SUR L'EDUCATION DES FILLES - ABBÉ COMBALOT

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Re: SUR L'EDUCATION DES FILLES - ABBÉ COMBALOT

Message par InHocSignoVinces »

L'instruction religieuse, dans les pensionnats de jeunes filles. est donnée en général comme une chose à part. On
l'explore comme un monde qui n'a nul rapport aux diverses branches de l'instruction, et les jeunes générations qui subissent
les conséquences de cette théorie erronée ne tardent pas à en conclure que le catholicisme est étranger,
nuisible ou hostile peut-être à la science.



C'est un fait public que nulle part l'instruction des jeunes filles, et j'en dis autant de l'instruction des collèges, ne
prend son point d'appui et son principe de développement dans le catholicisme seul.


Nulle part l'instruction historique, littéraire, scientifique et artistique ne s'harmonise complètement avec l'histoire
sainte et l'histoire de l'Eglise, ces deux foyers de la science et de la littérature, de la philosophie et de l'art de toutes les
connaissances, en un mot, qui sont du domaine de l'instruction.



Des mères idolâtres et fascinées rêvent pour leurs filles un savoir précoce. Elles veulent à tout prix leur faire parcourir
un cercle intellectuel, pour ainsi dire, sans bornes. Elles font de leur intelligence une sorte de dictionnaire, de table
des matières, d'encyclopédie, où le vrai et le faux, le beau et le laid, le bien et le mal, se sont donné rendez-vous.


De nos jours le naturalisme et le doute sont au fond de presque tous les livres d'histoire, de littérature, de science,
qu'on met entre les mains des enfants.



L'histoire du genre humain et celle des nations sont étudiées d'après des théories panthéistes et en dehors des traditions
sacrées. On ébranle, par un enseignement historique faux et bâtard, la foi des faits mosaïques. On crée l'histoire,
on l'accommode à des systèmes antichrétiens, et l'incrédulité ne tarde pas à envahir la conscience de l'enfant à qui
l'on apprend à se moquer de la Révélation.



Les sciences physiques reposent sur des bases et sur des doctrines que la Révélation sacrée n'avoue pas. Les
dogmes catholiques de la création, de la dégradation de l'homme et des choses, de l'action des bons et des mauvais
anges sur le monde, y sont tournés en ridicule ou contredits formellement.



Les leçons de littérature accréditées de nos jours empoisonnent les jeunes âmes qui leur demandent les vraies notions
du beau. La beauté physique, le sensualisme de la forme, en font tous les frais. L'orgueil, l'égoïsme, l'ambition d'un savoir corrupteur, sortent de toutes ces théories païennes de la littérature et des arts.



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Message par InHocSignoVinces »

Qu'arrive-t-il ? Toutes les forces intellectuelles de la jeune fille s'appauvrissent sous l'influence de ces enseignements.
Un travail de dissection, d'anatomie, d'analyse incessante, matérialise peu à peu toutes ses puissances internes.
Son esprit perd la faculté de saisir un ensemble, de tirer une conséquence d'un principe posé, de suivre pendant un
quart d'heure une conversation sérieuse, une discussion raisonnée. Et je ne sache rien qui appauvrisse l'âme d'une
jeune personne à l'égal de cette stérile abondance d'un savoir morcelé. Elle sait quelque chose de tout ; elle ne tient
rien d'un coup d'oeil juste ; elle ne connaît rien d'une vue nette. Son savoir se compose de lambeaux informes, son entendement
est semblable à un magasin où on a entassé des objets de toute espèce, mais sans ordre, sans précaution
et sans but.



Telle est la direction imprimée à l'instruction, et surtout à l'instruction des filles.


L'idolâtrie des mères favorise cette funeste déviation. Elles ne comprennent pas qu'il y a pour la jeune fille un bon sens pratique que la vérité seule donne, et qui ne sera jamais remplacé par cette frivole science, achetée à grands
frais, et dans laquelle se cachent si souvent les malheurs d'une famille et le désespoir d'une mère.



La sécularisation de l'instruction est une autre cause de l'indigence intellectuelle et de la pauvreté superbe de
l'éducation moderne. On a chassé le catholicisme de l'enseignement. Il n'y apparaît plus que comme un censeur,
et souvent comme un ennemi.



La grâce, la foi, la lumière et la vérité, descendues du coeur immaculé de Marie, ont succombé sous l'action pétrifiante d'un naturalisme sauvage. La femme forte par le bon sens, par la rectitude de l'esprit, par la netteté du coup d'oeil, est une chose devenue très rare au temps où nous vivons. L'éducation moderne n'a pas la puissance de cette création.


Le demi-savoir, le savoir en détail, la petite monnaie de la science, voilà ce qui a remplacé, de nos jours, la foi, la vérité,
la lumière et l'énergie intellectuelle que le catholicisme seul enfante.



Mères chrétiennes, revenez aux idées de la vraie sagesse. Les femmes illustres qui soutenaient dans leurs grandes oeuvres les François de Sales, les Borromée, les Vincent de Paul et le cardinal de Bérulle, écrivaient à peine correctement
leur langue. Elles ignoraient nos arts corrupteurs ; elles ne rêvaient pas de littérature, ne composaient ni des
drames, ni des romans, ni des musiques d'opéras ; elles n'aspiraient point à la gloire ridicule de la femme poète, philosophe,
savante ; non, mais elles bâtissaient des palais pour le pauvre et pour l'orphelin, elles fondaient les moeurs et
glorifiaient le monde.



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Re: SUR L'EDUCATION DES FILLES - ABBÉ COMBALOT

Message par InHocSignoVinces »

XVè CONFÉRENCE : SUR L'EDUCATION DES FILLES.

Fallax gratia, et varna est pulchristudo : mulier timens Dominum ipsa laudabitur.
Les grâces sont trompeuses, la beauté est vaine : la femme qui craint Dieu sera seule louée. (Prov. XXXI, 30)


Ces paroles divines renferment un sens profond. Les grâces purement physiques et la beauté de la femme sont
souvent des dons funestes. Elles cachent presque toujours des piéges, parce que, d'un côté, les enfants du siècle se
laissent aveugler par les attraits de la nature, et parce que, d'un autre côté, ces dons purement extérieurs,
quand ils
n'ont pas la piété, la crainte de Dieu et la vertu pour fondement,
recouvrent toujours un égoïsme profond et une
foule de misères morales pareilles aux épines cachées sous la plus belle des fleurs, ou au poison mêlé à un
breuvage enivrant.



Les hommes charnels qui courent après la beauté, et la femme qui ne brille que par l'éclat des grâces de la nature,
n'aiment que ces dons éphémères. De là ces fades louanges, ces adulations basses, indignes de ceux qui les donnent,
et si funestes à celle qui les reçoit ; de là ce servilisme rampant de l'homme qui mendie les regards et les préférences
coupables de ces idoles de chair ; de là aussi le despotisme, l'orgueil, les pensées mauvaises et souvent implacables
de la femme, qui n'a d'autre mérite que la régularité et la fraîcheur des traits de son visage.
Et voilà pourquoi le
Saint-Esprit nous assure que la beauté de la femme est vaine, et ses grâces personnelles menteuses.



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Message par InHocSignoVinces »

L'éducation moderne, dans son action sur la jeune fille, n'a pas d'autre but que cette perfectibilité physique et fallacieusement
intellectuelle que les mondains veulent trouver dans les femmes qui brillent dans les cercles, et qui vont
faire assaut d'esprit dans les salons.



La bienheureuse Vierge, chef-d'oeuvre de Dieu, a possédé tous les dons de la nature dans un degré si parfait que le
divin saint Denys, après avoir contemplé sur la terre les traits mortels de Marie, s'écriait qu'il aurait pris la Mère du Fils
de Dieu pour une divinité, si la foi ne lui avait appris qu'elle n'était qu'une créature.



Mais ces dons extérieurs, comparés aux richesses divines dont la grâce avait rempli l'âme immaculée de Marie,
n'étaient pas même une ombre de cette beauté intime et toute céleste qui faisait dire au Roi-Prophète :
«Toute la beauté
de la Fille du Roi est au dedans :
Omnis gloria ejus Filiæ Regis ab intùs».


La grâce donc, la grâce divine dont la sainte Vierge est la mère, la reine, le mystérieux canal, doit présider seule au
développement moral de la jeune fille, comme la foi aux dogmes révélés doit seule présider à son développement intellectuel.



L'éducation de l'âme de la jeune fille, en un mot, doit être un reflet des vertus de la très pure Vierge, et ce n'est qu'à
ce prix que nous verrons disparaître la plaie immense de l'éducation égoïste qu'elle reçoit aujourd'hui.



En essayant de déterminer dans un autre entretien par quelles vertus la sainte Vierge s'était préparée à la maternité
divine, nous avons vu qu'
elle s'en était rendue digne par sa foi héroïque, par son humilité profonde, par sa pureté
sans tache, par la ferveur de sa charité et de son oraison.
Or, ces vertus, d'origine surnaturelle, que la bienheureuse
Marie a pratiquées dans le degré le plus sublime, doivent être aussi l'élément générateur de l'éducation morale
de la jeune fille, et c'est parce que ces vertus seules peuvent la préparer à sa mission régénératrice sur le monde.
Ces vertus, en effet, Mes Frères, résument sa vie de vierge et d'épouse, de mère et de veuve, et seules enfin elles peuvent
la rendre semblable à la bienheureuse Marie, modèle parfait, type glorieux de la femme chrétienne.



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Message par InHocSignoVinces »

Le premier, le plus indispensable besoin de la jeune fille, dans l'ordre de son éducation morale, c'est la foi que saint
Augustin appelle si excellemment
«la santé de l'âme : Sanitas animæ».


Le siècle où nous vivons, et qu'elle doit traverser, est un siècle inondé d'idées fausses, de systèmes d'erreurs, de
préjugés antichrétiens.
Une foi vive, forte, pratique et inébranlable peut seule préserver le coeur et l'esprit de la jeune fille du contact inévitable de ces erreurs et de ces systèmes. Faible, immensément faible par nature, elle sera invincible par la foi ; «car la foi, dit l'évangéliste saint Jean, nous fait vaincre le monde : Hæc est victoria quæ vincit mundum, fides nostra. (I Jean, V, 4.)».


La foi, et une foi éclairée, donnera toujours à une femme une élévation de pensées, une rectitude de jugement,
une force de caractère, une énergie morale, qui la mettront à l'abri des écueils contre lesquels tant de
femmes, qui se croyaient fortes, ont vu se briser l'édifice de leur fragile vertu.



Quand la jeune fille se sera nourrie, avec une sainte abondance, du lait et du pain de la vérité, ne craignez pas
qu'elle laisse monter les noires vapeurs du doute et du mensonge dans la région sereine et sous le ciel sans nuages
qu'elle habite avec le Dieu de son coeur.


C'est par la foi qu'une éducation vraiment réparatrice déracinera du coeur de la jeune fille ces maximes païennes trop
répandues de nos jours sur le bonheur des richesses, sur les privilèges de la naissance, sur les droits exagérés des distinctions
de rang et de position sociale.



Eclairée au flambeau de la foi, elle préférera toujours son titre d'enfant de Dieu à toutes les vanités de la naissance
et à tout cet orgueil idolâtre des enfants du siècle.



La foi apprendra à vos filles à goûter les maximes évangéliques sur la béatitude des larmes et de la pauvreté, du
renoncement et de la souffrance. Par la foi, et par une foi exercée, elles sauront pénétrer dans les réalités invisibles
du monde de la grâce ; elles comprendront, à la lumière des paroles de Jésus-Christ, la dignité du pauvre dans l'Eglise
et la sainte égalité de tous les enfants de la régénération devant la loi divine et devant les espérances de la vie éternelle.



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Message par InHocSignoVinces »

L'humilité, fondement des grandeurs et des hautes destinées de la très sainte Vierge, doit être aussi la base
de l'éducation des filles. La foi leur donne la lumière de la vérité, et l'humilité enrichit leur âme des plus solides
vertus.



La mission de la femme chrétienne, depuis l'accomplissement du dogme de la maternité divine, est une mission
de salut et de vie pour la société. Par son affranchissement surnaturel, à l'ombre du culte glorificateur de Marie, la
femme régénérée a mis dans la balance des destinées reconquises de la race humaine le poids de ses vertus, et la civilisation
européenne s'est faite sous l'empire des bénédictions et des espérances dont elle est devenue le foyer.



Mais remarquez que toute la mission civilisatrice de la femme est, pour ainsi dire, renfermée dans le cercle de la
famille. C'est du fond du sanctuaire domestique qu'elle répand sur le monde ces germes de vie qui purifient, et
ces bienfaits qui sauvent.



Les femmes sont les racines de l'arbre social ; elles sont le fondement de l'édifice des siècles de la grâce.
Mais les racines puisent aux entrailles de la terre la sève et la vie qu'elles communiquent à la tige et aux branches ;
mais les fondements d'un édifice doivent être cachés dans les profondeurs du sol sur lequel l'édifice s'élève.



La vie d'une femme, d'une épouse, d'une mère, d'une veuve vraiment chrétienne se compose de devoirs
obscurs et presque inaperçus, et l'avenir, tout l'avenir des races humaines, dépend de ces devoirs.



La vie sociale de la femme catholique doit être une vie de retraite, de silence, de travail, de renoncement et
de patience.



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Message par InHocSignoVinces »

Sa royauté véritable est celle de la modestie, des sollicitudes de la famille et de la vertu. Or, pour se condamner
à une vie ignorée et laborieuse, pour s'immoler à chaque heure aux volontés d'un mari dont le caractère n'a pas toujours
reçu cette souplesse malléable que la grâce de Jésus-Christ seul pouvait lui donner, il faut être prodigieusement
dépouillée de soi-même. Point donc de vertu solide dans le coeur d'une femme sans une abnégation profonde
de soi ; mais point d'abnégation sans humilité.



La femme vraiment humble se plaît dans le silence; elle aime la solitude de sa maison ; elle trouve de grandes
douceurs dans sa retraite.
La femme orgueilleuse a horreur du silence et de la vie cachée ; il lui faut une colonne, un théâtre, du haut desquels elle puisse se faire voir et mendier des applaudissements.


Nous avons dit que l'auguste Marie s'est élevée à la hauteur de sa destinée par une pureté si grande, que Dieu seul
en connaît le prix, et que le Saint-Esprit la compare à l'éclatante blancheur du lis qui grandit au milieu des épines.



L'âme virginale de Marie est devenue le sanctuaire que Dieu Lui-même S'est choisi, pour y consommer l'oeuvre des
anéantissements du Verbe et celle des gloires de l'humanité.



Or, Mes Chers Frères, l'éducation de la jeune fille doit la faire vivre de la vie de l'âme, de la vie des Anges et de la
vie de Dieu. Elle doit avoir pour conséquence et pour fruit l'anéantissement de l'idolâtrie d'elle-même ; elle doit tendre
à subjuguer pleinement en elle l'amour égoïste de sa frêle beauté, la passion désordonnée des louanges, les folies
de la vanité et du luxe, et jusqu'à l'ombre du sensualisme et de la mollesse.



Si l'éducation que vous donnez à vos filles ne pénètre leur âme de cette énergie de la foi, de cette sève divine
de la grâce, seules capables d'éteindre le sensualisme de l'âme et des sens, vous n'en ferez que des idoles
de chair pour les criminelles adorations des enfants de ce siècle.



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Re: SUR L'EDUCATION DES FILLES - ABBÉ COMBALOT

Message par InHocSignoVinces »

La jeune fille naît violemment penchée vers les choses sensibles, et les deux puissances qui prédominent originairement
en elle sont l'imagination et la sensibilité purement physique. Si donc, à l'aide des secours réparateurs de la
grâce et des sacrements, vous ne l'affranchissez de bonne heure de la tyrannie des choses sensibles, au lieu de porter
au sein des familles les éléments de la vie surnaturelle, elle y ressuscitera le paganisme des sensations et l'idolâtrie
de la matière.



La femme est le principe des moeurs domestiques, et la société est toujours faite à l'image de ses vertus ou
de ses passions.



Malheur donc à un peuple, malheur au monde, quand l'éducation des filles sort des doctrines et des théories
qui proclament ou qui légitiment le triomphe de la vie des sens sur la vie de l'âme ! ! !



La très sainte Vierge, depuis le premier moment de son existence jusqu'à son glorieux trépas, a vécu de recueillement
et de prière. Jamais, au milieu des obscurs travaux de la pauvre maison de Nazareth, elle ne fut distraite un moment
des douces et sublimes extases de la contemplation. Et c'est par cette vie toute céleste qu'elle entra si profondément
dans le mystère de la Rédemption et du salut de l'humanité, que les saints Docteurs ne craignent pas d'avancer
que son divin Fils a voulu lui en faire partager toute la gloire.



La femme chrétienne, pour atteindre sa vocation et pour remplir sa destinée réparatrice sur le monde, doit être familiarisée
avec le saint exercice de la méditation et de la prière. Le sens des choses divines doit être excité et développé
en elle par une oraison fervente et continuelle.



La vie d'une femme sera toujours une vie d'obéissance, de sacrifices et de renoncement. Les devoirs de sa vocation
sont des devoirs difficiles. Il faut donc qu'elle cherche dans la méditation des choses divines une force que la nature
et la raison seules ne lui donneront jamais. Pour refléter sur le sanctuaire de la famille les vertus qui font sa gloire, elle
doit respirer du côté du ciel et n'attendre que d'en haut le courage dont elle a besoin.



Elle doit à ses enfants, à son époux, à ses serviteurs et à tous ceux qui l'entourent le touchant spectacle d'une vie
riche de patience, de longanimité, de sagesse et de résignation.
Mais si l'esprit de prière lui manque (et il lui
manquera, si une éducation profondément chrétienne ne l'y a préparée) l'irritabilité de sa nature, la violence du
caractère, l'activité fiévreuse de l'imagination et la mollesse de l’âme feront de sa demeure la patrie des orages
et de sa vie un supplice.



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Message par InHocSignoVinces »

La femme vraiment chrétienne est un être priant, un ange contemplatif. La prière est le supplément de ses facultés,
et c'est par la prière que la femme atteint et surpasse quelquefois le niveau intellectuel de l'homme. La prière a pour
une femme sincèrement pieuse des inspirations qui déconcerteront toujours la raison la plus confiante en elle-même,
quand elle n'a pour guide que les lueurs vacillantes de ses opinions et de ses doutes. La femme de prière est l'ange
protecteur de la famille, la consolatrice de tous ceux qui souffrent autour d'elle, le conseil de ceux que le
monde aveugle et que les passions égarent. Et je ne connais pas, chez une mère, de secret plus puissant, pour faire
de sa maison une image du ciel, que d'y naturaliser, pour ainsi dire, l'élément sacré de la prière.



Ajoutons, Mes Chers Frères, à ces vertus fondamentales de l'éducation morale de la jeune fille le sentiment surnaturel
de l'amour de Dieu et de l'amour du prochain,
sans lequel sa vie entière ne sera jamais que le perpétuel travail
d'un stérile égoïsme.


Ce double amour dilaté dans sa plénitude, dans le coeur virginal de Marie, a fait de son âme le séjour le plus digne
de Dieu et le foyer le plus fécond de la charité et de la miséricorde. L'amour de Marie pour son Dieu L'a, pour ainsi dire,
forcé de la choisir pour Mère ; et sa bonté, sa charité et sa miséricorde s'épanchent sur les enfants de l'Eglise avec une
telle abondance, que, selon l'opinion commune des théologiens, toutes les bénédictions et toutes les grâces qui sont
descendues sur le monde, depuis l'accomplissement du mystère de la Rédemption, se sont reposées dans son coeur
maternel pour s'y enrichir, si j'ose ainsi dire, de toute la tendresse de son amour pour les hommes.



Marie a rempli le ciel et la terre des flammes du plus pur amour, et son coeur immaculé est le foyer mystérieux qui
échauffe, qui développe et qui mûrit tous les fruits de la grâce.



Or, Mes Frères, une éducation fondée sur l'amour de Dieu et sur la charité fraternelle peut seule déraciner du coeur
de la jeune fille cet égoïsme inné, cause de tous les maux de la société.



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Re: SUR L'EDUCATION DES FILLES - ABBÉ COMBALOT

Message par InHocSignoVinces »

Le coeur de la femme ne vit que par l'amour; et, quand la charité de l'Esprit-Saint n'y a pas établi son empire,
s'épuisant elle-même, elle s'efforce de réaliser au fond de son âme une ombre éphémère de cet amour sans
terme et sans fin qui fait le fond de sa vie.



La prière, l'Eucharistie, la passion du Sauveur, le culte de la Reine des Anges et des Saints, renferment tous les
éléments de ce double amour; et si la jeune fille sait en goûter de bonne heure les douceurs et les charmes, elle subira
inévitablement sous son action une transformation miraculeuse, et son âme, arrosée par la grâce, aimera Dieu et le
prochain de toute l'étendue de ses puissances affectives.



Dès lors aussi son coeur deviendra l'un des plus beaux chefs-d'oeuvre du monde surnaturel. Tout ce qu'il y a
de noble et de généreux, d'héroïque et de tendre, s'y concentrera, pour ainsi dire ; et la famille, ravagée par les
commotions de l'égoïsme, renaîtra à des destinées nouvelles, et nous pourrons prévoir et même prédire la fin
de ces jours qui semblent avoir ressuscité parmi nous toutes les hontes et toutes les misères des siècles du
paganisme.



Mais, pour mieux comprendre toute la vérité de ces considérations, prouvons que l'égoïsme et les passions qu'il
engendre sont devenus l'élément, le moyen et le but de l'éducation morale donnée presque universellement, de
nos jours, aux jeunes filles dans les régions élevées de nos sociétés, et par là, Mes Frères, vous pourrez prévoir
quelles calamités attendent le monde, si le culte réparateur de la Vierge sans tache ne détrône le culte honteux des
passions, devenu le précepteur et le maître des jeunes générations.



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