Résumé de théologie dogmatique, Livre II : Dieu

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chartreux
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Résumé de théologie dogmatique, Livre II : Dieu

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Ci-dessous une version française du deuxième livre du résumé écrit par les le Dr Joseph Wilhelm et le Frère Scannell de la Dogmatik de l'abbé Scheeben. Ce texte initial sera désigné en abrégé par le sigle SWS constitué des initiales des auteurs. La traduction sera faite à partir de la quatrième édition publiée en 1909, et fortement inspirée par la traduction déjà existante de la version intégrale et non-résumée par le p. Belet.

Le livre I est également disponible sur ce forum, ici.
chartreux
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Table des matières du Livre II a écrit :


PREMIÈRE PARTIE. DIEU DANS L'UNITÉ DE LA SUBSTANCE.

I, Chapitre 1. De la connaissance de Dieu.

I, C1, A. La connaissance naturelle de Dieu.

I, C1, A, §54. Considérations générales sur la connaissance naturelle de Dieu.
I, C1, A, §55. La démonstration de l'existence de Dieu.
I, C1, A, §56. Nature et étendue de l'idée que nous avons de Dieu et de ses attributs.
I, C1, A, §57. Contenu et limites de la connaissance naturelle de Dieu.

I, C1, B. Connaissance surnaturelle de Dieu.

I, C1, A, §58. Noms révélés de Dieu.
I, C1, A, §59. La doctrine concernant Dieu telle que définie par l'Église, et spécialement par le concile du Vatican.

I, Chapitre 2. L'essence et les attributs de Dieu : Généralités.

I, C2, §60. Notion substantielle de Dieu.
I, C2, §61. La perfection de l'Être divin.
I, C2, §62. Nos conceptions des attributs divins. Leur division et hiérarchie.

I, Chapitre 3. Les attributs négatifs de Dieu.

I, C3, §63. La simplicité de Dieu.
I, C3, §64. L'infinité de Dieu.
I, C3, §65. L'immutabilité de Dieu.
I, C3, §66. L'inconfusibilité de Dieu.
I, C3, §67. L'immensité et l'ubiquité de Dieu.
I, C3, §68. L'éternité de Dieu.
I, C3, §69. L'invisibilité de Dieu.
I, C3, §70. L'incompréhensibilité de Dieu.
I, C3, §71. L'ineffabilité de Dieu.

I, Chapitre 4. Les attributs affirmatifs de Dieu.

I, C4, A. Attributs intrinsèques.

I, C4, A, §72. L'unité absolue de Dieu.
I, C4, A, §73. Dieu est la vérité objective absolue.
I, C4, A, §74. Dieu est la bonté même et le bien souverain.
I, C4, A, §75. La beauté absolue de Dieu.

I, C4, A, §75. La beauté absolue de Dieu.

I, C4, B. Attributs extérieurs.

I, C4, B, §76. La puissance absolue ou toute-puissance de Dieu.
I, C4, B, §77. L'omniprésence de Dieu.

I, Chapitre 5. La vie de Dieu dans sa perfection absolue.

I, C5, §78. Généralités sur la vie de Dieu.
I, C5, §79. Généralités sur le Savoir divin.
I, C5, §80. La connaissance que Dieu a des actes libres de ses créatures.

I, C5, §81. La Sagesse De Dieu dans son action au dehors. Des idées divines en particulier.
I, C5, §82. Généralités sur la nature et les attributs du vouloir divin.
I, C5, §83. La volonté divine considérée comme libre arbitre.
I, C5, §84. La volonté divine considerée par son côté affectif. De l'amour en particulier.
I, C5, §85. Le vouloir divin considéré sous le côté moral.
I, C5, §86. La justice divine.
I, C5, §87. La miséricorde et la véracité de la volonté divine.
I, C5, §88. Efficacité et empire de la volonté divine sur les volontés créées.
I, C5, §89. Le vouloir divin comme bonté et sainteté de Dieu. Dieu est la sainteté absolue, essentielle et substantielle.
I, C5, §90. La félicité et la gloire de la vie divine.


DEUXIÈME PARTIE. LA TRINITÉ DIVINE

II, Chapitre 1. Le dogme.

II, C1, §91. Formules ecclésiastiques ou dogmatiques de la Trinité.

II, Chapitre 2. Doctrine de l'Écriture Sainte sur la Trinité.

II, C2, §92. Doctrine du nouveau Testament sur la Trinité.
II, C2, §93. Doctrine du nouveau Testament sur la personne du Fils de Dieu.
II, C2, §94. Doctrine du nouveau Testament sur la personne et la divinité du Saint-Esprit.
II, C2, §95. Doctrine de l'ancien Testament sur la Trinité.

II, Chapitre 3. Le développement de la doctrine de la Trinité dans la Tradition ecclésiastique.

II, C3, §96. La tradition d'avant le concile de Nicée sur la Trinité et l'unité divine.
II, C3, §97. La consubstantialité du Fils définie par le concile de Nicée.
II, C3, §98. La consubstantialité du Saint-Esprit avec le Père et le Fils dans la Tradition de l'Orient et de l'Occident.
II, C3, §99. Le Père, le Fils et le Saint-Esprit en tant qu'hypostases et personnes divines. Sens de ces termes appliqués à Dieu.
II, C3, §100. La distinction des personnes divines en particulier et les notions distinctives qui s'y rapportent.

II, Chapitre 4. La trinité comme résultant de la fécondité de la vie divine.

II, C4, §101. Les origines en Dieu, fruits de la fécondité de la vie divine ou de la sagesse absolue, par la connaissance et l'amour.
II, C4, §102. Les productions en Dieu sont une révélation intérieure de la connaissance divine par la parole et l'image, et de l'amour divin par aspiration, par gage et par don.
II, C4, §103. L'immanence parfaite des productions divines. Leurs produits sont substantiels, parce qu'ils sont l'expression interne de la vérité substantielle et l'effusion interne de la sainteté substantielle.
II, C4, §104. Les productions divines en tant qu'elles communiquent l'essence et la nature ; leurs produits en tant qu'hypostases ou personnes divines.
II, C4, §105. Noms spéciaux des productions divines en tant qu'elles communiquent la vie. — Analogie tirée de la génération et de la respiration dans le règne animal. — Noms personnels de leur principe et de leurs produits : Père, Fils et Saint-Esprit. L'économie ou l'ordre des personnes entre elles.
II, C4, §106. Unité absolue des personnes produites avec leur principe, résultant de leur origine immanente : ressemblance, égalité, identité, inséparabilité et pénétration, περιχώρησις.
II, C4, §107. Appropriation aux personnes particulières des noms, attributs et opérations communes.
II, C4, §108. La mission temporelle des personnes divines.
II, C4, §109. La Trinité est un mystère mais n'est pas contraire à la raison.
II, C4, §110. Position et importance du mystère de la Trinité dans la Révélation.
Dernière modification par chartreux le jeu. 28 janv. 2021 6:23, modifié 55 fois.
chartreux
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Re: Résumé de théologie dogmatique, Livre II : Dieu

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SWS traduit par le chartreux a écrit :
LIVRE II. DIEU.

La théodicée s'occupe directement de ce qu'est Dieu en lui-même, de sa vie et de ses opérations internes. La division la plus naturelle et la plus usitée de la théodicée est celle qui envisage l'unité de la substance dans la trinité et la diversité des personnes. Elle se partage naturellement en deux parties : "Dieu comme Un" (De Deo Uno) et "Dieu comme Trois" (De Deo Trino). Ce n'est pas rejeter cette division, c'est l'agrandir au contraire et la développer, que de considérer Dieu d'abord dans son être et sa nature, puis dans sa vie et enfin dans ses opérations intérieures, et c'est ce que nous allons faire dans ce traité.
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Re: Résumé de théologie dogmatique, Livre II : Dieu

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SWS, Livre II, I traduit par le chartreux a écrit :
PREMIÈRE PARTIE. DIEU DANS L'UNITÉ DE LA SUBSTANCE.

Chez les Pères, la doctrine de l'unité de Dieu jointe à la doctrine de la création, n'est ordinairement traitée que dans leurs ouvrages apologétiques contre les païens et les manichéens. Ils entrent dans plus de détails dans leurs écrits polémiques sur la Trinité et l'Incarnation, particulièrement contre les ariens ; cf. S. Basile, S. Grégoire de Nysse, Contra Eunonium, S. Hilaire, De Trinitate, et surtout S. Augustin, De Trinitate. Le traité patristique le plus complet sur Dieu consideré comme Un est celui du Pseudo-Denys Aéropagite, De Divinis Nominibus, avec son commentaire par S. Maxime le Confesseur. Les meilleurs recueils de textes des Pères sur cette question sont Expositio materiaria eorum quae de Deo a theologis dicuntur (Bibl. Patrum, Lugd, tom. xxi) de Jean de Cypre, De Deo de Pétau, Thomassin, et Frassen ; et la Theol. Naturalis de Théophile Reynaud. Au moyen-âge le Monologue de S. Anselme a fait date. Alexandre de Hales et S. Thomas (Summa Ia, qq. 2-26) contiennent des développements très copieux. Parmi les innombrables auteurs modernes, il nous suffira de nommer Lessius, De Perfectionibus Moribusque Divinis. Les meilleurs traités écrits par des théologiens d'aujourd'hui sont ceux de Staudenmaier, Berlage, Kuhn, Schwetz, Kleutgen, Franzelin, Pesch, Billot, et Janssen.
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Re: Résumé de théologie dogmatique, Livre II : Dieu

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SWS, Livre II, I, C1, A, §54 traduit par le chartreux a écrit :
CHAPITRE 1. De la connaissance de Dieu.

A. La connaissance naturelle de Dieu.

Section 54. Considérations générales sur la connaissance naturelle de Dieu.

I. La doctrine catholique concernant la connaissance naturelle de Dieu a été définie au premier concile du Vatican : "La même sainte Église notre Mère tient et enseigne que Dieu, principe et fin de toutes choses, peut être connu avec certitude par les lumières naturelles de la raison humaine, au moyen des choses créées ; « car ce qu'il y a en lui d'invisible, depuis la création du monde, est devenu visible par les choses créées qui le manifestent à l'intelligence». " (Session III, cap. 2) et "Si quelqu'un dit que le Dieu unique et véritable, notre créateur et Seigneur, ne peut pas, au moyen des choses qui ont été créées, être connu avec certitude par la lumière naturelle de la raison humaine, qu'il soit anathème." (canon ii.1).
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SWS, Livre II, I, C1, A, §54 traduit par le chartreux a écrit :
La définition du concile est appuyée par l'Écriture-Sainte, qui enseigne la même doctrine en de nombreux passages.

Rom. 1:18 : "En effet, la colère de Dieu se révèle (éclatant) du haut du ciel contre toute l’impiété et l’injustice de ces hommes qui retiennent la vérité de Dieu dans l’injustice"

Rom 1:22-28 : "Ainsi, en disant qu’ils étaient sages, ils sont devenus fous, et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible contre une image représentant l’homme corruptible (...) Et comme ils n’ont pas montré (έδοκίμασαν) qu’ils avaient la connaissance de Dieu"

Rom 1:19 : "car ce que l’on connaît sur Dieu est manifeste pour eux, Dieu le leur ayant fait connaître (τὸ γνωστὸν τοῦ θεοῦ φανερόν έν αύτοῖς). "

Rom 1:20 : "En effet, ses perfections invisibles sont devenues visibles depuis la création du monde, (par la connaissance que ses œuvres en donnent ?) (ἄπὸ κτισεος κόσμον τοῖς ποιὴμασι νοούμενα καθορᾶται) ; de même sa puissance éternelle et sa divinité (ἤτε αἴδιος αὺτον δύναμις καὶ θειοτης) : de sorte qu’ils sont inexcusables"

Rom 1:21 : "parce qu’ayant connu Dieu (γνόντες τὸν θεόν), ils ne l’ont pas glorifié comme Dieu, et ne lui ont pas rendu grâces ; mais ils se sont égarés dans leurs pensées, et leur cœur insensé a été obscurci. "

Sagesse 13:1-2 : "Tous les hommes en qui n’est pas la connaissance de Dieu sont vanité (μάταιοι μὲν γὰρ πάντες ἀνθρωποι φύσει) ; et par les biens visibles ils n’ont pu comprendre Celui qui est (τὸν ὂντα), et ils n’ont pas reconnu le Créateur (l’ouvrier) par la contemplation de ses œuvres ; mais ils ont pensé que le feu, ou le vent, ou l’air subtil, ou le cercle des étoiles, ou l’abîme (immensité) des eaux, ou le soleil et la lune, étaient les dieux qui gouvernent l’univers (le globe de la terre). "

Sagesse 13:3-5 : "S’ils les ont cru des dieux, parce qu’ils étaient ravis de leur beauté, qu’ils sachent combien leur dominateur est encore plus beau ; car c’est l’auteur de la beauté (γενεσιάρχες) qui a établi toutes ces choses. S’ils ont admiré le pouvoir et les effets (δύναμιν καὶ ενεργειαν) de ces créatures, qu’ils comprennent par là combien celui qui les a créées est encore plus puissant ; car par la grandeur et (de) la beauté (et) de la créature on peut connaître et voir le créateur (έκ γαρ μεγέθους καλλονῆς κτισμάτων ἀναλόγως ὸ γενεσιἀρχης αὐτῶν θεωρεῖται). "

Sagesse 13:8-9 : "Mais d’ailleurs (D’un autre côté) ils ne méritent eux-mêmes aucun pardon. Car, s’ils ont eu assez de science pour apprécier l’univers, comment n’ont-ils pas plus facilement découvert celui qui en est le maître (Seigneur) ?"

Et aussi Rom. 2:14-16 : "Lors donc que les païens (gentils), qui n’ont pas la loi, font naturellement ce que prescrit la loi, tout en n’ayant pas la loi, ils se tiennent à eux-mêmes lieu de loi : 15 Ils montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leur cœur, leur conscience leur rendant témoignage, et leurs pensées les accusant, ou même les défendant tour à tour.] 16(on le verra) Au jour où, selon mon Évangile, Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes."

Cf. aussi les discours de S. Paul à Lystre et à Athènes (Actes 14, 15) où une connaissance naturelle de Dieu est présupposée comme point de départ et de contact avec la foi.
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SWS, Livre II, I, C1, A, §54 traduit par le chartreux a écrit :
II. On peut donc résumer la doctrine de l'Écriture-Sainte et du concile de la façon suivante :

1. L'homme peut et doit acquérir une vraie connaissance de Dieu par ses facultés naturelles, et est coupable s'il ignore ou nie l'existence de Dieu, ou s'il néglige en quelque façon ses devoirs religieux ou moraux.

2. Bien qu'il soit très difficile à la raison seule d'arriver à une connaissance parfaite de Dieu, une connaissance élémentaire est pourtant naturelle à l'esprit humain ; ce qui veut dire que l'âge de la raison amène tout spontanément une certaine notion de Dieu sans besoin d'aide extérieure, et encore moins d'instruction philosophique élaborée. L'idée de Dieu est même tellement en harmonie avec l'esprit humain que des influences hostiles ne parviennent jamais à l'éliminer complètement. Cette doctrine n'est pas énoncée expréssément par le concile du Vatican, mais est clairement contenue dans la sainte Écriture, et est universellement enseignée par les Pères et les théologiens (cf. le §2 plus haut).

3. Cette connaissance rationnelle de Dieu procède de la nature même de la raison humaine, et est on ne peut plus en accord avec ses lois ; ce qui veut dire que cette connaissance survient non pas de quelque instinct aveugle ou d'une soumission aveugle à l'autorité, mais d'un raisonnement tout simple, la création agissant comme un miroir par lequel Dieu se rend visible à l'oeil de notre esprit. Notre connaissance de Lui n'est donc pas une connaissance directe et immédiate tel qu'Il est en lui-même, mais une connaissance inférentielle de Lui comme Cause des choses crées. Le concile se borne à affirmer que la raison humaine ne peut atteindre une appréhension directe de Dieu, et que l'appréhension médiate de Dieu par les choses crées est réelle, vraie, porteuse d'une certitude parfaite. Cette définition n'exclut donc pas une autre perception plus objective et immédiate de Dieu, qui ne soit pas une intuition directe de Son Essence. La Révélation ne mentionne pourtant aucune telle connaissance, et les tentatives de certains théologiens pour démontrer son existence sont non seulement sans fondement, mais tendent même à remettre en question le dogme de l'invisibilité divine, et le dogme de la valeur indépendante de la connaissance indirecte.
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Re: Résumé de théologie dogmatique, Livre II : Dieu

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SWS, Livre II, I, C1, A, §54 traduit par le chartreux a écrit :

4. Notre connaissance naturelle de Dieu est fondée sur la considération du monde extérieur, c'est-à-dire les choses appréhendées par les sens, et aussi sur la considération de l'âme humaine. Le monde extérieur manifeste surtout la toute-puissance et la providence de Dieu ; la vie de l'âme manifeste les attributs internes de la vie divine. Ainsi, les mondes matériel et spirituel sont comme deux miroirs où nous pouvons contempler l'image du Créateur. Le miroir matériel est moins parfait que l'autre, mais est pour cette raison même plus accessible, plus naturel, et plus populaire. L'Écriture-Sainte et les Pères y reviennent souvent.

5. Notre connaissance naturelle de Dieu est confirmée et soutenue par les manifestations surnaturelles de la puissance divine, manifestations qui peuvent être perçues par nos sens et notre intellect, qui sont nos moyens naturels de connaissance. Les miracles physiques et moraux, les actions générales et spéciales de la Providence, telles que l'écoute et la réponse aux prières, la punition des malfaiteurs, la récompense des justes, etc, sont des exemples de cela. Cette espèce de la Révélation divine est utile aussi pour authentifier la Révélation verbale (qui est le véhicule de la Foi), et elle est une continuation de la Révélation naturelle. Mais d'un autre côté, à elle seule elle suffit pour connaître l'existence de Dieu, et plusieurs de ses attributs ; il est donc particulièrement opportun d'encourager, de développer et de systématiser le savoir fondé sur la simple contemplation naturelle. Cf. Franzelin, De Deo Uno, thèse viii.
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Re: Résumé de théologie dogmatique, Livre II : Dieu

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SWS, Livre II, I, C1, A, §55 traduit par le chartreux a écrit :

Section 55. La démonstration de l'existence de Dieu.

Nous laissons à la philosophie ou à l'apologétique le développement détaillé et la justification des preuves de l'existence de Dieu. Nous ne toucherons ici que quelques points relatifs à la nature, à l'organisation et à la valeur de ces preuves ; ils se rapportent au caractère indirect et à l'évidence de la connaissance naturelle de Dieu.

I. Être ou exister est le propre de l'Essence même de Dieu. La proposition, "Dieu existe", est donc immédiatement évidente en soi (per se nota secundum se). Mais comme nous n'avons cependant pas de perception immédiate de l'Essence divine, cette proposition n'est pas immédiatement évidente pour nous (per se nota quod nos). Pour notre mental, c'est un savoir que l'on acquiert par l'expérience. Nous percevons immédiatement les manifestations de Dieu, et à partir d'elles nous prouvons l'existence de Dieu, a posteriori.

II. Bien que l'existence de Dieu ait besoin d'être démontrée, il ne s'ensuit pas que la certitude de son existence doive être le résultat d'une démonstration scientifique. Une preuve naturelle, suffisante pour engendrer une certitude parfaite, s'impose à tout esprit humain, spontanément en quelque sorte. Les mécanismes de preuve scientifique, si tant est qu'on ait besoin de les utiliser, trouvent la conviction de Dieu déjà présente dans l'âme, et ne servent qu'à confirmer et à approfondir cette conviction.
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Re: Résumé de théologie dogmatique, Livre II : Dieu

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SWS, Livre II, I, C1, A, §55 traduit par le chartreux a écrit :
III. Les preuves de l'existence de Dieu sont de deux types - directes et indirectes ou encore réflexes.

1. Les preuves indirectes ou réflexes ont cela de commun qu'elles démontrent, par la nature même de l'idée de Dieu qui est en nous, que cette idée provient évidemment de la nature raisonnable de l'homme, par conséquent que son objet doit être aussi infailliblement vrai que la nature humaine est infailliblement raisonnable. Mais elles se distinguent entre elles selon le caractère particulier de l'idée de Dieu qui sert de point de départ; elles revêtent une triple forme : (1) il y a la preuve qui se tire de l'universalité et de la permanence de l'idée de Dieu chez tous les hommes (preuve historique) ; (2) la preuve qui se tire de l'intimité, de la profondeur et de l'énergie de cette idée, surtout quand elle se révèle comme conscience religieuse et morale (on l'appelle aussi preuve morale) ; (3) il y a la preuve qui se tire du caractère psychologique et logique de cette idée, quand son objet ne se trouve pas dans le cercle de nos expériences internes et externes et qu'il ne peut être atteint par aucune combinaison artificielle. On conclut alors que la raison y aspire de son propre mouvement.
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