LES VERTUS THÉOLOGALES
chapitre IV de l'ouvrage du Chanoine M.-J. RIBET, Les vertus et les dons dans la vie chrétienne., Paris, 1913.
(à suivre)
Les vertus théologales.
Pourquoi ces vertus sont dites théologales.
I.— Au premier rang parmi les vertus qui ordonnent l'homme vers Dieu figurent celles que l'on appelle théologales, ou strictement divines, selon la signification du mot.
Elles sont divines de toute manière, ainsi que l'observe saint Thomas (1) ; parce qu'elles ont Dieu pour objet et qu'elles dirigent directement vers Dieu ; parce qu'elles nous sont infusées par Dieu seul ; enfin, parce qu'elles nous sont attestées par la seule révélation divine dans les saintes Écritures.
La raison fondamentale de cette appellation est qu'elles appliquent directement à Dieu comme fin dernière. Elles tirent de ce caractère exclusif leur excellence et leur suprématie sur les autres vertus (2). Celles-ci vont à Dieu par des intermédiaires qui forment leurs objets propres, et par des actes qui assurent le droit exercice de la raison, tandis que les vertus théologales atteignent Dieu en lui-même et pour lui-même, comme fin dernière et surnaturelle.
Cette fin qui excède toute nature créée et créable, consiste, on le sait, dans une admirable et mystérieuse association à la vie de Dieu. Les moyens devant être proportionnés à la fin, il s'ensuit que les vertus théologales dont le caractère propre est de relier à la fin, participent elles-mêmes de cette divine association, l'inaugurent et l'amènent à sa pleine expansion (3).
(1). Sum., 1. 2, q.. 62, a. 1 : Hujusmodi principia virtutes dicuntur theologicæ ; tum quia habent Deum pro objecto inquantum per eas recte ordinamur in Deum ; tum quia a solo Deo infunduntur ; tum qui sola divina revelatione in sacra Scriptura hujusmodi virtutes traduntur.
(2). Sum., 2. 2, q.. 4, a. 7 : Cum in agilibus finis sit principium necesse est virtutes theologicas esse priores cæteris.
(3). Ibid., 1. 2, q. 62 ; a. 1.