La Vocation Religieuse - Réflexions et Conseils

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CHAPITRE QUATRIÈME - L'appel à la Vocation Religieuse est l'effet d'un choix complètement libre de la part de Jésus


Dieu se suffit à lui-même, et quand il opère une oeuvre quelconque en dehors de lui, il le fait par pure bonté et parce que cela lui plaît. C’est dans ce sens que le Psalmiste dit : « Tout ce que veut le Seigneur au ciel et sur la terre, il le fait » (Ps. cxxxiv, 6).

Ce qui est vrai dans l'ordre de la nature, l'est également dans l’ordre de la grâce. Dieu n'est point tenu de donner sa grâce aux uns plutôt qu'aux autres, ni même de la donner plus abondamment parce qu’on l'aurait demandé et qu'on pourrait croire l'avoir méritée. La grâce ne nous fait jamais défaut, mais Dieu est libre de la départir à qui il lui plaît. « C'est par la grâce, dit saint Paul, que vous avez été sauvés ; et cela ne vient pas de vous, puisque c'est un don de Dieu » (Ephés., ii, 8).

Ce don de Dieu est précisément ce qui en fait la valeur; et c’est pourquoi le grand Apôtre ne cessait d’exhorter d’être fidèle à la grâce. « Ne néglige pas la grâce qui est en toi, qui t’a été donnée », écrivait-il à son disciple Timothée (I Tim., iv, 14).

Quand cette grâce prend le caractère d’une vocation, elle doit être doublement appréciée, parce qu’elle a des conséquences dans tout le reste de la vie, selon la générosité qu’on apporte à y être fidèle. D’où la recommandation de l’apôtre saint Pierre : « Efforcez-vous de plus en plus d’affermir, par vos bonnes oeuvres, votre vocation et votre élection » (I Pier., i, 10).

Toute vocation, comme toute grâce, découle de Notre Seigneur Jésus-Çhrist. « Nous avons tous reçu de sa plénitude et grâce pour grâce » (Jean, i, 16). « Sa grâce a surabondé en nous » (Ephés., i, 8).


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Message par InHocSignoVinces »

Mais saint Paul prend soin de nous prémunir contre toute ingérence dans le domaine de la grâce ; nous pouvons demander humblement la grâce d’une vocation, mais nous ne devons jamais oser nous en attribuer l’honneur, comme un bien dont nous serions les maîtres. « Nul, dit-il, ne doit se conférer l’honneur à lui-même, mais celui-là seul qui est appelé de Dieu » (Hébr., V, 4).


« Celui-là, dit dans le même sens saint Laurent Justinien, était appelé par Jésus-Çhrist, à qui il fut dit : Suivez-moi ; il a suivi Jésus-Christ parce qu’il était appelé par Lui. » « Si Dieu n’appelle, n’instruit et ne sauve, dit à son tour saint Prosper, nul ne peut venir, être instruit et sauvé. »


Le divin Maître nous a Lui-même donné sur ce point un enseignement formel. Après nous avoir dit que « l’Esprit souffle où il veut et que nous ne savons même pas d’où il vient et où il va » (Jean, iii, 8), comme pour nous faire bien comprendre que ses dons sont purement gratuits et que Lui seul en a la libre disposition ; Il nous montre, dans la parabole des ouvriers envoyés à la vigne, combien Il se complaît dans les faveurs qu’il daigne octroyer aux âmes de son choix. « Ne m’est-il pas permis de faire ce que je veux ? Votre oeil est-il mauvais parce que je suis bon ? » (Mat., XX, 15), reproche-t-il à celui qui trouvait à redire de ce que le compagnon de la onzième heure avait reçu autant que lui.


Mais quand il s’agît de la plus haute vocation qu’il y ait sur terre, celle de ses Apôtres, Jésus est plus explicite encore. La vocation de chacun des Apôtres est l’expression d’un choix manifeste, que les circonstances de l’appel rendent saisissant. Et comme s’il voulait graver profondément cette vérité dans leur esprit, il profite du moment des adieux, dans la dernière Cène, lorsqu’ils sont tous réunis autour de Lui, pour leur déclarer solennellement que c’est Lui seul qui les a choisis et leur a donné leur mission : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis et vous ai établis, pour que vous alliez et rapportiez du fruit, et que votre fruit demeure » (Jean, XV, 16).


Ces paroles, Jésus les adresse à toutes les âmes appelées à la vie religieuse. Leur bonheur, comme leur dignité, c’est d’avoir été choisies par Jésus Lui-même. Choix sacré et divin, qui réclame la fidélité et conduit à la sainteté.


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Message par InHocSignoVinces »

CHAPITRE CINQUIÈME - La Vocation Religieuse est la preuve d’un amour privilégié de la part de Jésus


Tout est amour dans les rapports de Jésus avec les âmes. Jésus est Lui-même l’expression la plus authentique et la plus solennelle de l’amour de Dieu pour l’homme. « Dieu a tellement aimé le monde, lisons-nous en saint Jean, qu’il lui a donné son Fils unique » (Jean, iii, 16). Saint Thomas va jusqu’à dire que l’homme est en quelque sorte indispensable au bonheur de Dieu : « Dieu aime l’homme comme si l’homme était le Dieu de Dieu et qu’il n’y eût pas de bonheur pour lui sans l’homme ».


Saint Jean contemple le Verbe incarné et s’écrie : « Nous avons connu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru » (I Jean, iv, 16). Il en donne la raison principale : « Nous avons connu la charité de Dieu, en ce qu’il a donné sa vie pour nous » (I Jean, iii, 16). Et, à sa suite, saint Paul chante la résurrection de tous les rachetés, que l'amour miséricordieux de Jésus a rendus à la vie : « Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause de l’amour extrême dont il nous a aimés, lorsque nous étions morts par nos péchés, nous a rendu la vie dans le Christ » (Ephés., ii, 4, 5).


Pour comprendre toute la conduite de Jésus à notre égard, il faut remonter à cette preuve suprême de l’amour de Jésus pour nous, puisque « personne ne peut donner une plus grande preuve de son amour que de mourir pour ses amis » (Jean, xv, i3). Il nous aime, et tout ce qu’il fait pour nous, Il le fait par amour ; même lorsqu’il nous éprouve et nous châtie, c’est son amour qui L’inspire. « Le Seigneur châtie celui qu’il aime... Dieu nous châtie pour notre bien, afin que nous participions à sa sainteté » (Hébr., xii, 6, 10).


Que dire alors du don suréminent de la vocation religieuse ! S’il ne nous aimait, Jésus nous attirerait-Il si près de Lui ; s’il ne nous aimait plus que d’autres, nous consacrerait-Il directement au service de sa divine Personne ; s’il ne nous aimait souverainement, établirait-Il entre Lui et notre âme ces relations d’intimité et de tendresse qui font le charme souverain de la vie religieuse ; s’il ne nous aimait miséricordieusement, fermerait-Il ainsi les yeux sur notre misère et nos infidélités, pour faire de nous les chambellans de sa cour, les compagnons de sa solitude au Très Saint Sacrement, les amis et les privilégiés de son Coeur ?


Considérées dans la douce lumière de l’amour divin, comme l’on comprend les plus sublimes vocations ! Comme l’on saisit l'action miséricordieuse de Jésus terrassant saint Paul sur le chemin de Damas, pour en faire un « vase d’élection » ; subjuguant le coeur de Madeleine, pour transformer la pécheresse en une amante passionnée de son divin Sauveur ; convertissant les pécheurs de tous les temps et préservant l’innocence des âmes vierges, pour les confondre en une même vie de pureté, d’amour et de sacrifice, dans tous les cloîtres du monde !


Ah ! qu’elle est vraie la parole de nos saints Livres, que « Notre Dieu est un feu consumant » (Deut., iv, 24). Et, comme s'exprime le Pape saint Grégoire : « Dieu est un feu qui consume, parce qu’il rend pure de tout péché l’âme qu’il remplit de son amour ».


« Je les lierai par des chaînes d'amour », dit le Seigneur par le prophète Osée (xi, 4). Toute l’essence de la vocation religieuse est là, tant de la part de Jésus qui appelle, que de la part de l’âme qui est appelée.


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Message par InHocSignoVinces »

CHAPITRE SIXIÈME - Conduite de Jésus vis-à-vis de l’àme qu’il appelle à la Vie Religieuse


Jésus est amour et II n’aime que pour être payé de retour. C’est la belle pensée de saint Bernard : « A l’amour qu’il nous porte, Dieu veut que nous répondions par notre amour ; car il n’aime qu’afin d’être aimé ». Saint Bernardin de Sienne s’exprime non moins tendrement : « Apprenez de Jésus-Christ à aimer Jésus-Christ ».


Tous les efforts de Jésus tendent à ravir les coeurs à son amour, car II sait qu’alors II sera écouté et compris, obéi délicatement et suivi généreusement.« Rien n’est difficile, rien n’est impossible à celui qui aime. Celui qui monte vers Dieu par l’amour a des ailes », dit saint Augustin.


« Aimez, dit encore le même Docteur, et vous serez attiré. » Mais pour aimer, il n’y a qu’à regarder Jésus et à considérer avec quelle douce bonté et quelle tendre insistance II cherche à attirer à Lui l’âme qu’il destine à la vie religieuse.


Il lui montre d’abord le néant de tout ce qui est terrestre, suivant ce qui est dit en saint Jean : « Le monde passe et sa concupiscence avec lui » (I Jean, II, 17) ; et l’incompatibilité de son amour avec celui du monde : « N’aimez point le monde ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui » (I Jean, II, 15).


Puis Il invite à se rapprocher de Lui et à Le suivre dans la voie de la vertu, de la perfection et de l’amour. Il inspire, Il touche, Il attire, Il embrase ; et s’il éprouve quelque résistance, Il revient à la charge, Il insiste, Il poursuit, Il redouble d’efforts jusqu’à ce qu’il ait ravi l'âme de son choix. «Je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et m'ouvre la porte, j’entrerai chez lui » (Apoc., III, 20).


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Message par InHocSignoVinces »

Et pour rassurer, Il fait entendre des paroles de douce confiance : « Je suis la voie, la vérité et la vie » (Jean, xiv, 16). « Je suis la lumière du monde ; qui me suit ne marche pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie » (Jean, viii, 12). « Je suis le bon Pasteur, et je connais mes brebis » (Jean, X, 14). « Je suis la porte ; si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé » (Jean, X, 9).


Comment rester sourd à de tels appels ; comment ne pas accourir vers Celui qui ne nous attire à Lui que pour nous inonder de sa vérité et de son amour, et qui ne réclame notre confiance que pour nous guider plus sûrement vers le port bienheureux de la vie religieuse ? «Jésus-Christ ne nous égare pas, car il est la voie, dit saint Hilaire ; il ne nous trompe pas, car il est la vérité ; il ne nous laisse pas dans l’horreur de la mort, car il est la vie. S’il est la voie, vous n’avez pas besoin d’un autre guide ; s’il est la vérité, il est infaillible ; s’il est la vie, on va à lui, même par la mort. »


Jésus, néanmoins, se contente d’attirer, mais sans violenter. Il respecte la liberté de chacun, et II veut que ce soit de bon coeur que les âmes se donnent à Lui et fassent tous les sacrifices qu’impose la vocation religieuse. Et nous devons en savoir gré à notre divin Sauveur ; car, quelle satisfaction et quel mérite y aurait-il de subir une vocation que nous n’aurions pas librement embrassée ? Le bonheur de la vie religieuse n’est si grand et si délicieux, que parce que l’âme, après avoir compris combien elle est aimée de Jésus, a voulu, à son tour, tout sacrifier pour ne plus appartenir qu’à son Bien-Aimé.


C’est la conduite qu’a tenue Jésus à l’égard du jeune homme riche de l’Evangile. Cette âme, désireuse d’assurer son salut éternel, s’approche du divin Maître et Lui demande de l’éclairer. « Si tu veux être parfait, lui répond Jésus, va, vends ce que tu as, et donne-le aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel ; viens ensuite et suis-moi » (Mat., xix, 2). Cette parole parut trop dure au jeune homme, qui s’en alla tout triste. Jésus l’appelait à la pratique des conseils, mais il fut infidèle à sa vocation ; et Jésus nous fait entendre qu’il exposa par là le salut de son âme.


Il est des cas parfois où la condescendante et miséricordieuse insistance de Jésus auprès des âmes revêt le caractère d’une douce violence. Il ne faut pas penser à s’en plaindre : car c’est être aimé doublement que d’être poursuivi ainsi par la tendresse de Jésus. Saint Augustin dit justement à ce propos : « Ne croyez pas que la violence faite à l’âme par Dieu soit pénible et dure ; elle est douce, elle est suave ; c’est la suavité même qui vous enchaîne. »


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Message par InHocSignoVinces »

Quand Jésus a assez éclairé l’âme, qu’il l’a embrasée de son unique amour, qu’il l’a fortifiée dans sa ferme résolution de n’être qu’à Lui, et que le moment semble venu de tout quitter pour réaliser la vocation divine, Il exige la générosité absolue et la correspondance fidèle à la grâce. Autant II se montre patient et condescendant dans ce que nous pourrions appeler les préparations éloignées de la vocation, autant II est divinement exigeant quand l’heure est venue d’accomplir ses desseins d’amour. Toute hésitation et tout retard Lui paraissent alors une méconnaissance de ses dons et un fléchissement dans l'amour qui Lui est dû. Et comme II est un Dieu jaloux, Il est blessé au vif de cette attitude lâche et ingrate, et, si elle se prolongeait, Il serait dans le cas de délaisser l’âme infidèle.


C'est souvent pour ne pas en arriver à cette extrémité, qui répugne à son amour, qu’il intime des ordres rigoureux aux âmes qu’il a choisies. Malheur à elles si elles ne comprennent pas cette conduite toute de miséricorde ; Jésus pourrait retirer son appel et les abandonner à leurs préférences terrestres et humaines.


Nous voyons, dans la vocation des Apôtres, que Jésus les appelle par des paroles qui expriment le commandement : « Venez, suivez-moi » ; et aussitôt ils quittent tout pour s’attacher à ses pas. A l’un de ses disciples, qui Lui demande de lui permettre auparavant d’aller ensevelir son père, Jésus répond : « Suivez-moi et laissez les morts ensevelir leurs morts » (Mat., VIII, 22). Quel sujet de réflexion pour ceux qui trouvent toujours des prétextes pour retarder leur entrée en religion !


La vocation religieuse est une grande grâce, un trésor précieux qu’il faut garder avec soin et s’empresser de faire fructifier ; le laisser improductif, c’est s’exposer à le perdre, comme Jésus nous le fait entendre dans la parabole des talents. « Enlevez-lui le talent et donnez-le à celui qui en a dix... et jetez ce serviteur inutile dans les ténèbres extérieures » (Mat., XXV, 28).


Que Jésus préserve les âmes appelées à la vie religieuse d'une semblable malédiction, qui serait infailliblement le résultat de leur infidélité !


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Message par InHocSignoVinces »

CHAPITRE SEPTIÈME - Devoirs de l’âme que Jésus appelle à la vie religieuse


1.La correspondance aux premières inspirations de la grâce.

Le premier et essentiel devoir d'une âme qui se sent appelée à la vie religieuse, est de prêter une oreille attentive à la voix intérieure qui la sollicite à une perfection plus grande, et d’apporter tous ses soins à seconder en elle cette action de la grâce. « Parlez, Seigneur, dit-elle, parce que votre servante écoute » (I, Rois, III, 10).


Le bienfait de la vocation religieuse est une grâce trop grande pour qu’elle n’attire pas toute son attention et qu’elle n’excite pas en elle le désir d’en avoir une connaissance plus précise, afin d’y conformer sa vie, selon ce qu’elle y aura constaté des desseins de Jésus à son égard. Elle doit pouvoir dire comme saint Paul : « La grâce de Dieu n’a pas été stérile en moi » (I Cor., XV, 10).


Et lors même que la voix de Jésus ne se ferait entendre d’abord que faiblement et à intervalles éloignés, cela suffit pour éveiller sa délicatesse et exciter son amour. C’est Jésus qui parle : rien n’est plus précieux. C’est Jésus qui se révèle : rien n’est plus sacré. C’est Jésus qui attire : rien n’est plus digne d’envie. C’est Jésus qui veut se donner davantage : rien n’est capable de ravir plus divinement une âme qui n’est faite que pour Lui. Avec saint Augustin, elle peut s’écrier : « O mon âme, créée à l’image de Dieu, rachetée du sang de Jésus-Christ, aime Celui qui t’a tant aimée ; pense à Celui qui ne t’oublie jamais; cherche Celui qui te cherche; donne-toi tout entière à Celui qui se donne tout entier à toi. »


2.L’étude sérieuse de sa vocation.

A mesure que les premières avances de Jésus se précisent davantage et que la lumière se fait plus grande, sous l’action de la grâce intérieure ou par suite des évènements et des circonstances, l’âme est tenue d’étudier plus sérieusement sa vocation. Il s’agit ici d’une affaire de suprême importance qui doit être traitée directement entre Jésus et l’âme. Affaire d’ordre purement spirituel, où ne doit se mêler aucune considération humaine et terrestre, sous peine d’être privé de la lumière divine et d’être abandonné à son propre sens. Affaire à conséquences éternelles, sur laquelle reposent et la gloire de Dieu et le salut de l’âme.


Il n’est point question de faire surgir une vocation à laquelle on n’est point appelé, mais bien de connaître celle à laquelle on a été destiné de toute éternité. « Dieu m’a séparé dès le sein de ma mère, et m’a appelé par sa grâce », dit saint Paul (Gal., I, 15).


Aussi recommande-t-il de réfléchir sur la vocation à laquelle on se croit appelé : « Voyez, examinez votre vocation » (I Cor., 1, 26). Et saint Pierre, de son côté, invite à ne rien négliger pour en obtenir une certitude plus grande : « Efforcez-vous de plus en plus d’affermir, par vos bonnes oeuvres, votre vocation et votre élection » (II Pier., 1, 10).


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Message par InHocSignoVinces »

3.Le désir sincère de connaître et de faire la volonté de Jésus.


Sans doute, notre premier devoir est de servir et d’aimer Dieu, puisque nous sommes tous faits pour lui, que nous nous en allons à lui, et que nous ne pouvons être heureux qu’avec lui ; selon cette belle parole de saint Augustin : « Vous nous avez faits pour vous, Seigneur, et notre coeur sera toujours inquiet jusqu’à ce qu’il se repose en vous ». Mais le service de Dieu comporte des formes diverses, et il est des voies qui mènent plus directement et plus sûrement au ciel ; telle est celle de la vie religieuse.


Il importe donc souverainement de savoir si Jésus nous y appelle. Tout consiste à connaître la volonté de Jésus à cet égard ; et c'est là l'unique objectif que doit avoir une âme sincère et surnaturelle. Les autres considérations n’ont point de valeur et ne correspondent nullement au sujet. Les choses d’éternité ne se traitent que dans la lumière et la vérité de la volonté divine. « Le monde passe, nous dit saint Jean, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement » (I Jean, II, 17).


Pour connaître et accomplir fidèlement la volonté de Jésus, il faut voir les choses comme Jésus les voit, leur donner la valeur que Jésus leur donne, et ne les vouloir que dans la mesure où elles correspondent aux desseins de Jésus sur nous. En un mot, c’est penser, aimer, vouloir, agir comme Jésus, selon que nous le recommande saint Paul : « Ayez en vous le sentiment dont est animé Jésus-Christ » (Phil., II, 5).


Cela exclut nécessairement de nos considérations toute intention purement humaine et toute attache à nos volontés et désirs personnels. Rien ne serait plus contraire à nos intérêts spirituels et ne pourrait davantage compromettre les lumières que nous attendons de Jésus sur notre vocation, que de nous laisser influencer par des vues terrestres et surtout par la volonté propre, qui est directement opposée à l’amour de Dieu et de soi-même.


Saint Augustin a raison de dire : « Je ne comprends pas par quel inexplicable aveuglement, l’homme ne voit pas qu'en s'aimant lui-même, qu’en aimant sa volonté au lieu d'aimer Dieu et sa volonté divine, il ne s'aime point ; et que celui qui, au lieu de s’aimer, d’aimer sa volonté propre, aime Dieu et sa volonté, s'aime réellement ».


Il en est qui perdent leur vocation, parce qu'ils ne sont ni sincères ni généreux sur ce point. Ils veulent bien faire la volonté de Jésus, mais sans cesser de faire la leur. Et au moment même où ils demandent à Jésus de leur manifester ses divines volontés, ils forment des plans, ils expriment des désirs, ils éliminent ce qui leur déplaît ou leur paraît peu conforme à leurs vues, et ils imposent, avec une ténacité déconcertante, à la réalisation de leur vocation des conditions de forme, de temps, de circonstances, de lieux, etc., qui laissent constamment en suspens leur décision définitive.


Jésus ne peut éclairer ces âmes qui ne veulent point se laisser conduire uniquement par son bon plaisir, et II n'ose se faire des disciples de ceux qui marchandent ainsi le don de tout eux-mêmes, suivant l'avertissement qu'il nous en donne en saint Luc : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il se renonce lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive » (Luc, IX, 23).


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Message par InHocSignoVinces »

4.La prière ardente et assidue.


Le désir ardent de connaître la volonté de Jésus dans le choix de sa vocation doit être accompagné d’un grand esprit de prière ; à l’exemple des Apôtres, quand il s’est agi de l’élection du successeur de Judas : « Tous priant, ils dirent : O vous, Seigneur, qui connaissez les coeurs de tous, montrez-nous lequel vous avez choisi » (Act., 1, 24).


Saint Bernard a raison de dire : « qu’on cherche plus dignement Dieu en priant qu’en disputant, et qu’on le trouve plus facilement ».


Jésus Lui-même a voulu nous enseigner le rôle important de la prière dans le choix d’une vocation, car, lisons-nous en saint Luc (vi, 12, 13) : « Il s’en alla sur la montagne pour prier, et il passa toute la nuit priant Dieu ; et le jour étant venu, il appela ses disciples et en choisit douze d’entre eux qu’il nomma apôtres ».


Et cette prière, elle doit être constante, car rien ne justifierait un moment d’arrêt, lorsqu’il s’agit d’une question aussi grave et qui ne peut être élucidée que par la lumière divine. C’est bien ici qu’il convient de tenir compte de la recommandation que nous fait notre divin Maître : « Il faut toujours prier et ne se lasser jamais » (Luc, xvin, 1). « Si nous ne voulons point chercher Dieu en vain, dit saint Bernard, cherchons-le sérieusement, cherchons-le souvent, cherchons-le avec persévérance. »


Mais, précisément à cause de l’importance du sujet, cette supplication de l’âme qui cherche sa voie et entrevoit l'étât religieux, doit être ardente et monter des profondeurs de son être. Elle ne peut consister dans des formules banales, mais elle doit exprimer les désirs et les sentiments intimes du coeur. « Ce n’est point avec tiédeur, comme s’exprime encore saint Bernard, ou négligence, ou par manière d’acquit, qu’il faut chercher Dieu ; mais il convient de le chercher avec un coeur fervent qui ne se lasse jamais. » C’est-à-dire que notre prière doit être une prière toute d’amour, une prière qui s’embrase au contact du Bien-Aimé vers lequel l’âme se sent irrésistiblement portée par des aspirations toutes divines.


Saint Jean Chrysostome dit justement que « ce ne sont pas les grands cris qui sont puissants auprès de Dieu, mais un grand amour ; Dieu n’écoute pas la voix, mais le coeur ». Saint Augustin s’exprime non moins admirablement : « C’est l’amour qui demande, c’est l’amour qui cherche, c’est l’amour qui frappe, et c’est à l’amour que Dieu se révèle ».


La lumière est assurée à qui prie de la sorte. C’est le Seigneur qui nous le promet, en Jérémie : « Vous me chercherez et vous me trouverez, parce que vous m’avez cherché de tout votre coeur » (Jér., xxix, 13).


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Message par InHocSignoVinces »

5.La promptitude dans la réalisation de
sa vocation.



Une fois que l’âme est éclairée sur sa vocation,
il lui reste le devoir impérieux d’y correspondre.

Outre qu’elle doit éprouver le désir d’accomplir
pleinement les desseins miséricordieux de Jésus,
qui a daigné la choisir pour se la consacrer uni-
quement,
elle comprend qu’il ne peut plus y
avoir de bonheur pour elle en dehors de la voie
où Jésus l’invite à marcher et où la réclame son
amour.



Jésus a parlé ; il ne s’agit plus d’écouter d’au-
tres voix. Jésus a montré la voie ; il n’est plus
question que d’y marcher.
Tout retard serait une
indélicatesse et pourrait devenir une infidélité.

S’il a plu à Jésus de manifester sa volonté, l’âme
ne doit point la méconnaître, mais l’adorer et
l’accomplir. Quand II parle, c’est pour être obéi ;
et s’il appelle maintenant, c’est pour être écouté
et suivi sans retard.
A quoi donc servirait d’avoir
prié si longtemps pour connaître sa vocation,
et ne point y répondre quand elle est une fois
connue ?



Une telle conduite pourrait avoir pour l’âme
des effets désastreux.
Saint Thomas a raison de
dire : « C’est méconnaître la puissance de l’Esprit-
Saint, ou s’efforcer de lui résister, que de retenir
le bon mouvement de la vocation dans les len-
teurs de la délibération ».
D’ailleurs, qui nous
dit que la grâce de la vocation nous sera con-
servée, si nous n’y correspondons pas fidèle-
ment. Jésus n’est pas tenu de subir nos lenteurs
et nos hésitations ; et qui sait si, en voyant notre
lâcheté, Il ne nous retirera pas la lumière qu’il
nous avait d’abord donnée.
« Sitôt que vous au-
rez reçu la lumière de la vocation, dit saint Jean
Climaque, hâtez-vous d’avancer ; car vous igno-
rez si elle ne s’éteindra pas bientôt et ne vous
laissera pas dans les ténèbres. »



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