Débat Rama P. Coomaraswamy - Mère Teresa (1977)

chartreux
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Re: Débat Rama P. Coomaraswamy - Mère Teresa (1977)

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Patrick Henry Omlor traduit par le chartreux a écrit : Quelques commentaires préliminaires

Avant tout, insistons que ce qui vient d'être exposé est la seule, l'unique explication que l'ICEL a fourni pour changer la traduction de multis. En conséquence, tout homme raisonnable comprendera que si cette justification unique est démolie comme étant absolument sans fondement et mensongère, alors toute la traduction nouvelle de multis s'écroule, et il n'y a plus la moindre excuse pour continuer à utiliser cette forme frelatée, ni pour tolérer son utilisation. Leurs excellences les évêques de notre pays sont certainement des personnes raisonnables.

Notre démonstration sera précédée de quelques observations moins importantes :

(1) L'élément de preuve principal de l'ICEL (appelé "pièce A") est le mot rabbim, qui est un mot hébreu. Or, il est certain que la langue de tous les jours de Notre Seigneur n'était pas l'hébreu mais l'araméen (Jérémias lui-même atteste ce fait p.196), qu'il n'y a absolument aucune preuve que Notre Seigneur ait parlé en hébreu à la Cène (Jérémias confirme cela encore une fois p.198), et que les paroles de consécration nous viennent de l'évangile de Marc, qui a été écrit en grec et non pas en hébreu. Je demande donc ce que le mot hébreu rabbim vient faire ici ?

(2) Quand ils nous montrent fièrement leur "trompe-l'oeil" qu'est le mot hébreu rabbim, les innovateurs de l'ICEL sont très affirmatifs et sûrs d'eux-mêmes (ils en arrivent à être presque compréhensibles) ; mais quand ils en viennent aux "équivalents grec et latin", ils deviennent tout-à-coup très vagues. Le mot grec pour "beaucoup" employé par S. Marc "semble seulement" vouloir dire beaucoup, nous disent-ils. Il semble très-fortement, en effet. Sur ce point ils sont contredits même par Jérémias, qui concède qu'en grec il y a bien cette opposition entre beaucoup et tous (cf. citation plus haut).

Mais assez! De toute façon, ces brefs commentaires paraîtront quelque peu superflus quand nous aurons tordu le cou à leur argument central, qu'il n'y a pas de mot pour dire "tous" en araméen.
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Patrick Henry Omlor traduit par le chartreux a écrit :

Un canular dénoncé par le cardinal Wiseman

À ce stade il sera très instructif de prendre connaissance d'une controverse théologique bien antérieure, où la "philologie" a également joué un rôle. Les "réformateurs" du XVIième siècle, qui niaient la présence réelle de Notre-Seigneur dans l'eucharistie, prétendaient que les mots "Ceci est mon corps" voulaient dire "Ceci représente mon corps". Certains des premiers parmi ces négateurs, dont Calvin lui-même, avaient eu l'idée de prétendre qu'en hébreu il n'y a absolument aucun mot pour dire "représenter" (par ce qu'à cette époque on croyait généralement que Notre-Seigneur parlait en hébreu). Et alors, déduisait-on, Notre-Seigneur ne pouvait faire autrement que de dire "Ceci est mon corps" pour exprimer "Ceci représente mon corps".

Le cardinal Wiseman, qui écrivait à une époque bien postérieure, étudie ce cas : "Calvin et d'autres argumentait contre la position catholique sur les paroles de consécration, en affirmant que Notre Sauveur parlait hébreu et non pas grec ; et qu'en hébreu il n'y a aucun mot pour dire "représenter", et qu'ainsi quiconque voulait exprimer dans cette langue qu'une chose en représente une autre était obligé de dire que la chose était l'autre."

"Hackspaan et après-lui Wolfrus", continue Wiseman, "ont justement répondu à cela que si les paroles étaient ambigües en hébreu, les évangélistes qui écrivaient en grec où il n'y a pas ce problème, auraient très-certainement choisi le mot juste pour rendre aux lecteurs ce qu'ils estimaient être le sens voulu par Notre Seigneur" [Note de P. H. Omlor : c'est cet argument que j'avais explicité au numéro 1 d'Interdum : S. Marc l'interprète de S. Pierre aurait très-certainement écrit "pour tous les hommes", s'il avait pensé que telle était l'intention du Christ.]

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Patrick Henry Omlor traduit par le chartreux a écrit :
Cet argument dépendant des subtilités de la langue hébraïque fut finalement discrédité et abandonné par ce que, comme le dit le cardinal Wiseman, "Tous les philologues sont d'accord aujourd'hui pour dire que la langue de Notre Seigneur n'était pas l'hébreu, mais du syrio-chaldéen." [Note de P. H. Omlor : syrio-chaldéen = chaldo-syriaque = araméen.]

Mais certaines fables ont la vie dure. Du vivant du cardinal Wiseman, l'attaque contre la présence réelle fut renouvelée, et - quelle surprise ! - on ne trouva pas mieux que de déterrer l'argument de Calvin. Seulement, le "langage ambigu" devait maintenant être araméen au lieu d'hébreu. La cardinal note qu' "une telle mise-à-jour ne coutait pas-grand chose, juste un mot et un changement de nom, par ce que très-peu de lecteurs étaient en mesure de vérifier si le syrio-chaldéen ou l'hébreu avaient ces mots ou pas. "

Certains érudits réputés n'hésitèrent pas à risquer leur réputation en s'abaissant à promouvoir ce canular. Écoutons encore Wiseman :
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Patrick Henry Omlor traduit par le chartreux a écrit :
Cardinal Wiseman a écrit : Une bonne veille affirmation péremptoire, venant d'une personne réputée pour son savoir dans la discipline scientifique qu'elle exerce, fera une forte impression sur beaucoup de lecteurs, et on ne peut demander de vraie preuve d'une une affirmation négative. Si je dis que telle langue n'a pas de mot pour exprimer telle idée, par exemple que l'italien n'a pas d'équivalent pour nos spleen et cant, quelle preuve de cela puis-je bien apporter, à part une familiairité avec la langue ? Quand je fais une telle affirmation, je lance un défi, en quelque sorte : charge aux autres de démontrer le contraire ; et un seul exemple ruine mon affirmation.

Mais bon, je suppose qu'aucun argument n'est trop péremptoire, qu'aucun procédé n'est trop douteux, quand il s'agit de combattre les doctrines "papistes". Le professeur Adam Clark, qui jouit d'une certaine célébrité en tant qu'orientaliste, n'a pas hésité à mettre sa crédibilité en jeu en déclarant que le syro-chaldéen n'avait pas de mots que Notre Sauveur aurait pu utiliser, excepté le verbe "être".

Il dit textuellement qu'-"en hébreu, et dans les langues chaldéenne et syro-chaldéenne, il 'y a pas de mot pour dire signifier, vouloir dire, représenter ; contrairement au latin et au grec qui ont de ces termes en abondance. C'est pourquoi les hébraïsants utilisent une figure, et disent, cela est, pour cela représente. "

Quand un argument est ainsi avancé par un érudit éminent, il est très vite répété et propagé très loin par beaucoup d'autres. Ce passage de M. Clarke est restranscrit presque textuellement par un certain M. Hartwell Horne, qui y ajoute une petite conclusion de son cru, "C'est la raison pour laquelle l'Écriture sainte dit si souvent cela est au lieu de cela représente." Une autre affirmation du même genre qu'on entend souvent, est que dans l'Écriture sainte on dit souvent beaucoup au lieu de tous. Bien sûr, une affirmation comme celle de M. Horne ne démontre absolument rien pour le cas particulier qui nous intéresse ici.
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Re: Débat Rama P. Coomaraswamy - Mère Teresa (1977)

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Patrick Henry Omlor traduit par le chartreux a écrit :

C'est ainsi que le canular s'est répandu. "Il n'y a rien d'étonnant", observe le cardinal, "à ce que beaucoup d'autres auteurs aient ensuite répété ces affirmations, faisant confiance à la réputation que ces personnes avaient acquise dans le domaine de la littérature biblique et orientale."

Tout ce que nous venons de citer de la plume du cardinal Wiseman, et qui pourrait sembler déjà assez dévastateur, n'est pourtant que l'échauffement. Voici le coup de grâce : à la page 287 de son livre, il produit une table résumant ses découvertes. Table qui montre QUARANTE-CINQ mots différents en araméen que Notre Seigneur aurait pu utiliser s'il avait voulu dire : "cela représente". "Ce même araméen", conclut sèchement le redoutable cardinal, "dont M. Clarke a l'audace d'affirmer qu'il ne possède pas un seul mot ayant ce sens."
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Patrick Henry Omlor traduit par le chartreux a écrit :
Le point clé

Revenons maintenant à l'ICEL et au point clé de leur "explication", qu'"il n'y a pas en araméen de mot voulant dire tous". Or, tout comme il est certain que l'araméen a un mot voulant dire "certain" et aussi un mot voulant dire "arrogance" (suivez mon regard, messieurs de l'ICEL) ; il est tout aussi certain qu'il y a un mot voulant dire "beaucoup" dans le sens opposé à "tous", et ce mot est B'SaG'iY. Il y a aussi un mot voulant dire "tous" dans le sens opposé à "beaucoup", nous allons y venir.

Bien qu'il soit universellement admis que certains passages en hébreu de l'Ancien Testament ne sont que des traductions d'un original araméen, il n'y a dans tout cet Ancien Testament que quelques passages qui sont directement en araméen, notablement certaines parties du livre de Daniel. Et il se trouve que Daniel 4.32, כָל-דארי אַרְעָ, "Tous les habitants de la terre sont devant lui comme un néant" est justement un de ces passages (et "tous les habitants de la terre" est assez proche de "tous les hommes", n'est-ce-pas ?). Nous avons donc un exemple biblique d'utilisation de l'araméen כָל , kol qui veut dire "tous".

Dans le numéro V de la série de volumes intitulée Porta Linguarum Orientalium publiée à Weisbaden, en Allemagne, par Otto Harrassawitz, on trouve un petit texte précieux, publié en 1961 par Franz Rosenthal. Dans ce texte initulé "Une grammaire de l'araméen biblique", il y a une section entière consacré au mot ancien araméen kol voulant dire "tous", "chacun", "tout le monde" etc. et qui est le même mot déja mentionné ci-dessus, et dont une variante est kolla pour "tout le monde". Parmi tous les exemples données d'usage de ce mot, il y a même une traduction de "toute l'humanité" !
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Patrick Henry Omlor traduit par le chartreux a écrit :
Quelle audace ! Quelle immoralité inexcusable ! Oser toucher aux paroles sacrées de Notre Seigneur Lui-même ! Oser trafiquer la forme sacramentelle, la substance immuable, du très-saint sacrement de l'eucharistie ! Et ces innovateurs arrogants ont fait cela sans autre prétexte que le mensonge absurde qu'il n'y a pas de mot araméen pour dire "tous" !

Il faut reconnaître que Joachim Jérémias et les subversifs de l'ICEL sont les meilleurs ventriloques du monde, puisqu'ils sont parvenus à faire dire leur petite chanson "sang versé ... pour tous les hommes" à des dizaines de milliers de pantins. Ne vous ne faites pas, nous dit-on, cette "forme" est certainement valide, puisque les évêques l'approuvent ! Le Fils de Dieu ne sera plus outragé par personne, nous dit-on, il a seulement été outragé une fois par un peuple aveugle et ingrat, mais cela n'arrivera plus ! Pourtant, n'y a-t-il pas des aveugles et des ingrats dans Son propre troupeau aujourd'hui ?

Combien de ces prêtres qui ne se doutent de rien - nous voulons parler ici des vrais prêtres, des orthodoxes - continueraient à "suivre leurs évêques avec obéissance" et à réciter cette contrefaçon de "forme" s'ils étaient au courant de toute cette histoire ? Si seulement ils connaissaient la "théologie" du professeur Joachim Jérémias, leur ventriloque en chef.
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Re: Débat Rama P. Coomaraswamy - Mère Teresa (1977)

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Annexe au débat : Lettre de l'abbé Howard L. Morrisson à la revue The Wanderer (16 juin 1977)
Abbé Howard L. Morrisson traduit par le chartreux a écrit :
Monsieur le directeur de la revue :

Dans l'article de M. Matt du 19 mai sur la communion dans la main, il est suggéré que la providence de Dieu est peut-être en train d'utiliser cette évolution lamentable des événements pour nous amener à une situation encore pire, et qui comme les précédentes se répandra dans l'Église sans que grand-monde s'en aperçoive. Quand l'auteur écrit, "si déçus que nous soyons du résultat du vote des évêques sur la communion dans la main, nous ne devons pas laisser cette controverse nous obnubiler au point d'oublier la présence réelle du Christ dans l'eucharistie", c'est un encouragement dont nous avons bien besoin. Mais je me demande cependant s'il ne faut pas mitiger cet encouragement par un aveu que certains fidèles ne seront pas réconfortés par ces considérations, fidèles dont le nombre va sans doute grandir dans le futur ; pour la simple raison que ce qui semble être l'eucharistie ne l'est peut-être pas.

Je ne suis pas d'accord avec ceux qui disent que les messes qui suivent le Novus Ordo sont partout et toujours invalides ; mais par ce que je vois, entends et lis, je suis obligé d'admettre que des erreurs doctrinales sont devenues des "vérités pastorales" dans un certain nombre (beaucoup ?) d'endroits. Cela est arrivé, non pas à cause du Novus Ordo, mais par ce que certains prêtres semblent ne pas effectuer le sacrement, cela à cause de 1) une intention défectueuse, ou 2) une forme défectueuse. Le concile de Trente enseigne qu'une intention de faire ce que l'Église fait est requise des ministres quand ils réalisent et confèrent les sacrements (Denzinger 1611). Le concile de Florence aussi mentionne l'intention quand il explique la forme de l'eucharistie : "La forme de ce sacrement, ce sont les paroles du Sauveur pour lesquelles il a effectué ce sacrement. Car le prêtre effectue ce sacrement en parlant en la personne du Christ. En effet par la vertu de ces paroles la substance du pain se change en corps du Christ et celle du vin en son sang" (Denzinger 1321).

Au vu de cela, il est difficile de comprendre comment un prêtre et théologien catholique peut dire à une réunion d'Anglicans et de Catholiques, "Le Christ ne peut pas être présent ici et maintenant dans le temps et l'espace" (comme rapporté dans l'Homiletic and Pastoral Review du 19 avril, page 17), s'il a vraiment l'intention de rendre présente le Christ corporellement quand il dit la messe. Il est tout aussi difficile de voir comment le prêtre qui a dit publiquement, "ceci est le signe de l'eucharistie" (comme cela est arrivé ici à Portland dans l'état d'Oregon, pendant la "consécration" d'une messe devant un public très nombreux) pourrait avoir l'intention de faire ce que l'Église fait. On peut raisonnablement se demander aussi si ce jeune prêtre réalise vraiment l'eucharistie dans ses autres messes, même s'il utilise la bonne forme.
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Abbé Howard L. Morrisson traduit par le chartreux a écrit :
En 1972, à une formation théologique tenue ici à Portland pour mettre les prêtres à jour, un jésuite professeur de séminaire a nié qu'il y ait un changement intrinsèque dans le pain et le vin pendant la messe. En réponse à une question sur ce sujet il a affirmé, "l'essentiel de la messe, ce n'est pas le sacrifice, c'est le fait que la communauté joue son rôle de communauté ... Les paroles de la consécration ne sont pas un moment particulièrement important dans la messe - sauf si vous réduisez la prière eucharistique aux paroles de consécration." À la question "Quelle est la différence entre une hostie consacrée et une qui est encore dans la sacristie", il a répondu "il y a certes un certain changement ... mais c'est un changement dans ce que l'objet est censé représenter, dans sa fonction. La fonction est aussi réelle que la substance."

Il faut sans doute espérer que parmi tous ces prêtres qui ont été "mis à jour", le nombre de ceux qui ont changé d'opinion sur ce qu'ils accomplissent pendant la messe n'est pas trop grand ... Mais qu'en est-il de tous les jeunes séminaristes dirigés par ce professeur ? Il n'a pas été démis de son poste malgré les protestations envoyées à Rome. Comment un étudiant qui accepte cet enseignement pourrait-il avoir l'intention de faire ce que l'Église fait pendant la messe ? Il y a quelques années le Pape Paul VI nous a spécifiquement mis en garde contre l'introduction d'un changement de sens, d'une "transignification", mais hélas bien des professeurs de séminaire ont prêté autant d'attention à cet avertissement qu'à Humanae Vitae.

Il y un an ou deux, un prêtre nouvellement ordonné a béni sa communauté religieuse avec le lectionnaire au lieu de l'hostie dans l'ostensoir, apparemment pour montrer son accord avec les opinions modernes suivant lesquelles le Christ est autant présent dans Ses mots que dans l'eucharistie. Un homme qui envisageait de devenir séminariste a visité un grand nombre de séminaires, il y a cinq ans de cela, et a raconté ses expériences dans des conférences à des villes diverses. Certains des séminaristes rencontrés utilisaient l'expression d'"adoration du biscuit" pour désigner la bénédiction. Si ces séminaristes sont devenus prêtres, peut-on sérieusement croire qu'ils ont l'intention de changer leur "biscuit" en le corps du Christ quand ils disent la messe ? Ce qu'ils donnent à manger à leurs fidèles peut-il être autre chose qu'un biscuit ?
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Re: Débat Rama P. Coomaraswamy - Mère Teresa (1977)

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Abbé Howard L. Morrisson traduit par le chartreux a écrit :
Je crois qu'il est temps pour les Catholiques de se rendre compte qu'ils ne peuvent plus faire confiance à certaines paroisses soi-disant catholiques pour confectionner correctement l'eucharistie. Il est plus prudent de vérifier. Il est assez aisé de reconnaître les formes défectueuses : un des avantages du Novus Ordo est que le célébrant dit les paroles de consécration à voix haute, qui sont entendues par tout le monde. S'il ne dit pas "ceci est mon corps" et "ceci est mon sang", aucune eucharistie n'est confectionnée. Il est plus difficile en revanche de savoir si l'hostie particulière que l'on reçoit a été consacrée pendant la messe même, ou bien pendant une messe précédente par un autre prêtre, alors débrouillez-vous pour choisir la file vers le bon ciboire.

Une intention défectueuse peut être assez visible aussi dans quelques cas particuliers, par exemple si le prêtre dit clairement que le pain est seulement le symbole de la présence du Christ. Le mot-clé est ici : "seulement" ; l'Église a toujours enseigné que l'hostie consacrée est bien un signe, sur le plan des apparences. Mais comment faire avec les prêtres (et mêmes les évêques) qui sont des bénis-oui-oui toujours d'accord avec tous leurs interlocuteurs du moment ? Ceux qui parlent tradi aux tradis et modernisme aux modernistes. Très souvent, il est impossible de déterminer ce que ces clercs croient au juste, ils sont passés maîtres dans l'art du double discours, ce qui n'est pas une nouveauté pour la plupart des lecteurs du Wanderer. Si vous insistez un peu et poussez plus loin vos questions, attendez-vous à être sévèrement critiqué de lancer une "chasse aux sorcières" (qui est l'un de pires péchés qui soient, de l'avis des personnes qui n'admettent pas de morale absolue) mais vous pouvez toujours vous consoler en vous rappelant ces paroles de Notre Seigneur, "Soyez donc prudents comme des serpents, et simples comme des colombes. " (Matth. 10:16).

Pour vous informer d'une manière serpentine de ce qu'un prêtre pense réellement de l'eucharistie, vous pouvez interroger ceux qui ont été enseignés récemment par lui - des convertis en puissance, des étudiants plus âgés. Vous pouvez aussi vous aider d'un complice inconnu au prêtre qui jouera le rôle du converti potentiel, et qui pourra alors soit parler individuellement au prêtre soit aller à ses cours. En dernier recours, vous pouvez encore dans votre confession ajouter une question plus ou moins fictive comme, "que dois-je faire si j'ai de bonnes raisons de soupçonner qu'une personne ne reçoit la communion que pour la donner à quelqu'un d'autre en dehors de l'Église après la messe ?" Avant de vous lancer dans cela, préparez bien votre coup, prévoyez les diverses questions que le prêtre pourra poser, pour pouvoir y répondre de manière calme, vraie et évasive, en disant que vous n'êtes pas sûr que c'est quelque chose qui est vraiment arrivé, mais que la possibilité du sacrilège vous perturbe, et vous voulez savoir si vous êtes obligé en conscience d'enquêter plus ou pas. Ce genre de question concernant les obligations de conscience est tout-à-fait habituel et légitime pendant une confession. Les questions ou réponses du prêtre devraient très-facilement révéler s'il considère une hostie consacrée comme étant infiniment plus qu'un morceau de pain ou pas. Un prêtre qui ne se soucierait pas de la possibilité de sacrilège dans ce contexte ne serait pas en accord avec l'enseignement traditionnel de l'Église.
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