CHRISTUS VINCIT ! CHRISTUS REGNAT ! CHRISTUS IMPERAT !

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Laetitia
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CHRISTUS VINCIT ! CHRISTUS REGNAT ! CHRISTUS IMPERAT !

Message par Laetitia »

Voici des passages du chapitre IX, de L'État sans Dieu, mal social de la France, 1872, d'Auguste Nicolas. Dans cet ouvrage , l'auteur démontre que "notre société, si éprises des idées de 89, ne pourra se sauver qu'en remplaçant la déclaration des droits de l'homme par ses devoirs, l'État athée par l'État catholique, la souveraineté du peuple par le droit divin."
Dans ce dernier chapitre, Auguste Nicolas réfute la dernière objection basée sur cette parole de Notre-Seigneur : Mon royaume n'est pas de ce monde.

Je vous propose ces quelques lignes pour réfuter les erreurs (pour ne pas dire blasphèmes) proférées par un dénommé Credo sur GDF.
Auguste Nicolas : L'État sans Dieu, mal social de la France, 1872, pp.130-141 a écrit : FAUSSE INTERPRÉTATION DE CES PAROLES : Mon royaume n'est pas de ce monde. — L'ÉVANGILE LOI DES NATIONS.

(…) Dieu, qui est incontestablement le Roi de la nature, ne le serait pas de l'humanité, et dès lors des nations ? L'humanité ne fait-elle pas partie de la nature, et les nations de l'humanité, de l'humanité qui n'est que nations ?

(…)
Non, il n'est pas vrai, le Dieu de l'Évangile n'est pas un dieu Lare, qui se laisse reléguer ainsi dans l'ombre du foyer, sans qu'il ait rien à voir au sénat ou à l'aréopage. Il est « le Dieu des nations, à qui elles ont été données en héritage (Ps. II, 8.); celui qui tient au plus haut des cieux les rênes de tous les empires, qui change les temps et les siècles, transporte les royaumes et les établit (Daniel, II, 21). Il habite dans le conseil, et c'est de lui que viennent la prudence et la force. Les rois règnent par lui, et c'est par lui que les lé­gislateurs décrètent ce qui est juste, par lui qu'ils commandent, par lui qu'ils rendent la justice (Proverbes, VII. 14). C'est ce Fils de l'homme à qui, dans la vision prophétique de Daniel, honneur, puissance et règne sont donnés, que tout peuple, toute tribu, toute langue serviront; à qui est l'empire de tout ce qui est sous le ciel, et dont le Principat éternel s'assujettira d'une entière soumission tous les rois de la terre (Daniel. VII, 27). C'est ce Christ enfin qui a été établi juge des vivants et des morts, et au nom de qui tout genou doit fléchir au ciel, sur la terre et dans les enfers (Aux Philipiens, II, 10, et aux Romains, XIV, 11). »

Telle doit être la prétention de la religion véritable. Le Christianisme seul l'a posée en ces termes.

Depuis dix-neuf siècles, venant se relier à quarante siècles antérieurs qui le font remonter au berceau du genre humain, le Dieu qui s'y révèle étend sa juridiction sur le monde, il mène les Empires à travers les agitations de notre liberté, et en fait aboutir toutes les révolutions aux fins préconçues par sa sagesse : visible par leur élévation quand ils le reconnaissent, plus visible par leur chute quand ils le rejettent.


(…)
L'Ange annonce à Marie que le Fils du Très-Haut qui doit naître d'elle est appelé au Trône, et que son Règne n'aura point de fin ( Luc, I, 32). Il reçoit aussitôt sa naissance les adorations des rois. Il est préparé à la face de TOUS LES PEUPLES pour être la lumière qui éclairera TOUTES LES NATIONS (Cantique de Siméon. Luc, II, 32). — Il se fait à lui-même application de ce passage d'Isaïe où il est dit qu'il annoncera la justice AUX NATIONS ( Matth. XII, 18, 21). — Il s'appelle lui-même le Prince des rois de la terre (Apocal. I, 5), le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs (Id. XVII, 14)

(…)
Il reçoit le titre et les ovations publiques de Roi. Et enfin, a-t-on donc oublié la portée et l'objet des pouvoirs qu'il a donnés à ses apôtres, le propre de leur mission et de notre soumission ; « Toute puissance m'a été donnée au ciel et sur la terre. Comme j'ai été envoyé, je vous envoie. Allez donc, instruisez toutes les nations, LES baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et LEUR apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé ? » Il ne voit en quelque sorte que des nations, et c'est par têtes de nations qu'il compte les sujets de son empire et qu'il les baptise.

Et, en application littérale de cette juridiction, pendant que Pierre va hardiment, comme chef de l'Église, prendre possession de la capitale des nations, Paul ne craint pas de s'appeler le maître et le docteur des nations (II Thimoth. II, 11)

(…)
Il a fait naître d'un seul toute la race des hommes, pour qu'ils se répandissent sur toute la face de la terre, ayant marqué l'ordre des temps et les frontières des pays qui distinguent les différents peuples (Actes, XVII, 26). »

(…)
C'est un fait, et quel fait ! c'est l'histoire, la grande histoire ! Tous ces textes prophétiques, toutes ces déclarations évangéliques ont été littéralement traduits en événements avec une rapidité, une précision et une grandeur qui accablent l'admiration du double prodige de la conversion des nations à l'Évangile et de la vérité littérale dès prophéties qui l'avaient annoncée si longtemps avant. Les faisceaux romains se sont inclinés devant la croix. L'Évangile est devenu la loi des nations. Par sa divine influence, il a transformé la religion non-seulement des particuliers, mais des peuples, et non-seulement la religion, mais les moeurs, les institutions, les lois, le droit civil, le droit public, le droit des gens. Il nous a fait nation, et a baptisé la France dans Clovis. Il a été, en un mot, le frein par lequel les barbares ont été menés à la civilisation, et que nous ne saurions secouer sans retourner à la barbarie.

(…)
A cette masse d'autorités, de raisons et de faits, on oppose cependant cette grande parole du Christ, dont l'application, détournée aux passions des souverains, a révolutionné le monde : Mon royaume n'est pas de ce monde.

Sans doute, et bien nous en vaut, car s'il était de ce monde, comme toutes les religions et les doctrines qui ont prétendu réformer l'humanité, il en aurait subi la corruption, et ne s'offrirait plus à nous dans sa divine intégrité.

(…)
Ce n'est là d'abord qu'une parole de situation. Pilate dit à Jésus : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus répond : « Mon royaume n'est point de ce monde : si mon royaume était de ce monde, mes ministres combattraient pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Mais maintenant mon règne n'est point d'ici.» (Jean, XVIII, 33, 36)

(…)
Il ressort manifestement de ce(s) textes que, dans le temps de sa Passion, pouvant s'y soustraire par sa divine puissance, il ne l'a pas voulu, en accomplissement des prophéties et du dessein de son amour. Il fallait qu'il fût livré, il fallait qu'il souffrît, et que, victime volontaire, il mourût de son chef, non par défaut de puissance, mais par abstention de sa toute-puissance. Plus tard, quand j'aurai été élevé en croix (et que je serai entré ainsi dans ma gloire), j'attirerai tout à moi (Jean, XXX, 3,2), et s'accompliront toutes ces prophéties qui me donnent les nations pour héritage; mais, maintenant, mon règne n'est point d'ici, — de ce temps et de ce lieu-ci. — Nunc et hinc : voilà le sens spécial, et nous le verrons confirmé tout à l'heure par sa contre-partie.

Je dis le sens spécial, mais je ne dis pas le sens exclusif. Je crois en effet que ce sens spécial peut comporter un sens général

(…)
Mon royaume n'est pas de ce monde, c'est-à-dire, parlant au représentant de César et du monde, je ne tire pas ma royauté de ce monde, comme vous ; de ce monde, que je viens convaincre de péché et qui est déjà jugé ; de ce monde, sur lequel j'ai fait entendre Vae ! Malheur ! et dont je viens déposséder le prince des ténèbres (Nunc judicium est mundi ; nunc princeps ejicietur foras): ma royauté, je la tire de mon Père, je la porte en moi, et, comme je meurs de mon chef, je règne de mon chef ; je règne par le double droit de ma naissance éternelle et de ma mort même, par laquelle je vaincs l'enfer, et, en sauvant le monde, j'en fais ma conquête.

Et le Christ
, dans ce moment-là même où il éclipse volontairement sa puissance sous les ignominies de sa Passion, réserve tellement sa royauté sur ce monde, que Pilate lui dit aussitôt : « Vous êtes donc roi ?... » — Et que répond Jésus ? — « Pour cela je suis né et pour cela « suis venu dans le monde, pour que je rende témoignage à la vérité.» (Jean, XVIII, 37) — Et il le fit bien voir lorsque , comme dit S. Paul, « ayant dépouillé les principautés et les puissances infernales, il les a menées hautement en triomphe à la face de tout le monde, après les avoir vaincues par sa croix.» (Aux Colossiens, II, 13) — De là l'obstination prophétique de Pilate à faire ins­crire le titre de Roi sur cette croix infâme dont le signe allait passer à jamais sur la tête des rois.

(…)
Et maintenant, voyez le dénoûment du sens évangélique, et ce royal caractère dans son éclatante justification.

Lorsque la divine victoire par qui le monde sauvé devait appartenir à Jésus-Christ fut remportée, et que les terribles Vae mundo ! eurent reçu leur irrésistible accomplissement par l'écroulement du vieux monde idolâtre, vinrent des nations nouvelles qui, celles-là, baptisées du sang de Jésus-Christ, lui appartinrent. Il se fit entre lui et elles une alliance, et il en devint l'époux, le roi. Alors sa royauté, toujours céleste par son principe, mais terrestre par son application, se déclara, et le nunc et hinc qui la suspendaient et la réservaient devant Pilate, firent place à ce royal avènement, contrepartie de l'Ecce Homo du prétoire : — « Après le premier Vae lancé contre la Bête, le second Vae passa, et voilà que le troisième vint vite : et on entendit « de grandes voix dans le ciel qui chantaient : LES ROYAUMES DE CE MONDE SONT MAINTENANT A NOTRE SEIGNEUR ET A SON CHRIST. Nous te rendons grâces, Seigneur, Dieu puissant, qui es, qui étais, et qui dois venir, de ce que TU AS SAISI TA GRANDE PUISSANCE ET TU AS RÉGNÉ (Apoc. XI, 15, 17)

Et, sur la colonne romaine, nous lisons encore, parmi tous les soulèvements de l'enfer, cette inscription que dix-neuf siècles, qui ont emporté tant de sceptres et de couronnes, n'ont fait que graver plus profondément :

CHRISTUS VINCIT ! CHRISTUS REGNAT ! CHRISTUS IMPERAT !
Et pour finir, au blasphème de cet individu :
Credo a écrit : N'en déplaise à certains Marranes à la Haine maladive pour un Sceptre perdu et passé dans la Gentilité et qui par une insondable méchanceté, doublée d'un manque de Foi et d'Espérance abyssale, osent ( faire) croire que le Régne du Coeur Sacré de Notre Divin Maître s'est accompli aux cours des 2000 ans passés!!!

Nous opposons la synthèse finale que nous livre Auguste Nicolas :
Auguste Nicolas a écrit : En résumé, la royauté de Jésus-Christ n'est pas de ce monde, mais elle est dans ce monde : comme l'âme n'est pas du corps, mais est dans le corps. Et on ne comprend pas autrement pourquoi il y serait venu ! Aussi dit-il lui-même, parlant de sa royauté : Pour cela je suis né, et pour cela je suis venu dans le monde.

Dans tout l'Évangile il est clairement parlé du royaume de Dieu en deux sens distincts : du royaume des cieux auquel il nous appelle, qui est le royaume de la gloire ; et du royaume de la grâce et de la vérité sur la terre, par lequel il nous forme au royaume des cieux, et qui a pour sujet l'ordre de la nature, les sociétés, les peuples.

C'est de ce royaume de la grâce, sur la terre, que s'entendent ces paroles : « Le royaume de Dieu est venu au milieu de nous.» (Luc, XI, 20) — C'est ce même royaume dont il est dit dans l'Oraison dominicale : « Que votre règne advienne ! » s'étende ! s'accomplisse ! — Et c'est ce que confirment les paroles qui terminent : « Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel.»

Comme si d'ailleurs le Christ n'était, à titre de Dieu, que roi du ciel ! Comme si l'universalité des êtres ne lui devait pas l'hommage de l'existence qu'ils en reçoivent à chaque instant, ou si notre petit globe, et encore, sur ce globe, la France seule était exemptée de ce tribut ! Comme s'il n'était pas enfin l'auteur de la nature autant que de la grâce et de la gloire, l'auteur des sociétés et des royaumes, et si nous pouvions plus impunément que les Juifs dire aussi : Nolumus hunc regnare super nos !

(…)
Je souhaite à tous une sainte année.
Paulus
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Re: CHRISTUS VINCIT ! CHRISTUS REGNAT ! CHRISTUS IMPERAT !

Message par Paulus »

Christus vincit : qui ?
Christus regnat : où ?
Christus imperat : quoi ?

Répondons à ces trois questions, nous y verrons plus clair !

Paulus
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Laetitia
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Re: CHRISTUS VINCIT ! CHRISTUS REGNAT ! CHRISTUS IMPERAT !

Message par Laetitia »

Paulus a écrit :Christus vincit : qui ?
Christus regnat : où ?
Christus imperat : quoi ?

Répondons à ces trois questions, nous y verrons plus clair !

Paulus
Christus vincit : qui ?
... ayant dépouillé les principautés et les puissances infernales, il les a menées hautement en triomphe à la face de tout le monde, après les avoir vaincues par sa croix (Aux Colossiens, II, 13).
Il a donc vaincu Satan.

Christus regnat : où ?
« Toute puissance m'a été donnée au ciel et sur la terre. Comme j'ai été envoyé, je vous envoie. Allez donc, instruisez toutes les nations, LES baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et LEUR apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé ? »
Il règne aussi bien au Ciel que sur la Terre.

Christus imperat : quoi ?
Depuis dix-neuf siècles, venant se relier à quarante siècles antérieurs qui le font remonter au berceau du genre humain, le Dieu qui s'y révèle étend sa juridiction sur le monde, il mène les Empires à travers les agitations de notre liberté, et en fait aboutir toutes les révolutions aux fins préconçues par sa sagesse : visible par leur élévation quand ils le reconnaissent, plus visible par leur chute quand ils le rejettent.
L'Évangile est devenu la loi des nations. Par sa divine influence, il a transformé la religion non-seulement des particuliers, mais des peuples, et non-seulement la religion, mais les moeurs, les institutions, les lois, le droit civil, le droit public, le droit des gens.
C'est ce Christ enfin qui a été établi juge des vivants et des morts, et au nom de qui tout genou doit fléchir au ciel, sur la terre et dans les enfers (Aux Philipiens, II, 10, et aux Romains, XIV, 11).
Voici ce que je pense au travers du texte d'Auguste Nicolas, toutefois, par vos questions, peut-être avez-vous une précision à me donner ...
Paulus
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Re: CHRISTUS VINCIT ! CHRISTUS REGNAT ! CHRISTUS IMPERAT !

Message par Paulus »

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