Saint-Office et Inquisition.

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Louis Mc Duff
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§ VI.Déclin et suppression de l'Inquisition espagnole.

(suite)

(col. 1117-1118)

Après quatre ans de négociations, l'incident fut clos par la nomination par le roi et la confirmation par le pape du nouvel Inquisiteur général, Vidal Marin, évêque de Ceuta (mars 1705). La disgrâce de Mendoza avait été pour l'Inquisition un sérieux avertissement d'avoir à travailler contre le parti autrichien pour la consolidation de l'autorité de Philippe V ; ainsi le comprit Marin. Par un décret du Saint-Office, publié en 1707, il obligea, sous peine de péché mortel et d'excommunication réservée, tout Espagnol à dénoncer quiconque prétendrait nul le serment de fidélité prêté à Philippe V et tous les confesseurs à signaler les cas de ce genre parvenus à leur connaissance. Cette mesure était tellement exorbitante que son exécution se heurta à l'opinion publique, surtout en Aragon ; les inquisiteurs régionaux n'osèrent pas l'appliquer: cependant, en juillet 1709, un procès inquisitorial fut fait à un Franciscain de Murcie, accusé d'avoir nié à ses pénitents que le serment de fidélité les engageât à jamais envers le roi. (LLORENTE, IV, p. 30).

Si au contraire le Saint-Office essayait de défendre l'Eglise contre des entreprises régaliennes qui devaient s'accentuer de plus en plus au XVIIIe siècle, grâce aux légistes de la monarchie absolue, le gouvernement royal s'empressait de réprimer ces tentatives.

Philippe V et les conseillers que lui avait donnés Louis XIV avaient apporté en Espagne les « maximes de l'Eglise gallicane », c'est-à-dire cet ensemble de doctrines et de coutumes qui entravaient la juridiction du Saint-Siège, même dans les questions spirituelles, sur l'Eglise de France, en plaçant cette dernière sous l'influence de l'Etat; et ils s'efforcèrent d'aggraver encore la mainmise du pouvoir temporel sur le spirituel, à laquelle avaient déjà tant travaillé Ferdinand et Isabelle, et leurs successeurs de la Maison d' Autriche.

En 1713, le procureur fiscal du Conseil de Castille, Macanaz, s'était inspiré du livre que venait de publier pour défendre et renforcer les maximes régaliennes du gallicanisme l'avocat général du Parlement de Paris, Denis Talon ; et pour accentuer en Espagne l'autorité royale en face de l'Eglise, il avait écrit un Mémoire qu'il avait fait distribuer à tous les membres du Conseil. La plupart en furent scandalisés, et l'un d'eux déféra cet écrit au grand Inquisiteur. Le Saint-Office examina le Mémoire, mais n'osant pas s'attaquer à un personnage officiel, bien vu en cour, il se contenta de condamner les ouvrages dont Macanaz s'était inspiré, « comme renfermant des propositions scandaleuses, téméraires, erronées, blasphématoires, injurieuses aux sacrés Conciles, au Saint-Siège et même schismatiques et hérétiques ».

Philippe V punit très durement ceux qui avaient pris part directement ou indirectement à ce jugement. Louis Curiel, auteur d'un violent mémoire contre Macanaz, fut révoqué de ses fonctions de conseiller et relégué à Segura de la Lierra; un Dominicain, qui avait aidé Curiel, fut exilé; les inquisiteurs reçurent une sévère réprimande et l'ordre de révoquer immédiatement leur sentence : le cardinal del Giudice, grand Inquisiteur, fut rappelé de Versailles, où Philippe V l'avait envoyé, et confiné à Bayonne.

Louis XIV lui-même crut nécessaire de rappeler à la modération son petit-fils et ceux qui le conseillaient..
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Louis Mc Duff
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§ VI.Déclin et suppression de l'Inquisition espagnole.

(suite)

(col. 1118-1119)

Louis XIV lui-même crut nécessaire de rappeler à la modération son petit-fils et ceux qui le conseillaient, la princesse des Ursins et Orry, ennemis déclarés de l'Inquisition. « Plus l'autorité de l'Inquisition s'est étendue en Espagne, écrivait-il le 17 septembre 1714. à Philippe V, plus la prudence est nécessaire pour l'attaquer et ce n'est que lorsque les temps sont tranquilles qu'on peut songer à la renfermer dans ses justes bornes. » (BAUDRILLART. Philippe V et la Cour de France, t. I, p. 597).

Ce fut en tout temps que les Bourbons « renfermèrent l'Inquisition dans ses justes bornes » ; et à leurs yeux ces justes bornes, c'était le service du pouvoir royal contre tous les perturbateurs, religieux ou politiques, d'accord avec le Saint-Siège, et le cas échéant contre lui.

Philippe V donna cet exemple à ses successeurs en soutenant, à la suite de cet incident, une lutte de plusieurs années contre la papauté. Non content d'avoir relégué à Bayonne le cardinal del Giudice, il exigea sa démission en 1716, malgré les protestations du pape, et il ne revint à des dispositions conciliantes que lorsqu'il passa de l'influence de la princesse des Ursins sous celle de son confesseur, le P. Daubenton, de sa seconde femme Elisabeth Farnèse et d'Albéroni.

Sous Ferdinand VI, successeur de Philippe V, un nouvel incident montra l'esprit d'indépendance et de révolte qui animait l'Inquisition espagnole contre le Saint-Siège, quand l'autorité royale semblait en cause. A la suite de polémiques assez vives entre Jésuites et Augustins, le Saint-Office d'Espagne avait inscrit dans son Index plusieurs livres du cardinal Noris, membre de l'Inquisition romaine, bibliothécaire du Vatican et l'un des membres les plus respectés de la Curie. Par un bref adressé au grand Inquisiteur en 1748, le pape Benoit XIV s'étonna d'une pareille sentence, qui condamnait comme jansénistes des œuvres trois fois approuvées à Rome; et il lui ordonna de les retirer de son Index.

L'Inquisiteur Perez de Prado n'en fit rien, se contentant d'écrire au pape que sa Majesté était saisie de l'affaire et qu'il répondrait à Sa Sainteté ce que lui ordonnerait son souverain. Ainsi, dans une question d'ordre théologique, le grand Inquisiteur opposait à l'autorité du Saint-Siège celle du Roi. Benoit XIV ayant annulé, de son autorité suprême, la décision du Saint-Office, le grand Inquisiteur lui écrivit « que l'affaire étant portée devant le roi, il n'avait plus qu'à attendre la décision de son maître. Il laissa entendre également que sa qualité de chef de l'Inquisition espagnole lui imposait le devoir de sauvegarder les privilèges de la monarchie, acquis jadis en retour de grands services rendus à la papauté » (ROUSSEAU, Règne de Charles III, tome I, p. 145).

Dans cette résistance, le grand Inquisiteur était soutenu par le confesseur du roi, le jésuite Rabago, qui mit en avant contre le Saint Siège toutes les prétentions régaliennes de la monarchie espagnole…
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§ VI.Déclin et suppression de l'Inquisition espagnole.

(suite)

(col. 1119)

Dans cette résistance, le grand Inquisiteur était soutenu par le confesseur du roi, le jésuite Rabago, qui mit en avant contre le Saint Siège toutes les prétentions régaliennes de la monarchie espagnole.

« La réputation de la monarchie espagnole, disait-il, avait plus d'importance que celle d'un cardinal; les sentences de l'Inquisition espagnole n'avaient rien à voir avec les sentiments de l'Inquisition romaine, puisqu'elle lui était antérieure et nullement soumise à sa juridiction. Le roi la défendrait d'ailleurs contre toute atteinte, au nom de ses droits régaliens, et parce que, en dehors du cas où le pape parle ex cathedra et pour tout ce qui concerne la discipline et le gouvernement, l'Inquisition espagnole est indépendante du Saint-Siège. » (ROUSSEAU, ibid, p. 148). Ce ne fut que le 28 janvier 1758, après dix ans de discussion, que le Saint-Office céda et effaça de son Index les œuvres de Noris. Ainsi se renouvelait, après deux siècles, et dans de plus modestes proportions, le conflit qui, déjà sous Philippe II, à propos de Carranza, avait dressé l'Inquisition espagnole contre le Saint-Siège.

Très jaloux de son autorité souveraine, pénétré des principes qui allaient donner naissance au joséphisme, Charles III, plus que tout autre souverain, voulut faire de l'Inquisition l'instrument aveugle et docile de ses volontés. Il se réserva la nomination des qualificateurs, c'est-à-dire des membres du Saint-Office qui instruisaient les affaires portées devant lui. S'interposant d'une manière absolue entre le Saint-Siège et l'Inquisition, il fit défense formelle à cette dernière d'exécuter un ordre de Rome sans visa préalable du Conseil de Castille, même s'il s'agissait de livres prohibés. Son ministre, l'Aranda, lui suggéra l'idée de nommer lui même tous les juges du Saint-Office, et le roi ne la rejeta que pour des raisons d'économie. L'Inquisiteur, ayant engagé un procès sans la permission royale, fut aussitôt banni à douze heures de Madrid, et il ne revint qu'après avoir fait des excuses que le roi accepta en ces termes hautains : « L'Inquisiteur général m'a demandé pardon et je le lui ai accordé; j'accepte maintenant les remerciements du tribunal; je le protégerai toujours, mais qu'il n'oublie pas cette menace de ma colère en face d'un semblant de désobéissance. » (DESDEVISES DU DEZERT, L'Espagne de l'Ancien Régime. La Société, pp. 101-102).

L'Inquisition d'Espagne était dans la plus profonde décadence lorsque survint la Révolution qui l'emporta. Aussitôt après la proclamation de Joseph comme roi d'Espagne, Napoléon Ier l'abolit par décret du 4 décembre 1808. Elle fut rétablie par Ferdinand VII, dès sa restauration sur le trône de sa dynastie, et elle fut mise par lui en pleine activité pour punir un certain nombre de ses sujets qui s'étaient ralliés au régime napoléonien. Lorsque Riego souleva l'Espagne contre l'absolutisme de Ferdinand VII et rétablit la Constitution libérale de 1812, l'un des premiers actes des Cortès de Cadix fut d'abolir l'Inquisition en 1820 ; cette seconde suppression fut définitive.
A suivre : III. — L'INQUISITION ROMAINE
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III. — L'INQUISITION ROMAINE

(col. 1119-1120)

La papauté avait montré au XVe siècle une tolérance vraiment excessive envers la libre pensée de la Renaissance. Cette indulgence des Souverains Pontifes et des gouvernements avait laissé dormir l'Inquisition. Elle existait toujours en Italie, telle qu'elle avait été constituée dans la première moitié du XIIIe siècle, avec ses tribunaux épiscopaux et ses inquisiteurs, nommés le plus souvent par les chefs de l'ordre des Prêcheurs et quelquefois par le pape lui-même. Dans la première moitié, il y en avait à Brescia et à Crémone, à Bergame, à Novare, dans le marquisat de Saluces, à Casal, à Mantoue, à Alexandrie, à Verceil, à Asti, à Bologne et à Milan. Mais au-dessus de ces inquisiteurs affectés à une ville ou à un diocèse, il n'y avait pas d'inquisiteur général, coordonnant leur action et réchauffant leur zèle comme en Espagne, et d'autre part, les inquisitions épiscopale, dominicaine, papale ne concertant pas leurs efforts, se neutralisaient quand elles ne se heurtaient pas dans des conflits inévitables. C'est ce qui expliquerait la décadence de l'Inquisition en Italie et à Rome, inévitable même si les complaisances des papes et des gouvernements à l'égard des hardiesses de pensée de l'humanisme ne l'avaient pas énervée.

Les progrès foudroyants de la Réforme en Allemagne et des doctrines de plus en plus subversives, fruit tout naturel d'une Renaissance de plus en plus païenne, tirèrent brusquement les papes de leur quiétude et leur montrèrent la nécessité urgente de prendre énergiquement en main la cause de l'orthodoxie.

Dès 1520, Léon X prenait des mesures contre les livres et les prédicateurs qui propageaient le luthéranisme à Venise et à Milan (PASTOR, Hist. des Papes, t. X, p. 223).

En juillet 1528, Clément VII stimulait le zèle de l'évêque et de l'inquisiteur de Brescia contre l'hérésie de Luther et leur demandait des poursuites contre le Carme Giambattista Pallavicini.

Deux ans plus tard (15 janvier 1530), s'adressant au Maître général des Prêcheurs, Paolo Butigella, il lui ordonnait de réveiller le zèle de tous les inquisiteurs de son ordre pour arrêter les progrès menaçants des docteurs hérétiques venus d'Allemagne.

En 1532, Pierre Caraffa, nonce à Venise, signalait au pape les progrès considérables qu'avait faits l'hérésie dans cette ville et la nécessité d'en réprimer sévèrement les propagateurs: « Les hérétiques, disait-il, doivent être traités comme des hérétiques; c'est une humiliation pour le pape de leur écrire, de les flatter ou de se laisser arracher des grâces par de telles gens » ; et il demandait l'envoi d'un inquisiteur pontifical énergique.

Devant les progrès considérables que faisait l'hé¬résie, Caraffa comprit que des inquisiteurs même énergiques ne réussiraient pas à l'arrêter, tant que leur action ne serait pas centralisée. Il fallait avant tout réformer l'Institution même de l'Inquisition, en mettant à sa tête une direction unique, sous l'autorité directe du Saint-Siège. C'est la pensée qui inspira l'idée d'une Inquisition romaine et universelle.

Sous l'influence de Caraffa, devenu cardinal et l'un des conseillers les plus influents du pape, Paul III, par sa bulle Licet ab initio du 21 juillet 1542, institua une Congrégation générale ou Suprema de l'Inquisition ou Saint-Office. Elle se composait de deux cardinaux dominicains, Jean Alvarez de Tolède, du titre de Saint-Sixte, et Thomas Badia, du titre de Saint-Silvestre du Champ de Mars, de Pierre Caraffa fondateur de l'ordre des Théatins, du titre de Saint-Clément, de Pierre-Paul Parisio, du titre de Sainte-Balbine, de Barthélemy Guidiccione, du titre de Saint-Césaire et de Denis Lanterio, Servite, du titre de Saint-Marcel. Le pape s'en réservait la présidence, pour montrer qu’elle était sous la direction immédiate du Saint-Siège.

Lui donnant juridiction entière sur le monde entier…
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III. — L'INQUISITION ROMAINE (suite)

(col. 1120-1121)

Lui donnant juridiction entière sur le monde entier, il lui attribuait la nomination, la destitution, et la direction de tous les inquisiteurs, en tout pays, enlevant ainsi au Maître général des Prêcheurs la prérogative qu'il exerçait depuis le XIIIe siècle, de nommer la plupart des juges de la foi. L'agent général de la Congrégation était le commissaire du Saint-Office, qui, à commencer par le premier, Théophile de Tropea, fut choisi dans l'ordre dominicain. Ce qui est un indice de la part prépondérante qu'eut Caraffa dans l'institution de l'Inquisition romaine, c'est qu'il désigna lui-même Théophile pour cette charge si importante (MORTIER, Histoire des Maîtres généraux de l'ordre des Prêcheurs, t. V, pp. 404 et suiv.).

Cinq théologiens, chargés d'étudier les causes soumises à la Congrégation, lui furent adjoints avec le titre de Consulteurs; trois d'entre eux étaient dominicains, et parmi eux le Maitre général, François Roméo de Castiglione et le maître du Sacré Palais, Barthélemy Spina. (Depuis, le maitre général des Prêcheurs et le maitre de Sacré Palais, toujours dominicain, font partie de droit de cette Congrégation.) A peine instituée, l'Inquisition montra une grande activité, sous l'énergique impulsion de celui qui en fut l'âme, le cardinal Caraffa. « Il faut travailler avant tout à punir les grands, quand ils sont hérétiques, disait-il, parce que le salut de la classe inférieure dépend de leur punition. » Et parmi les grands, il s'attaqua d'abord aux membres du haut clergé, dont quelques-uns se laissaient gagner à l'hérésie, au plus grand scandale des fidèles.

L'ordre nouvellement créé des Capucins donnait au Saint-Siège des inquiétudes à cause de la faveur que rencontraient auprès de plusieurs de ses religieux les doctrines luthériennes. Elles s'aggravèrent considérablement lorsque le Vicaire général des Capucins, Bernardin de Sienne Ochino, fut lui-même suspect d'hérésie. C'était le prédicateur le plus éloquent qui eût paru dans la péninsule depuis Savonarole; ses sermons à Rome et à Naples avaient attiré aux pieds de sa chaire les foules, les esprits les plus élevés et les princes. Il s'était laissé gagner à l'hérésie par le célèbre Espagnol Valdès, qui tenait à Naples un cercle d'humanistes sympathiques à la Réforme, et aussi par la fille de Louis XII, Renée de France duchesse de Ferrare, qui déjà était protestante. L'Inquisition fit appeler Ochino à Rome, et tout d'abord il sembla vouloir s'y rendre; mais, informé du procès qui l'y attendait, il s'enfuit en Suisse auprès de Calvin, faisant ainsi éclater aux yeux de tous son apostasie (août 1542) (PASTOR, Geschichte der Papaepiste, V, pp. 340 et suiv.). A la suite de la défection de leur chef, plusieurs Capucins, suspects d'hérésie, furent arrêtés et emprisonnés par l'Inquisition.

L'ordre des Augustins dut être aussi expurgé. L'un de ses religieux…
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III. — L'INQUISITION ROMAINE (suite)

(col. 1121-1122)

L'ordre des Augustins dut être aussi expurgé. L'un de ses religieux, Pierre Martyr Vermigli, était un ami d'Ochino. Orateur lui aussi, il avait prêché à Brescia, Mantoue, Bergame, Pise, Venise et Rome. Prieur de Saint-Pierre ad Aram de Naples, il avait fait partie, comme Ochino, du cercle de Valdès; devenu prieur du couvent de Lucques, il avait tellement propagé dans cette ville les doctrines luthériennes, que le culte des saints y fut aboli. Menacé par l'Inquisition, il s'enfuit d'Italie et, passant ouvertement à l'hérésie, devint professeur d'hébreu à l'Université de Strasbourg.

Deux ans après, l'Inquisition cita devant elle un autre humaniste de l'école de Valdès, Pierre Carnesecchi, qui fut relâché, et l'Espagnol Jayme Eniziñas, qui fut livré au bras séculier. Avec les hommes, elle poursuivait les écrits; par un décret du 12 juillet 1543, elle avait sévèrement prohibé la diffusion des livres hérétiques à Rome, à Ferrare et à Bologne (CANTU, Eretici d'Italia. II. p. 391), menaçant d'excommunication, de 1.000 ducats d'amende, de confiscation des volumes, de bannissement perpétuel, les libraires qui vendraient des livres suspects d'hérésie.

En même temps qu'il mettait ainsi en mouvement le Saint-Office de Rome, le cardinal Caraffa réveillait les organisations inquisitoriales tombées depuis longtemps en léthargie, en les plaçant sous l'autorité et la surveillance de celle de Rome. Nommé lui-même archevêque de Naples, il établit l'Inquisition dans cette ville et dans tout le royaume, profitant de l'aversion qu'avaient manifestée les Napolitains contre l'Inquisition espagnole, pour le soumettre à la Congrégation universelle du Saint-Office.

En 1549, était établi de la même manière le tribunal de la foi de Milan, dont l'un des premiers actes fut d'instrumenter contre les protestants de Locarno. (PASTOR, op. cit., V, p. 714).

Le 22 avril 1547, l'Inquisition romaine écrivait aux Savii sull'eresia de Venise pour leur signaler les progrès que faisaient dans la ville les Anabaptistes et, l'année suivante, le Conseil des Dix ordonna aux recteurs de Padoue, Trévise, Udine, Feltre, Cividale, Capo d'Istria, Adria, Chioggia, Vicence, Bergame et Brescia de poursuivre l'hérésie, ce qui valut les félicitations de Paul III au doge et au sénat (8 juin 1549).

Avec les livres, l'Inquisition surveillait les prédications, car elle ne voulait pas voir se renouveler celles que Vermigli et Ochino avaient promenées dans toute l'Italie. Le 30 mars 1543, elle envoya des instructions à ce sujet aux Ermites de Saint-Augustin, aux Franciscains conventuels, aux Chanoines réguliers de Latran, aux Dominicains des provinces lombarde et romaine, et quelque temps après, à la Congrégation bénédictine du Mont-Cassin.

Cette répression ne s'arrêtait devant aucune considération personnelle. L'un des prélats qui avaient joué un très grand rôle dans la diplomatie pontificale était évidemment Pierre-Paul Vergerio, évêque de Capo d'Istria, qui avait été nonce en Allemagne sous Clément VII, en 1530, et sous Paul III, en 1535 et en 1541. II y avait si bien servi la cause du Saint-Siège contre Luther et dans la question du Concile général projeté, qu'il était à la veille de devenir cardinal. Mais ses tentatives de conciliation avec les protestants l'avaient trop incliné de leur côté; indulgent envers certaines de leurs doctrines, il fut suspect au Saint-Office, qui le fit poursuivre et l'obligea à quitter sa ville épiscopale. Menacé d'un procès, il se retira en Suisse, puis auprès du duc de Wurtemberg à Tübingen, où il fit profession publique de protestantisme.

Le successeur de Paul III, Jules III (1550-1555)…
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III. — L'INQUISITION ROMAINE (suite)

(col. 1122-1123)

Le successeur de Paul III, Jules III (1550-1555), malgré ses tendances mondaines, montra la même faveur à l'Inquisition romaine et à celui qui en était l'âme, le cardinal Caraffa. Il s'appliqua à défendre contre toute atteinte la juridiction entière et universelle, dans le monde entier, qu'avait donnée son prédécesseur à la « Sancta Romana et universalis lnquisitionis Congregatio ».

Le gouvernement vénitien ayant voulu adjoindre à ses commissaires des juges laïques, à l'exemple de l'Espagne, Jules III publia, le vendredi saint 1551, une bulle « contra seculares intromittentes se cognitioni hæresis » (RAYNALDI, Annales ecclesiastici, XV, p. 400). Les grands inquisiteurs lui ayant signalé les progrès qu'avaient fait faire au protestantisme, dans le duché de Ferrare, la tolérance du duc Hercule et la connivence de la duchesse Renée de France, le pape nomma l'évêque de Casal et le dominicain Jérôme de Lodi commissaires généraux dans cette principauté pour y travailler, au nom du Saint-Office, à l'extirpation de l'hérésie; et bientôt après, il prit des mesures semblables pour la Toscane (Ibid,, p. 492). Le 3 juin 1550, il faisait brûler publiquement à Rome des livres hérétiques et, en 1553, il approuvait des décrets du Saint-Office ordonnant de confisquer et de brûler les livres talmudiques et exhortant les évêques, les princes et les inquisiteurs de tous pays à en faire autant.

Assurée de son appui, l'Inquisition ouvrit une instruction judiciaire contre Thomas Planta, évêque de Coire, et Vittore Soranzo, évêque de Bergame ; elle se termina pour l'un et l'autre par un non-lieu. Les journaux de Rome de ce temps-là nous signalent plusieurs cérémonies d'abjuration, faites par suite de jugements du Saint-Office. Le 6 juin 1552, sept luthériens abjurent à Sainte-Marie-de-la-Minerve; 16 autres à la même église, le 4 novembre suivant. Les condamnations à mort toutefois furent très peu nombreuses. Comme, en Allemagne, on en exagérait singulièrement le nombre, l'apostat Vergerio, écrivant à Calvin, crut nécessaire de rendre hommage à la vérité en déclarant que, malgré tout, en Italie, la répression était légère : « Diceres quotidie centum comburi. Et non est ita, ne unus quidem, tametsi levis quaedam persecutio paucis in locis oborta sit. » (CALVINI Opera, XIV, p. 636, dans le Corpus Reformatorum).

Deux faits donnèrent une recrudescence d'activité à l'Inquisition romaine et universelle. Le premier fut, après juin 1551, la nomination du dominicain Michel Ghislieri comme commissaire du Saint-Office, à la place de son confrère Théophile de Tropea qui venait de mourir.

Ce religieux, qui devait être plus tard pape sous le nom de Pie V et être canonisé peu de temps après sa mort, avait fait preuve d'un grand zèle contre les hérétiques. Austère et même dur pour lui-même, il l'était aussi pour les ennemis de la foi. Il l'avait montré dans ses fonctions d'inquisiteur de Côme, que le Saint-Office lui avait données entre 1545 et 1547. Il avait lancé l'excommunication contre le vicaire général et les chanoines de Côme, qui avaient, malgré lui, voulu laisser passer en Suisse des livres hérétiques ; puis, il les avait cités à Rome devant le Saint-Office, qui les avait condamnés. A Bergame, l'évêque distribuait lui-même des livres hérétiques ; Michel Ghislieri le fit arrêter au nom du Saint-Office, et conduire à Rome où il fut condamné â la déposition (MORTIER, Histoire des Maîtres généraux, t. V, pp. 411 et suiv.).

Sous l'action combinée du cardinal Caraffa et de Ghislieri…
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III. — L'INQUISITION ROMAINE (suite)

(col. 1123-1124)

Sous l'action combinée du cardinal Caraffa et de Ghislieri, de nouvelles enquêtes furent faites dans les congrégations et les collèges ; 16 religieux pénétrés de luthéranisme furent découverts chez les Servites et plusieurs clercs du Collège des Espagnols de Bologne furent poursuivis pour cause d'hérésie en 1553. L'Inquisition fut mise en pleine activité dans le duché d'Urbin, le diocèse de Lucques, le Milanais et le royaume de Naples (PASTOR, op. cit., VI, pp. 163 et suiv.).

Bien qu'active, cette répression ne fut pas plus sanglante que celle qui s'exerçait à Rome, et elle se borna à la destruction de livres hérétiques et à de nombreuses abjurations ; c'est ce que déclare Philippson, historien qui émaille ses récits de réflexions contre l'Eglise : « En décembre 1551, on célébra dans la capitale de la Toscane un grand auto di fede; vingt-deux hérétiques y jouèrent un rôle, mais seulement pour abjurer leurs erreurs ; on ne brûla que leurs livres et leurs écrits... A Sienne, on ne brûla que quelques pauvres sorcières; les hérétiques purent abjurer sans subir aucun châtiment, ou s'enfuir. » L'auteur met cette douceur au compte des gouvernements de Sienne et de Florence, oubliant que, d'après son propre témoignage, c'est l'Inquisition romaine elle-même qui réprimait l'hérésie dans ces deux villes (PHILIPPSON, La Contre-Révolution religieuse au XVIe siècle, p. 232).

Plus que la nomination de Ghislieri commissaire-général du Saint-Office, l'élévation du grand Inquisiteur, le cardinal Caraffa, au Souverain pontificat, sous le nom de Paul IV (1555), donna à l'Inquisition « romaine et universelle » une recrudescence d'activité et de puissance. Malgré ses 79 ans, le nouveau pape avait conservé toute son énergie, qu'il poussait parfois jusqu'à la violence.

Dès son avènement, il compléta par de nouvelles nominations la Congrégation du Saint-Office et annonça l'intention d'en présider lui-même les travaux tous les jeudis, cette affaire primant ce jour-là toutes les autres (Relazioni degli ambasciatori Veneti. Navagero, p. 382). Il accorda les plus grandes faveurs à tous les membres du Saint-Office, mais surtout à son commissaire-général Ghislieri, qu'il créa bientôt cardinal.

Il étendit considérablement la compétence de ce tribunal de la foi. Le Comte Orsini de Pitigliano lui fut déféré parce que sa maîtresse était juive; étaient aussi rendus justiciables du Saint-Office ceux qui n'observaient pas les prescriptions du Carême, les blasphémateurs, les sodomites, les simoniaques, les pères, mères et frères qui vivaient de la prostitution de leurs filles ou de leurs sœurs. Ainsi ce ne furent pas seulement les hérétiques, qui risquèrent la peine de mort, mais aussi et le plus souvent des personnes coupables de crimes de droit commun. Les Avvisi di Roma de ce pontificat nous mentionnent, le 24 juillet 1557, toute une congrégation de l'Inquisition consacrée â la question de la simonie ; celle du 21 août suivant ordonna l'emprisonnement de deux personnes coupables de ce crime.

Pendant les dernières années du pontificat de Paul IV, l'activité de l'Inquisition redoubla. Le 11 février 1559), les Avvisi mentionnent un autodafé à Rome. « Cette semaine, disent-ils, on a brûlé quatre personnes, la première vive (c'était pour cause d'hérésie), les trois autres l'ont été après leur mort, la première se livrait aux incantations et à toutes sortes de scélératesses, la seconde avait sept femmes vivantes et les vendait à celui-ci ou â celui-là, la troisième était un hérétique d'au delà des monts. »

Le mois suivant, le cardinal Ghislieri, grand Inquisiteur, félicitait le tribunal de Naples de son zèle et ordonnait à l'inquisiteur napolitain Jérôme de Gênes de faire un autodafé de livres condamnés ; pour l'y encourager, il signalait ceux qui se multipliaient dans toute l'Italie: « Ne prêtez pas l'oreille aux mensonges qui se disent. Milan se conduit vaillamment, ayant imprimé et publié l'Index. A Venise, le samedi saint, on a brûlé en public plus de 10.000 et peut-être 12.000 volumes et l'inquisiteur en prépare de nouveaux tas. Florence, il est vrai, est mal pourvue d'inquisiteurs, mais le duc est plein de zèle et accorde tout son appui au Saint-Office. »

« Ces jours derniers, écrit l'avis du 8 avril 1559, Sa Sainteté a publié une bulle tout à fait terrible…
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Saint-Office

III. — L'INQUISITION ROMAINE (suite)

(col. 1124-1125)

« Ces jours derniers, écrit l'avis du 8 avril 1559, Sa Sainteté a publié une bulle tout à fait terrible, molto terribile, contre les hérétiques, les suspects d'hérésie et les schismatiques; elle ne fait aucune exception de personne, de quelque rang et de quelque dignité qu'elle soit. » Une preuve de cette rigueur qui ne s'arrêtait devant aucune grandeur, fut le procès alors intenté à l'un des personnages les plus considérables de la Curie, le cardinal Morone.

Depuis plusieurs années, la ville de Modène était infectée d'hérésie. Quelques mois à peine après son avènement, Paul IV écrivit au duc Hercule d'Este pour s'en plaindre et ordonner l'arrestation et le transfert â Bologne de quatre personnes, parmi lesquelles se trouvait un ancien conservateur de la Cité, le comte Louis Castelvetro et le prévôt de la cathédrale Valentin. Le duc les laissa s'enfuir en Suisse, et le Saint-Office romain condamna à mort par contumace Castelvetro. Paul IV rendait responsable de cet état de choses l'ancien évêque de Modène, le cardinal Morone, qu'il soupçonnait de pactiser avec l'hérésie ou tout au moins de la tolérer.

Ancien nonce et légat en Allemagne, où tout récemment encore il avait contribué à la conclusion, entre protestants et catholiques, de la paix d'Augsbourg (1555), ancien légat du Saint-Siège au concile de Trente, protecteur de l'ordre nouveau des Jésuites, Morone était l'un des membres les plus considérés du Sacré Collège. Dès son avènement, Paul IV fit faire une enquête à son sujet, à Modène et en d'autres villes, et brusquement, sans même qu'un procès eût été engagé, il le fit arrêter et emprisonner au château Saint-Ange le 31 mai 1557. Le lendemain, il annonça cette grave mesure aux cardinaux réunis en consistoire, et leur déclara l'avoir prise pour empêcher le diable de placer quelque jour un hérétique sur le siège de Saint Pierre. L'instruction de l'affaire était confiée au cardinal grand Inquisiteur Ghislieri, assisté des cardinaux Rebiba, Reumano et Rosario, et le jugement réservé au Sacré Collège. Le procès se poursuivit jusqu'à la mort de Paul IV ( 18 août 1559), et pendant deux ans et demi, Morone fut retenu en captivité. (PASTOR, op. cit.. VI, pp. 530 et suiv.)

Son successeur sur le siège de Modène, Gilles Foscarari, fut arrêté et poursuivi à son tour. Les charges relevées contre lui furent faibles et après sept mois de captivité, il fut remis en liberté; mais son procès durait encore en 1559.

Jusqu'alors les papes avaient témoigné une grande tolérance aux Juifs de leurs états, et en Espagne et en Portugal ils avaient protégé les chrétiens d'origine juive ou Marranes contre les rigueurs de l'Inquisition. Paul IV inaugura contre eux une politique toute différente; une bulle du 14 juillet 1555 édicta une série de mesures restrictives de la liberté des Juifs; à Rome et dans les principales villes des états pontificaux, il les enferma dans des quartiers spéciaux. Le 30 avril 1556, l'Inquisition s'occupa des Marranes, ordonnant de poursuivre comme apostats ceux d'entre eux qui, chrétiens seulement extérieurement, gardaient secrètement la foi et les pratiques judaïques. Un haut commissaire envoyé à Ancône, où ils étaient nombreux, en fit brûler 12 selon les uns, [24 ?] selon les autres, et en envoya 42 aux galères.

Enfin, à l'exemple de l'Inquisition espagnole, l'Inquisition romaine organisa l'Index des mauvais livres…
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Louis Mc Duff
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Re: Saint-Office et Inquisition.

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Saint-Office

III. — L'INQUISITION ROMAINE (suite)

(col. 1125-1126)

Enfin, à l'exemple de l'Inquisition espagnole, l'Inquisition romaine organisa l'Index des mauvais livres, qui devaient être détruits et qui faisaient soupçonner d'hérésie quiconque les publiait, les détenait ou les lisait. Ce fut en septembre 1557 que le Saint-Office arrêta la première liste ou Index des livres hérétiques qui devaient être brûlés; on y trouvait toutes les œuvres d'Erasme et des livres qui ne traitaient pas de questions théologiques, mais étaient immoraux, tels que les Facéties de Pogge. La première édition de cet Index, faite par Antoine Bladus, ne fut pas publiée. En février 1558, une commission de cardinaux fut créée au sein de l'Inquisition, pour s'occuper spécialement de l'Index, et le 21 décembre 1558, parut un bref pontifical interdisant de lire les livres ainsi condamnés, n'exceptant de cette défense que les inquisiteurs généraux et les cardinaux qui auraient reçu du pape une dispense personnelle; le 14 avril 1559, tous les livres hébraïques furent mis à l'Index (PASTOR, op. cit., VI, pp. 519-523).

Après avoir aussi solidement organisé à Rome l'Inquisition et l'Index, Paul IV, assisté du cardinal Ghislieri, voulut en étendre l'activité sur l'Italie tout entière. A l'occasion du procès de Morone et des hérétiques modénais, il l'imposa aux états du duc de Modène, Hercule d'Este ; le 31 mars 1556, le gouvernement de Lucques l'accepta et les 4, 15 et 25 juin suivants, l'évêque de cette ville, par commission de Rome, ordonna du haut de la chaire de Saint-Martin à plusieurs hérétiques « d'aller se constituer prisonniers à Rome, sur l'ordre des quatre cardinaux, inquisiteurs, sous peine de mort et de confiscation ». Le protestantisme ayant fait à Milan des progrès inquiétants, Paul IV ordonna au cardinal Madruce, lieutenant en Lombardie du roi d'Espagne Philippe II, d'y établir l'Inquisition; ce qui fut fait en 1559; elle avait pour siège le couvent de Saint-Eustorge, puis celui de Sainte Marie-des-Grâces, et le premier Inquisiteur général pour le duché de Milan fut le Dominicain Jean-Baptiste de Crémone (Ibid., VI, pp. 523-524).

Nous avons vu plus haut comment, d'un commun accord, l'Espagne et le Saint-Siège établirent l'Inquisition à Naples, malgré la guerre qui opposa Paul IV à Philippe II pendant presque tout son pontificat.

La mort de Paul IV, le 18 août 1559…
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