L'hypocrite et habile ambiguïté des hérésiarques dénoncée par les Papes
Publié : lun. 13 mai 2019 18:33
L'hypocrite et habile ambiguïté des hérésiarques dénoncée par les Papes
(Une sauvegarde datée du 21/11/2006 comportant ce titre ayant été détériorée, il me faut donc recomposer ce dossier.)
Pie VI a écrit :
« L'auteur et le consommateur de la foi, Jésus, étant Celui que l'Apôtre nous ordonne (Hb. 12,2) de contempler, de songer attentivement avec quelle et combien de patience Il a supporté la contradiction des pécheurs à son encontre, en sorte que, fatigués par les périls et labeurs, nous ne défaillons point un instant en nos âmes et manquions de nous écrouler.
Il est particulièrement nécessaire de nous armer et de nous réconforter de cette salutaire pensée, quand c'est à l'encontre du Corps même du Christ, qu'est l'Eglise (Col. 1,24), que s'enflamme plus ardemment la furie de l'incendie de cette conjuration qui ne s'éteint jamais : afin que, réconfortés par le Seigneur et protégés en la puissance de sa vertu par le bouclier de la foi, nous puissions résister au jour mauvais, et éteindre tous les éclairs de ce feu très impie (Eph. 6,10-16).
Dans cette agitation des temps, en cette occurrence d'événements si perturbant, c'est un grave devoir pour tous les bons de prendre part au combat contre tous et tous les ennemis, quelqu'en soit le genre, du Nom Chrétien, plus grave encore pour Nous, à qui a été confié la charge pastorale du soin et de la direction de tout le Troupeau, auquel incombe un zèle plus grand que tous les autres pour la Religion Chrétienne (Saint Sirice, Ep. 1)..
Et en ces épreuves qui arrivent de tous côtés, s'ajoute aux autres douleurs comme un comble, que Nous sommes abreuvé de tristesse là même d'où Nous devrions recevoir des consolations.
En vérité, quand un préposé de la Sacro-Sainte Eglise de Dieu, sous le nom même de Prêtre du Christ détourne le peuple du chemin de la vérité vers le précipice d'une doctrine dépravée, et cela dans la grande Ville alors assurément il y a de quoi se lamenter en gémissant et mettre en oeuvre une plus grande sollicitude (Saint Célestin I, Ep. 12).
Car il y a eu, non aux confins de la terre, mais au milieu de la lumière de l'Italie, sous les yeux de Rome, auprès du domaine Apostolique, un Evêque... circonvenu par la perverse sagesse de maîtres en fourberies, qui a commencé, en ce qui se rapporte à ce que les précédents Evêques ont promu et fixé en conformité avec la règle ecclésiastique et la louable et convenable forme de l'institution Chrétienne, non pas, comme il le devait, à les honorer, protéger et perfectionner, mais au contraire, sous l'apparence d'une fictive réforme, à les perturber, ébranler et renverser complètement.
Aussi, après que ce Synode... ait fait sortir des ténèbres ce qui s'y tenait caché depuis assez longtemps, il n'est personne de ceux qui cultivent avec piété et sagesse la souveraine Religion, qui n'ait aussitôt remarqué en cela le conseil des auteurs qui, après avoir disséminé en de multiples libelles les germes de doctrines dépravées, se sont appliqués à leur donner comme un corps, et à relever des erreurs proscrites en dérogeant à la foi et à l'autorité exprimées dans les Décrets Apostoliques qui les avaient proscrites...
Nous avons établi de suivre religieusement et prudemment les illustres exemples que nous ont laissés, pour réprimer de semblables périls et nocives nouveautés, nombre de Nos très saints Prédécesseurs, comme aussi de très grands Evêques et des Synodes Généraux.
Ceux-ci connaissaient la capacité des novateurs dans l'art de tromper. Pour ne pas offusquer les oreilles catholiques, ils cherchent à masquer les entrelacs de leurs tortueuses manoeuvres par des manières de parler trompeuses, de sorte que, par le choix des termes, l'erreur s'inscrive de façon plus douce dans les âmes, et que la vérité une fois corrompue par de légers changements ou additions, la confession de la foi qui opérait le salut, conduise par un détour subtil à la mort.
Cette manière de procéder camouflée et mensongère est vicieuse dans quelque mode d'expression que ce soit. A plus forte raison est-il impossible de la tolérer dans un synode dont la gloire principale consiste précisément à enseigner avec limpidité la vérité, en excluant tout danger d'erreur.
En outre, s'il y a là un péché, on ne saurait l'excuser, comme on le voit faire, sous le fallacieux prétexte que les affirmations d'un passage apparaissant choquantes sont développées à d'autres moments de manière orthodoxe, et même se trouvent à d'autres occasions dûment corrigées ; comme si précisément, cette possibilité d'affirmer et de nier, ou de mettre au goût de chacun - ce qui fut toujours la frauduleuse astuce des novateurs pour consolider l'erreur - avait une efficacité non seulement pour promouvoir l'erreur, mais aussi pour l'excuser.
Ou bien, comme si, surtout pour les simples fidèles qui éventuellement connaîtraient telle ou telle partie des conclusions exposées pour tous en langue vulgaire, il y avait toujours obligation urgente à présenter les autres passages. Ou encore, comme si ces mêmes fidèles avaient, en les examinant, la capacité suffisante de juger par eux- mêmes,- écartant toute confusion et évitant tout péril d'erreur.»
(Pie VI, Introduction de la Constitution Apostolique Auctorem fidei, 28/8/1794)