à celui-là encore de nous-mêmes, est forte, parce que nous sommes plus en Dieu qu'en nous-mêmes, nous vivons plus en lui qu'en nous, et sommes tellement de lui, par lui, pour lui, et à lui, que nous ne saurions, de sens rassis (avec réflexion), penser ce que nous lui sommes et ce qu'il nous est, que nous ne soyons forcés de crier :

Je suis vôtre, Seigneur, et ne dois être qu'à vous ; mon âme est vôtre, et ne doit vivre que par vous ; ma volonté est vôtre, et ne doit aimer que pour vous ; mon amour est vôtre, et ne doit tendre qu'en vous.

Je vous dois aimer comme mon premier principe, puisque je suis de vous ; je vous dois aimer comme ma fin et mon repos, puisque je suis pour vous ; je vous dois aimer plus que mon être, puisque mon être subsiste par vous ; je vous dois aimer plus que moi-même, puisque je suis tout à vous et en vous...

Nous voyons bien que nous ne pouvons pas être vrais hommes sans avoir inclination d'aimer Dieu plus que nous-mêmes, ni vrais chrétiens sans pratiquer cette inclination.

Aimons plus que nous-mêmes celui qui nous est plus que tout, et plus que nous-mêmes.»
(Saint François de Sales, Amour de Dieu, 10,10)


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143. Il faut donc dire que le salut est certes la fin ultime particulière et seconde de l'homme à laquelle celui-ci doit tendre, mais de manière ordonnée et subordonnée à la fin suprême de tout qu'est Dieu.


Par conséquent, ceux qui font du salut la fin suprême, inversant ainsi l'ordre hiérarchique des deux éléments de la fin ultime de l'homme en ordonnant la fin ultime générale à leur fin ultime particulière, mettent l'homme en général, et eux en particulier, à la place de Dieu ;

référant tout à eux-mêmes et à leur avantage, y compris Dieu, sa Gloire et son Amour ;

imitant en cela Lucifer, le prince des orgueilleux et des égocentristes :

ils marchent, de ce fait, à l'encontre de ce qu'ils font leur intention première, dans une voie qui mène à la perdition.


Nous leur souhaitons de tout coeur, et prions Dieu de toutes nos forces, qu'ils aient la grâce de quitter promptement cette voie.


Car cela revient à se préférer à Dieu, ce qui est ne comprendre nullement ce que sont les créatures (êtres ab Alio ;

dépendants en tout essentiellement de Dieu), et ce qu'est Dieu (l'Etre a se ;

souverainement indépendant et n'ayant de soi nul besoin de nous et de ce qui vient de nous).


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144. Il est donc très opportun, devant cette affreuse et abominable tentation d'égocentrisme, de faire nôtres les devises de sainte Jeanne, la Lorraine : « MESSIRE DIEU, PREMIER SERVI ! », et de saint Ignace de Loyola : « POUR LA PLUS GRANDE GLOIRE DE DIEU ! » ;

et plus à propos encore, de renouveler le cri du glorieux Prince des Armées célestes, le grand Archange saint Michel : « Qui est comme Dieu !? , Quis ut Deus !? MI CA EL ! ? »,

et le « F I A T » de Notre Dame : « Voici la servante du Seigneur, qu'il lui soit fait selon la Volonté et la Parole du Seigneur » :

« Fiat ! Fiat ! » (Ps. 40,14 ; 71,18-19 ; 88,53 ; 105,48)


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RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


145. 1/ Par les paroles citées dans l'objection, Notre divin Maître ne nous enseigne nullement que le salut de notre âme soit la fin suprême de tout, mais simplement, par rapport à nous-mêmes, que nul bien créé, et même tous les biens temporels réunis, n'y sont point comparables :


« A quoi vous serviront ces biens temporels, si vous perdez votre âme ?

Il est (inscrit) dans la nature de l'homme qu'il préfère la fin à atteindre que les moyens de l'atteindre, par exemple son corps aux richesses.

Il est donc naturel qu'il soit prêt à tout perdre pour le salut de la vie corporelle. S'il agit à l'opposé, c'est là une perversité engendrée par le vice.

Il est aussi naturel qu'il préfère son âme à son corps. C'est pourquoi l'homme sage préfère souffrir dans son corps que supporter une grande honte.

S'il en est ainsi, il doit donc choisir le salut de son âme de préférence à celui de son corps, même s'il pouvait autrement acquérir le monde entier.

Mais « que sert à l'homme de gagner l'univers s'il le fait au détriment de son âme ? »

Ce qui revient à dire : la perte de l'âme est un détriment inestimable.»
(Saint Thomas, in Mt. 16,26)


« En effet, elle passe la figure de ce monde, et ses charmes disparaissent comme une ombre : les trésors issus de l'impiété ne sont d'aucune utilité, car la justice les arrache par la mort.» (Saint Cyrille in Lc. 9,25)


« De ces deux choses opposées, il vaut donc mieux choisir de perdre le monde et de gagner nos âmes.» (Origène, tr. 2 in Mt.)





(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


146. 2/ Il est montré ailleurs (n° 2s, 317s) que cette inversion de l'ordonnance du salut à la Gloire de Dieu, faisant de celle-ci le moyen d'obtenir celle-là, est fausse tant quant au fond que quant à la traduction erronée qui en est l'occasion ; le terme espagnol "mediante" étant traduit : "par ce moyen", au lieu de : "moyennant cela". (1)

Si telle avait été la pensée du fondateur des Jésuites, il aurait pris pour devise : "pro animarum salute" (pour le salut des âmes), et non : « Ad majorem Dei Gloriam ; Pour la plus grande Gloire de Dieu ! »



(1) Intéressantes précisions données par un abonné espagnol :


317. « Je vous joins une photocopie de la page des Exercices de Saint Ignace, en la langue espagnole originale telle qu'elle était parlée à l'époque, en laquelle se trouve la phrase dont vous cherchez le sens exact.»

Voici ce texte original :

« Principio y fundamento. El hombre es criado para alabar, hacer reverencia y servir a Dios nuestro Senor, y mediante esto salvar su anima ; y las otras cosas sobre la haz de la tierra son criadas para el hombre, y para que le ayuden en la prosecucion del fin para que es criado. De donde se sigue, que el hombre tanto ha de usar dellas, quanto le ayudan para su fin, y tanto debe quitarse dellas, quanto para ello le impiden...» etc.


318. « J'ai consulté plusieurs dictionnaires (entre autres celui de l'Académie Royale d'Espagne), cherchant la vraie signification du terme "mediante" traduit dans la version française que vous m'avez envoyée par le substantif "moyen".

Or, tous ces dictionnaires définissent "mediante" comme participe actif du verbe "mediar" ; ils définissent aussi ce terme comme préposition ou adverbe modal ; mais je ne l'ai jamais trouvé défini comme un substantif, comme cela est fait dans la version française que vous m'avez adressée : "par ce moyen", comme si le salut de l'âme était la fin ultime principale, et louer, honorer et servir Dieu le moyen pour parvenir à la fin ultime du salut de l'âme (alors que c'est le contraire !), ce qui est inadmissible. (a)

On peut dire que le "salut de l'âme" est "une certaine propriété accidentelle qui suit la fin ultime", comme saint Thomas (1.2. 2,6) le dit à propos de la délectation ou de la volupté.

Je vois là un parallèle parfait. Je vous conseille de lire dans la Somme Théologique (1.2. 4,1), en remplaçant "délectation" par salut de l'âme, et il apparaîtra là comme quelque chose de concomitant (à la fin ultime principale), ainsi que je le comprends moi-même.


J'ai consulté aussi plusieurs dictionnaires latin (-espagnol), et le terme espagnol "mediante" y ait exprimé par : "gratia, opera, ope, per". J'ai de plus regardé un dictionnaire espagnol-français, et "mediante" est traduit ainsi : "moyennant, au moyen de, en raison de...".

On peut donc le traduire ainsi en latin : « et ita (adverbe modal) salvare animam », ou : « ope cujus...», ou : « hoc faciendo » (et ainsi sauver son âme ; en faisant cela), comme le jeune-homme riche de l'Evangile qui demanda au Christ : « Je possèderai la vie éternelle en faisant (faciens) quoi ? »


Enfin, Saint Ignace lui-même parle en divers autres passages de la fin de l'homme par des termes synonymes : « par la grâce duquel (cujus gratia) j’ai été créé, à savoir pour que je loue Dieu, notre Seigneur, et pour que je sauve » etc.. (n° 26 ?). Et au n° 179 : « pour louer Dieu, notre Seigneur, et pour sauver mon âme ».



(a) Nous avions simplement demandé à cet abonné, en octobre 1987, de nous trouver et envoyer le texte original espagnol avec la traduction qu'il en proposerait ; en lui demandant aussi de nous donner son avis sur la version française que nous lui adressions, mais sans lui faire part de nos propres réflexions.

Nous avons été d'autant plus heureux de constater qu'il avait été attentif et fortement heurté comme nous par cette grave inversion des fins sous-jacente dans cette version.

Nous remercions beaucoup cet abonné du précieux service qu'il nous a rendu par ces précisions, ainsi que par le fait d'avoir orienté notre étude sur les passages si lumineux de la Somme de Saint Thomas qu'il nous a indiqués.



(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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