Extraits de "La Cité Mystique de Dieu"

chartreux
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II.§1358 a écrit : Teneur de la sentence de mort que Pilate prononça contre Jésus de Nazareth notre Sauveur.

" Moi, Ponce Pilate, président de la Basse-Galilée, gouvernant ici en Jérusalem pour l'empire romain, dans le palais de l'archiprésidence, je juge et prononce que je condamne à mort Jésus, surnommé Nazaréen par le peuple, originaire de Galilée, comme factieux, rebelle à la Loi, à notre Sénat, et au grand empereur Tibère César. Et par cette sentence je détermine qu'il meure sur une croix, attaché avec des clous, comme l'on y attache les criminels, parce qu'assemblant ici chaque jour une foule de personnes pauvres et riches, il n'a cessé d'exciter des troubles par toute la Judée, en se prétendant le Fils de Dieu et le Roi d'Israël ; en annonçant la ruine de cette célèbre ville de Jérusalem, du saint Temple et du sacré Empire ; en refusant le tribut à César, et parce qu'il a poussé l'audace jusqu'à entrer en triomphe, avec des palmes, accompagné d'une grande partie du peuple, dans cette ville de Jérusalem et dans le saint Temple de Salomon. J'ordonne au premier centenier, appelé Quintus Cornelius, de le mener par la même ville avec ignominie, garrotté comme il l'est, et flagellé par mon ordre. On lui mettra ses propres vêtements, afin qu'il soit reconnu de tous ; et il portera la croix sur laquelle il doit a être crucifié. Il ira par toutes les rues les plus fréquentées entre deux voleurs qui ont été condamnés à la mort pour des larcins et des meurtres qu'ils ont commis, et c'est afin qu'il serve d'exemple à tout le peuple et aux malfaiteurs.


Je veux aussi et j'ordonne par cette présente sentence, qu'après que l'on aura mené de la sorte ce malfaiteur par les rues, ou le fasse sortir de la ville par la porte : Pagora, appelée maintenant Antoniana, et qu'un héraut déclare tous les crimes énoncés dans cette sentence ; on le conduira ensuite sur le mont que l'on appelle Calvaire, où l'on exécute ordinairement les plus insignes malfaiteurs ; et là, ayant été cloué et crucifié sur la même croix qu'il aura portée (comme il a été dit), son corps demeurera suspendu entre les deux sus dits voleurs. On mettra au sommet de la croix le titre de son nom dans les trois langues actuellement le plus répandues, à savoir, l'hébraïque, la grecque et la latine, de sorte que chacun lise : C'EST JÉSUS DE NAZARETH ROI DES JUIFS ; afin que tous l'entendent et le connaissent.

Je défends aussi sous peine de confiscation de biens, de mort, et d'être déclaré rebelle à l'Empire Romain, que personne, de quelque état et condition qu'il soit, ose empêcher la justice que j'ordonne de faire et d'exécuter en toute rigueur, selon les lois romaines et hébraïques. L'année de la création du monde cinq mille deux cent trente-trois, le vingt-cinq mars.


PONTIUS PILATUS JUDEX ET GUBERNATOR GALILEAE INFERIORIS PRO ROMANO IMPERIO, QUI SUPRA PROPRIA MANU.
chartreux
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II.§1359 a écrit : Selon cette supputation , la création du monde eut lieu au mois de mars ; et cinq mille cent quatre-vingt-dix-neuf ans s'écoulèrent du jour auquel Adam fut créé jusqu'à l'Incarnation du Verbe. En y ajoutant les neuf mois qu'il demeura dans le sein virginal de sa très-sainte Mère, et les trente-trois ans qu'il vécut, on trouve les cinq mille deux cent trente-trois ans et trois mois qui, selon le comput romain, restent jusqu'au vingt-cinq mars ; car suivant les calculs adoptés par l'Église, la premiére année du monde n'est composée que de neuf mois et sept jours, la seconde année commençant au premier janvier. Il m'a été déclaré qu'entre les opinions des Docteurs, la supputation que la sainte Église marque dans le Martyrologe Romain est la véritable , comme je l'ai déjà dit à propos de l'Incarnation de notre Seigneur Jésus-Christ, au livre premier de la seconde partie, chapitre onzième.
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II.§1364 a écrit : Le prince des ténèbres sentant ces nouveaux et irrésistibles effets, craignit que la Passion et la mort de Jésus-Christ ne le menaçassent d'une irréparable catastrophe et de la ruine de son empire. Et ne voulant point en attendre l'événement en la présence de notre Sauveur, il résolut de s'enfuir et de se retirer avec tous les autres esprits rebelles dans les enfers. Lorsqu'il voulut exécuter cette résolution, notre auguste Princesse s'y opposa, car le très-Haut l'éclaira au même moment et la revêtit de son pouvoir, lui donnant connaissance de ce qu'elle devait faire dans cette rencontre. Or la bienheureuse Vierge s'adressant à Lucifer, et à ses légions, leur défendit avec une autorité de Reine de prendre la fuite, et leur commanda d'attendre la fin de la Passion, et de se trouver présents à tout ce qui s'y passerait jusqu'au mont du Calvaire. Les démons ne purent résister au commandement de notre puissante Reine, parce qu'ils connurent et sentirent la vertu divine qui opérait en elle. Ainsi contraints d'obéir à ses ordres, ils accompagnèrent, comme s'ils avaient été liés et enchaînés, notre Seigneur Jésus-Christ jusqu'au Calvaire, où il devait, du haut du trône de la croix, triompher d'eux ; selon qu'il était déterminé par la Sagesse éternelle, comme nous le verrous dans la suite. Je ne saurais exprimer la tristesse et le découragement dont Lucifer et ses démons furent saisis dans cette occasion. Mais, selon notre manière de concevoir, ils allaient au Calvaire comme des criminels que l'on traîne au supplice, et que l'approche d'une punition inévitable plonge dans un abattement mortel.
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II.§1370 a écrit : Ce fut comme si le Seigneur leur eût dit : Pleurez sur vos péchés et sur ceux de vos enfants en me voyant souffrir, et non pas sur les miens, car je n'en ai aucun, et il n'est pas même possible qu'on en trouve en moi ; c'est pour vos propres péchés que je souffre. Et si la compassion que vous me montrez est bonne et juste, j'aime encore mieux que vous pleuriez vos péchés que les peines que j'endure pour eux ; en pleurant de la sorte, vous recevrez et sur vous et sur vos enfants le prix de mon sang et de la rédemption que ce peuple aveugle ignore. Car le temps viendra, qui sera celui du jugement universel, auquel celles qui n'auront point d'enfants se croiront bienheureuses, et auquel les réprouvés souhaiteront que les montagnes tombent sur eux pour ne point voir ma colère. Car si leurs péchés dont je me suis chargé, ont produit ces effets en moi qui suis innocent, quels sont ceux qu'ils produiront en eux, qui seront comme un bois sec, sans aucun fruit de grâce et de mérite ?
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II.§1377 a écrit : La mère invincible ayant achevé cette prière, connut que les impitoyables ministres de la Passion voulaient, comme le rapportent saint Matthieu et saint Marc (Matth. 27:34 ; Marc 15:23), faire boire au Seigneur du vin mêlé avec du fiel et de la myrrhe, pour augmenter les peines de sa Majesté. Les Juifs prirent prétexte de la coutume qu'ils avaient de donner aux condamnés à mort une certaine quantité de vin généreux et aromatique, pour leur fortifier les esprits vitaux, afin qu'ils subissent leur supplice avec plus de courage ; cette coutume s'était introduite à propos de ce que dit Salomon dans les Proverbes : " Donnez du cidre à ceux qui sont affligés, et du vin à ceux qui sont dans l'amertume du coeur " (Prov. 31:6). Cette boisson pouvait animer et soulager un peu les autres condamnés ; mais les Juifs, par une cruauté étrange, y mêlèrent tant de fiel, qu'elle ne pouvait causer à notre adorable Sauveur qu'une extrême amertume. La divine mère connut cette perfidie, et, touchée d'une compassion maternelle, elle pria avec beaucoup de larmes le Seigneur de ne la point prendre. Et sa Majesté condescendit de telle sorte aux prières de sa Mère, qu'ayant gouté l'amertume de ce vin pour ne pas refuser entièrement cette nouvelle mortification, elle n'en voulut pas boire (Matth. 27:34).
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II.§1422 a écrit : comme notre Sauveur paya la dette du péché qu'il ne pouvait commettre , il en résulta que quand la mort lui ôta la vie, sans avoir aucun droit sur sa Majesté, elle perdit celui qu'elle avait sur les enfants d'Adam ; de sorte que dés lors ni la mort ni le démon ne pouvaient plus les attaquer avec le même succés qu'auparavant, pourvu qu'ils se prévalussent de la victoire de Jésus-Christ, et ne voulussent pas rentrer de plein gré sous leur empire. (...) C'est ainsi qu'il détruisit la mort, et la sienne fut comme l'appât dont il se servit pour la tromper et pour la vaincre (I Cor. 15:54 , Os. 13:14).
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II.§1439 a écrit : Il arriva donc que notre Sauveur, exauçant la prière de sa très-sainte Mère, voulut que du sang et de l'eau qui coulèrent de son divin côté, quelques gouttes rejaillissent sur le visage de Longin, et par cette faveur il lui accorda la vue corporelle dont il était presque privé, et éclaira en même temps son âme, afin qu'il connut le Crucifié qu'il avait inhumainement percé. Par cette connaissance, Longin se convertit ; et pleurant ses péchés, il les lava dans le sang et l'eau qui s'échappèrent du côté de Jésus-Christ, qu'il reconnut pour vrai Dieu et pour le Sauveur du monde. Et aussitôt il fit une déclaration publique de ses sentiments devant les Juifs pour leur plus grande confusion, et en témoignage de leur endurcissement et de leur perfidie.
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II.§1478 a écrit : (...) lorsqu'elles arrivèrent au sépulcre , le soleil était déjà levé (Jean 20:1 ; Marc 16:2) , parce qu'il regagna le jour de la résurrection les trois heures pendant lesquelles il s'était couvert de ténèbres, au moment de la mort de notre Sauveur. Par ce miracle on concilie les récits des évangélistes saint Marc et saint Jean , qui disent, l'un que les Marie arrivèrent au sépulcre lorsque le soleil venait de se lever, et l'autre qu'elles y vinrent avant le jour : et tout cela est vrai. En effet, elles sortirent de grand matin avant le point du jour ; mais , quoiqu'elles ne se fussent point arrêtées en route, quand elles arrivèrent le soleil s'était déjà levé, à cause de la diligence extraordinaire qu'il fit ce jour-là.
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III.§12 a écrit : Or, pour dissiper les doutes que l'on peut se former là-dessus, il suffît de considérer ce que divers saints docteurs remarquent, savoir que Dieu cacha aux Juifs le corps et la sépulture de Moïs (Deut. 34:6), pour empêcher que ce peuple, si porté à l'idolâtrie, n'adorât les restes du prophète, qu'il avait tant estimé, ou qu'il ne l'honorât d'un culte vain et superstitieux. Ils disent que ce fut pour la même raison que, lorsque Moïse décrivit la création du monde et de toutes les créatures qu'il renferme, il ne parla point expressément de la création des anges, quoiqu'ils fussent les plus nobles des êtres ; mais il les comprit dans ces paroles qu'il dit : "Dieu créa la lumière" (Gen. 1:3), nous faisant par là entendre la lumière matérielle qui éclaire ce monde visible, et nous signifiant en même temps sous une métaphore obscure ces lumières substantielles et spirituelles, qui sont les saints anges, dont il n'était pas convenable de donner alors une notion plus claire.
III.§13 a écrit : Si la contagion de l'idolâtrie a causé tant de rayages parmi le peuple Hébreu par suite du voisinage et du commerce des Gentils, assez aveugles pour attribuer la divinité à toutes les créatures qui leur semblaient grandes, puissantes et douées d'une supériorité quelconque, les mêmes Gentils eussent été bien plus exposés à tomber dans l'erreur, si, dans le temps que l'on commençait à leur prêcher l'Évangile et la foi de notre Sauveur Jésus-Christ, on leur eut proposé simultanément l'excellence de la bienheureuse Mère. Le témoignage de saint Denis l'Aréopagite nous est une preuve assez convaincante de cette vérité ; c'était un philosophe si sage, qu'il connut le Dieu de la nature ; et pourtant, lorsque, déjà catholique, il put voir et entretenir l'auguste Marie, il dit que, si la foi ne lui eut enseigné qu'elle était une simple créature, il l'aurait prise pour une divinité, et adorée comme telle. Les Gentils plus ignorants seraient tombés facilement dans cette erreur ; ils auraient confondu la divinité du Rédempteur, qu'ils devaient admettre, avec la grandeur de sa bienheureuse Mère, si on la leur eut proposée en même temps ; et ils se seraient imaginé qu'elle était Dieu comme son Fils, puisqu'ils étaient si semblables en sainteté. Mais ce danger n'est plus à craindre maintenant que la loi et la foi de l'Évangile sont si enracinées dans l'Église, qui est si éclairée par la doctrine des saints docteurs, et par tant de merveilles que Dieu a opérées pour la manifestation du Rédempteur. Car nous savons d'une manière très-certaine que lui seul est Dieu et homme véritable , plein de grâce et de vérité (Jean 1:14), et que sa mère est une simple créature, qui, sans avoir la divinité, fut pleine de grâce, immédiatement au-dessous de Dieu , et au-dessus de toutes les autres créatures. Or, dans ce siècle si éclairé par les vérités divines, le Seigneur sait quand et comment, il convient d'augmenter la gloire de sa très-sainte Mère, en découvrant les énigmes et les secrets des saintes Écritures, où il la tient renfermée.
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III.§558 a écrit : Quelques jours après saint Matthieu détermina d’écrire son Évangile, qui fut le premier. Il était une nuit en oraison, renfermé dans une chambre de la maison du Cénacle, implorant les lumières du Seigneur pour commencer son histoire, lorsque la bienheureuse Marie lui apparut sur un trône magnifique et tout resplendissant, sans que les portes de la chambre où l’apôtre priait se fussent ouvertes. A la vue de la Reine du Ciel, il se prosterna avec une sainte crainte. Cette grande Dame lui ordonna de se lever, ce qu’il fit, en la priant de le bénir ; puis l’auguste Vierge lui dit : « Matthieu, mon serviteur, le Tout-Puissant m’envoie avec sa bénédiction, afin que vous commenciez avec elle le saint Évangile, que par un heureux sort vous devez écrire. Son divin Esprit vous assistera pour cela, et je le prierai de le faire avec toute l’ardeur de mon âme. Mais il n’est pas convenable que voue disiez de moi autre chose que ce qui est indispensable pour manifester l’incarnation et les mystère du Verbe incarné, et pour établir sa sainte foi dans le monde comme le fondement de l’Église. Et cette foi étant établie, d’autres siècles viendront dans lesquels le Très-Haut donnera connaissance aux fidèles des mystères et des bienfaits que son puissant bras a opérés envers moi, et qu’il manifestera lorsqu’il le jugera à propos.» Saint Matthieu promit d’obéir à cet ordre de notre Reine; et taudis qu’il la consultait sur le plan de son Évangile, le Saint-Esprit descendit sur lui sous une forme visible, et il commença à l’écrire sous les yeux de la même Reine, dans l’ordre qu’il a suivi. La bienheureuse Marie disparut, et saint Matthieu poursuivit l’histoire, quoiqu’il l’ait ensuite achevée en Judée; il l’écrivit en langue hébraïque, l’an 42 du Seigneur.

III.§559 a écrit : L’évangéliste saint Marc écrivit son Évangile quatre années après, et ce fut l’an 46 de la naissance de Jésus-Christ; il l’écrivit aussi en hébreu, et en Palestine.
III.§560 a écrit : Deux années après, c’est-à-dire l’an 48 du Sauveur, et soixante-trois de la bienheureuse Vierge, saint Luc écrivit son Évangile en langue grecque.
III.§561 a écrit : Le dernier des quatre évangélistes qui écrivit son Évangile fut l’apôtre saint Jean, en l’année 58 de Jésus-Christ. Il l’écrivit en langue grecque, étant dans l’Asie Mineure, après la glorieuse mort et l’assomption de la bienheureuse Marie, pour combattre les erreurs et les hérésies que le démon commença bientôt à semer
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