La Clé d'Or du Paradis : la Contrition parfaite ou de Charité

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Laetitia
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Re: La Clé d'Or du Paradis : la Contrition parfaite ou de Charité

Message par Laetitia »

V

Pourquoi la contrition parfaite est-elle si importante et parfois même nécessaire ?



Elle est importante pendant toute notre vie et au moment de notre mort.

1° Elle est importante pendant toute notre vie. Quoi de plus précieux en effet que la grâce ? C’est elle qui embellit notre âme, la pénètre et la transforme en une créature d’un nouvel ordre en la faisant fille de Dieu et héritière du ciel ; c’est elle qui rend toutes les œuvres et les souffrances du chrétien méritoires de la vie éternelle, c’est la baguette magique qui change tout en or, en or de mérites surnaturels. Quoi de plus triste, au contraire, qu’un chrétien en état de péché ! Toutes ses souffrances, toutes ses œuvres, toutes ses prières restent stériles, sans aucun mérite pour le ciel.
Il est l’ennemi de Dieu, et, s’il meurt, il tombe en enfer.

L’état de grâce est donc bien important et nécessaire au chrétien.

Si vous avez perdu la grâce, vous pouvez la recouvrer de deux manières :

1° Par la confession
2° Par la contrition parfaite.

La confession est le moyen ordinaire, mais comme il n’est pas toujours à notre portée, Dieu nous a donné un autre moyen extraordinaire : la contrition parfaite.

Supposons que vous ayez le malheur de commettre un jour un péché mortel : après le trouble de la journée, dans le calme de la nuit, votre conscience se réveille, elle vous condamne avec force et vous êtes dans l’angoisse. Que faire ? Eh bien ! Dieu met dans vos mains la clé d’or qui vous ouvrira les portes du ciel. Repentez-vous de vos péchés, par un motif d’amour de Dieu ; faites le ferme propos de ne plus l’offenser et de vous confesser dès que vous le pourrez, et dormez tranquille : vous êtes en paix avec le Bon Dieu.

Au contraire, combien est à plaindre le chrétien qui ignore la pratique de la contrition parfaite ! Il se couche et se lève en état de péché mortel. Il vit ainsi deux, trois, quatre mois et plus, des années et des années, peut-être. La nuit profonde dans laquelle il est enseveli ne s’interrompt qu’un moment après la confession. Triste état, que de vivre presque toujours dans le péché mortel, en ennemi de Dieu, sans aucun mérite pour le ciel et en danger d’être damné !

Autre avantage : Si, avant de recevoir un sacrement, celui de la confirmation ou du mariage, par exemple, vous vous rappelez un péché non pardonné, la parfaite contrition vous permet de recevoir dignement ce sacrement. Pour la communion seulement, la confession est requise.

(à suivre)
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Laetitia
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Message par Laetitia »

Même pour le chrétien en état de grâce, la pratique de la contrition parfaite est très utile.
D’abord, nous ne sommes jamais sûrs d’être en état de grâce ; or, chaque acte de contrition parfaite augmente cette sécurité. Il nous arrive souvent de douter si nous avons succombé à la tentation, et ces doutes retardent et découragent l’âme dans le chemin de la vertu. Que faire alors ?
Examiner si l’on a consenti ou non ? Ce serait sans résultats. Faîtes un acte de contrition parfaite et soyez tranquille.

Même en supposant que nous ayons la certitude d’être en état de grâce, la contrition parfaite nous sera encore très utile : chaque acte de contrition parfaite augmente la grâce et un seul degré de grâce vaut mieux que tous les trésors du monde. Chaque acte de contrition parfaite efface les péchés véniels qui déforment l’âme, elle s’embellit ainsi de plus en plus.

Chaque acte de contrition parfaite remet les peines temporelles des péchés. Souvenons-nous des paroles du Sauveur sur Marie-Madeleine : « il lui a été pardonné beaucoup parce qu’elle a aimé beaucoup » (Saint Luc, ch.7, v.47.)
Et si ce pardon des peines temporelles nous fait apprécier et estimer les indulgences, les bonnes œuvres, les aumônes, la charité envers Dieu, qui est la reine des vertus, vient au premier rang de ces vertus.

Enfin, à chaque acte de contrition parfaite et d’amour, notre âme se fortifie dans le bien, et ainsi elle a la ferme confiance d’obtenir la grâce suprême de la persévérance finale.

La pratique de la contrition parfaite est donc bien importante pendant notre vie, mais elle l’est tout spécialement à l’heure de notre mort et surtout en danger de mort subite.

(à suivre)
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Message par Laetitia »

Un grand incendie se déclara un jour dans une ville populeuse et beaucoup y trouvèrent la mort. Parmi les nombreuses personnes qui gémissaient dans la cour d’une maison, un enfant de 12 ans implorait à genoux, à haute voix, la grâce de la contrition ; puis il supplia ses compagnons de prier avec lui : bien des malheureux, peut-être, lui ont dû leur salut.

Or, de pareils dangers nous menacent à chaque instant où nous y pensons le moins. Vous pouvez être victime d’un accident quelconque, tomber d’un arbre, être écrasé par un train ou par un tramway ; surpris la nuit dans votre chambre par le feu ; vous pouvez faire un faux pas dans l’escalier ; tomber au milieu de votre travail. On vous emporte mourant, on court chercher un prêtre, mais le prêtre tarde à venir et le temps presse ! Que faire ?... Faites aussitôt un acte de contrition parfaite, repentez-vous par amour et par reconnaissance envers Dieu et envers Jésus-Christ crucifié, et vous êtes sauvé. La contrition parfaite aura été pour vous la clé du ciel.

Ce n’est pas qu’il soit loisible à chacun de tout remettre à la dernière heure en se flattant d’être libre de tout péché par un simple acte de contrition parfaite. Il est bien douteux en effet que la contrition parfaite puisse profiter à ceux qui en ont abusé pour pécher. Les avantages indiqués sont assurés surtout à ceux qui ont bonne volonté.

Mais, me direz-vous, aurai-je le temps de faire un acte de contrition parfaite ? Oui, avec la grâce de Dieu. La contrition parfaite n’exige pas beaucoup de temps, surtout si, pendant la vie, vous l’avez pratiquée souvent : un instant suffit pour la faire du fond de l’âme. En outre, la grâce de Dieu est plus efficace au moment du danger, et notre esprit bien plus actif ; à deux doigts de la mort, les instants paraissent des heures. Je parle en connaissance de cause.

Le 20 Juillet 1886, j’ai couru un danger de mort imminent ; ce fut l’affaire de huit à dix secondes à peines, le temps de réciter la moitié d’un « Notre Père ». En ce moment si court, mille pensées traversèrent mon esprit ; toute ma vie m’apparut avec une promptitude incroyable, ainsi que la pensée de ce qui m’attendait après la mort ; cela, je le répète, pendant la courte durée de la moitié d’un « Pater ». Heureusement j’eus la vie sauve ; Dieu l’a voulu pour que je puisse vous écrire « LA CLÉ DU CIEL ».
Eh bien ! mon premier soin, dans un tel danger, fut de faire ce que nous dit le catéchisme : un acte de contrition, et de recourir à Dieu en implorant sa protection. Vraiment, c’est alors que j’appris à aimer et à estimer comme il convient la contrition parfaite ; je l’ai, depuis, fait connaître et estimer partout où j’en ai eu l’occasion.

Quel dommage qu’on n’en comprenne pas mieux l’importance en ce moment suprême ! Tout le monde accourt, on n’entend que des pleurs et des cris, on perd la tête, on va chercher le médecin ou le prêtre, on apporte de l’eau fraîche et tous les remèdes qu’on a sous la main ; et cependant le malade est à l’agonie, personne, peut-être, n’a pitié de son âme immortelle, personne ne lui propose d’assurer son salut en faisant un acte de contrition parfaite. Si vous vous trouvez dans un cas semblable, accourez auprès du moribond, et, avec calme et tranquillité, lui présentant, si c’est possible, l’image de Jésus crucifié, d’une voix sûre et ferme, dites-lui de penser et de répéter du fond de l’âme ce que vous allez prononcer ; récitez alors lentement et clairement l’acte de contrition, quand même il semblerait que le malade n’entend et ne comprend rien. Vous aurez accompli une œuvre souverainement bonne qui vous vaudra sa reconnaissance éternelle.

Même s’il s’agit d’un hérétique, ou de quelqu’un qui n’a guère pratiqué durant sa vie, aidez-le dans ses derniers moments de la même manière ; il n’est pas nécessaire de lui parler de confession ; il suffit de l’exhorter à faire un acte d’amour de Dieu et de Jésus crucifié en lui récitant lentement l’acte de contrition.

(à suivre)
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Re: La Clé d'Or du Paradis : la Contrition parfaite ou de Charité

Message par Laetitia »

VI

Quand doit-on faire l’acte de contrition parfaite ?



Si vous m’avez bien suivi jusqu’ici, cher lecteur, permettez-moi de vous en supplier instamment : pour Dieu et pour votre âme, ne manquez pas de faire tous les soirs, dans votre prière, un acte de contrition parfaite. Sans doute, ce n’est pas un péché d’y manquer quelquefois, mais c’est un bon et utile conseil que je vous donne. Ne dites pas que l’examen de conscience et la contrition parfaite sont bons pour les prêtres et les âmes parfaites ; ne dites pas : « Je n’ai pas le temps, le soir, je suis trop fatigué ! »

Combien de temps vous faut-il ? Une demi-heure ? Un quart d’heure ? Non, quelques minutes suffisent. Ne faites-vous pas quelque prière en vous couchant ? Eh bien, après la prière, pensez quelques instants aux fautes et aux péchés de la journée et récitez lentement et avec ferveur, aux pieds du crucifix, l’acte de contrition. Alors vous pouvez dormir tranquille, vous avez pris congé du Bon Dieu et Il vous a répondu en vous pardonnant vos péchés.
Commencez dès ce soir et vous ne vous en repentirez pas.

Si vous aviez jamais le malheur de commettre un péché mortel, ne restez pas dans cet état, relevez-vous par la contrition parfaite, relevez-vous sur le champ ou du moins à votre prière du soir, et confessez-vous sans retard.

Enfin, cher lecteur, tôt ou tard sonnera pour vous l’heure de la mort, et si, ce qu’à Dieu ne plaise, elle se présentait à l’improviste, vous savez le remède, vous savez où se trouve la clé du ciel. Recourez aussitôt à Dieu, et si, pendant la vie, vous vous y êtes exercé assidûment et volontiers, ni le temps, ni la grâce ne vous feront défaut pour faire l’acte de contrition parfaite qui vous sauvera.

Si vous avez le temps de vous préparer, que votre dernière action soit un acte d’amour envers Dieu, votre Créateur, votre Rédempteur, votre Sauveur, un acte de contrition sincère et parfaite de tous les péchés de votre vie ; après cela, jetez-vous avec confiance dans les bras de la miséricorde et Dieu sera pour vous un juge clément.

Et maintenant je vous quitte, cher lecteur. Relisez ce petit livre et mettez-le en pratique. Estimez la contrition parfaite, pratiquez ce moyen précieux d’obtenir la grâce que la Providence a mis entre vos mains : moyen facile dont les effets sont admirables ! Moyen suprême et unique de salut en cas de nécessité ; source de grâces pendant la vie et à l’heure de la mort ; enfin, véritable clé d’or du ciel.

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Laetitia
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Message par Laetitia »

Jeudi de Pâques, Homélie de Saint Grégoire Le Grand, a écrit :
Marie-Madeleine qui avait été « connue dans la ville pour une pécheresse » (Luc 7, 37), a lavé de ses larmes les taches de ses iniquités en aimant la Vérité, et elle est accomplie, cette parole de la Vérité, disant : « Beaucoup de péchés lui sont remis, parce qu’elle a beaucoup aimé » (Luc 7,47).
En effet, l'amante de la Vérité, a été par sa contrition parfaite, le modèle de la pénitente. Voici ce que déclare Notre-Seigneur à Simon, le Pharisien qui l'avait invité, et qui s'offusquait de l'attitude de Marie-Madeleine essuyant de ses larmes les pieds de Notre-Seigneur après les avoir embaumés de parfum.
Luc VII, 47 a écrit : Propter quod dico tibi : Remittuntur ei peccata multa, quoniam dilexit multum : cui autem minus dimittitur, minus diligit.

C'est pourquoi je vous déclare que beaucoup de péchés lui sont remis, parce qu'elle a beaucoup aimé ; mais celui à qui on remet moins, aime moins.

Il est intéressant de méditer la pensée de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, à propos de ces paroles de Notre Seigneur qu'elle voulait faire mentir : « Celui à qui on remet moins, aime moins ».

L'histoire d'une âme, Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face, a écrit :
« Je reconnais que sans Lui, j'aurais pu tomber aussi bas que Sainte Madeleine et la profonde parole de Notre-Seigneur à Simon retentit avec une grande douceur dans mon âme... Je le sais : " Celui à qui on remet moins, AIME moins." (Lc 7,40-47) mais je sais aussi que Jésus m'a plus remis qu'à Sainte Madeleine, puisqu'il m'a remis d'avance, m'empêchant de tomber. Ah ! que je voudrais pouvoir expliquer ce que je sens !... Voici un exemple qui traduira un peu ma pensée.

Je suppose que le fils d'un habile docteur rencontre sur son chemin une pierre qui le fasse tomber et que dans cette chute il se casse un membre ; aussitôt son père vient à lui, le relève avec amour, soigne ses blessures, employant à cela toutes les ressources de son art et bientôt son fils complètement guéri lui témoigne sa reconnaissance. Sans doute cet enfant a bien raison d'aimer son père ! Mais je vais encore faire une autre supposition. Le père ayant su que sur la route de son fils se trouvait une pierre, s'empresse d'aller devant lui et la retire, sans être vu de personne. Certainement, ce fils objet de sa prévoyante tendresse, ne SACHANT pas le malheur dont il est délivré par son père ne lui témoignera pas sa reconnaissance et l'aimera moins que s'il eût été guéri par lui... mais s'il vient à connaître le danger auquel il vient d'échapper, ne l'aimera-t-il pas davantage ?

Eh bien, c'est moi qui suis cette enfant, objet de l'amour prévoyant d'un Père qui n'a pas envoyé son Verbe pour racheter les justes mais les pécheurs. Il veut que je l'aime parce qu'il m'a remis, non pas beaucoup, mais TOUT. Il n'a pas attendu que je l'aime beaucoup comme Sainte Madeleine, mais il a voulu que JE SACHE comment il m'avait aimée d'un amour d'ineffable prévoyance, afin que maintenant je l'aime à la folie... J'ai entendu dire qu'il ne s'était pas rencontré une âme pure aimant davantage qu'une âme repentante, ah ! que je voudrais faire mentir cette parole !... »
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Re: La Clé d'Or du Paradis : la Contrition parfaite ou de Charité

Message par Visiteur »

Je dis cette prière chaque soir en me couchant. Je la trouve importante car j'ai cru pendant des années que je me confessait à un prêtre valide mais j'ai maintenant des doutes sur la validité, et des ordinations novus ordo, et des sacrements donnés par ces "prêtres". On m'a dit qu'en cas d'urgence, on pouvait se confesser même à un prêtre novus ordo...
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