Enseignement traditionnel sur l'Apostolicité [2]

Fulgurator
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Enseignement traditionnel sur l'Apostolicité [2]

Message par Fulgurator »

M. JUGIE
Art. “Apostolicità” In Enciclopedia Cattolica, Città del Vaticano 1948 Vol. I, col. 1693.
La notion donc générale et complète de l’apostolicité veut dire continuité avec l’Eglise fondée par les Apôtres par succession ininterrompue de légitimes Pasteurs (apostolicité matérielle); et identité essentielle de ministère et de régime hiérarchico-monarchique (apostolicité formelle).

YVES DE LA BRIERE
Eglise (Question des Notes) in Dictionnaire Apologétique de la Foi Catholique. éd. A. D’Alès. Paris, Beauchesne 1911.

Une succession est attestée comme légitime, lorsqu’elle a lieu conformément aux règles prescrites et qu’aucun vice essentiel n’en invalide l’exercice. La chose est comprise et vérifiable parmi les hommes, de même qu’est comprise et vérifiable la régularité d’une nomination ou la validité d’un mandat officiel.
Par conséquent, dans telle Eglise locale, la succession apostolique des évêques sera matériellement continue lorsque, remontant de titulaire en titulaire du même siège, on trouve chez les apôtres l’origine de la succession. Il y aura, de la sorte, origine directement apostolique, si le siège a été fondé par les apôtres eux-mêmes. Il y aura, d’autre part, origine indirectement apostolique, si le siège n’a pas été fondé par les apôtres, mais se rattache à une succession antérieure, émanant elle-même des apôtres.
Quant au caractère de légitimité de cette succession apostolique matériellement continue, il résultera du fait que la validité de la juridiction épiscopale n’aura pas été annulée par le schisme ou l’hérésie; c’est-à-dire par la rupture déclarée avec l’oeuvre authentique de Jésus-Christ. Après semblable rupture, en effet, il ne peut évidemment pas y avoir de transmission régulière, valide, légitime, de l’autorité gouvernante, du pouvoir pastoral des apôtres: puisque, par hypothèse, on s’est notoirement exclu, séparé, de la hiérarchie apostolique on a cessé d’être un vrai «pasteur» de l’Eglise pour devenir «rebelle» à l’Eglise du Christ.
Mais où faudra-t-il chercher la preuve extérieure du caractère légitime de la succession épiscopale? Comment établir l’absence de tout schisme, de toute hérésie, bref de toute rupture qui ait invalidé la juridiction transmise? - La preuve de légitimité apparaîtra si l’on trouve, joints à la succession matériellement continue depuis les apôtres, deux caractères distinctifs qui seront étudiés plus loin: les «notes» d’unité visible et de catholicité visible. Ces deux caractères permettront d’exclure pratiquement toute hypothèse de schisme, d’hérésie, de rupture. Ils garantiront ainsi la validité, la légitimité de la succession apostolique dans le gouvernement de telle Eglise chrétienne.
Donc la «note» d’apostolicité, prise dans toute l’ampleur de sa signification, envelopperait les «notes» d’unité et de catholicité, qui attesteraient la légitimité successorale. C’est la réunion de ces trois notes qui formerait un critère juridique de la véritable Eglise, en manifestant la transmission régulière du pouvoir pastoral des apôtres. En tant que distincte de l’unité et de la catholicité, la «note» d’apostolicité n’aura qu’une valeur négative et d’exclusion, puisqu’elle n’attestera pas, par elle-même, le caractère légitime de l’autorité transmise. Ce sera néanmoins acquérir un indice précieux, pour l’examen des titres de chaque communion chrétienne, que de vérifier si elle possède - ou ne possède pas - la succession continue depuis les apôtres dans le gouvernement de l’Eglise. (Tomus I, col. 1283 s.).

LE TRAITÉ DE L'EGLISE CARDINAL CHARLES JOURNET 1957
A. L’apostolicité comporte verticalement une médiation et horizontalement une succession.
1. Confesser que la véritable Église est apostolique, c’est confesser qu’elle dépend d’une vertu spirituelle qui réside dans la Trinité sainte, qui descend ensuite d’abord dans l’humanité du Christ, puis dans le double pouvoir sacramentel et juridictionnel du corps apostolique, enfin jusqu’au peuple chrétien. Où se trouve cette médiation, cette chaîne, se trouve la véritable Église, composée, nous aurons à le dire, de justes qui seront sauvés et de pécheurs qui seront damnés. Où manque cette médiation, manque la véritable Église; c’est-à-dire non pas toujours l’appartenance initiale, déjà salutaire, mais du moins l’appartenance plénière à la véritable Église. Nul anneau de la chaîne ne peut être supprimé ou même changé: la Déité est éternelle, Jésus-Christ est le même, hier, aujourd’hui et pour tous les siècles (Hébr., XIII, 8), et jusqu’à la fin il assistera le corps apostolique. Un Dieu éternel, un Christ immortel, un corps apostolique indéfectible, enfin les nations fidèles, tel est l’ordre évangélique.
2. Mais comment le corps apostolique sera-t-il indéfectible, sinon grâce à une succession ininterrompue ? Qu’il y ait faille, et qu’ensuite une autre institution, apparemment identique, reprenne la place : il pourra sembler que rien n’est modifié ; en réalité tout sera bouleversé, et cela ne tardera pas d’ailleurs à paraître. L’institution nouvelle n’hériterait aucun des mystérieux privilèges attachés par Jésus au corps apostolique. Sans la succession ininterrompue, le dernier anneau de la chaîne à laquelle est suspendue l’Église se briserait, l’apostolicité de l’Église s’effondrerait.
La médiation signifie l’ordre vertical de dépendance; la succession, l’ordre horizontal.
[...]
1° L’apostolicité comme signe mixte, ou l’argument de prescription
Si l’on admet que Jésus et les apôtres ont apporté au monde la religion définitive venue du ciel, de deux choses l’une : ou bien cette religion sera continuée dans le monde par une suite sans défaillance, et, dès lors, conservera intact son caractère divin ; ou bien cette religion sera interrompue, et ce qui lui succédera sera dû à l’initiative humaine et ne pourra venir que d’en-bas. Les deux signes de la rupture seront la dissidence, qui s’écarte de ce qui est cru partout, et l’innovation, qui s’écarte de ce qui est cru depuis toujours. [...] Ce n’est pas toutefois que le nombre seul puisse décider d’une question de vérité. L’universalité qui importe ici est celle, selon le mot de saint Vincent de Lérins, des vrais adorateurs du Christ, ou, selon l’image de l’Évangile, des vraies brebis du Christ. Où les trouvera-t-on, sinon là où Pierre est pasteur?

DOMENICO PALMIERI, S.J.
Tractatus de Romano Pontifice, Prati Giachetti 1891.

Puisqu’ici nous traitons des caractéristiques propres de la succession, analysons-la correctement et revendiquons-la pour l’Eglise.
En vérité, 1° la succession matérielle est nécessaire. En effet le Christ institua le ministère apostolique et voulut qu’il fût perpétuel:
voici, dit-Il, je suis avec vous tous les jours, etc... Or, il ne serait pas perpétuel si les ministres de l’Eglise n’étaient pas dans une série ininterrompue successeurs des Apôtres; ergo. Et encore: l’Eglise doit être une seule et toujours égale. Le principe de l’unité de l’Eglise est le ministère institué par le Christ; donc il est nécessaire que dans l’Eglise il y ait toujours un unique ministère: il est nécessaire donc que l’Eglise soit dirigée par ce ministère que dès le commencement le Christ confia aux Apôtres. Et cela ne peut arriver si elle n’est pas toujours dirigée par ceux qui sont issus des Apôtres en une série ininterrompue; si en effet elle est dirigée par d’autres qui ne peuvent pas être mis en relation avec les Apôtres, en substance elle est dirigée par un ministère qui commence par lui-même, et non par celui qu’institua le Christ. Dans ce cas l’autorité serait multiple et l’Eglise cesserait d’être une mais deviendrait multiple, le principe de l’unité se multipliant. C’est pourquoi il est aussi manifeste que la série des successeurs ne doit jamais être interrompue, si en effet à un certain point elle est interrompue, cesse ce ministère avec lequel l’Eglise doit être gouvernée et cesse le principe de sa vraie unité, l’Eglise elle-même cesse donc: mais si jamais un jour l’Eglise cesse, elle ne pourra plus être rétablie. En effet son principe efficient est le ministère des Apôtres qui consiste à enseigner, gouverner et sanctifier, et qui dans cette hypothèse n’existerait plus. Les ministres ne peuvent pas s’engendrer d’eux mêmes, puisque le ministère doit être Apostolique et pour être Apostolique il doit provenir par transmission de la succession: «s’ils avaient été corrompus (les bons par la compagnie des mauvais) alors (au temps de Cyprien) l’Eglise n’existait pas. Répondez: d’où tire-t-elle son origine ici-bas? D’où Donat tire-t-il son origine? Où a-t-il été baptisé, où a-t-il été ordonné?» dit Augustin aux Donatistes in de Baptismo, I. 2. c. 6.

2° Mais cette succession doit être formelle. C’est elle la vraie succession afin que la seule succession matérielle ne soit pas succession seulement en apparence. Comme nous l’avons dit, l’Eglise doit toujours être dirigée avec l’autorité instituée par le Christ et avec elle seule; en effet dans l’Eglise l’autorité est surnaturelle, c’est-à-dire qu’elle ne peut venir que de Dieu et afin que l’Eglise soit dirigée à perpétuité avec cette autorité il existe une série perpétuelle de successeurs: il faut donc que les successeurs empruntent cette même autorité que reçurent les Apôtres. Mais afin que celui qui succède obtienne l’autorité, il faut qu’il la reçoive de ceux ou de celui qui obtient en acte l’autorité provenant des Apôtres et peut la transmettre; ni il ne peut l’acquérir de lui-même parce qu’alors il ne succéderait pas, ni il ne peut l’emprunter à celui chez qui elle ne provient pas des Apôtres, parce qu’alors il ne recevrait pas l’autorité apostolique, ni il n’est suffisant que l’on dise qu’il la reçoit de celui qui l’eut un temps parce qu’on peut la perdre, et il n’est pas suffisant que l’on dise qu’il la reçoit de celui qui la possède mais ne peut la transmettre parce qu’alors en ce cas il ne recevrait rien. Ergo. Ceci est la succession formelle. Sans doute, afin que quelqu’un ait l’autorité dans l’Eglise, la mission est demandée (Rom. X, 15, col. I Tim. V, 22, 7: Tim. II. 2; Tit. I, 5): mais il ne peut envoyer que celui qui obtient en acte l’autorité Apostolique et peut la transmettre. Donc, c’est de lui que l’on doit recevoir l’autorité; donc, un successeur doit succéder formellement. Ceux par conséquent qui succèdent de cette manière sont les seuls qui puissent vraiment être dits successeurs des Apôtres; puisqu’eux seuls obtiennent cette autorité que les Apôtres reçurent du Christ (pp. 286-288).
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Abbé Zins
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Re: Enseignement traditionnel sur l'Apostolicité [2]

Message par Abbé Zins »

Alors,

cher Fulgurator,

suite aux deux parties de votre intéressant dossier,

comment expliquez-vous cet enseignement et l'appliquez-vous

en l'actuelle situation ecclésiastique ?
Fulgurator
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Re: Enseignement traditionnel sur l'Apostolicité [2]

Message par Fulgurator »

Ces textes ont l'intérêt de montrer qu'une succession matérielle ne peut être suivie d'une succession formelle, et c'est pour réfuter la thèse de Cassiciacum que je les ai cité.
Cela dit ils posent comme un problème dans la situation actuelle de l'Église, car ils s'accordent à dire que la succession formelle doit être pérenne. Or je ne vois pas de succession formelle.
L'autre problème est celui que vous invoquez et qui est parallèle: “…Si donc quelqu’un dit que ce n’est pas par l’institution du Christ ou de droit divin que le bienheureux Pierre a et pour toujours des successeurs dans sa primauté sur l’Église universelle (…) qu’il soit anathème” (chap. 2, canon, DS 3058, cf. aussi DS 3056- 3057, Foi catholique n° 470, cf. 469-471). »

Alors comment expliquer cela?

En conscience catholique, j'explique le premier point c'est à dire qu'il peut rester une succession formelle (et si c'est la seule solution, il reste une succession formelle), en disant tout simplement que celle-ci est quelque part mais que je ne la vois pas. Beaucoup se sont moqués de moi. L'on m'a même fait la réflexion qu'il n'était pas rationnel, et donc non conforme avec la Foi, de croire à je cite: « un Évêque derrière le rideau de bambou ». En effet j'avais pensé que cet Évêque serait du côté de la Chine, et cela pour plusieurs raisons:
1)Pour la raison que les Chinois viennent e de souffrir pour la Foi et que donc il y a en Chine une semence de Chrétiens.
2)Les Évêques de Chine n'ont pu se rendre au Vatican pour Vatican II : donc peu d'influence, pas de signatures.
3)Comme pour confirmer, j'ai appris dans un reportage à la télé sur l'Église clandestine, qu'elle célébrait la Messe de Saint Pie V, encore aujourd'hui. Ils ont montré des images, les femmes étaient voilées. Cela n'est pas une preuve de la catholicité là-bas, mais cela veut dire que l'hérésie y a beaucoup moins pénétrée. Je signale tout de même que ces derniers mois, il y aurait eu des changements politiques, qui auraient permis un plus grand contact avec la Rome moderniste.
4)Un Évêque en prison, et ils y ont presque tous étaient aurait difficilement pu être atteint par le modernisme.
5)Comme pour confirmer ce faisceau de présomption, j'ai appris que l'Évêque de Shanghai vers 1980 (je ne me souviens plus de la date exacte), en sortant de prison a déclaré au Vatican: « Si vous me demandez de collaborer je retourne en prison. » Or mes contradicteurs, ont l'air d'ignorer ce trait. Ce qui prouve qu'ils ne connaissent pas tout...
6)Il est vrai que cet Evêque est mort et que peut-être en l'analysant de plus près il était lui aussi hérétique (je n'ai aucune raison de le penser), mais il y a d'autres évêques.
7)Il est vrai que le temps passe, et qu'il n'en reste plus des masses: la situation n'allant pas s'arranger... Mais certains pensent avec raison que Pie XII a délégué un Evêque ayant pouvoir de Patriarche (c-à-d de sacrer, et de donner la permission de sacrer). Certes je n'ai aucune preuve, et cela a certainement était tenu secret comme pour Mgr d'Herbigny. Mais pourquoi le Vatican a envoyé Mgr d'Herbigny pour assurer la pérennité du sacerdoce en Russie, et n'aurait-il rien fait pour la Chine? De toute évidence il a envoyé un émissaire secret avec pouvoir de sacrer et de donner le pouvoir de sacrer, comme il a fait pour la Russie.
8)Mais la visibilité de la hiérarchie qu'en faites-vous? R/ mon Évêque s'il existe (et s'il doit exister de par la constitution de l'Église : il existe), est visible. Même s'il est en prison et qu'un ou 2 geôliers le voient.
9)Mais vous ne la voyez même pas: c'est donc qu'elle n'est pas visible. R/ La visibilité n'est pas une transcendabilité : les indigènes ont perdu de vue l'Église pendant plusieurs siècles, et l'Église était pourtant visible. On cite même le peuple de l'Inde (si je ne me trompe) qui a gardé la Foi, tout en ayant perdu les sacrements et la visibilité de la hiérarchie pendant plus d'un siècle. Je ne vois donc pas la hiérarchie mais elle est visible quelque part, par une poignée. Au cénacle, la hiérarchie, n'était guère plus visible... Mais je n'entre pas dans cette polémique la visibilité de l'Église ce qui serait un autre sujet, bien long lui aussi.
10)Les nombreuses citations qu'a réuni l'Abbé Zins, citations provenant de Pères et Docteurs de l'Église, en commentaire des Saintes Écritures, montrent qu'à un moment donné l'Église ne verra pour ainsi dire comme chef qu' Énoch et Élie, venus justement suppléer à cet anéantissement apparent. Pour certains Pères, le Saint Sacrifice de la Messe sera aboli. Faut-il reprendre les nombreuses citations, qui démontrent que pour permettre le quasi triomphe de l'Antéchrist, il faudra que l'Église ait pratiquement tout perdu en apparence: Hiérarchie, sacrement, crédibilité (j'entends par là que la masse d'erreurs et préjugés sur les « fautes de l'Église » dont l'Église conciliaire a demandé des centaines de fois pardon, contribuera avec toutes les autres erreurs de la pensée moderne à faire obstacle à la Foi). Or comment concilier cela avec la perpétuité de la hiérarchie, si non en disant que celle-ci ne sera vu que de quelques personnes. Si la hiérarchie était visible « urbi et orbi » comment le triomphe de Antéchrist s'accomplirait? Voici une des citations: « ALORS EN EFFET le soleil sera obscurci et la lune ne donnera plus sa lumière (Mt. 24,29), parce que L'ÉGLISE N'APPARAÎTRA PLUS, tandis que les impies persécuteurs séviront outre mesure. Alors des étoiles tomberont du ciel et les vertus des cieux seront ébranlées , parce que beaucoup qui semblaient resplendir par la grâce de Dieu, cèderont aux persécuteurs et chuteront, et même les fidèles les plus fermes seront troublés."(Saint Thomas in Mt. 24,29)
11)Les filles de Loth croyaient qu'il n'y avait plus de descendance humaine... et en fait...
12)Enfin Dieu est tout puissant: s'il veut conserver les choses par un miracle ça ne lui est pas un problème. Il a bien conservé des saints (quelque chose comme les 40 dormants) pendant un siècle dans une sorte de profond sommeil, sans que ceux-ci vieillissent, pendant que la population les avait complètement oublié.

Bien sûr l'Évêque peut se trouver autre part qu'en Chine...

Faute de temps et pour ne pas lasser avec mes longs messages, j'arrête ici le développement.
Pour répondre en une ligne à la question de la pérennité des successeurs de Pierre: On considère qu'en temps de vacance, les successeurs de Pierre en sa Primauté, sont les électeurs du prochain Pape (Cf Cajetan). De plus Saint Robert Bellarmin et Cajetan considèrent que si ces derniers font défaut, il appartient aux Évêques ayant juridiction de réélire. Donc confère ci-dessus. Rappelons qu'au grand schisme d'occident, on ne savait plus où se trouvaient les véritables électeurs.
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Abbé Zins
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Re: Enseignement traditionnel sur l'Apostolicité [2]

Message par Abbé Zins »

L’indéfectibilité de l’Eglise consiste d’abord dans son indéfectibilité en la Foi et les Moeurs Apostoliques.

Or les modernistes “conciliaires” y ont défailli de multiples manières, ayant tout bouleversé doctrinalement, moralement, liturgiquement, sacramentellement.


Pour reprendre une assertion marquante de Ch. Journet citée plus haut par Fulgurator :
Les deux signes de la rupture seront la dissidence, qui s’écarte de ce qui est cru partout, et l’innovation, qui s’écarte de ce qui est cru depuis toujours. [...]Ce n’est pas toutefois que le nombre seul puisse décider d’une question de vérité. L’universalité qui importe ici est celle, selon le mot de saint Vincent de Lérins, des vrais adorateurs du Christ, ou, selon l’image de l’Évangile, des vraies brebis du Christ.
Cela ne résume-t-il pas d’un trait essentiel la rupture ou révolution “conciliaire” !?

Pas indéfectibles en cela, donc pas autorité légitime !
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Abbé Zins
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Re: Enseignement traditionnel sur l'Apostolicité [2]

Message par Abbé Zins »

La si juste remarque finale de Ch. Journet :
Où les trouvera-t-on, sinon là où Pierre est pasteur ?
implique la même conclusion : Là où l’on ne trouve pas cela, là où se trouve même le contraire, là Pierre ne saurait être ! Là Pierre n’est pas !
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Re: Enseignement traditionnel sur l'Apostolicité [2]

Message par Fulgurator »

La dernière citation que vous reproduisez montre que la FSSPX est dans l'erreur.

L'étude de l'apostolicité nous montre donc que les modernistes, la FSSPX, et les cassiciacumistes se trompent. Elle nous montre la véritable Eglise car l'apostolicité est une de ses 4 marques.
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Abbé Zins
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Re: Enseignement traditionnel sur l'Apostolicité [2]

Message par Abbé Zins »

Par votre dernière remarque, cher Fulgurator, vous voulez dire que pour la Succession Apostolique il ne faut pas seulement la validité du pouvoir d’Ordre mais aussi la légitimité du pouvoir de juridiction. Cela est exact.

Or celle-ci ne saurait se trouver là où se trouve publiquement l’hérésie, le schisme avec la Tradition Apostolique et même des actes d’apostasie !

Que Pierre ne soit pas là où il devrait être, est grave !

Que là où devrait être Pierre il y ait rupture avec la Foi et Les Moeurs Apostoliques est beaucoup plus grave encore !

Là, dans le Lieu Saint, il y a bouleversement de tous les rites traditionnels, ce que Cajetan n’hésitait pas à donner comme exemple caractéristique d’une rupture schismatique !

Là, se trouve aussi le bouleversement de tout le dogme et de la doctrine de l’Eglise, que Saint Jérôme énonce explicitement comme 3e sens de l’abomination dans le Lieu Saint !

Là, siègent des intrus, de faux pontifes et vrais hérétiques et schismatiques, ce qui est rattaché par Saint Vincent Ferrier au 2e sens de l’abomination dans le Lieu Saint !
Fulgurator
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Re: Enseignement traditionnel sur l'Apostolicité [2]

Message par Fulgurator »

Avez-vous le texte de Cajetan dont vous parlez ?

J'ai chez moi, un texte de Dom Guéranger, lui aussi sur la liturgie, il me semble qu'il va dans le même sens que Cajetan.
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Abbé Zins
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Re: Enseignement traditionnel sur l'Apostolicité [2]

Message par Abbé Zins »

Voici la citation du Cardinal Cajetan que fait le R.P. Suarez :
« Suarez (écrit) : « Dans cette deuxième série de schismes, le pape pourrait donc être schismatique, s'il ne désirait pas être en union normale et en coordination avec tout le corps de l'Eglise, comme ce serait le cas s'il essayait d'excommunier toute l'Eglise, ou s'il voulait renverser toutes les cérémonies ecclésiastiques fondées sur la tradition apostolique, comme l'observait Cajetan (ad 2.2.39) et, d'une manière plus ample, Torquemada (4,11).» (De caritate d 12 s 1).

Le cardinal espagnol Juan de Torquemada disant en effet de façon semblable : « ... par désobéissance, le pape peut se séparer du Christ, qui est la tête principale de l'Eglise : c'est en relation avec lui que l'unité de l'Eglise a été essentiellement constituée... en ordonnant une chose contraire à la loi naturelle ou à la loi divine. Par ce moyen, il se trouverait séparé du corps de l'Eglise, car celui-ci est sujet du Christ dans l'obéissance. C'est pourquoi, assurément, le pape tomberait alors dans le schisme. Le pape peut aussi, sans cause raisonnable, par simple décision personnelle, se séparer du corps de l'Eglise et du collège des prêtres. C'est ce qu'il ferait s'il n'observait pas ce que l'Eglise universelle observe en se basant sur la tradition des apôtres, selon le ch. Ecclesiasticarum d.11, ou bien s'il n'observait pas ce qui a été décrété pour le monde entier par les conciles universels ou par l'autorité du Siège apostolique, surtout en ce qui touche au culte divin. Par ex., en ne voulant observer pour sa part tels ou tels coutumes universelles de l'Eglise, ou le rite universel du culte ecclésiastique... etc...» (Summa de Eccl. Part. I L. IV ch. 11)
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