Incohérentes et condamnables variations de la praxis du lefebvrisme

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4185
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: Incohérentes et condamnables variations de la praxis du lefebvrisme

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 66 (Mai - Juin 2001)


EDITORIAL



Incohérentes et condamnables variations
de la praxis du lefebvrisme

(ou le lefebvrisme « sans peur » mais pas sans reproche)




De l' errare... au perseverare... :



En cette même lettre, nous protestions tant contre l'amalgame de notre défense de la doctrine catholique avec la fou-thèse guérardienne maintes fois réfutée par nous, qu'envers leur affirmation qu'actuellement la démonstration de la vacance du Saint-Siège manque, en leur envoyant les six voies de démonstration, publiées dans l'éditorial du n° 58, résumant très brièvement nos travaux antérieurs.

dans leur petit catéchisme du sédévacantisme (n° 36, p. 113-117), non seulement l'amalgame avec les guérardo-thucistes est maintenu, mais en outre étendu aux membres de la secte de Palmar de Troya.

Les imprécisions entretenues, les attributions fausses, comme celle du terme ultras remis en avant par Dom Gérard et non par l'abbé Coache, les déformations et réponses à côté y fourmillent.

Il y a moins là aveuglement volontaire que erreur entretenue, mensonges et calomnies en connaissance de cause !

Sinon, pourquoi refuser un juste droit de réponse de quelques lignes ?

Pourquoi ne pas prendre nos six voies de démonstration, en citant l'un après l'autre les arguments d'autorité mentionnés en notre résumé d'à peine 4 pages, avant de montrer qu'une fausse application en serait faite ! ?

Plutôt qu'une honnête réponse de ce type, pas si facile à faire sans doute, ces messieurs ont préféré le style de réponses indirectes en lesquelles il est plus aisé de répondre à côté.

Ainsi, ont-il prétendu mettre au rencard la Constitution Apostolique Cum ex Apostolatus du Pape Paul IV, valable à perpétuité et solennellement confirmée comme telle par Saint Pie V, dans un article de leur n° 33 sur lequel nous reviendrons dans un prochain numéro, en même temps que sur une autre attaque du même genre contre cette Bulle solennelle qui gêne fortement un grand nombre !

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4185
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: Incohérentes et condamnables variations de la praxis du lefebvrisme

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 66 (Mai - Juin 2001)


EDITORIAL



Incohérentes et condamnables variations
de la praxis du lefebvrisme

(ou le lefebvrisme « sans peur » mais pas sans reproche)




Le lefebvrisme contre le lefebvrisme :


Plutôt que de répondre à leurs arguties, comme cela est fait sur des pages et des pages dans le Catalogue, par des arguments d'autorité sur lesquels ils s'assoient avec une effrayante désinvolture, mettons leur nez dans les propres contradictions de celui dont ils ont fait leur Autorité majeure et universelle, leur seule référence "infaillible".

Car, en cet article encore, faisant fi de ce que Saint Robert Bellarmin démontre être la sentence unanime des Pères, ils cherchent appui sur tel ou tel théologien, notamment réfuté par Saint Robert, ils persévèrent dans la défense de thèses jansénistes condamnées par Pie VI que a) l'Eglise puisse édicter des lois universelles liturgiques et canoniques nocives, b) un jugement préalable soit nécessaire pour tomber sous une peine latae sententiae, ainsi que dans l'affirmation hérétique qu'un Concile oecuménique approuvé par un Pape puisse déclarer comme appartenant au dépôt révélé ce qui ne s'y trouve pas, qui plus est, ce qui s'y trouve opposé et contraire, allant jusqu'à tenter d'esquiver et de détourner de son sens on ne peut plus clair cette explication de Saint Thomas, dont ils se gardent de citer le texte même :

« D'où ce que dit Saint Augustin : "Pour qui offre-t-on le Corps du Christ, si ce n'est pour ceux qui sont membres du Christ ?". C'est pourquoi on ne prie pas, au Canon de la Messe, pour ceux qui sont hors de l'Eglise.» (3.79,7 ad 2), encore explicité par Dom Guéranger (cf. STP 11. p.10s) , etc., etc.....

(Notons en passant qu'en notre n° 11 -p. 34s- sur la question de l'una cum, l'abbé Coache est pris en flagrant délit de falsification d'un texte du R.P. Lebrun.

Là où ce dernier traduit : aussi avec, ledit abbé indique d'abord : et aussi (C. de la F. n° 80), avant de le commenter ensuite (en son n° 81) dans le sens de aussi pour, en se gardant bien de citer le contexte des explications du R.P. Lebrun qui souligne le sens ici évident de en communion avec de una cum.

Ces messieurs d'Avrillé suivent la traduction et pour - alors qu'existe l'expression latine et pro justement employée en ce sens dans les prières du vendredi saint -, et les fausses explications qu'un moine du Barroux est allé chercher dans un ouvrage des hyper-progressistes Botte-Mohrmann -Dom Botte étant un des auteurs du schéma de V2 sur la liturgie et l'auteur du nouveau rituel d'ordination - cf. notre n° 11 p. 36 et 9.)


Qu'il est désolant de voir à quel aveuglement la passion peut conduire de tels esprits !


Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4185
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: Incohérentes et condamnables variations de la praxis du lefebvrisme

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 66 (Mai - Juin 2001)


EDITORIAL



Incohérentes et condamnables variations
de la praxis du lefebvrisme

(ou le lefebvrisme « sans peur » mais pas sans reproche)




Le lefebvrisme contre le lefebvrisme : (Suite)



Ainsi, s'appliquant à répondre aux guérardiens, écrivent-ils :

« La principale difficulté du sédévacantisme, c'est d'expliquer comment l'Eglise peut continuer d'exister de façon visible.. tout en étant privée de son chef ».

Or la réponse guérardienne à cette difficulté est, quoique d'une manière un peu différente, la solution tordue des lefebvristes eux-mêmes, à savoir qu'Elle serait maintenue visible par de publics hérétiques, schismatiques, apostats, antichrists, et tutti i quanti.


Pourtant, puisque le lefebvrisme ne manque pas de se contredire en ce point comme en tant d'autres, demandons à ces bonshommes ce qu'ils pensent de ces réponses de leur guide infaillible :

« Cette histoire d'Eglise visible de Dom Gérard et Madiran est enfantine. C'est incroyable de parler d'Eglise visible pour l'Eglise conciliaire...» (30/6/1989 ; Fideliter 70. 6s).

Oh ! certes, il m'est bien connu qu'ils pourront répondre à cette affirmation du guide infaillible par une autre opposée :

« La question de la visibilité de l'Eglise est trop nécessaire à son existence pour que Dieu puisse l'omettre durant des décades. Le raisonnement de ceux qui affirment l'inexistence du Pape met l'Eglise dans une situation inextricable.» (8/11/1979).

Mais il est tout aussi facile de contrer cette réponse du guide infaillible par une autre déclaration du guide infaillible :

« c'est se tromper en assimilant Eglise officielle et Eglise visible.» (9/9/1988).


On peut certes également tenter de donner une autre réponse du guide infaillible pour résoudre cette épineuse difficulté :

« C'est nous qui avons les notes de l'Eglise visible... Que M. Madiran, qui connaît tout de même bien la situation, aille dire que nous ne sommes pas l'Eglise visible..., ce sont des mots qui n'expriment pas la réalité.» (30/6/1989).

Mais dans le même discours, le guide infaillible déclare péremptoirement le contraire :

« Je ne dis pas que nous sommes l'Eglise visible, je ne l'ai jamais dit.».


Pourtant, le guide infaillible n'en affirme pas moins fortement :

« Mais nous sommes l'Eglise visible ! » (Le Choc, 6/1989 ; Itinéraire n° 336, p. 157s).


Qui croire donc, du guide infaillible ou de lui-même !?


Quant à ceux qui désirent réfléchir surnaturellement à cette difficulté au regard de la doctrine catholique, nous les renvoyons au point XII. D., E. et surtout F. du Catalogue, n° 792s, ainsi qu'à notre n° 23, et au n° 24 p. 45s.

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4185
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: Incohérentes et condamnables variations de la praxis du lefebvrisme

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 66 (Mai - Juin 2001)


EDITORIAL



Incohérentes et condamnables variations
de la praxis du lefebvrisme

(ou le lefebvrisme « sans peur » mais pas sans reproche)




Du lefebvrisme à l'absurdisme :



Passant à un autre point, ces messieurs d'Avrillé poursuivent :

« Mais si JP 2 dit assez souvent des affirmations hérétiques ou qui conduisent à l'hérésie, il n'est pas facile de montrer qu'il a conscience de rejeter un dogme de l'Eglise. Et tant que l'on n'en a pas une preuve certaine, il est plus prudent de s'abstenir de juger. C'était la manière d'agir de Mgr L.» (p. 114s).

Ici, comme ailleurs, ils prennent vraiment Karol Wojtyla pour le roi des ignorants et des crétins, et leurs lecteurs pour des imbéciles.

Quand celui-ci déclare par exemple :

« L'Eglise a rompu désormais avec la célèbre formule "Hors de l'Eglise pas de salut", qui n'était d'ailleurs pas si terrible, nul ne connaissant les limites de l'Eglise.» ("N'ayez pas peur", p. 111),

veulent-ils nous faire croire que ce soi-disant docteur suprême ignorerait ce que Pie VIII (Litteris altero, 25/3/1830) appelait : « Le dogme le plus ferme de notre Religion, c'est que hors de l'Eglise personne ne peut être sauvé.» ?


Cette seule déclaration de haute voltige wojtylienne implique trois hérésies énormes et un parjure manifeste :

1̊) que l'Eglise ait pu rompre avec son dogme le plus ferme,

2̊) le fait que K. W. manifeste ainsi son rejet personnel de ce dogme,

3̊) cela implique qu'il fait sienne « la supposition hérétique de l'évolution des dogmes » qu'il avait solennellement fait profession de rejeter absolument en prononçant le serment anti-moderniste avant de recevoir les ordres.

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4185
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: Incohérentes et condamnables variations de la praxis du lefebvrisme

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 66 (Mai - Juin 2001)


EDITORIAL



Incohérentes et condamnables variations
de la praxis du lefebvrisme

(ou le lefebvrisme « sans peur » mais pas sans reproche)




Du lefebvrisme à l'absurdisme : (Suite)


Quand il fait profession répétée de panthéisme :

« L'Incarnation de Dieu-Fils signifie que la nature humaine est élevée à l'unité de Dieu, mais aussi.. tout ce qui est "chair", toute l'humanité, tout le monde visible et matériel.» (Dominum vivificantem, 50,4) ;

« Désormais et toujours, sans regrets et sans retour, Dieu sera avec toute l'humanité devenu un avec elle..» (OR 31/3/1981) ;

« si le Christ "s'est en quelque sorte uni à tout homme" (GS 22)... Si ce Corps Mystique est le peuple de Dieu..., cela signifie que tout homme est dans ce Corps...» (Redemptor hominis 18,1),

« parce que le Christ est en quelque sorte uni à l'homme, à chaque homme sans aucune exception, même si ce dernier n'en est pas conscient (GS 10,1)..» (RH 14,3) ;

« Il s'agit de chaque homme, parce que chacun a été inclus dans le mystère de la Rédemption, et Jésus-Christ s'est uni à chacun pour toujours à travers ce mystère.. dont devient participant chacun des 4 milliards d'hommes vivant sur notre planète, dès l'instant de sa conception près du coeur de sa mère » (R.H. 13,3), etc. etc...

Quand par ses assertions autant hérétiques que blasphématoires il envoie promener, en passant par une "immaculée conception universelle", toute nécessité du Baptême, toute séparation d'avec Dieu par le péché, par la damnation, etc..., en un mot tout l'Evangile et la doctrine catholique, quand il ne cesse d'équiparer l'Eglise au genre humain tout entier, etc., etc..., ces messieurs d'Avrillé voudraient nous faire croire qu'il n'en est peut-être pas conscient !?


Pour qui le prennent-ils, et nous prennent-ils !?


Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4185
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: Incohérentes et condamnables variations de la praxis du lefebvrisme

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 66 (Mai - Juin 2001)


EDITORIAL



Incohérentes et condamnables variations
de la praxis du lefebvrisme

(ou le lefebvrisme « sans peur » mais pas sans reproche)




Mais puisqu'ils s'assoient sans vergogne sur le canon 16 qui déclare que l'ignorance n'est point présumée, sur le c. 2200 qui déclare que devant un délit externe la volonté délibérée de violer la loi est présumée, sur la doctrine catholique rappelée par Léon XIII que l'on n'a pas à juger du for interne en tant que tel et qu'il est absurde de penser que quelqu'un qui est hors de l'Eglise puisse avoir quelque autorité dans l'Eglise, qu'ils veuillent bien nous dire ce qu'ils pensent de cette déclaration de leur maître à penser :

« il est possible que nous soyons dans l'obligation de croire que ce pape n'est pas pape. Je ne veux pas encore le dire d'une manière solennelle et formelle, mais il semble bien à première vue qu'il soit impossible qu'un pape soit hérétique publiquement et formellement... et quasiment apostasier...» (30/4/1986) ;

et de cette autre : « ne devons-nous pas et ne devons-nous pas en conscience affirmer aujourd'hui, après la promulgation du nouveau droit qui affirme clairement la nouvelle Eglise et après les actes et déclarations scandaleuses concernant Luther, que le pape JP 2 n'est pas catholique ? » (3/1984 ; F. 123. 29) ?

Par ailleurs, pourquoi ces messieurs d'Avrillé se cantonnent-ils en leur Petit catéchisme du sédévacantisme dans la question de l'hérésie, quand tant les faits que leur guide infaillible parlent de schisme, d'apostasie, d'antichrists ? Que pensent-ils donc de ces autres affirmations de leur maître à penser :

« Rome a perdu la foi... Ce ne sont pas des paroles, ce ne sont pas des mots en l'air que je vous dis. C'est la vérité. Rome est dans l'apostasie.

On ne peut plus avoir confiance en ce monde-là, il a quitté l'Eglise.

Ils ont quitté l'Eglise, ils quittent l'Eglise. C'est sûr, sûr, sûr...

C'est l'abomination, vraiment l'abomination... Je pense que l'on peut dire que ces personnes qui occupent Rome aujourd'hui sont des antichrists... Ils sont antichrists, c'est sûr, absolument certain...»
(Conf. 4/9/1987) ;


« La chaire de Pierre et les postes d'autorité de Rome étant occupés par des antichrists...» (L. 29/8/1987) ?

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4185
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: Incohérentes et condamnables variations de la praxis du lefebvrisme

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 66 (Mai - Juin 2001)


EDITORIAL



Incohérentes et condamnables variations
de la praxis du lefebvrisme

(ou le lefebvrisme « sans peur » mais pas sans reproche)



Certes, ces dernières déclarations datent de 1987, quand les actes multiples d'apostasie publique de Karol Wojtyla dans de pseudos "forêts sacrées" d'Afrique ou en Inde, ainsi que le panthéon d'Assise étaient encore tout frais dans les mémoires !

Certes, on pourrait aisément citer, comme cela est fait dans le Catalogue, quantité d'autres affirmations du guide infaillible allant soit dans le même sens, soit affirmant "pape" quelqu'un qu'il range parmi les pas catholiques, les hérétiques, schismatiques, apostats, antichrists !

Mais quel étrange et monstrueux aveuglement peut vouloir concilier des déclarations si contradictoires et si profondément opposées à la doctrine élémentaire de l'Eglise !?

Tel est l'exercice de haute voltige marchant sur la tête en lequel se lance l'équipe des « bonshommes d'Avrillé » :

« un pape hérétique, tout en n'étant pas membre de l'Eglise, peut continuer à en être la tête » !

Incroyable, mais vrai !

Ce faisant, ils s'assoient une fois de plus tant sur le bon sens que sur l'enseignement des Pères et Saints Docteurs, non moins que des Papes :

« Dans le cas où le Pape deviendrait hérétique, il se trouverait, par ce seul fait et sans aucune sentence, séparé de l'Eglise.
En effet, une tête séparée d'un corps ne peut, aussi longtemps qu'elle en reste séparée, être la tête de ce même corps dont elle s'est retranchée.
Donc un Pape qui aurait été séparé de l'Eglise par l'hérésie, cesserait par cela même d'être la Tête de l'Eglise ; il ne pourrait être hérétique et rester Pape, parce que, étant hors de l'Eglise, il ne peut posséder les clés de l'Eglise.»


(Saint Antonin, Archevêque de Florence).


« C'est la sentence de tous les anciens Pères, qui enseignent que les hérétiques manifestes perdent aussitôt toute juridiction

(Haec est sententia omnium veterum Patrum, qui docent, haereticos manifestos mox amittere omnem juridictionem)...


Finalement, les saints Pères enseignent unanimement non seulement que les hérétiques sont en dehors de l'Eglise, mais encore qu'ils sont par le fait même privés de toute juridiction et dignité ecclésiastique.

(Denique Sancti Patres concorditer docent, non solum haereticos esse extra Ecclesiam ; sed etiam ipso facto carere omni juridictione et dignitate Ecclesiastica.)

Saint Cyprien (l 2 Ep.6) dit : « Nous affirmons qu'aucun hérétique n'a ni pouvoir ni droit »... Saint Optat (l 1 contra Parm.) enseigne que les hérétiques et schismatiques ne peuvent avoir les clés du Royaume des Cieux, ni lier, ni délier.

Saint Ambroise (De poenit. l 1 ch.2), et S. Augustin (Enchir. ch.65), Saint Jérôme (l. contr. Lucifer)..., le Pape Saint Célestin I (Ep. ad J. Antioch., et EP ad Cler. Constan.)..., le Pape Nicolas I (Ep. ad Mich.), enseignent la même chose.

Saint Thomas (2.2.39,3), enfin, expose que les schismatiques perdent aussitôt toute juridiction, et que ce qu'ils tentent de faire, en se basant sur quelque juridiction que ce soit, est nul...

Melchior Cano enseigne de même que les hérétiques ne font pas partie de l'Eglise ni n'en sont membres, et qu'il ne se peut pas et qu'il est inconcevable que quelqu'un soit Tête et Pape, qui n'est point membre ni partie..»


(Saint Robert Bellarmin, De Romano Pontifice 2,30)


« Car il serait absurde, dit de même le Pape Léon XIII, (Enc. Satis Cognitum, 29/6/1896) de prétendre qu'un homme exclu de l'Eglise ait quelque autorité dans l'Eglise.»

C'est en outre ce que Paul IV a définitivement sanctionné en une loi solennelle, valable à perpétuité, confirmée comme telle par Saint Pie V.


Or ce que ces Saints, Pères, Docteurs et Papes enseignent, conformément au plus élémentaire bon sens, absurde, inconcevable, impossible, voilà ce que ces messieurs d'Avrillé prétendent "démontrer possible" !?

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4185
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: Incohérentes et condamnables variations de la praxis du lefebvrisme

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 66 (Mai - Juin 2001)


EDITORIAL



Incohérentes et condamnables variations
de la praxis du lefebvrisme

(ou le lefebvrisme « sans peur » mais pas sans reproche)




Source profonde de ces aberrantes et incohérentes variations :



Qu'un tel comportement de situation est affligeant à considérer !

Qu'un tel aveuglement volontaire est effrayant ! D'où vient-il !?

En toute cette triste démonstration, notre intention n'est assurément pas d'accabler Mgr Lefebvre.

D'abord, parce qu'il a été un des rares Evêques à s'appliquer à résister à la subversion, et un des seuls à s'y attaquer publiquement.

Ensuite, parce qu'il a dû se lancer en cette lutte à l'âge où la plupart de nos contemporains prennent leur retraite, comme lui-même en avait été tenté, et ne songent plus qu'à vivre tranquillement de leurs rentes.

Ce poids de l'âge, auquel s'ajoute l'usure d'un tel combat, ont sans doute lourdement pesé dans les divagations de pareilles contradictions.


Enfin, en raison du cas atypique de cette subversion, dont les agents infiltrés jusqu'au Vatican ont oeuvré non de l'extérieur, mais à l'intérieur des structures ecclésiastiques, en se faisant passer pour ce qu'ils ne sont pas.


Notre présent propos n'est pas non plus de l'excuser, mais d'exposer la réalité le plus objectivement possible.

Le Saint-Esprit peut permettre que même des esprits fidèles et honnêtes se trompent ou soient trompés, surtout en ce qui concerne des personnes, que des âmes habituellement sous son influence s'en détournent un temps, défaillent temporairement, voire chutent un instant.

Mais il est absolument certain que l'Esprit-Saint ne saurait inspirer ni une erreur, ni un mal, ni des fluctuations, ni des variations continuelles, encore moins des contradictions et des oppositions à la doctrine catholique.

Ce n'est donc point sous son influence que Mgr Lefebvre en est arrivé là, mais bien plutôt sous celle de l'esprit du père du mensonge.

Or, comme Dieu n'abandonne point s'il n'est le premier abandonné, force est de conclure que Mgr L. a failli à un moment à ce qu'il aurait dû faire.

Sa tendance de praxis d'homme d'action, soulignée plus haut, nous met déjà sur la voie.

Pourtant, il semble que la raison, tout en restant en cette optique, en est plus profonde encore.


Il m'apparaît, avec le recul de plusieurs années de considération de sa manière d'être et d'agir, qu'il a davantage cru en la capacité de son habileté diplomatique qu'en la force surnaturelle de la confession de la Foi.


La première se fonde principalement sur les circonstances et possibilités concrètes à court terme de tel moment, et s'appuie surtout sur des moyens humains en lesquels les gros bien-ou-mal-faiteurs ont une large part.


La seconde se fonde principalement sur les principes divins et éternels de la Vérité, qui rejetés aux oubliettes finissent toujours par remonter à la surface, et s'appuie surtout sur l'espérance du secours de Dieu.


D'abord un instant découragé et abattu par le triomphe de la subversion, puis poussé par les demandes d'aide de nombreux séminaristes ne sachant plus à qui s'adresser, Mgr L. est reparti d'un bon pied dans la lutte.

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4185
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: Incohérentes et condamnables variations de la praxis du lefebvrisme

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 66 (Mai - Juin 2001)


EDITORIAL



Incohérentes et condamnables variations
de la praxis du lefebvrisme

(ou le lefebvrisme « sans peur » mais pas sans reproche)




Le propre des Catholiques face à l'hérésie :


Les étapes logiques de cette lutte contre l'hypocrisie des hérétiques ont été magnifiquement résumées depuis le Ve S. par le Père de l'Eglise, Saint Vincent de Lérins, en son si célèbre Commonitorium ou Avertissement contre les hérétiques :


« L'habitude et la loi de presque toutes les hérésies, c'est d'aimer les nouveautés impies, de mépriser les maximes de l'antiquité et, par les objections d'une prétendue science, de faire naufrage dans la Foi.

Au contraire, le propre des Catholiques est 1̊) de garder le dépôt confié par les Saints Pères, 2̊) de condamner les nouveautés impies, et 3̊) comme l'a dit et répété l'Apôtre, de crier anathème à quiconque annonce une doctrine différente de celle qui a été reçue.» (ch. 24).


Or si Mgr Lefebvre, en conformité avec cet ordre logique de bataille, s'est appliqué d'abord au 1̊) puis au 2̊) de ce propre des Catholiques face à l'hérésie, il a ensuite calé devant le passage au 3̊) !

Car s'il a prêché avec ardeur ceci : « Il n'a donc jamais été permis, il n'est pas permis, et il ne sera jamais permis de prêcher aux Chrétiens Catholiques une autre doctrine que celle qu'ils ont reçue », il a failli et défailli en ce qui était la suite logique et nécessaire du combat : « et jamais il n'a fallu, jamais il ne faut, jamais il ne faudra omettre d'anathématiser ceux qui annoncent autre chose que la doctrine une fois reçue.» (ch. 9).

Il a été plusieurs fois sur le point de le faire.

D'abord en ses fracassantes et vaillantes déclarations de l'été chaud 1976, puis à Pâques 1986.

Mais à chaque fois il a ménagé tant ses troupes que plus encore ses gros bien-ou-mal-faiteurs : « je ne veux pas encore le dire d'une façon solennelle et formelle », car je veux d'abord savoir si vous me suivrez ou non en cela !

Qui veut sauver son oeuvre par des moyens humains la perdra, qui est prêt à perdre sa part dans l'ouvrage de Dieu plutôt que de trahir la Vérité la verra sauvée tôt ou tard !

Ce qui s'imposait ? Ce qui s'impose toujours ? Saint Vincent de Lérins vient de nous le rappeler en son chapitre 9.

Mais laissons-le nous l'expliciter davantage :

« Alors se manifesta l'autorité de la puissance apostolique : « Même si nous-mêmes ou un ange du ciel vous évangélisait autrement que nous vous avons évangélisés, qu'il soit anathème.» (Gal. 1,8).

Pourquoi dit-il : « Même si nous-mêmes » ? Pourquoi pas : Même si moi...?

C'est qu'il veut dire : lors même que Pierre
[c.à.d. qu'un Pape], lors même qu'André, lors même que Jean [c.à.d. qu'un Apôtre, un Prophète, un successeur des Apôtres, un Evêque], lors même enfin que tout le choeur des Apôtres [c.à.d. qu'un Concile même général] vous évangéliserait autrement que nous vous avons évangélisés, qu'il soit anathème.

C'est encore trop peu : Même si un ange du ciel
[c.à.d une apparition privée], dit-il, vous évangélise autrement que nous vous avons évangélisés, qu'il soit anathème.

Il ne lui a pas suffi, pour défendre la foi traditionnelle, de mentionner la nature de l'humaine condition ; il a voulu aussi y joindre l'imminente nature des Anges... non que les Saints Anges du ciel puissent encore pécher ;

mais il veut dire, quel que soit celui qui tente de modifier la foi traditionnelle, qu'il soit anathème... c.à.d. séparé, rejeté du troupeau, exclu, afin que la contagion d'une seule brebis n'infecte pas de son poison l'innocent troupeau du Christ.»
(ch. 8)

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4185
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: Incohérentes et condamnables variations de la praxis du lefebvrisme

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 66 (Mai - Juin 2001)


EDITORIAL



Incohérentes et condamnables variations
de la praxis du lefebvrisme

(ou le lefebvrisme « sans peur » mais pas sans reproche)




Devoir s'imposant à des disciples un temps entraînés dans l'erreur par leur maître :



Et puisqu'il n'est plus temps pour leur guide qui n'est plus là de se reprendre, que reste-t-il à faire à ses disciples ?

Qu'ils aient la sagesse d'écouter encore le même Père de l'Eglise :

« Ainsi est Catholique véritable et authentique, qui chérit la Vérité de Dieu, l'Eglise, « le Corps du Christ » (Eph. 1,23) ;

qui ne met rien au-dessus de la Foi Catholique : ni l'autorité, ni l'affection, ni le génie, ni l'éloquence, ni la philosophie d'un homme quelqu'il soit ;

qui, méprisant tout cela, fermement et inébranlablement attaché à la Foi, est résolu à n'admettre que les vérités universellement admises par l'Eglise Catholique depuis les temps anciens ;

et qui comprend enfin que toute doctrine nouvelle et inouïe, insinuée par un seul homme en dehors de l'avis général des Saints ou contre cet avis, n'a rien de commun avec la Religion :

elle constitue bien plutôt une tentation, selon l'enseignement du bienheureux Apôtre Paul.»
(ch. 20)

Répondre

Revenir à « Doctrine et débats sur les principes »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 2 invités