Le Magistère de l’Eglise et la nouvelle messe (RP Saenz - Mars 1970)

[Abbé Zins]

LE MAGISTÈRE DE L’EGLISE ET LA NOUVELLE MESSE (RP Saenz - Mars 1970)


Il y a un autre point que nous devons mentionner et qui est également très symptomatique.

Je me réfère à l’élimination manifeste de nos légitimes et, en de tels moments, impérieuses défenses ; élimination, qui, logiquement, tourne à l’avantage des ennemis.

[Abbé Zins]

LE MAGISTÈRE DE L’EGLISE ET LA NOUVELLE MESSE (RP Saenz - Mars 1970)


1) — On a supprimé le serment contre le modernisme, imposé par Saint Pie X, qui condamnait expressément les erreurs que le "progressisme" a patronnées et diffusées.

On a supprimé la profession de foi Tridentine, qui opposait irréductiblement notre foi au fidéisme protestant.

A la place de ces salutaires serments, on a établi une formule générique, vague et inefficace.

[Abbé Zins]

LE MAGISTÈRE DE L’EGLISE ET LA NOUVELLE MESSE (RP Saenz - Mars 1970)


2) — On a supprimé le Saint Office, l’Index, les censures canoniques ; et, à leur place, a été établie une Congrégation de la Doctrine de la Foi, dont l’unique sentence publique, au milieu de tant d’erreurs et de tant de schismes et apostasies, a été "la discalification" de l’Abbé de Nantes, en le qualifiant sommairement d’intégriste.

[Abbé Zins]

LE MAGISTÈRE DE L’EGLISE ET LA NOUVELLE MESSE (RP Saenz - Mars 1970)


3) — On a supprimé les trois Ave Maria et les Prières impérées pour ces temps très périlleux, par le Pape Léon XIII, contre Satan et le Pouvoir des Ténèbres.


4) — Ont aussi été éliminées les Prières pro tempore, pour l’Eglise, pour le Pape, pour les graves nécessités qui nous accablent.

Il n’y a plus d’ "Heures Saintes", de cérémonies eucharistiques, ni de processions avec Sa Divine Majesté. Il n’y a plus de pénitences obligatoires, plus d’esprit de mortification.

Pourrons-nous, sans ces efficaces défenses, surmonter Satan et les esprits immondes, qui vagabondent par le monde, pour la ruine et la perdition des âmes ?



5) — Et, à vouloir résoudre les problèmes économiques des peuples sous-développés, on en est arrivé à semer la haine et la violence.

[Abbé Zins]

LE MAGISTÈRE DE L’EGLISE ET LA NOUVELLE MESSE (RP Saenz - Mars 1970)


On a beaucoup parlé de l’attaque du célibat et de la réponse énergique qu’a donné Sa Sainteté aux prétentions absurdes des progressistes de Hollande, incluant, assurément, certains évêques et de nombreux religieux.

Certainement, cette attitude papale est consolante ; pourtant, si nous comparons le problème du célibat avec celui de la Messe, le premier s’y trouve secondaire.

Il s’agit d’une loi de l’Eglise, une loi très sainte, en tout conforme avec les conseils évangéliques, avec la vocation du prêtre et son entière donation au service de Dieu ; pourtant, c’est une loi ecclésiastique, qui tombe sous la juridiction pontificale.

Sa suppression serait une tragédie épouvantable ; c’est clair ! avec d’imprévisibles conséquences pour les âmes. Mais, tout pesé, ce serait une loi ecclésiastique qui serait tombé.

[Abbé Zins]

LE MAGISTÈRE DE L’EGLISE ET LA NOUVELLE MESSE (RP Saenz - Mars 1970)


Tandis que l’établissement de l’ "Ordo Missae" est une véritable hécatombe ; c’est compromettre le Dépôt de la Vérité Révélée ; c’est marcher vers l’hérésie, l’apostasie, le schisme.

Pourquoi le Pape, inflexible en d’autres points, se montre-t-il si condescendant pour appuyer cette révolution liturgico-dogmatique ?

Pourquoi place-t-il avant la science, l’autorité et les mérites du Cardinal Ottaviani l’aventure de Bugnini ? (1)


Joaquin Saenz y Arriaga

(1) La fin de cette introduction d’un écrit daté, ne l’oublions pas, du tout début de 1970, est très instructive psychologiquement et chronologiquement.

Ce R.P., en avance sur tous pour la compréhension de la nature profonde de cette crise inouïe alors à peine commencée, se montre ici quelque peu dérouté par le très habile double-jeu de Montini.

Celui-ci ne cessait, en effet, de faire 3 pas en arrière après 5 avant, de se contredire au for externe en ses agissements et propos contradictoires, afin de mieux dérouter la résistance en cherchant à la désarmer en donnant l’impression de la soutenir au moins en partie.

Cela donnait en outre l’illusion d’un caractère indécis et influençable, d’une possibilité de le fléchir en un sens ou un autre, laissant le trompeur espoir qu’il ne soit pas de mauvaise foi mais seulement quelque peu utopiste ou faible, et puisse se reprendre définitivement dans le bon sens.

D’où les hésitations de beaucoup, mêmes parmi les plus lucides, à le percevoir et reconnaître de façon claire et arrêtée pour un véritable ennemi de la Foi et de l’Eglise.

Ses successeurs en l’intrusion, ont bien retenu la leçon de se faire passer pour fermes au moins en certaines matières marquantes de morale, en vue de donner une part de change en contre-partie et de leur bradage de la Foi.

Il est aussi possible que le R.P. ait voulu terminer cette introduction par un bémol, après les si fortes critiques et accusations faites auparavant et avant celles à suivre, pour ménager ses lecteurs déjà très effrayés par toute cette révolution.

Qu’il était redoutablement tragique de se trouver pris en un tel tourbillon d’événements et de déclarations contradictoires, d’incertitudes et de doutes sur les hommes apparemment au pouvoir et sur leurs faits et gestes opposés, sans savoir encore où cela allait s’arrêter ou, au contraire, jusqu’à quels abîmes cela devait conduire.