Les principales Eglises Catholiques d'Orient
Re: Les principales Eglises Catholiques d'Orient
PAX ET BONUM
Chère Veni,
Pourriez-vous avoir la gentillesse denous instruire sur le combat pour la Foi dans votre pays.
Combien de prêtres avez-vous ? Avez-vous des lieux de culte? Pouvez-vous recevoir de façon régulière les sacrements ?... enfin dites-nous comment nos frères du Liban combattent pour la gloire de notre Mère la Sainte Église Catholique
Chère Veni,
Pourriez-vous avoir la gentillesse denous instruire sur le combat pour la Foi dans votre pays.
Combien de prêtres avez-vous ? Avez-vous des lieux de culte? Pouvez-vous recevoir de façon régulière les sacrements ?... enfin dites-nous comment nos frères du Liban combattent pour la gloire de notre Mère la Sainte Église Catholique
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Re: Les principales Eglises Catholiques d'Orient
Chère Gabrielle, je crois qu'il y a un malentendu entre nous.
Les Eglises catholiques d'Orient sont en parfaite communion avec Rome.
A ma connaissance il y a au Liban deux missions d'apostolat de la Fsspx par an en moyenne, et un très vieux prêtre francais indépendant, le père Maurice Avril (missionnaire en Algérie durant des décennies), qui a créé un dispensaire, une école et une chapelle ou sont dispenses les enseignements du concile de Trente.
Pour ma part, je suis attachée à une paroisse maronite.
Si vous vouliez savoir si il y a des prêtres sedevacantistes au Liban, quelque soit le rite concerne, je ne le pense pas mais ne saurais rien affirmer.
Si quelqu'un souhaite assister a une messe qui ne soit pas NOM, il reste la solution de se tourner vers une paroisse syrienne catholique (superbe d'ailleurs, avec une liturgie très émouvante, dans la propre langue du Christ et inchangée depuis 2000 ans), mais la Messe sera de toute facon UNA cum.
J'espère avoir répondu a vos question, chère Gabrielle,
Veni
Les Eglises catholiques d'Orient sont en parfaite communion avec Rome.
A ma connaissance il y a au Liban deux missions d'apostolat de la Fsspx par an en moyenne, et un très vieux prêtre francais indépendant, le père Maurice Avril (missionnaire en Algérie durant des décennies), qui a créé un dispensaire, une école et une chapelle ou sont dispenses les enseignements du concile de Trente.
Pour ma part, je suis attachée à une paroisse maronite.
Si vous vouliez savoir si il y a des prêtres sedevacantistes au Liban, quelque soit le rite concerne, je ne le pense pas mais ne saurais rien affirmer.
Si quelqu'un souhaite assister a une messe qui ne soit pas NOM, il reste la solution de se tourner vers une paroisse syrienne catholique (superbe d'ailleurs, avec une liturgie très émouvante, dans la propre langue du Christ et inchangée depuis 2000 ans), mais la Messe sera de toute facon UNA cum.
J'espère avoir répondu a vos question, chère Gabrielle,
Veni
Re: Les principales Eglises Catholiques d'Orient
Veni,
Bien que cela soit en dehors du sujet de ce dossier, très intéressant historiquement parlant, daignez me permettre de profiter de cet aparté entre Gabrielle et vous pour vous demander ce qui suit.
Avez-vous regardé ? et jusqu'au bout, cette si tristement parlante vidéo dont le lien a été fourni par Si vis pacem ici :
http://www.phpbbserver.com/micael/viewt ... rum=micael
http://www.micael.byethost7.com/viewtop ... t=119#p798
Si vous avez été jusqu'au bout, vous avez constaté que cet évêque "orthodoxe" ne ménage point les siens, puisqu'il montre que la plupart d'entre eux, et les plus élevés en leurs hiérarchies, composent avec ce qu'il résume tout à la fin d'un seul mot :
Que pensez-vous de cette vidéo ?
Puis, de cette conclusion de cet évêque qui, en cela, se recoupe tout à fait avec la mienne ?
La trouvez-vous exagérée, prématurée, complètement disproportionnée ?
Vous n'êtes évidemment pas tenu de répondre à ces questions ici. Par contre, cela me semble fort important d'y répondre au moins en votre for intérieur.
Par ailleurs, cela ne vous empêche nullement de continuer votre très intéressant sujet, d'autant plus quand on sait, suite à ce que vous avez annoncé plus haut, qu'il ne fait que préparer un sujet qui nous intéressera davantage encore, à savoir celui de l'évocation des Saints orientaux que l'on connaît si mal de par chez nous.
Grand merci donc, pour cet exposé.
Bien que cela soit en dehors du sujet de ce dossier, très intéressant historiquement parlant, daignez me permettre de profiter de cet aparté entre Gabrielle et vous pour vous demander ce qui suit.
Avez-vous regardé ? et jusqu'au bout, cette si tristement parlante vidéo dont le lien a été fourni par Si vis pacem ici :
http://www.phpbbserver.com/micael/viewt ... rum=micael
http://www.micael.byethost7.com/viewtop ... t=119#p798
Si vous avez été jusqu'au bout, vous avez constaté que cet évêque "orthodoxe" ne ménage point les siens, puisqu'il montre que la plupart d'entre eux, et les plus élevés en leurs hiérarchies, composent avec ce qu'il résume tout à la fin d'un seul mot :
Et, montrant ainsi qu'il connaît bien les Ecritures, il en déduit aussitôt juste après que l'arrivée de l'Antéchrist est à notre porte.apostasié ! é apostasia !
Que pensez-vous de cette vidéo ?
Puis, de cette conclusion de cet évêque qui, en cela, se recoupe tout à fait avec la mienne ?
La trouvez-vous exagérée, prématurée, complètement disproportionnée ?
Vous n'êtes évidemment pas tenu de répondre à ces questions ici. Par contre, cela me semble fort important d'y répondre au moins en votre for intérieur.
Par ailleurs, cela ne vous empêche nullement de continuer votre très intéressant sujet, d'autant plus quand on sait, suite à ce que vous avez annoncé plus haut, qu'il ne fait que préparer un sujet qui nous intéressera davantage encore, à savoir celui de l'évocation des Saints orientaux que l'on connaît si mal de par chez nous.
Grand merci donc, pour cet exposé.
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Re: Les principales Eglises Catholiques d'Orient
Monsieur l'abbé,
en deux mots et malgré le hors sujet, l'apostasie générale ne fait aucun doute a mes yeux :
"Le pasteur sera frappe et les brebis dispersées"
La bonne nouvelle dans tout cela, c'est que si nous en sommes déjà là, le Christ a promis de tout rétablir dans la Vérité, le moment venu. C'est d'après moi Lui faire insulte que de penser qu'Il ne saura reconnaitre ceux qui L'aiment plus que tout, qui ont la Charité, et qui sont prêts à le suivre par Amour sur le Chemin de Croix,
Pour la vidéo mon système ne m'a pas permis de la voir.
Je n'ai pas besoin d'être convaincue que la hiérarchie de l'Eglise a apostasié...je le suis.
Sans l'assistance directe de l'Esprit Saint, je pense qu'il serait téméraire de ma part de trancher une question aussi délicate, aussi je me fie humblement en Notre Seigneur pour toujours montrer la Voie qui mène à Lui aux hommes de bonne volonté.
"A l'impossible nul n'est tenu"
cordialement, Veni
en deux mots et malgré le hors sujet, l'apostasie générale ne fait aucun doute a mes yeux :
"Le pasteur sera frappe et les brebis dispersées"
La bonne nouvelle dans tout cela, c'est que si nous en sommes déjà là, le Christ a promis de tout rétablir dans la Vérité, le moment venu. C'est d'après moi Lui faire insulte que de penser qu'Il ne saura reconnaitre ceux qui L'aiment plus que tout, qui ont la Charité, et qui sont prêts à le suivre par Amour sur le Chemin de Croix,
Pour la vidéo mon système ne m'a pas permis de la voir.
Je n'ai pas besoin d'être convaincue que la hiérarchie de l'Eglise a apostasié...je le suis.
Sans l'assistance directe de l'Esprit Saint, je pense qu'il serait téméraire de ma part de trancher une question aussi délicate, aussi je me fie humblement en Notre Seigneur pour toujours montrer la Voie qui mène à Lui aux hommes de bonne volonté.
"A l'impossible nul n'est tenu"
cordialement, Veni
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Re: Les principales Eglises Catholiques d'Orient
HISTOIRE DES MELKITES
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Introduction
Antioche
Les Melkites
La Paix de Constantine
Le Patriarcat
Les Patriarches Grecs-Catholiques
Introduction Historique
Larges extraits d'une "Synthèse" de Mgr Joseph Nasrallah, L' Exarque de Paris, sur l'"HISTOIRE de L’ÉGLISE MELCHITE des ORIGINES à NOS JOURS" (publiée dans Le Lien 2/82). (Nous respectons ici l’orthographe "melchite" de Mgr Nasrallah).
Contrairement aux autres églises orientales, catholiques ou non, I'Église melchite n'est pas une Église nationale. C'est une Église particulière, dans le sens canonique du mot, répandue dans tout le Proche-Orient arabe et dans une diaspora qui prend de l'ampleur de plus en plus. Elle est l'héritière légitime des trois sièges apostoliques d'Alexandrie, d'Antioche et de Jérusalem. Ses origines se confondent avec la prédication de l’Évangile dans le monde gréco-romain de la Méditerranée orientale et l'extension du Christianisme au-delà des limites de l'Empire. La formation des patriarcats d'Alexandrie, d'Antioche et de Jérusalem, les premiers au concile de Nicée (325), le troisième à Chalcédoine (451), I'ont façonnée et en ont fait une entité territoriale et juridique.
L’Église melchite doit son caractère d'Église particulière à deux fidélités, celle à l' Empire de Byzance et celle aux sept premiers conciles œc*méniques. Elle ne prit son nom de Melchite cependant qu'à la fin du Ve siècle. Ce sobriquet, inventé par ses détracteurs, les Monophysites, pour stigmatiser sa fidélité à l'empereur (malka en syriaque) Marcien qui avait réuni le concile et au concile de Chalcédoine, est le label de son orthodoxie envers la Cattolica.
De nos jours, au point de vue sociologique, I'Église melchite offre une homogénéité ethnique étonnante: son patriarche, son épiscopat, son clergé tant régulier que séculier, ses fidèles sont (surtout) arabes.
La conquête arabo-islamique du Vlle siècle fit passer en quelques années l'aire des patriarcats melchites sous domination non chrétienne: Alexandrie, Antioche et Jérusalem seront en Terre d' lslam jusqu 'à la domination ottomane de 1516. À de rares exceptions, les chrétiens ne subiront pas de persécutions, mais un régime de vexations, de sujétions; ils seront désormais des dimmis des protégés. Ils assumeront avec résignation et courage leur nouveau rôle de témoins du Christ en Islam. N'ayant plus de possibilité de jouer un rôle politique, les Melchites - comme d'ailleurs les Jacobites et les Nestoriens - se tourneront vers les professions libérales, surtout la médecine, et seront les artisans de la version en arabe de l'héritage philosophique, médical et scientifique de la Grèce antique.
La reconquête byzantine de l'Antiochène ne dura qu'un siècle (960-1085). Elle eut pour conséquence la byzantinisation de la liturgie des trois patriarcats. L' adaptation des coutumes liturgiques de la Ville impériale sera à peu près consommée à Antioche à la fin du XlIle siècle.
Mais ce que le halo, qui entourait le trône œc*ménique ne put exécuter, c'est-à-dire entraîner l’Église melchite dans le schisme, les Croisés en préparèrent le terrain. En effet, des patriarches et des évêques latins remplacèrent les hiérarques melchites (sauf à Alexandrie). L'Église locale fut soumise à une Église étrangère. Une sorte d' "estrangement" s'établit entre les deux, sans que la première, cependant, rompît ses relations avec Rome.
Le règne des Mameluks (1250-1516) ne mit pas seulement fin aux possessions franques en Orient, mais fut une période cruciale pour les Communautés chrétiennes: persécutions, destructions, massacres furent leur lot. C’est durant le règne de ces "esclaves" couronnés que le christianisme accusa une forte régression; des régions entières furent islamisées ou vidées de leur population. Cependant le "petit reste" perpétua sa mission qui prit de plus en plus un caractère de témoignage et de fidélité au Christ. Les confesseurs et les martyrs n'y manquèrent pas.
La conquête ottomane (1516-1918) ne fut pas plus clémente, du moins jusqu'au XVlle siècle. Il y avait longtemps qu'on avait cessé de voir dans les chrétiens "des protégés", pour ne plus se souvenir que de leur qualité d'infidèles. Les pachas avaient toute liberté d'action à l'égard de cette catégorie d'administrés, privés de moyens légaux de protestation.
Désormais tout l'Orient dépendait d'une seule autorité, celle du sultan. Ce dernier sut mettre à profit la situation. Constantinople deviendra non seulement capitale politique d’un immense empire, mais capitale religieuse de l'Orient, comme Rome l'était pour l'Occident. Le patriarche œc*ménique fut appelé à exercer une autorité sur les hiérarques melchites. Leur confirmation et parfois leur élection dépendent désormais du Phanar. La hiérarchie d'Alexandrie et de Jérusalem s'hellénisa complètement. A partir de 1534 jusqu'à nos jours, tous leurs sièges épiscopaux furent attribués à des grecs. Les deux patriarcats se coupèrent ainsi de la Cattolica pour embrasser le schisme. L'Hellénisme n'eut pas de prise sur Antioche dont les patriarches étaient choisis dans le clergé indigène; ils conservèrent pour la plupart des liens avec Rome. Le patriarcat profond ne varia pas dans sa croyance, même lorsque l'un ou l'autre de ses hiérarques se trouva être plus favorable à Constantinople qu'à Rome. Une Église n'est pas formée uniquement de son chef; elle comprend aussi les évêques, le clergé et le peuple. Les fidèles portent en eux-mêmes un sens de la vérité, un instinct sûr qui lui permet de la reconnaître. Parce que le Pape Honorius pencha vers le monothélisme, eut-on jamais l'idée de déduire que l’Église d'Occident embrassa cette hérésie?
L'échec de l'Union tentée à Florence servit de leçon à Rome. L'établissement d'une communion formelle avec une Église orientale devait s'opérer par la base et non par le sommet. Dans un premier stade, des missionnaires (Jésuites, Capucins, Carmes, Franciscains) se mirent au service de la hiérarchie locale et coopérèrent avec elle. Des pasteurs qui n'étaient pas en communion formelle avec Rome encourageaient leurs ouailles à s'adresser aux missionnaires. Le peuple sentait la nécessité d'une intelligence plus profonde de la foi traditionnelle qu'il vivait malgré mille ans de répression. Il aspirait à la trouver auprès de religieux plus instruits que son clergé. Des deux côtés, on était assuré de participer à une même foi. Cependant, une fraction attirée par le renom de la culture occidentale et sa civilisation prit en bloc ce que la latinité lui apportait. C'est ainsi qu'après quelques décennies l'ont vit apparaître une nouvelle manière de concevoir la foi traditionnelle. Le comportement de ces nouveaux "catholiques" fut considéré comme une trahison et une mutation de la foi ancestrale par une fraction attachée à son passé. Ainsi la communion dans la foi avec la Cattolica qui n'avait cessé de fleurir dans le patriarcat d'Antioche fut mise en question et deux manières de la concevoir firent leur apparition. L'identité antiochienne se perdit. Une fraction de ses fidèles pencha vers Byzance et devint plus constantinopolitaine qu'antiochienne, et l'autre vers Rome avec une forme de relation plus romaine que fidèle à la foi de l'Église locale. De sorte qu'à la mort du patriarche Athanase en 1724, une double lignée de patriarches fut instaurée, I'une orthodoxe et l'autre catholique. Elles durent jusqu'à nos jours.
Date fatidique que celle de 1724, deux hiérarchies parallèles, deux communautés sœurs qui se déchirent sous l'œil bienveillant des Turcs, qui accordent le siège patriarcal et les évêchés aux plus offrants. Les martyrs et les confesseurs ne manquèrent ni à l'une ni à l'autre. Deux routes divergentes et deux destinées conduisaient désormais les deux Églises, la catholique et l'orthodoxe.
La première, puisque c'est d'elle que nous devons parler, (c.à.d. I'Église Grecque-Melchite-Catholique), s'organisa intérieurement. De nouveaux Ordres monastiques furent fondés, un clergé éduqué à Rome dispensait l'enseignement dans des écoles nouvellement fondées. Un séminaire fut ouvert à Aïn Traz (1811 ). Malgré une crise de croissance qui dura jusqu'à la fin du XVlIle siècle, dûe surtout à l'antagonisme des nouvelles congrégations monastiques entre elles, I'Église melchite trouva son équilibre, des conciles locaux la dotèrent d'une organisation solide et, ainsi, elle s'étendit et se développa. La providence lui ménagea, au XlXe siècle, deux grands patriarches: Maximos Mazloum (1833-1855) et Grégoire Joseph (1864-1 897 )
Trois ans après son élection, Mazloum perfectionna la législation canonique de son Église (conciles d'Aïn Traz, 1835, et Jérusalem 1849). Il étendit sa sollicitude au patriarcat d'Alexandrie, car fuyant les persécutions des orthodoxes, des catholiques de Syrie et du Liban avaient émigré en Égypte. Mazloum leur sacra un évêque, leur envoya des prêtres et dota les nouvelles paroisses d'églises et de fondations charitables. Il fit de même pour le patriarcat de Jérusalem. Mais Mazloum est surtout connu pour avoir été l'artisan de la reconnaissance par le sultan de l'indépendance complète de son Église, tant au point de vue civil qu'au point de vue ecclésiastique (1 848).
Le long patriarcat de Grégoire Joseph fut des plus glorieux et des plus féconds. Durant 33 ans, mesurant ses actions à leurs conséquences possibles sur l'œuvre capitale de l'union des Églises, il travailla à réaliser son vaste plan de restauration de son Église. Il voulut la réaliser dans le sens de la pure tradition orientale. D'où sa position à Vatican I par laquelle il s'opposa à l'opportunité de la proclamation des dogmes de la Primauté et de l’infaillibilité du Pape dans le sens qu'entendait la majorité des Pères. Il lutta contre le Protestantisme qui pénétrait en force en Orient, en fondant les collèges patriarcaux de Beyrouth (1865), et de Damas (1875). En 1866, il rouvrit le séminaire d'Aïm Traz, mais surtout fut à l'origine de celui de Sainte-Anne de Jérusalem (1882). Il prit une grande part au Congrès eucharistique célébré à Jérusalem en 1893. Ses suggestions ne furent pas étrangères à l'élaboration de l'encyclique Orientalium Dignitas, véritable charte des Églises orientales, par laquelle Léon XlIl ordonna le respect le plus absolu des droits des patriarches et de la discipline orientale, corrigeant, sur plus d'un point, I'esprit de la majorité des missionnaires latins.
Nous nous souvenons tous de la grande figure de Maximos IV (1947-1967) et de son action à Vatican II. On a dit de lui avec raison qu'il a été l'un des Pères qui firent le Concile. En effet, ce dernier lui doit maintes de ses orientations. Peut-être que, eu égard au petit nombre de fidèles de son Église, sa hardiesse parut téméraire à certains. Mais lui était conscient qu'il parlait au nom du "frère absent", de la grande Église orthodoxe qui ne compte pas moins de deux cents millions de fidèles. Il puisait sa force et son mordant dans la conception qu'il avait de son Église, pont entre Rome et l'Orthodoxie. Depuis son élévation sur le trône patriarcal, son successeur, S B. Maximos V Hakim (22 novembre 1967), chef actuel de l’Église melchite, suit la lancée de son prédécesseur, tout en prêtant une attention particulière au problème de la Diaspora de son Église. Plus de la moitié de ses effectifs vit, en effet, en dehors des limites imposées à notre Patriarcat.
J. Nasrallah, Exarque patriarcal, Paris
Antioche
Lorsque dans la plénitude des temps, "attendu de tous les peuples", naquit en Palestine(1) le Christ de la Vierge Marie, le monde connu était gouverné en grande partie par la "Lex Romana". Antioche, située au bord de l'Oronte, était alors la deuxième Ville de l'Empire(2). Nous possédons de très intéressantes descriptions d'Antioche, I'ancienne capitale des Séleucides, devenue ensuite capitale de la province romaine de Syrie. Cette ville de plus de deux cent mille habitants recevait souvent la cour impériale, ce qui lui conférait vraiment le titre de capitale de l'Orient.
Deux célèbres écrivains d'Antioche, Liban et Saint Jean Chrysostome, parlent dans leurs écrits de la grande ville merveilleuse. Mais à part les souvenirs et les ruines, rien ne subsiste des merveilles de jadis, des villas élégantes dont parle Chrysostome, des avenues pavées de marbre et des nuits illuminées. De nos jours, Antakya-nom moderne de cette ville-est un modeste centre agricole en territoire turc.
Mais en ces temps anciens, lorsque pour la première fois parvint en ce pays le message de l'Incarnation du Verbe et I'avènement du salut, cette ville, connue à la fois pour sa richesse et ses moeurs dissolues, ne pouvait être négligée par les Douze.
D'Antioche, centre international des affaires, bifurquaient les grandes routes pour Damas et Jérusalem, vers l'Asie Mineure et l'Égypte, vers la p*r*e et les Indes. La corrélation d'Antioche avec la prédication de l'Évangile est de grande importance: de là, la "bonne nouvelle" fut transmise en Syrie et en p*r*e, de là Paul entreprit ses premiers voyages apostoliques et c'est là que Pierre installa son siège épiscopal, avant qu'il soit transféré à Rome. Ce fut également à Antioche que les "Chrétiens" furent nommés pour la première fois comme tels. Le fait que la ville la plus scandaleuse de l'Orient ait été choisie comme siège du prince des Apôtres témoigne d'une philosophie chrétienne, puisque Juvénal dit que "le vice coulait de l'Oronte vers le Tibre". Ainsi, une nouvelle source, apportant le chuchotement de la parole de l'espoir et de l'amour, commença à couler de l'Oronte vers le Tibre, jusqu'à ce que cette parole soit également prononcée au bord du Tibre, à Rome, choisie comme nouveau siège du trône de Pierre.
Alors que jadis, sur la colline du Golgotha à Jérusalem, la croix servit au "jugement" du Christ, elle devint, au lieu d'un instrument d'infâme condamnation, le symbole du salut et le signe de sainteté et d'élection.
Les Melkites
Ayant acquis la liberté (en 313), I'Église s'attribua une organisation territoriale bien délimitée à laquelle l'administration civile servit de base(1).
Au premier Concile oecuménique de Nicée en 325, une situation juridique existante est ratifiée officiellement: on confie des attributions spéciales aux évêques dans les capitales des "provinces"; de plus, les droits des évêques sont établis et leurs compétences dépassent les métropoles: ainsi le canon 6(2) reconnaît à Alexandrie certains privilèges sur le territoire égyptien, semblables à ceux de Rome sur le territoire italien. Antioche obtient un primat sur l'Orient, pendant que le canon 7 attribue à Jérusalem le même privilège, mais honorifique.
De cette façon, la direction de l'Église repose sur les sièges de Rome, d'Alexandrie, d'Antioche et de Jérusalem avec leurs territoires respectifs, tout en attribuant à Rome le primat universel du Saint-Siège.
Les évêques de ces quatre sièges avaient le titre de Patriarche.
Lors du transfert de la Capitale de l'Empire à Constantinople, la ville de Constantin acquit également une importance considérable pour l'administration de l'Église et devint finalement siège patriarcal. Le deuxième Concile Oecuménique de 381 décida qu'un primat d'honneur serait attribué à Constantinople, qui prit de ce fait le second rang après Rome, cette dernière demeurant le siège du successeur de Pierre.
Les cinq sièges patriarcaux formèrent la "Pentarchie"; on appela les Patriarches les cinq lumières de l'univers, les cinq têtes et soutiens de l'Église, les cinq sens du corps ecclésiastique, dont Rome représentait la vue.
Avec Justinien, le pouvoir impérial confirma l'organisation et le droit patriarcal. La "Novella" (3) 123 ordonna selon leur importance la suite des sièges patriarcaux: Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem. Il y était dit, en outre, que la consécration des évêques dans les métropoles était du ressort du Patriarche, de même que la convocation des conciles locaux; le Patriarche exerçait aussi la jurisprudence, le droit de contrôle sur tout le patriarcat et en plus, le droit de déléguer des représentants personnels auprès des autres Patriarches. Le Patriarche aurait, également, eu le droit de tenir le synode permanent, une réunion des évêques où le sort du Patriarcat aurait dû être réglé.
La Pentarchie, qui se manifesta d'une certaine manière par le règne de cinq papes territoriaux, dont l'un, le Pape de Rome, revêtait le primat universel, s'écroula en 1054 avec le Schisme de Constantinople.
Entre-temps, le Patriarcat d'Antioche avait traversé à l'époque du Concile Oecuménique de Chalcédoine en 451, une période de grande crise, jusqu'à la séparation du patriarcat. Cette crise éclata à cause de la définition diophysite(4). Les monophysites, qui ne voyaient dans la Personne du Christ qu'une nature divine-humaine, furent condamnés par le concile. Mais ils continuèrent de maintenir leur doctrine, ceci surtout pour des considérations politiques, antibyzantines, à l'égard de l'Empereur, garant de la vraie doctrine, de l' "Orthodoxie". S'opposer au Concile de Chalcédoine signifiait une sorte de protestation contre le pouvoir impérial, contre Constantinople. C'est ainsi que nacquit l'expression "melkite" (5), afin de désigner les vrais croyants, fidèles au dogme conciliaire. Ceux qui suivirent l'Orthodoxie impériale et le Patriarche "orthodoxe" furent nommés dès lors "melkites".
Le même événement se passe à Alexandrie(6), où le Patriarche et les croyants qui acceptèrent la doctrine officielle furent nommés "Melkites".
La séparation entre Constantinople et Rome, en 1054, entraîna celle de l'ensemble de l'Orient avec l'Occident et les Patriarches, jusqu'alors en accord avec Rome, s'unirent à la thèse du Patriarche oecuménique de Constantinople. Comme elles tenaient à se distancer des hérésies, qu'elles avaient toujours rejetées, les Églises de l'Orient quoique séparées de Rome voulurent toujours être appelées "orthodoxes", c.-à-d. fidèles à la vraie doctrine. Afin de souligner le caractère universel de son primat, le Saint-Siège de Rome se nomma "catholique". Ainsi, la dénomination "orthodoxe" obtint la signification de chrétien appartenant à une Église de l'Orient séparée du catholicisme.
(1) En l'an 292, Dioclétien avait divisé l'Empire en 12 "diocèses". Théodose 1er avait, en 395, procédé à la division en deux empires de l'est et de l'ouest; chacun comprenait 2 "préfectures" lesquelles exerçaient la jurisprudence sur des diocèses qui, de leur côté étaient divisés en "provinces". Selon la "Notitia dignitatum", I'Empire Romain, vers la fin du IV' siècle, se présentait de la manière suivante: Empire d'Orient avec la Préfecture d'Orient comprenant les "diocèses" d'Égypte (cap. Alexandrie), Orient (Antioche), Asie (Ephèse), Thrace (Héraclée), Pontos (Césarce) et ia Préfecture d'Illyrie avec les deux "diocèses" Dacie et Macédoine, l'Empire de l'Occident avec la Préfecture d'Italie, d'Afrique et d'Illyricum, et la Préfecture des Gaules avec les "diocèses" d'Espagne, de la Gaule et de Bretagne.
(2) "Antiqua consuetudo servetur per Aegyptum, Lybiam et Pentapolim ita ut Alexandrinus episcopus horum omnium habeat potestatem, quia et urbis Romae episcopo parilis mos est. Similiter autem et apud Antiochiam ceterasque provincias sua privilegia serventur ecclesiis". Cfr. B. KIJRTSCHEID, Historia iuris canonici, Historia Institutorum, Roma 1951.
(3) "Novella" est la dénomination des prescriptions légales du grand législateur Justinien, promoteur du "Corpus iuris civilis".
(4) Deux natures dans le Christ, une divine et une humaine.
(5) De "melek", qui signifie en syrien roi, empereur.
(6) C'est à Alexandrie que l'expression "Melkite" fut utilisée pour la première fois en 460, elle désignait les croyants du Patriarche légitime d'Alexandrie, Timoteo Solofaciolo, qui eut l'approbation de l'Empereur Léon 1er.
La Paix du Constantin
A la fin des premiers trois cents ans d'avènement du christianisme, qui comptèrent parmi les plus difficiles et dangereux pour l'Église, l'heure de tranquillité civile sonna enfin. Auparavant, après une première phase de tolérance, le pouvoir impérial avait promulgué les célèbres lois de répression et de condamnation de ceux qui prêchaient l'Évangile et qui l'adoptaient. Quiconque s'opposait à ces lois était poursuivi de peines très sévères.
C'est la raison pour laquelle les martyrs étaient légion, ces "criminels", qui confessaient la foi et préféraient la mort plutôt que de n'être pas condamnés et de perdre la paix avec le Christ. Or, la plupart des sujets de l'État étaient des fidèles de l'Église et les temps étaient venus d'une paix entre l'État et l'Église.
C'est ainsi que Constantin-le-Grand édicta à Milan en 313, la fameuse proclamation de tolérance envers les Chrétiens. Ceci se passa à l'issue de la victoire sur Maxentius à Ponte Milvio et après la vision connue de la Croix, qui se dressa entre Constantin et le soleil, et sur laquelle se trouvaient les paroles "IN HOC SIGNO VINCES".
Grâce à la sagesse du jeune Empereur serbe -- il naquit en 280 à Nish, comme on l'appelle de nos jours -- la paix entre l'Église et l'État fut acquise, liée cependant à la condition que l'Église reconnaisse l'État et soutienne son pouvoir(1).
Constantin s'approcha de plus en plus du Christianisme jusqu'en 330, date où il transféra la cour impériale à Byzance, qu'il appela désormais Constantinople et dont il fit la capitale chrétienne de l'Empire, ceci aux dépens de Rome, où des moeurs payennes persistaient.
En l'an 391, Théodose 1er instaura le Christianisme en tant que religion d'état. Le pouvoir impérial devenait ainsi garant de la doctrine, croyant et protecteur des Chrétiens.
(1) Une étude approfondie sur l'Empire Romain de l'Orient a été écrite par GEORG OSTROGORSKY, Storia dell'lmpero bizantino - Torino 1968
Le Patriarcat
Déjà au cours des 16e et 17e siècles, plusieurs Patriarches d'Antioche, qui résidèrent à Damas, après la destruction d'Antioche par un tremblement de terre au 15e siècle, avaient exprimé le désir de retourner vers l'unité.
Des missionnaires jésuites et capucins collaborèrent au bon déroulement de l'initiative. Ainsi, le Patriarche Cyrille V reconnut formellement l'autorité du Pape. Un des successeurs, Cyrille VI Thanas (1724-1759) compléta l'oeuvre de l'unité, mais un moine grec, Sylvestre, se fit nommé Patriarche par le Patriarcat de Constantinople, en obligeant, de ce fait, Cyrille VI de fuir de Damas, où il se trouvait, vers le Liban.
Mais les événements ne purent dorénavant que suivre une certaine direction. Un patriarcat orthodoxe-melkite subsista, tandis qu'un patriarcat "grec-melkite-catholique", rallié au Saint-Siège de Pierre, se constituait à nouveau à Antioche.
Le Patriarche uni au siège de Rome reçut du Pape "ad personam" le titre de "Patriarche d'Alexandrie et de Jérusalem".
Mais revenons à notre époque. Le successeur de S. B. Ie Cardinal Maximos IV Sayegh, qui se distingua lors du Concile Vatican II, par ses interventions passionnées et valeureuses, est l'actuel Patriarche S. B. Maximos V. élu le 22 novembre 1967 et accepté dans la Communion Romaine par Paul VI le 26 novembre 1967, un homme à l'esprit éclairé qui joint à une pensée lucide une active force de volonté. Moins à l'Ouest, mais surtout en Orient, la dignité de Patriarche a toujours et partout été très estimée.
Pourtant le "Patriarche de l'Ouest" est le Pape. Il n'y a que très peu de témoignages à ce sujet, tels l'inscription "Patriarchium" sur le marbre du Latran, le siège de l'Evêque de Rome, pour désigner ce siège, et aussi le titre "basilica patriarcalis" des basiliques romaines de Saint-Pierre, Saint-Jean au Latran, Saint-Paul et Sainte-Marie Majeure. Dans presque tous les pays à majorité islamique, qui appartenaient jadis au règne ottoman et encore avant à l'Empire Romain Oriental, comme la Syrie, la Jordanie, le Liban, l'Égypte(1), le Patriarche est reconnu comme autorité civile et juridique suprême de sa communauté ecclésiastique. En d'autres termes: le statut juridique, repris du gouvernement ottoman, qui reconnaît dans la personnalité du Patriarche le chef de la "Nation des catholiques romains" (Roum katholik milleti), est resté en vigueur. Sans nous étendre sur des considérations qui dépasseraient le cadre de ce bref exposé, on peut affirmer que le Patriarcat jouit de la "personnalité juridique internationale". Au point de vue du droit canonique interne, le Patriarche benéficie d'une assez grande indépendance canonique, bien entendu dans les limites qui lui sont octroyées par les liens avec le Saint-Siège.
Il est intéressant de constater comment est appelé le Patriarche dans les cérémonies religieuses byzantines(2): "Patriarche des grandes villes d'Antioche, d'Alexandrie et de Jérusalem, de Cilicie, Syrie, Ibérie, Arabie, Mésopotamie, Pentapolis, Éthiopie, de toute l'Égypte et de tout l'Orient, père des pères, pasteur des pasteurs, évêque des évêques, treizième des Saints Apôtres".
Re: Les principales Eglises Catholiques d'Orient
PAX ET BONUM
Merci, Veni pour cette clarification. Je dois donc reprendre mon chemin, cette quête que mon âme a entreprise depuis tant d’années. Je cherche cet autel saint et sans tâche, où le Christ, mon bien-aimé n’est pas sacrifié à Baal et ses disciples, je cherche ce parvis saint, où en esprit je pourrai m’agenouiller et face contre terre adorer mon Dieu Trois fois Saint. Les Églises Orientales catholiques ne feront pas la leçon à l’Europe, ni à l’Amérique du Nord (où j’habite) elles donnent seulement le triste spectacle de la déchéance, de la perte de la Foi, bien cachée sous la majesté inutile des rites liturgiques.
Je continuerai de rêvai à ce jour où un Diacre Français intègre dans sa Foi, pourra remplir sa fonction dans le Saint Sacrifice de la Messe, près d’un prêtre qui n’aura pas les mains souillées du Sang de la Divine Victime. Où êtes-vous, mains consacrées exemptes de compromis, dans quel lieu, dans quelle catacombe offrez-vous l’Agneau sans tâche, je vous cherche, je vous espère…. Ah ! Se peut-il que vous n’existiez plus ?
Je vous laisse, je ne vous dérangerai plus dans votre dossier historique.
Merci, Veni pour cette clarification. Je dois donc reprendre mon chemin, cette quête que mon âme a entreprise depuis tant d’années. Je cherche cet autel saint et sans tâche, où le Christ, mon bien-aimé n’est pas sacrifié à Baal et ses disciples, je cherche ce parvis saint, où en esprit je pourrai m’agenouiller et face contre terre adorer mon Dieu Trois fois Saint. Les Églises Orientales catholiques ne feront pas la leçon à l’Europe, ni à l’Amérique du Nord (où j’habite) elles donnent seulement le triste spectacle de la déchéance, de la perte de la Foi, bien cachée sous la majesté inutile des rites liturgiques.
Je continuerai de rêvai à ce jour où un Diacre Français intègre dans sa Foi, pourra remplir sa fonction dans le Saint Sacrifice de la Messe, près d’un prêtre qui n’aura pas les mains souillées du Sang de la Divine Victime. Où êtes-vous, mains consacrées exemptes de compromis, dans quel lieu, dans quelle catacombe offrez-vous l’Agneau sans tâche, je vous cherche, je vous espère…. Ah ! Se peut-il que vous n’existiez plus ?
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Re: Les principales Eglises Catholiques d'Orient
L’Eglise catholique d’Ethiopie
L’eglise catholique est présente en Ethiopie depuis les débuts de la chrétienté. Les actes des Apôtres (actes 8:26-40) nous disent comment un des premiers convertis était éthiopien, baptisé par l’apôtre St Philippe.
Pourtant, le manque de prêtres, l’encerclement de Éthiopie par l’islam et les activités d’une église locale privilégiée par le gouvernement jusqu'à des temps très récents ont freiné l’extension de l’Eglise catholique.
En 341, Saint Frumentius (Abune Salama Kesatie Berhan) fut consacré par Saint Athanase, Patriarche d’Alexandrie, évêque d’Ethiopie. Lorsque l’Eglise d’Alexandrie et d’Ethiopie se sépara au sixième siecle de l’Eglise de Rome l’Eglise se divisa.
Entre le XIIIeme et le XVII eme siècle, les missionnaires latins concentrèrent tous leurs efforts à la réintroduction de l’Eglise catholique en Ethiopie ou plutôt de l’influence de Rome au sein de l’Eglise Catholique locale. Les missions visaient plus à consolider adhésion à l’Eveque de Rome plutôt qu’a convertir les infidèles.
Les persécutions à l’encontre des missions catholiques firent fureur entre le XVII eme et le XIX eme siècle. Il fallut attendre 1839 et monseigneur Giustino de Jacobies et plus tard, en 1846, le Cardinal Massaja pour voir la résurgence des activités missionnaires. On peut dire que l’Eglise catholique Ethiopienne actuelle existe grace a l’apostolat vigoureux de ces deux grands missionnaires !
L’invasion italienne de 1935 augmenta les malentendus, malgré la condamnation vigoureuse du fascisme des 1931 par le Pape Pie XI dans l’encyclique ‘Non Abbiamo Bisogno’.
Des prêtres italiens se rendirent sur place pour offrir une assistance spirituelle aux troupes italiennes et certains restèrent. Aujourd’hui la plupart des fondations éducatives, sociales et médicales de ces prêtres continuent à servirt le peuple éthiopien.
Dans les années 40 l’Empereur Haile Selassie invita les prêtres Jésuites a fonder le collège Universitaire qui devint l'université Haile Selassie (aujourd’hui Addis Ababa University), la première Université d’Ethiopie.
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Re: Les principales Eglises Catholiques d'Orient
HISTOIRE DU PATRIARCAT MARONITE
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Le Début
Antioche
Les Maronites et le Liban
Les Patriarches à Kfarhay
Les Patriarches et Akoura
Les dix derniers siècles
Les Années de dificultés
Les Maronites et Rome
Le Pallium
Wadi Qannoubine
Le Collège Maronite de Rome
Premier Ordre Maronite
Bkerké
1860
1900 à nos Jours
Le Liban indépendant
La Diaspora Maronite
Des Nouveaux Saints Maronites
Les Patriarches Maronites
Antioche
Antioche est une ville d’ouverture, de dialogue et d’initiative. Elle s’est convertie à Jésus-Christ grâce à quelques-uns de ses disciples. Elle a approfondi sa foi grâce à l’Apôtre Paul et à son compagnon, Barnabé. Elle a vu l’Apôtre saint Pierre, le chef de l’Eglise, à la tête de son église avant de se rendre à Rome. L’Eglise d’Antioche a été prospère. Elle a connu une grande influence. Elle est devenue un des cinq patriarcats, à savoir: Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem.
En 518, le patriarche d’Antioche, Sévère, est déposé de son siège patriarcal à cause de son reniement des deux natures dans le Christ et de son refus du concile de Chalcédoine. Il est remplacé par un Patriarche catholique, Paul. Cette nomination n’est pas agréée pas tous les croyants. C’est alors la division de l’église en chalcédoniens et non chalcédoniens. Il y eut le Patriarche catholique qui agréa le concile de Chalcédoine et un Patriarche non catholique, opposé à ce concile.
Un siècle plus tard, une autre division a lieu dans l’église d’Antioche: il y eut les Syriaques, les Maronites et les Melkites. Au 7e siècle, ces différentes communautés se donnent chacune un Patriarche: Melkite, Maronite, Syriaque, Assyrien et Arménien. Au 12e siècle, un nouveau Patriarche vint s’ajouter aux précédents; ce fut le Patriarche latin.
L’Eglise d’Antioche était une. Elle comprenait toute l’Asie et l’Orient. Elle est devenue plusieurs églises. Elle avait un seul Patriarche, elle en a actuellement plusieurs. Mais Dieu, généreux et miséricordieux, l’unira un jour. Elle redeviendra un seul troupeau sous la houlette d’un même pasteur.
Les Maronites et le Liban
Les Maronites sont les Chrétiens qui se sont groupés autour d’un prêtre, Maron, et qui ont adopté son mode de vie.
Maron a vécu près d’Antioche, vers la fin du 4e siècle. L’Eglise alors était divisée. Des Chrétiens affirmaient que l’homme Jésus était Dieu, d’autres ne reconnaissaient que son humanité. Certains, conformes à la doctrine de Chalcédoine, voyaient en lui deux volontés; d’autres n’en voyaient qu’une. Les villes étaient divisées, les villages aussi. Ces divisions atteignirent même les familles. Maron quitta la ville, s'installa sur la montagne pour être à l’écart des controverses théologiques et adorer Dieu.
Dans sa retraite, Maron découvrit que sa vocation était de vivre avec le peuple. Il redescendit pour vivre avec son peuple et lui enseigner la vraie doctrine. Ses disciples augmentèrent en nombre. Ils prirent son nom et se nommèrent Maronites. Maron est mort en 410. Ses disciples continuèrent sa mission. En 451, au concile de Chalcédoine, ils se tiennent à des positions claires et avec le Concile, ils soutiennent que le Christ est Dieu et homme à la fois, ayant deux natures: divine et humaine. Ils agissent en défenseurs intraitables du Concile. C’est alors que les ennemis du concile de Chalcédoine devinrent les ennemis des Maronites qui donnèrent 350 martyrs et commencèrent à gagner le Liban par groupes.
Les libanais du Mont-Liban s’étaient convertis à la fin du 5e siècle au Christianisme grâce à quelques disciples de saint Maron et devinrent Maronites. Ils accueillirent leurs frères qui venaient des alentours d’Antioche et ensemble, ils poursuivirent leur mission. Leurs relations avec le patriarcat de Constantinople devenant difficiles après l’installation des Arabes dans la région, ils furent donc contraints d’élire eux-mêmes leur propre Patriarche; ce fut saint Jean-Maron, en 687.
L’Empereur de Byzance se comportait comme s’il était le roi de l’Eglise. Il nommait les Patriarches et intervenait dans les affaires de l’Eglise. Les Chrétiens venaient à lui pour régler tout problème. Quand les Maronites se donnèrent un Patriarche, Byzance ne le toléra pas. Durant une tournée dans la région, l’armée de Byzance attaqua les Maronites. Il y eut un combat à Amioun; ce furent les Maronites qui remportèrent la victoire. Le Patriarche s’installa à Kfarhay faisant du palais épiscopal son siège patriarcal.
Les Maronites ont oublié les années de grande abondance et se sont préparés pour les années de famine. Ils ont changé les rochers en terre fertile où ils ont planté du blé, des céréales, l’olivier, la vigne et le mûrier... Ils ont mis leur confiance en Dieu et ils ont ajouté à leur prière cette belle demande: "Par l’intercession de Ta Mère, écarte Seigneur, de la terre et de ses habitants, les coups de Ta colère. Fais cesser les troubles et les séditions. Eloigne de nous la guerre, le pillage, la famine et les épidémies. Compatis à notre misère, console-nous, nous qui sommes malades, secours notre faiblesse, délivre-nous de l’oppression et de l’exil. Donne à nos défunts le repos et accorde-nous de sortir en paix de ce monde et nous te rendons gloire à jamais". Ils devaient mentionner dans leurs prières ce qu’ils vivaient, à savoir: la famine, les tribulations, les difficultés et l’injustice.
Les Patriarches à Kfarhay
Plusieurs Patriarches ont siégé à Kfarhay. Nous en connaissons trois: Jean-Maron, Cyr et Gabriel. Ils ont pris soin du troupeau et de sa foi. L’anaphore de saint Jean-Maron, qui est un authentique acte de foi dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit, que les Maronites récitaient chaque jour, est un témoignage de leur foi. Ni les richesses du monde qu’ils quittèrent n’ont pu les ébranler, ni les attaques de l’ennemi n’ont pu les dérouter. Ils ont aimé Dieu et chéri Sa parole.
Les Patriarches ont vécu à Kfarhay des jours difficiles. Ils ont vu venir à eux bon nombre de leurs enfants à pied, portant leurs petits et quelques bagages, obligés de quitter les terres fertiles de la Syrie et de la Békaa, leurs maisons et leurs biens, pour habiter des terres rocheuses pleines de forêts et manquant de tout. Cependant la terre de Batroun leur fut hospitalière. Elle les a accueillis comme une mère accueille ses enfants.
Après avoir passé 251 ans dans la région de Batroun, les Patriarches l’ont quittée pour se rendre dans une terre inconnue. Ils avaient à affronter de nouveaux problèmes dans une terre nouvelle.
L'oeil du Patriarche était resté fixé sur Antioche. Il souhaitait demeurer au milieu du petit reste de son troupeau vivant dans l’inquiétude.
C’est Jean II qui pu réaliser ce désir. Parvenu à Antioche, il travailla à rassembler les Maronites, mais hélas! sans succès. Les difficultés et les dangers furent tels qu’il dut renoncer à son projet et "revenir se réfugier au coeur de la montagne du Liban" nous rapporte le Patriarche DOUAIHI (Les annales, 50). C’est ainsi qu’il se fixa aux alentours de Akoura dans la région de Byblos.
Les Patriarches et Akoura
La durée de la présence du Patriarcat Maronite dans la région de Byblos est de 502 ans, de 938 à 1440. 34 Patriarches y ont siégé. Ce sont, d’après la liste établie par le Patriarche DOUAIHI et rapportée par Rachid CHARTOUNI en 1902:
Jean-Maron le deuxième, Jean de Dmalsa, Grégoire, Etienne, Marc, Eusèbe, Jean, Jésoua, David, Grégoire, Théofélix, Jésoua, Doumit, Isaac, Jean, Siméon, Youssef EL GERGESS (1110-1120), Pierre (1121-1130), Grégoire de Halate (1130-1141), Jacob de Ramate (1141-1151), Jean (1151-1154), Pierre (1154-1173), Pierre de Lehfed (1173-1199), Jérémie de Amchite (1199-1230), Daniel de Chamate (1230-1239), Jean de Jaje (1239-1245), Siméon (1245-1277), Daniel de Hadchite (1278-1282), Jérémie de Dmalsa (1282-1297), Siméon (1297-1339), Jean (1339-1357), Gabriel de Hjoula (1357-1367), Jean (1367-1404), Jean de Jaje (1404-1445).
Qu’ont fait ces prélats? Quelles œuvres ont-ils accompli?
L’histoire n’en dit mot. Ils ont tous vécu dans des montagnes difficiles et inaccessibles. Tout leur manquait: les moyens de s’instruire et le reste. Mais ils étaient heureux de vivre avec leurs fidèles en restant attachés à leur foi.
Ils n’avaient pas de siège Patriarcal fixe. Ils ont passé de Yanouh à Mayfouk, à Lehfed, à Habil, à Yanouh, à Kfifane, à Kfarhay, à Kafre, à Yanouh, à Hardine, à Mayfouk. S’ils ont accepté de mener une vie austère et d’aller, comme Abraham, d’un endroit à un autre, c’est parce qu’ils ont voulu suivre les pas de leur maître, saint Maron, et dire oui à Jésus-Christ.
Ils ont vécu dans des résidences pauvres, sans pourpre ni richesse, mais remarquables par leur simplicité et leur dépouillement. "Les habitants de Yanouh, religieux et bons Apôtres, ont tenu à bâtir une résidence patriarcale en pierre verte, très belle et bien construite..." (Douaihi, Les annales, 50).
La résidence Patriarcale de Mayfouk, qui existe encore, est une oeuvre d’art. Si l’église y prend la plus grande place, c’est d’ailleurs le cas de toutes les autres résidences dont on voit les traces ici ou là, c’est parce que les Patriarches ont voulu être des hommes de prière et faire de leurs résidences des maisons de prière.
Les Maronites et Rome
Le pape Innocent III a vu de ses propres yeux que les Patriarches Maronites étaient des hommes de prière le jour où le patriarche Jérémie de Amchite est venu voir le Pape à Rome pour participer au Concile de Latran qui eut lieu en 1215. "Le Pape a ordonné de représenter le Patriarche dans un tableau à Saint-Pierre. Quand le tableau eut perdu de son lustre avec le temps, le pape Innocent XIII ordonna qu’on le fit réparer en 1655. Ce tableau représentait le Patriarche élevant l’Hostie qui demeura stable entre ses mains durant l’élévation, pendant qu’il célébrait la messe devant le Saint-Père". (Douaihi, Chronologie des Patriarches Maronites, 24).
Les Patriarches n’ont bâti ni grandes églises, ni châteaux. Ils n’ont laissé ni oeuvres d’art ni universités. En revanche, ils ont pu veiller à la suite des Apôtres sur leur troupeau, comme veillent les parents sur leurs enfants, et leur apprendre tout ce que le Seigneur nous a appris. Leur plus grande oeuvre: un peuple croyant. Il bénit quand il est insulté, il supporte quand il est persécuté et quand il n’en peut plus, il porte le flambeau et passe d’un endroit à un autre.
Ayant vécu à l’écart, dans un blocus qui a duré plus de trois siècles, les Maronites ont été coupés du monde. Les Croisés ont été surpris de les voir à leur arrivée en Orient. Le Saint-Siège a été surpris à son tour en apprenant leur existence, alors qu’il croyait que les Maronites avaient disparu. Les relations entre les Maronites et les Croisés se sont davantage consolidées, surtout après la venue de saint Louis IX, roi de France en Orient.
Au XIIIe siècle, le Liban connut une certaine paix. Les Maronites se mirent à bâtir des églises, comme le rapporte le Patriarche Douaihi: "En ce temps-là la religion Chrétienne se répandit dans tout l’Orient. On la proclamait ouvertement. Les fidèles sonnaient des cloches de cuivre pour appeler à la prière et à la sainte messe. Ceux qui reçurent en abondance les grâces de Dieu se mirent à bâtir des couvents et des églises. Les gens désiraient servir Dieu et faire le bien. Le prêtre Basile de Bécharré avait trois filles: Mariam, Thècle et Salomé. Mariam construisit l’église de saint Saba à Bécharré au Mont-Liban, Salomé, l’église de saint Daniel à Hadath et Thècle, l’église de saint Georges à Bkerkacha et deux églises dans le Koura..." (Les annales, 104).
Les Années de difficultés
Après le retour des Croisés dans leurs pays, les Mamelouks attaquèrent les Maronites. Ils les humilièrent, brûlèrent leurs églises, saccagèrent leurs villages, détruisirent leurs vignes.
"Le lundi, le 2 de mouharram, Akoush pacha, le gouverneur de Damas, se rendit à la tête d’une troupe aux montagnes du Kesrouan. Les soldats encerclèrent ces montagnes; abandonnèrent leurs chevaux et grimpèrent de tous côtés. Le gouverneur de Damas arrive dans les montagnes du Kesrouan et les soldats piétinent une terre que les habitants croyaient inviolable. L’ennemi occupe les lieux, détruit les villages et ravage les vignes. On tue, on emprisonne. La montagne se vide. Les survivants se dispersent". (Les annales, 288).
Les Patriarches endurent le plus gros lot de misères. L’un est victime d’atrocités, l’autre est soumis aux vexations, un troisième doit fuir, un quatrième est traîné devant les juges, un autre enfin est brûlé vif.
En l’an 1283, le patriarche Daniel de Hadchite conduisit personnellement ses hommes pour se défendre contre les troupes des Mamelouks qui avaient attaqué la Joubbé de Bécharré; il parvint à arrêter les soldats pendant 40 jours devant Ehden. Ils ne prirent ce fief qu’après avoir arrêté par ruse le Patriarche. En 1367, le Patriarche Gabriel a été amené de Hjoula, son village natal, où il s’était caché durant la persécution. Ils l’ont conduit à Tripoli et l’ont brûlé vif. Son tombeau est toujours à Bab el Ramel, à l’entrée de Tripoli. En 1402, il y eut une épreuve sans pareil: des morts n’étaient pas enterrés, beaucoup mouraient de faim, les gens vivaient dans la détresse et le désespoir. (Douaihi, Les annales, 338).
Les Maronites ont pris patience et ont trouvé dans la région de Byblos que leurs Patriarches ont choisie comme refuge, une terre fertile. Elle les a attirés, par sa richesse et sa beauté, à la méditation et à la prière. Ils ont su tirer de ses routes inaccessibles, la patience dans les épreuves, de ses hautes montagnes, l’oubli des offenses et de sa mer, qui reflète le bleu du ciel, l’ouverture vers le lointain. La région de Byblos a été pour eux le jardin des oliviers. Elle les a marqués de son sceau et leur a donné courage, sagesse et paix. Ils ont relu l’Evangile et ont été unis.
Ils ne désespèrent pas, et soupèsent leur gain et leur perte dans leur alliance avec les Croisés. Ils comprennent qu’ils n’ont qu’un recours: Dieu. En lui, ils mettent toute leur espérance. Ils se remettent en question et se groupent autour de leur Patriarche en temps que chef civil et religieux. Ils ont voulu que les mouqaddams, chefs civils des villages, agissent selon ses directives et ces derniers ont reçus le sous-diaconat pour être à ses ordres.
Cette disposition leur a été favorable. Le pays a connu une période de tranquillité et de paix. Quand les Mamelouks qui sont sunnites ont attaqué le Kesrouan, leur but essentiel était d’anéantir les chiites. C’est alors que les Maronites ont pu jouer le rôle d’intermédiaires. Ils ont rapproché les différents points de vue des deux communautés rivales, se faisant des Apôtres de paix. Dans tous les villages où cohabitent Chiites et Sunnites, les Maronites deviennent une force d’interposition.
Les églises qui subsistent de cette époque sont petites, mais elles montrent suffisamment que ce sont elles-mêmes qui ont renouvelé dans nos montagnes ce qu’avait fait durant son séjour sur notre terre, Jésus-Christ Notre Seigneur et Notre Dieu. Le prêtre distribuait les sacrements et proclamait la parole de Dieu. Les miracles se produisent: les blessures sont pansées, les larmes sont essuyées, les querelles disparaissent, et l’unité est restaurée.
La vie paroissiale est la cause de l’unité des Maronites. C’est elle qui les a amenés à avoir des relations d’amitié avec les chiites et les druzes, en attendant les Chéhab qui sont Sunnites, et agir ensemble dans le même but. Ils se sont unis pour se défendre contre un ennemi commun. Quand toutes les portes se sont fermées devant les Maronites, ceux-ci se sont dirigés vers la vallée de Qannoubine.
Le Pallium
Le Patriarche venait de recevoir une invitation du pape Eugène IV pour participer au concile de Florence. A cause des dangers que comportait le voyage en bateau, le Patriarche envoya Fra Juan. Celui-ci eut une audience avec le Pape pendant qu’il se trouvait à Florence où il présidait le Concile. Il entra au Liban portant le Pallium.
"Lorsqu'il est arrivé à Tripoli, le peuple est descendu l’accueillir. Le gouverneur envoya des hommes pour le prendre et le mettre en prison avec ses compagnons. Le gouverneur croyait que les Chrétiens se réunissaient à Florence pour décider de reprendre le pays de Damas des mains des Musulmans. Le Patriarche, l’ayant appris, envoya des notables de la communauté pour convaincre le gouverneur de la bonne intention de l’émissaire papal. Ayant reçu de l’argent, le gouverneur libéra ces derniers à la condition de revenir à Tripoli après la visite du Patriarche. Fra Juan se rendit à Notre-Dame de Mayfouk où le Patriarche siégeait. Il livra à celui-ci une lettre du pape Eugène IV, lui remit le Pallium et rentra à Rome par Beyrouth sans tenir compte de la promesse faite au gouverneur. Celui-ci, pris de colère, envoya des soldats pour arrêter le Patriarche et les notables. Ne les ayant pas trouvés, il pilla leurs biens, fit brûler leurs maisons et tua un bon nombre des membres de la communauté. Ceux qui avaient été envoyés pour arrêter le Patriarche saccagèrent le couvent, tuèrent des moines et en conduisirent un bon nombre à Tripoli, les chaînes aux mains. Le Patriarche quitta alors le couvent de Mayfouk et alla dans la Jobbé de Bécharré, sous la protection du mouqaddam Yacoub". (Douaihi, Les annales, 210).
Wadi Qannoubine
A Wadi Qannoubine cette vallée profonde, vous ne voyez qu’une haute montagne d’un côté, une haute montagne de l’autre, et un morceau de ciel en haut. Et si vous regardez dans cette vallée du haut d’une de ses collines, vous sentez qu’elle vous attire à elle par sa profondeur et la force de sa séduction. Vous êtes obligé de vous attacher avec vos deux mains à un arbre ou à un rocher de peur de tomber d’une hauteur de 1000 mètres. Dans cette vallée à laquelle ne peut accéder que l’oiseau, selon les termes d’un voyageur européen, le Patriarche Maronite a siégé à côté d’un rocher et de là a guidé son troupeau comme le faisait Moïse dans l’Ancien Testament pour son peuple. A Wadi Qannoubine vous ressentez une force qui vous porte à la prière et à la méditation, au travail et à la prise d’initiatives. A Wadi Qannoubine l’homme prend conscience qu’il est de terre et d’esprit. Il ressent la force de la terre et son attraction et se rappelle les paroles de l’Ecriture: "Rappelle-toi homme que tu es poussière et que tu retournes en poussière". Il ressent aussi la force de l’esprit et se rappelle les paroles de l’Ecriture: "Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Or la terre était vide et vague, les ténèbres couvraient l’abîme, l’esprit de Dieu tournoyait sur les eaux" (Gen 1/1). A Wadi Qannoubine le poète est poète, le laboureur est laboureur et le chrétien est chrétien. A Wadi Qannoubine l’homme est tel qu’il est, ou froid ou chaud, comme le dit l’Apocalypse: "Je connais ta conduite: tu n’es ni froid ni chaud, que n’es-tu l’un ou l’autre! ainsi puisque te voilà tiède, ni chaud ni froid, je vais te vomir de ma bouche". (Apocalypse 3/15-16).
Wadi Qannoubine a été le siège Patriarcal durant la période des épreuves qui a duré 383 ans, de 1440 à 1823. Quand la paix s’est rétablie, la pensée des Patriarches se tourna vers Dimane. Joseph HOBEICHE est le premier Patriarche à avoir mis en exécution cette idée. Il a vécu dans une maison qui donne sur la vallée et qui appartenait à l’un de ses fermiers, dans la partie sud du village. Le couvent de Notre-Dame de Qannoubine est resté le siège patriarcal de 1440 à 1823. Vingt-quatre Patriarches s’y sont succédés:
Jean de Jaje (1440-1445), Yacoub de Hadath (1445-1468), Joseph de Hadath (1468-1492), Siméon de Hadath (1492-1524), Moussa AKKARI de Baridi (1524-1567), Michel RIZZI de Bkoufa (1567-1581), Sarkis RIZZI de Bkoufa (1581-1596), Joseph RIZZI de Bkoufa (1596-1608), Jean MAKHLOUF d’Ehden (1608-1633), Georges OMAIRA d’Ehden (1633-1644), Joseph HALIB d’Akoura (1644-1648), Jean BAWAB de Safra (1648-1656), Georges RIZKALLAH de Bseb’el (1656-1670), Etienne DOUAIHI d’Ehden (1670-1704), Gabriel de Blaouza (1704-1705), Yaccob A de Hasroun (1705-1733), Joseph Dergham KHAZEN de Ghosta (1733-1742), Siméon AWAD de Hasroun (1743-1756), Tobia EL KHAZEN de Békaata Kanaan (1756-1766), Joseph ETIENNE de Ghosta (1766-1793), Michel FADEL de Beyrouth (1793-1795), Philippe GEMAYEL de Bikfaya (1795-1796), Joseph TAYAN de Beyrouth (1796-1808), Jean HELOU de Ghosta (1808-1823).
Ils ont tous vécu dans la crainte de Dieu en servant son peuple. Wadi Qannoubine raconte l’histoire de chacun d’eux comme celle d’un saint et témoigne qu’ils ont tous cherché Dieu et qu’ils se sont contentés pour vivre de peu de choses. On a dit d’eux ceci: "Leurs crosses sont de bois, mais leur coeur est d’or».
Pourtant, les épreuves subies par les maronites ont eu leur bon côté. De fait, ils se sont groupés autour du Patriarche, sont devenus de plus organisés sous l’autorité du Mouqaddam de Bécharré, et la paix a régné dans toute la région. Les jours de paix étaient de temps à autre troublés par des jours d’épreuve, si l’on en croit un rapport écrit par quelqu’un qui est venu à Wadi Qannoubine en 1475. Voici le texte: "La nation Maronite vit sous l’occupation. Les vexations et la tyrannie ne connaissent pas de repos. Dans tout le Liban, ce n’est que désolation, pleurs et épouvante. Sous prétexte de lever un certain tribut qu’ils appellent "gézia", les agents de l’autorité dépouillent ces pauvres montagnards de tout leur avoir; ensuite, ils les fouettent, leur infligent toutes sortes de tourments pour leur extorquer ce qu’ils n’ont pas. Plusieurs s’y seraient laissés prendre si la charité de leur vieux Patriarche (Pierre Ibn Hassan) n’était venue à leur aide. Atterré du péril que couraient les âmes de ses ouailles, il céda tous les revenus des églises pour satisfaire l’avidité des tyrans, restant sans ressource. La porte du monastère patriarcal est murée; parfois il est obligé de se cacher, comme les pontifes Urbain et Sylvestre, dans des cavernes creusées dans le sein de la terre". (Marcelin de Civizza: Histoire universelle des missions franciscaines, Paris 1858, Tome 3, 209).
A Wadi Qannoubine les Maronites n’avaient besoin de personne pour les inviter à la prière. Ce lieu et tout ce qu’il représente invite à la méditation, à la prière et à l’abnégation. Les Maronites ont répondu à cet appel. "Ils étaient comme les premiers Chrétiens, assidus à l’enseignement des Apôtres, à la vie commune, à la fraction du pain et à la prière" (Actes des Apôtres Il/42). Beaucoup d’entre eux sentirent le besoin de plus de prière et de méditation. Se multiplia alors le nombre des hommes et des femmes désireux de solitude et de prière. Les ermites se réfugient dans les grottes pour retrouver la solitude et l’union à Dieu.
Ils ont vécu dans l’inquiétude de la faim craignant que la terre ne donne pas la récolte attendue. Et dans l’inquiétude de la peur de travailler dans leurs champs et d’être surpris par l’ennemi. Ils ne se lamentent pas. Leur préoccupation journalière n’a pas pu leur faire oublier la mission qu’ils portent à l’égard du monde. Ils sont les Apôtres du Christ. Ils prennent patience. Ils espèrent. Ils regardent leurs ennemis comme ils regardent ceux pour qui Jésus est mort et souhaitent leur porter le message de l’Evangile. Ils ont fait un tel progrès dans la vertu qu’en 1515, le pape Léon leur écrivit une lettre d’appui et d’encouragement, et leur dit: "Vous avez agi sans que les persécutions et les difficultés que vous avez à subir de la part des infidèles, ennemis de Notre -Sauveur, des hérétiques et des schismatiques, puissent vous détourner de la foi du Christ".
Au début du XVIIIe siècle, les Maronites sont divisés en deux courants. L’un est attaché à ses vieilles traditions orientales, l’autre suit la ligne des Chrétiens en Occident et est attaché à leurs traditions et à leur liturgie. Il a fallu un synode pour mettre de l’ordre et redonner à la communauté sa beauté initiale. Le synode libanais qui a eu lieu à Louaizé en 1736 fut le synode régional le plus complet de l’histoire de l’Eglise.
Dans la région de Jbeil, les Maronites ont connu la misère et la privation, ont pris patience sans protester. L’ennemi les a poursuivis, ils ont pris la fuite, et l’histoire ne mentionne pas qu’ils aient élevé la voix. C’est comme s’ils se sentaient coupables et que les sévices et les malheurs aient été comme une punition. Quand les Mamelouks se sont vengés des Maronites, ceux-ci n’ont pas protesté, et leurs mouqaddams ont accepté le sous-diaconat pour tourner la page du passé et suivre les directives du Patriarche.
A Wadi Qannoubine, les Maronites ont connu la misère et la privation. L’ennemi les a poursuivis, ils ont crié et ont élevé la voix. Les circonstances avaient-elles changé? Avaient-ils trouvé, après Jbeil, un refuge? Wadi Qannoubine est leur dernier refuge; si donc ils le perdent, ils perdraient tout. Quand ils ont été poursuivis, ils ont crié et ont pris des initiatives. Les gens de prière, hommes et femmes, se sont multipliés et aussi les ermites. Des écoles sont ouvertes. Il y eut beaucoup d’élèves, ainsi que des ordres religieux. Les Maronites se sont divisés en deux clans; il y eut un synode... Ce synode a rendu de grands services à la communauté. Il l’a préservée du désordre et des divisions. Par contre, le synode a enlevé au Patriarche beaucoup de pouvoir. Il a soutenu ceux qui étaient pour les traditions latines. La communauté a connu un certain flottement.
Les Maronites à Wadi Qannoubine n’ont pas été froids. C’est pourquoi les épreuves et les souffrances les ont façonnés. Ils ont pleuré et pris conscience, ont eu une nouvelle vie. Comme la région de Jbeil a conduit les Maronites au jardin des oliviers, Wadi Qannoubine a pu les conduire au Golghotha. Ils n’ont plus qu’à passer à la gloire de la Résurrection. En l’an 1823, le Patriarcat s’est transféré à Dimane, en été, et à Bkerké l’hiver. Les Maronites ont attendu pour trouver la gloire après avoir trouvé la souffrance et la tribulation.
Le patriarche Jean Hage a construit le siège patriarcal, connu sous le nom de vieux siège, au milieu du village et a construit près du siège, l’église de saint Jean-Maron, qui est à présent l’église paroissiale. La résidence patriarcale actuelle est l'oeuvre du patriarche Elias HOAYEK qui en a posé la première pierre le 28 septembre 1889. L’architecture est du frère Léonard qui avait assuré celle de Bkerké.
Le Collège Maronite de Rome
En 1584, le 5 juillet, Grégoire XIII a fondé le collège Maronite à Rome; il a ainsi réalisé les rêves de la communauté et ouvert à ses élèves la porte du progrès. Dans la bulle, on lit:
"Nous avons l’espoir que les élèves de ce collège, dans les jours qui viennent, après avoir acquis la piété et la vraie religion qui sont de l’arbre de Sion et de l’enseignement de l’Eglise Romaine, tête de toutes les églises, les distribueront aux cèdres du Liban et à leur communauté, travaillant au service de Dieu et renouvelant dans leur pays la foi et la fortifiant. Ainsi un travail qui n’a d’effet que sur un petit nombre qui vient à Rome, se transformera en un travail qui aura les effets bienfaisants pour toute la communauté et pour son salut.
"C’est pourquoi, en toute connaissance de cause, et selon notre autorité apostolique,... nous fondons le collège Maronite pour que les élèves de cette communauté y apprennent la bonne conduite, la piété, la vraie doctrine, les vertus que tout chrétien doit vivre...".
Les élèves commencent à venir à Rome; les rêves du Pape se réalisent et la communauté accède à la science et à la lumière. De plus, la communauté Maronite s’est ouverte à l’Europe et au monde en général. Elle a pu jouer le rôle d’intermédiaire entre l’Orient et l’Occident.
Les meilleures personnalités cléricales sont sorties du collège Maronite. Les plus illustres parmi elles ont été: le patriarche Etienne DOUAIHI, "qui a visité tous les diocèses où il a choisi des prêtres pieux et instruits; il a examiné les livres liturgiques, a corrigé les fautes commises par les copistes, a vu et adapté l'œuvre des historiens orientaux et occidentaux, et écrit des livres dont quelques – uns restent inédits". (patriarche Yacoub AWAD). Joseph ASSEMANI, un savant authentique, qui a été nommé archiviste de la bibliothèque du Vatican. Gabriel SIONITE, professeur à la faculté de Sapience à Rome, ensuite au collège de France à Paris et interprète du roi Louis XIII. Ecchellensis, professeur à la faculté de Sapience à Rome puis au collège de France et interprète du roi Louis XIII. Mirhej Ibn Namroun, professeur et interprète.
Les Patriarches ont encouragé l’éducation, comme le précise le synode libanais:
"Nous exhortons, au nom de Jésus-Christ, les ordinaires des diocèses, des villes, des villages, des hameaux et les couvents, à s’entraider pour encourager cette œuvre qui porte beaucoup de fruits. Ils doivent trouver un instituteur là où il n’y en a pas, inscrire les noms des enfants qui sont aptes à apprendre, ordonner aux parents d’amener leurs enfants à l’école, même malgré eux. S’ils sont des orphelins ou des pauvres, l’église ou le couvent leur donnent la nourriture et si l’église ou le couvent ne le peut pas, ils donnent une partie et les parents en donnent une autre." (Synode libanais, 529).
Les communautés religieuses occidentales commencent à venir au Liban. En 1626, les capucins arrivent. En 1635, les pères carmes. En 1656, les jésuites. Puis la chaîne continue.
Tous ces hommes sont venus au Liban pour servir les Libanais. Ils ont ouvert des écoles et ils commencent à instruire et à préparer pour le pays une jeunesse nouvelle. Peu de temps après, les écoles ouvertes au Liban eurent le même niveau que celles d’Europe.
Les écoles se multiplient. Il y a une école à côté de chaque église Maronite. Parmi elles, certaines avaient un rayonnement particulier, telles les écoles de Ain Warka, Mar Abda et Haouka. C’est ainsi que les libanais, dont la plupart étaient des Maronites, acquirent une bonne culture, devinrent les pionniers de la pensée arabe et jouèrent un rôle primordial dans la renaissance culturelle du Moyen-Orient.
Premier Ordre Maronite
"En 1694, Gabriel HAWA et Abdallah Ibn Abdel-Ahad Qara’li et Youssef ELBETEN sont venus voir le Patriarche DOUAIHI. Ils voulaient fonder une communauté religieuse ayant des règles, sous l’autorité d’un supérieur général. Tout couvent aurait un supérieur soumis au supérieur général. Les religieux feraient voeux d’obéissance, de chasteté et de pauvreté sous le nom de saint Antoine, le Père des ermites. Le Patriarche apprécia leur volonté, les remercia et leur donna satisfaction". (Debs, 253)
Bkerké
Les Patriarches n’avaient pas de résidence d’hiver. Leurs regards se sont alors tournés vers Bkerké.
En l’an 1703, cheikh Khattar EL KHAZEN a construit le couvent de Bkerké. C’était d’abord une chapelle et une petite maison de prêtre. En 1730, les pères antonins l’ont habité. En 1750, Mgr Germanos SACRE et soeur Hindié l’ont utilisé pour en faire une maison pour la congrégation du Sacré-Cœur. En 1779, une bulle papale a aboli la congrégation du Sacré-Cœur et a décidé que cette maison deviendrait une propriété de la communauté Maronite. En 1786, le synode Maronite l’a considéré propriété du siège patriarcal de Qannoubine. En 1823, il est devenu un siège patriarcal d’hiver. En 1890, le patriarche Jean HAGE l’a remis en état, et a ajouté une partie du rez-de-chaussée et le premier étage en entier. L’architecte en est le frère Léonard, Lazariste. En 1970, la patriarche Paul MEOUCHI l’a réparé de nouveau. En 1982, le patriarche Antoine KHORAICHE a édifié le portail extérieur. En 1995, le patriarche Nasrallah SFEIR a construit une aile pour les archives et le musée du siège patriarcal; il a aussi aménagé une sépulture pour les Patriarches et embelli la chapelle par des vitraux. Neuf Patriarches se sont succédés sur le siège patriarcal à Dimane en été et à Bkerké en hiver. Ce sont: Youssef HOBEICHE de Sahel Alma (1823– 1845), Youssef Raji L KHAZEN d’Ajaltoun (1845– 1854), Paul MASSAAD d’Achkout (1854– 1890), Jean HAGE de Dlebta (1890– 1898), Elias HOAYEK de Helta (1898– 1931), Antoine ARIDA de Bécharré (1931– 1955), Paul MEOUCHI de Jezzine (1955– 1975), Antoine KHORAICHE d’Ain Ebl (1975– 1986), Nasrallah SFEIR de Raifoun (1986).
Tous ces Patriarches ont porté le fardeau de responsabilité et oeuvré pour l’unité du troupeau. Leur première préoccupation est l’indépendance du Liban.
En effet, malgré l’occupation des Mamelouks et celle particulièrement redoutable des Ottomans, les Maronites ont toujours réussi à sauvegarder leur liberté et une certaine indépendance intérieure. C’est ainsi que leurs Patriarches ont toujours refusé la bulle par laquelle la Sublime Porte reconnaissait tout Patriarche. Ils n’avaient de cesse de conduire leur pays tout entier à une indépendance totale et à la maintenir.
1860
Les événements se succèdent: Les troubles confessionnels entre Druzes et Maronites de 1860 d’abord, ensuite l’émigration vers tous les pays, puis la première guerre mondiale, enfin la tuerie fratricide.
Les troubles de 1860 qui ont fait 10.000 victimes Maronites ont créé un abîme entre les Maronites et les Druzes, ont amené un bon nombre de Maronites à quitter le Liban pour les pays d’émigration, et ont mis en péril la cohabitation. Durant la première guerre mondiale, l’ennemi fit un blocus alimentaire contre la montagne libanaise, et des centaines de milliers de personnes moururent de faim.
Le Liban indépendant
L’indépendance est une oeuvre difficile à construire. Après le départ des Ottomans, les libanais répartis en 17 communautés se sont divisés en plusieurs courants. L’unité est apparue presque impossible. Mais chaque Patriarche Maronite a su être un Apôtre de paix. Il était présent, agissant, encourageant toute bonne initiative, réprouvant toute injustice. Les libanais lui accordèrent leur confiance, le considérant comme un élément d’unité et de liberté. En 1919, toutes les communautés libanaises ont délégué le patriarche Elias HOAYEK au congrés de Versailles pour réclamer l’indépendance du Liban. Le Patriarche a exposé le problème libanais, l’a défendu et a réussi. Il a établi les bases de l’indépendance et a réalisé les souhaits des libanais.
Les Patriarches qui lui ont succédé ont suivi le même chemin. Le Patriarche ARIDA a dit non à l’hégémonie. Le patriarche MEOUCHI a dit non à l’injustice. Le Patriarche KHORAICHE a dit non à la tuerie fratricide. Le Patriarche SFEIR a dit non à la domination et oui à la souveraineté et à la décision nationale libre. Ils ont tous dépassé les horizons étroits et travaillé non pour leur communauté uniquement, mais pour tous les libanais. Dans cet esprit, ils ont contribué à unir le pays. Les communautés se sont ouvertes l’une à l’autre et ce fut une richesse et une source d’abondance.
Après la fin des périodes douloureuses et le transfert du siège des Patriarches à Dimane en été et à Bkerké en hiver, les maronites se sont attendus à atteindre la gloire et un certain bonheur. Ils ont été surpris de voir qu’ils sont encore au début du chemin et que le jour de gloire est encore loin.
La Diaspora Maronite
Au début de l’Eglise, "une violente persécution se déchaîna contre l’Eglise de Jérusalem. Tous, à l’exception des Apôtres, se dispersèrent dans les campagnes de Judée et de Samarie... Ceux-là qui avaient été dispersés s’en allèrent de lieu en lieu en annonçant la parole de la Bonne Nouvelle" (Actes, 8/2.4).
Ce phénomène que les premiers Chrétiens ont vécu à Jérusalem, les Maronites l’ont vécu eux aussi au Liban. Ils ont été dans tous les pays, dans différentes périodes, et ont porté partout le message de saint Maron. Les Maronites dans la diaspora, au nombre de 4 millions, jouent un rôle culturel sur le plan mondial et réussissent. Gibran Khalil Gibran en est l’exemple le plus frappant. Mais ils n’oublient pas qu’ils ont laissé le Liban meurtri. Ils travaillent pour lui et l’aident moralement et financièrement, en attendant d’y revenir. Ils ont fait de la diaspora un phénomène positif. Ils sont un peuple qui ne meurt pas.
Il y a aussi les bulles papales gardées dans les archives de Bkerké et que les Patriarches ont reçues à travers les siècles; les documents qu’ont écrit les évêques, les prêtres et les ermites, à Wadi Qannoubine et dans plusieurs endroits de la montagne libanaise et dans ses églises et les documents historiques dont le nombre dépasse le million. Tout ceci est un témoignage éloquant des oeuvres des Maronites. Ils ont accompli leur mission à travers les siècles, ont témoigné pour Jésus-Christ dans un monde dur et troublé et ils se sont montrés comme un peuple ayant une spiritualité qui fait face à tous le défis.
Des Nouveaux Saints Maronites
Charbel Makhlouf que Paul VI a porté aux autels le 9 octobre 1977, et Rafka Rayess que Jean-Paul II a déclaré bienheureuse le 17 novembre 1985, sont une image de beaucoup de Maronites qui suivent Jésus-Christ en silence et mettent en pratique ses enseignements. Ils renoncent à eux-mêmes pour Lui et pour Son Evangile. Ils sont une image du refus Maronite qui sait dire non au mal, et de la spiritualité Maronite qui se renouvelle tout le temps.
Re: Les principales Eglises Catholiques d'Orient
Voilà assurément
une douloureuse mais héroïque épopée,
une admirable ténacité et longanimité !
Le plus tragique, cependant, est leur situation actuelle !
Ceux dont ne sont point venus à bout tant de souffrances,
de si terribles ennemis et l'isolement au milieu de l'islam,
voici que la tromperie du faux "oecuménisme",
des faux pontifes et des faux sacrements
les a surpris et surpassés ! Quelle horrible crise que celle-ci !
une douloureuse mais héroïque épopée,
une admirable ténacité et longanimité !
Le plus tragique, cependant, est leur situation actuelle !
Ceux dont ne sont point venus à bout tant de souffrances,
de si terribles ennemis et l'isolement au milieu de l'islam,
voici que la tromperie du faux "oecuménisme",
des faux pontifes et des faux sacrements
les a surpris et surpassés ! Quelle horrible crise que celle-ci !
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- Inscription : jeu. 19 oct. 2006 2:00
Re: Les principales Eglises Catholiques d'Orient
Monsieur l'abbé, concernant spécifiquement les sacrements, je crois savoir que ceux-ci sont parfaitement valides au sein de l'Eglise maronite, sans aucun doute possible.
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