Réponse à Athanasius Schneider sur la tombée d'un pontife dans l'hérésie

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Abbé Zins
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Re: Réponse à Athanasius Schneider sur la tombée d'un pontife dans l'hérésie

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A. Schneider a écrit :
Même les docteurs de l’Eglise ont pu se tromper : tel est le cas de saint Thomas d’Aquin en ce qui concerne l’Immaculée Conception, la matière du sacrement de l’ordre ou le caractère sacramentel de l’ordination épiscopale.

Sur la fausse attribution à Saint Thomas d’Aquin de l’opposition de l’école dominicaine en une période à l’Immaculée Conception dès le premier instant, en raison de changements en ses écrits commandés par un général dominicain et dénoncés notamment par Saint Jean Eudes, voyez Saint Thomas et l'Immaculée-Conception (STP, n° 105, p. 24 à 31).
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Mgr Louis PRUNEL, Vice-Directeur de L’Université CATHOLIQUE de PARIS - Préface de Som Em. Le Cardinal BAUDRILLART, Ouvrage honoré d’une lettre de Son Em. le Cardinal GASPARRI 1920,Secrétaire d’Etat de S.S. Pie XI - Lettre de Mgr NEVEUX,évêque d’Arsinoé 1917,Mgr HALLE,évêque de Pergame,auxiliaire de Montpellier 1917, Mgr LANDRIEUX,évêque de DIJON 1916,Mgr GUILLIET,évêque de Limoge 1917,Mgr PECHENARD, évêque de Soissons 1918, Mgr LECOEUR,évêque de Saint-Flour 1916,Mgr DECHELETTE,évêque d’Evreux 1918,Mgr CHESNELONG ,Archev.de Sens 1916, Mgr GAUTHEY,Archev,de Besançon 1917,S.Em. le Cardinal Luçon,Archv,de Reims 1916,S.Em. le Cardinal AMETTE,Archv, de Paris 1917,S.Em.le Cardinal DUBOIS,Archv,de Rouan 1917 - (Imprimatur - Nihil obstat,1916 ),Ouvrage couronné par l’Académie française.

COURS SUPÉRIEUR DE RELIGION - t.II.L'Eglise.Neuvième Leçon.Le Pape.Chap.IV.pp.215-216,a écrit:

Les autres déclarent que par le fait même qu’un Pape deviendrait hérétique,il ne serait plus Pape,et que,dès lors,une sentence de déposition serait inutile,et qu’il suffirait de déclarer le siège vacant. Ceci est plus exact théologiquement; du coup un Pape hérétique perdrait la puissance de diriger l’Église,puisque volontairement il sortirait de l’Église,il se retrancherait du corps de l’Église,et deviendrait infidèle.
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Là où est Pierre, là est l’Église, ubi Petrus, ibi Ecclesia. [ saint Ambroise ]

L’Église d’après les Saints Pères et l’Évangile.

Jésus-Christ a édifié son Église sur un seul, dit saint Cyprien, pour en montrer l’unité, lorsque, parlant à saint Pierre , il lui dit : je vous dis que vous être Pierre, et sur cette pierre, je bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront jamais contre elle. (Matth., XVI.) Saint Augustin remarque que le privilège de Saint Pierre était de représenter lui seul toute l’Église.

CATÉCHISMES TOUT EN HISTOIRE OU LE CATÉCHISME DU CONCILE DE TRENTE EXPLIQUÉ PAR DES FAITS PUISÉS DANS L’HISTOIRE DU PASSÉS ET DANS LES RÉCITS CONTEMPORAINS – Par l’abbé C. POUSSIN, Chanoine Honoraire, ancien professeur au séminaire de Paris – Approbation : par S.Ém. le Cardinal-Archevêque de Paris et par NN. SS. les Évêques de Chalons, de Rodez, d’Orléans, de Nice et du Mans – ( 5ème édition,1890 ) – LIBRAIRIE SARLIT, J. BRICON, SUCCESSEUR- 1er Volume , LE SYMBOLE – Chap IX- p.364

Le Pape n'est pas la lumière, c'est Jésus-Christ qui est la vraie lumière. Mais le Pape en est le témoin. Il n'est pas le producteur, il en est le metteur en oeuvre.Toute l’Église portant sur un seul homme : voilà le plan de Dieu.
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Re: Réponse à Athanasius Schneider sur la tombée d'un pontife dans l'hérésie

Message par Si vis pacem »

A. Schneider a écrit :
Même les docteurs de l’Eglise ont pu se tromper : tel est le cas de saint Thomas d’Aquin en ce qui concerne l’Immaculée Conception, la matière du sacrement de l’ordre ou le caractère sacramentel de l’ordination épiscopale.
Toujours cette volonté d'affaiblir l'autorité doctrinale du Magistère afin d'imposer sa propre vue ... et cela sans même tenir compte des nombreux auteurs qui, dès les premiers temps, se sont élevés contre les corrupteurs du texte de saint Thomas.

Nous vous en donnons à lire un petit échantillon :
  Vielmus – De D. Thomæ Aquinatis doctrina et scriptis. Venise, 1575, p. 422 a écrit :
Execrabilius est quod nequam et scelesti homines quidam, vel ad Thomæ auctoritatem elevandam (quod videlicet alibi eum docuisse aliter, et contrarie constaret) vel, ut ego quidem arbitror, ad suam aliquam opinionem, quæ in controversiam verti soleret, tanti viri testimonio fulciendam et comprobandam egerunt.
  Cardinal Sfondrate - Innocentia vindicata. Saint Gall, 1695, p. 110 a écrit :
P. Johannes Nicolai in Prologo ad impressionem Parisiensem S. Thomæ Anno 1663. testatur, « se textus Summæ D. Thomæ non a Typographicis tamtum corruptelis expurgasse, sed maxime ab affectatis, ac industria et studio relictis, quæ legitimum sensum, vel historicam sinceritatem, veritatemque, perverterent ; Hiatus quoque plures, et lacunas implevisse ad supplendam seriem textus, quæ alioquin nulla erat, ac dubium Lectorem relinquebat, propter non satìs plenum sensum : Vel in errorem inducebat propter sensum illegitimum. »
  Cardinal Lambruschini - Sur l'immaculée conception de Marie. Besançon, 1843, p. 80 a écrit :
Celui qui désirera de plus amples renseignements sur la doctrine de saint Thomas, au sujet de la présente question, pourra lire l’excellent ouvrage du cardinal Sfondrate, intitulé Innocentia vindicata, où le docte auteur se propose de démontrer, par des arguments qui sont tous tirés de l’Ange de l’École, l’Immaculée Conception de Marie. Pour nous, il nous suffit de conclure que le saint Docteur n’est point contraire à notre sentiment, qui est au fond celui de l’Église, puisqu’il enseigne des doctrines et établit des principes qui le soutiennent et le démontrent.
Dernière modification par Si vis pacem le dim. 19 mai 2019 19:52, modifié 1 fois.
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L’Encyclique Æterni Patris.

Mais toutes ces initiatives privées ou limitées allaient être dépassées et haussées jusqu’à une mesure qui atteindrait l’univers catholique tout entier, par l’acte souverain du Pape Léon XIII instaurant à nouveau, d’office, dans tous les milieux où s’enseignent, au sein de l’Église, la philosophie et la théologie, le règne de Thomas d’Aquin. L’Encyclique Æterni Patris, datée du 4 aout 1879, peut être regardée, à bon droit, comme l’acte le plus important, dans l’ordre de la pensée pure, qui ait été accompli depuis la rupture du seizième siècle. Nous avons entendu nous-même, de la bouche de l’auguste Pontife, à la date du 1er aout 1900, c’est-à-dire presque à la fin de ce Pontificat si riche en document de la plus haute porté, le témoignage de la vive satisfaction éprouvée par ce grand Pape au souvenir de son Encyclique et à la pensée ou à la constatation de la révolution salutaire opérée par elle dans le monde des hautes études catholique. –"De toutes mes Encycliques, disait-il, celle qui me tient le plus au cœur, c’est l’Encyclique Æterni Patris".

Initiation Thomiste - Par R. P. Thomas Pègues, Ordre des Prêcheurs, Maître en Théologie – ( Nihil obstat 1921, Imprimatur ) – Lettre Sacra Congregazione, Gaetan Card. BISLETI, Préfet - Librairie Pierre Téqui, Paris. 3ème partie – Chap.II – Les Thomistes.pp.396,397
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Abbé Zins
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Re: Réponse à Athanasius Schneider sur la tombée d'un pontife dans l'hérésie

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A. Schneider a écrit :
Même les docteurs de l’Eglise ont pu se tromper : tel est le cas de saint Thomas d’Aquin en ce qui concerne l’Immaculée Conception, la matière du sacrement de l’ordre ou le caractère sacramentel de l’ordination épiscopale.

En outre, Athanasius Schneider, ne manque pas d’un surprenant aveuglement en parlant d’erreur sur le sacre épiscopal, alors qu’il semble ne s’être même pas encore aperçu, après 50 ans, que la forme traditionnelle solennellement déclarée essentielle par le Pape Pie XII comme absolument nécessaire à sa validité a été entièrement supprimée !!

Et de quelle forme sacramentelle parle alors le Pape Pie XII ?

Sinon de celle du plus haut degré du Sacrement de l’Ordre qu’est l’Episcopat, comme le Diaconat en est une participation inférieure.

A. Schneider a écrit :
Il y a eu une période dans l’Eglise où par exemple, il existait une opinion théologique communément partagée, mais objectivement erronée affirmant que la remise des instruments constituait la matière du sacrement de l’ordre. C’était cependant une opinion qui ne pouvait s’appuyer sur l’antiquité et l’universalité, bien qu’une telle opinion fût pendant une période limitée soutenue par un pape (par le décret d’Eugène IV) ou par des livres liturgiques (pendant une période limitée). Cette opinion commune a cependant été corrigée plus tard par Pie XII en 1947.

Il faut distinguer ce qui relève de l’essence ou de la substance du Sacrement de l’Ordre de ce qui se rapporte à des éléments qui la rendent plus explicite et que l’Eglise a pu rendre un temps nécessaires à sa validité : telle a été la porrection des instruments dans le rite latin, comme le donne à entendre le Pape Pie XII en sa Constitution Sacramentum Ordinis.
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Re: Réponse à Athanasius Schneider sur la tombée d'un pontife dans l'hérésie

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A. Schneider a écrit :
Il y a eu une période dans l’Eglise où par exemple, il existait une opinion théologique communément partagée, mais objectivement erronée affirmant que la remise des instruments constituait la matière du sacrement de l’ordre. C’était cependant une opinion qui ne pouvait s’appuyer sur l’antiquité et l’universalité, bien qu’une telle opinion fût pendant une période limitée soutenue par un pape (par le décret d’Eugène IV) ou par des livres liturgiques (pendant une période limitée). Cette opinion commune a cependant été corrigée plus tard par Pie XII en 1947.
Il nous faut reconnaître encore une fois l'indigence navrante en matière doctrinale d'un « Pasteur new look » !
  A. Delchard - Commentaire sur Sacramentum Ordinis. NRT, 1948, p. 527 a écrit :
Deux points donc dans l'affirmation du Pape : la porrection des instruments ne constitue pas la substance du sacrement, sinon l’Église ne pourrait rien modifier sur ce point. Le principe en a été posé au début et son ap­plication au cas de l’ordre apparaît pour le moins normale si nous interro­geons l’Écriture. Mais le Pape affirme en second lieu que la tradition des instruments n’est pas même nécessaire à la validité du sacrement. Ici nous passons au plan des déterminations essentielles des rites en tant que sensi­bles et des éléments que l’Église peut préciser dans la mesure où la volonté du Christ lui laisse une réelle liberté et qu’elle peut donc définir comme des conditions de validité des signes efficaces de grâce. A ce nouveau plan le Pape précise donc que la tradition des instruments n’est pas, ou au moins n’est plus requise, pour la validité du sacrement. En vertu de quel pouvoir une telle affirmation est-elle posée ? Le Pape l’énonce formellement : « Si l’Église a changé quelque chose dans les éléments de l’ordination, fussent-ils nécessaires à sa validité, elle peut le faire de nouveau : quod statuit etiam mutare et abrogare valere ». Cette affirmation clôt tout débat et si un ex­posé historique des questions doit tenir compte des faits et des controver­ses, par contre si des discussions devaient se poursuivre, elles seront sans effet.

Les conséquences de tous ces considérants sont claires et simples à dédui­re ; elles sont exprimées par le dispositif même du Pape. Notons cependant que les affirmations du Saint-Père ne vont pas nous dire ce que l’Église estime être la substance du sacrement à raison de la volonté du Christ Notre-Seigneur. Il ne va déterminer dans le signe sacramentel que les éléments de matière et de forme nécessaires à la validité du sacrement dans les ordina­tions sacrées. Nous n’aurons aucune affirmation nous permettant de dire si l’imposition des mains est pour autant d’origine immédiatement divine ou simplement apostolique ; ce silence n’entame en rien la vérité de l’institu­tion du sacrement de l’ordre par le Seigneur.
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Re: Réponse à Athanasius Schneider sur la tombée d'un pontife dans l'hérésie

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A. Schneider a écrit :
La théorie – de la déposition du pape hérétique ou de la perte ipso facto de son office pour cause d’hérésie – est seulement une opinion théologique, qui ne remplit pas les catégories théologiques nécessaire de l’antiquité, de l’universalité, et du consensus (semper, ubique, ab omnibus). Il n’y a pas eu de déclarations du magistère universel ordinaire ou du magistère pontifical pouvant soutenir les théories de la déposition d’un pape hérétique ou de sa perte d’office ipso facto pour cause d’hérésie. Selon une tradition canonique médiévale, qui a été plus tard intégrée au Corpus Iuris Canonici (la loi canonique en vigueur dans l’Église latine jusqu’en 1918), un pape pouvait être jugé en cas d’hérésie : « Papa a nemine est iudicandus, nisi deprehendatur a fide devius », c’est-à-dire : « Le pape ne peut être jugé par quiconque, à moins qu’il ne soit repris pour avoir erré dans la foi » (Decretum Gratiani, Prima Pars, dist. 40, c. 6, 3. pars). Cependant le code de droit canonique de 1917 a éliminé la norme du Corpus Iuris Canonici qui évoquait le cas du pape hérétique.
Question … Pourquoi, si tel était le cas, le canon 1556 : « Prima Sedes a nemine iudicatur » pointe-t-il alors sur la bulle de Paul IV en son premier paragraphe ; bulle que l'on retrouve évidemment dans les sources du CIC (Tome I, p. 163-166, n° 94) ?
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Abbé Zins
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Re: Réponse à Athanasius Schneider sur la tombée d'un pontife dans l'hérésie

Message par Abbé Zins »

A. Schneider a écrit :
Le code de droit canonique de 1983 ne contient pas davantage une telle norme.

Le Droit Canon le comporte au 4̊ du canon 188, dont les fontes renvoient du reste à la Bulle de Paul IV, comme aussi celle de 12 autres canons du Code ; ceci étant en outre fondé sur la nature intrinsèque même de l’hérésie publique.
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Re: Réponse à Athanasius Schneider sur la tombée d'un pontife dans l'hérésie

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Abbé Zins a écrit : sam. 25 mai 2019 9:14
Le Droit Canon le comporte au 4̊ du canon 188, dont les fontes renvoient du reste à la Bulle de Paul IV, comme aussi celle de 12 autres canons du Code ; ceci étant en outre fondé sur la nature intrinsèque même de l’hérésie publique.

                                                                      CIC                                                  Cum ex apostolatus


                                                  Canon 167, § 1                    →                              § 5 ;
                                                  Canon 188                                 →                              § 3, 6 ;
                                                  Canon 218, § 1                    →                              § 1 ;
                                                  Canon 373, § 4                    →                              § 5 ;
                                                  Canon 1435, § 1                 →                              § 4, 6 ;
                                                  Canon 1556                              →                              § 1 ;
                                                  Canon 1657, § 1                 →                              § 5 ;
                                                  Canon 2198                              →                              § 7 ;
                                                  Canon 2209  § 7                  →                              § 5 ;
                                                  Canon 2264                              →                              § 5 ;
                                                  Canon 2294 § 1                   →                              § 5 ;
                                                  Canon 2314 § 1                   →                              § 2, 3, 6 ;
                                                  Canon 2316                              →                              § 5 ;

  
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