Résumé de théologie dogmatique, Livre II : Dieu

chartreux
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Re: Résumé de théologie dogmatique, Livre II : Dieu

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SWS, Livre II, II, C2, §95 traduit par le chartreux a écrit :
La seconde des personnes divines, dans l'ancien Testament, se présente surtout sous trois formes progressives, qui s'échelonnent dans autant de périodes. La période de David, qui correspond à la seconde forme, constitue la transition de la première à la troisième. La première forme prélude à la mission et à la manifestation future de la seconde personne, dans les théophanies du temps des patriarches, de Moïse et des juges. La seconde personne y figure encore d'une manière toute générale, comme un envoyé qui sort de Dieu, qui le représente et porte lui-même son nom. Sous la seconde forme, nous avons la prédiction directe de l'incarnation d'une personne divine ; nous y voyons en outre qu'un Fils de David sera Fils de Dieu et Dieu lui-même ; en vertu de sa filiation divine il apparaîtra comme le Roi et le Prêtre par excellence, et l'Époux spirituel des âmes. La troisième forme enfin nous présente une description expresse et détaillée de l'origine et de la nature divine de cette personne, fondement de la triple fonction qu'elle exercera dans l'humanité.

I. Dans les récits des théophanies, surtout pendant l'époque qui a précédé David, il est souvent parlé d'un envoyé de Dieu, Maleach Jehovah, ou M. Elohim, Angelus Domini, qui est appelé Dieu et investi de son autorité ; il représente sa puissance et son autorité au dehors. Il est vraisemblable, cependant, que c'était le plus souvent ou même toujours un ange créé qui était l'instrument immédiat de l'exécution des théophanies et qui parlait au nom de Dieu. Chez les autres Pères, il règne différentes vues sur les apparitions particulières de l'ange du Seigneur : cet objet est enveloppé d'une certaine obscurité. Voir Franzelin, De Trin., th. vi. Cf. Gen. 16:7, 8, 13 ; 18:1-19 ; 29:24 ; et aussi 22:11, 14; 31:3, 11, 13 ; Exod. 3:2 (selon l'hébreu et le grec) ; 13:21 ; 14:19 ; 23:20 ; 33:14.
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SWS, Livre II, II, C2, §95 traduit par le chartreux a écrit :
II. Dans la période de David, quand le Messie est annoncé comme le Fils de David figuré par Salomon, (2 Rois 7), il est également désigné comme Fils de Dieu, d'abord dans la prophétie de Nathan, qui trouve son analogue dans le Psaume 88, pris dans un sens figuratif, puis surtout dans les Psaumes 2 et 109, où cette filiation est ramenée à une génération divine, qui devient le fondement de la royauté et du sacerdoce du Messie, unique en son genre. C'est sur le principe de cette génération que le Messie se présente comme Dieu, Ps. 44, et comme le divin Époux de nos âmes. Plus tard, l'Écriture fait rarement allusion à la filiation du Messie, voyez Proverbes 30, Michée, 5:2, et Eccli. 51 ; mais très souvent à sa divinité, et alors il se présente comme une personne distincte de Dieu qui l'envoie et le consacre et comme tirant de lui son origine ; il figure constamment comme l'envoyé et l'oint de Dieu, par exemple au Ps. 44. Que ce soit là le sens de ces passages, cela est d'autant plus certain que plusieurs sont expressément rapportés à la personne du Christ dans le nouveau Testament et servent à la démonstration de sa divinité. Cf. Isaïe 7:14, avec Matth 1:23 ; Isaïe 40:3-11, avec Marc 1:3 ; Baruch 3:36-38 ; Zach. 11:12-13, avec Matth. 27:9 ; 12:10, avec Jean 19:37.

III. Tandis que dans les Psaumes, dans les prophéties et dans les Évangiles synoptiques, la seconde personne en Dieu apparaît comme le vrai Fils de Dieu, comme Dieu lui-même ; dans les trois livres sapientiaux, les Proverbes, l'Ecclésiastique et la Sagesse, et chaque fois vers le milieu, comme dans l'Évangile de saint Jean, elle est dépeinte sous le nom de Sagesse engendrée de Dieu ; sa nature et son origine divine sont décrites avec des détails si expressifs que la plupart des explications du nouveau Testament relatives au Fils de Dieu ne sont qu'une répétition et un résumé de ces descriptions.
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SWS, Livre II, II, C2, §95 traduit par le chartreux a écrit :
Le sujet désigné ici sous le nom de Sagesse est représenté comme l'écoulement substantiel, l'organe personnel de la Sagesse divine engendré de Dieu de toute éternité, distinct de Dieu son principe, en tant qu'il est son reflet, son miroir et son image, et toutefois de même nature que lui ; c'est pourquoi, il est en Dieu et « auprès de Dieu », exécute et gouverne avec lui toutes ses œuvres extérieures ; principe et prince, principium et princeps, de toutes choses, il est la source et l'idéal, le médiateur et l'initiateur de la participation à la vie divine qui consiste dans la Sagesse.

Ces peintures servent à préparer la parfaite intelligence de l'incarnation du Fils de Dieu, en même temps qu'elles sont le commentaire des paroles du psalmiste sur la filiation divine et la divinité du Messie. Cela est si vrai que l'on peut dire que les descriptions des trois livres de la Sagesse concordent soit avec les points essentiels du prologue de l'Évangile de saint Jean, soit avec chacun des principaux textes du psalmiste. Elles nous font voir successivement comment l'Oint du Seigneur est, en vertu de son origine et de sa nature divine, 1) le Roi par excellence, Ps. II ; 2) le Prêtre selon l'ordre de Melchisédech, Ps. cix, et 3) l'Époux béatifiant des âmes, Ps. xliv.
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SWS, Livre II, II, C2, §95 traduit par le chartreux a écrit :
Ainsi, dans les Proverbes, viii, la Sagesse figure comme la Reine de l'univers, qui révèle sa souveraineté en créant toutes choses, de même qu'en Jean 1, « tout a été fait par le Verbe ». Dans l'Ecclésiastique, XXIV, elle figure comme la prêtresse, la médiatrice de Dieu et des hommes, qui préside au sacerdoce, non pas de la mort, comme le sacerdoce lévitique, mais de la vie, dont elle est la mère véritable, de même qu'en Jean 1, le Verbe est « la vie » et « la plénitude de grâce ». Au livre de la Sagesse enfin, elle se présente comme une épouse qui vit en société intime avec les âmes, les pénètre, les éclaire et les rend heureuses par sa lumière, de même qu'en Jean 1, le Verbe est « la lumière qui éclaire tous les hommes ». Il y a, de plus, dans ces trois descriptions une progression de délicatesse et d'intimité qu'on ne saurait méconnaître, tout comme il y a progression dans le tableau qui retrace l'origine et l'essence divine de la Sagesse éternelle : son caractère spirituel, sa sublimité, sa plénitude deviennent de plus en plus manifestes. Dans les Proverbes, viii, la Sagesse se présente simplement comme engendrée de toute éternité ; dans l'Ecclésiastique, xxiv, elle est la parole sortie de la bouche du Très-Haut, et au livre de la Sagesse, vii, elle est le rayonnement consubstantiel et inséparable de la splendeur de Dieu.

La théologie juive, dans les siècles qui précédèrent immédiatement le christianisme, remplaça le mot de sagesse par le nom chaldaïque qui correspond à « parole ». Cette Memrah, comme ils l'appelaient, ils la mettaient en parallèle avec les anciens noms de l'ange de Jéhova, savoir : Schechinah et Chabod. Ainsi, au temps de Jésus-Christ, le terme de Parole, pour désigner le médiateur de Dieu et du monde, était généralement admis chez les juifs, et on s'explique comment saint Jean a pu, au début de son évangile, se servir de ce mot, sans autre explication, pour désigner une personne. Cf. Card. Newman, Arians, 196, et Athanasius, ii.337.
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SWS, Livre II, II, C3, §96 traduit par le chartreux a écrit :
CHAPITRE 3. DÉVELOPPEMENT DE LA DOCTRINE DE LA TRINITÉ DANS LA TRADITION ECCLÉSIASTIQUE.

Section 96. La tradition d'avant le concile de Nicée sur la Trinité et l'unité divine.

I. La conviction nette et arrêtée de l'Église sur la distinction réelle des trois personnes divines, comme sur l'unité et l'égalité parfaite du Fils et du Saint-Esprit avec le Père, se manifesta dès l'origine par le symbole de sa foi, par la formule qu'elle employait dans le baptême, par la manière dont elle glorifiait Dieu dans ses doxologies, et par les termes dont les martyrs se servaient pour confesser la croyance qu'ils scellaient de leur sang. Dans cette doxologie généralement usitée : Gloria Patri et Filio et Spiritui sancto, ou cum Spiritu sancto, on rendait gloire aux trois personnes divines, et les martyrs confessaient sous les formes les plus diverses, tantôt la divinité des personnes en particulier, tantôt l'unité divine de toutes les personnes ensemble.

II. La foi de l'Église en la différence réelle, ainsi qu'en la parfaite égalité et unité du Père, du Fils et du Saint-Esprit, fut surtout vivement accentuée dans sa conduite à l'égard des hérétiques anté-nicéens. La lutte se bornait presque entièrement à maintenir l'unité de Dieu dans la distinction des personnes, et la distinction des personnes dans l'unité. L'attitude de l'Église prouve suffisamment qu'elle était loin d'admettre quelque inégalité de substance entre les Personnes. Quand il arrivait à un catholique de s'exprimer d'une façon qui pouvait laisser croire à une telle inégalité, comme par exemple dans le cas de Denys d'Alexandrie, d'ardentes protestations s'élevaient de tous côtés, et Denys rétracta complètement les vues qu'il avait émises à ce sujet sur ordre du Pape Denis. Dans les ouvrages antérieurs au concile de Nicée, la doctrine catholique de la Trinité a été souvent traitée ; elle a même été, dans certaines parties, développée et défendue avec beaucoup de détail, surtout dans les écrits contre les sabelliens, les seuls qui soient uniquement consacrés à ce dogme, puis dans les ouvrages contre les gnostiques de toutes nuances, et enfin dans les apologies contre les païens. Cf. Newman, Arians, ch. ii.
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SWS, Livre II, II, C3, §96 traduit par le chartreux a écrit :
III. Bien que la substance du dogme, avant le concile de Nicée, fût connue des fidèles et plus encore des Pères et des docteurs catholiques, il ne faudrait pas s'étonner si les écrits de ces derniers n'exprimaient pas le dogme et ses conséquences sous une forme aussi rigoureuse et aussi exacte que dans les écrits postérieurs. Cependant, il y aurait exagération à admettre que ceux d'entre les Pères qui étaient imbus d'idées vraiment catholiques et passaient pour tels, n'avaient généralement qu'une idée vague et confuse de l'unité d'essence des trois personnes divines. Une telle supposition est inacceptable a priori quand il s'agit d'un dogme fondamental. On peut l'admettre, à coup sûr, de la part des docteurs schismatiques ou hétérodoxes. Depuis Tatien, qui devint plus tard hérétique formel, on a rencontré çà et là parmi les savants, des inexactitudes dogmatiques qui ont servi de prélude à l'hérésie arienne.

Cependant, si l'on excepte les Philosophumena d'Hippolyte et diverses expressions d'Origène, qu'il corrige du reste par d'autres expressions, tout ce que l'on peut dire, même des docteurs dont l'orthodoxie laissait à désirer, c'est qu'ils n'ont pas saisi pleinement ni exposé en son entier l'unité d'essence des trois personnes divines ; la plupart des expressions qui ont été exploitées plus tard par les adversaires du dogme et sévèrement jugées par des théologiens catholiques, se rencontrent, sous l'une et l'autre forme, chez les meilleurs d'entre les Pères de cette époque ou d'une époque subséquente, et sont susceptibles d'un bon sens.
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SWS, Livre II, II, C3, §96 traduit par le chartreux a écrit :
Les grandes difficultés de détail qu'offrent les docteurs, et même les Pères orthodoxes antérieurs au concile de Nicée, consistent dans les points suivants :

1. Ils font quelquefois si vivement ressortir le caractère du Père comme source et comme principe, qu'on serait tenté de croire qu'il est seul le Dieu absolu ou Deus super omnia, tandis que les autres personnes ne seraient Dieu que par leur union avec lui et dans un moindre degré. Ces sortes de tournures, de même que les termes « Dieu », « le Dieu », etc., appliqués uniquement au Père, sont fréquentes dans l'Écriture même.

2. Au lieu de l'identité de substance, les Pères ne parlent souvent que d'une union substantielle, ou simplement d'une communauté de force et de pouvoir, d'activité et d'amour, ou de l'unité d'origine, afin d'écarter le dithéisme qui établit un Dieu indépendant à côté d'un autre Dieu. Ici encore, la même chose a lieu fréquemment dans l'Écriture sainte, surtout, Jean 5 et 10.

3. Souvent, afin d'éviter une nécessité aveugle et impérieuse, les Pères représentent la génération du Fils comme un acte volontaire ; mais on peut l'admettre en un certain sens, et on le rencontre aussi chez des Pères postérieurs au concile de Nicée.
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SWS, Livre II, II, C3, §96 traduit par le chartreux a écrit :
4. Conformément à ce qui est dit dans en Prov. 8, la génération du Fils est souvent présentée, surtout par les apologistes, comme ayant eu lieu en vue de la création du monde qu'il allait accomplir. Quelques-uns cependant, surtout Tertullien, contr. Praxeas, cap. v-vii, parlent plus exactement d'une double génération, conception ou naissance du Verbe ; la première désigne son origine éternelle du Père ou sa procession comme λόγος ἐνδιάθετος, et la seconde, sa mission temporelle au dehors, ou sa procession comme λογός προφορικός, verbum prolatitium. De là vient qu'Hippolyte et Tertullien semblent quelquefois ne donner au Fils le nom de Verbe qu'autant qu'il se révèle au dehors par la rédemption et l'incarnation, qu'ils conçoivent comme une naissance et opposent à la conception.

5. Enfin, les Pères distinguent le Fils et le Saint-Esprit en les appelant visibles, tandis que le Père demeure caché. Cette visibilité toutefois n'est pas destinée à établir une différence de nature, mais seulement la distinction des personnes ; ils la font consister en ce que le Fils et le Saint-Esprit sont apparus sous des figures ou des symboles visibles, ce qui n'arrive jamais au Père et ne lui convient en aucune sorte. Sa position comme principe ne lui permet pas de paraître comme envoyé, mais comme envoyant. Les autres personnes, au contraire, étant produites par lui et le manifestant réellement, doivent être naturellement aptes à une mission et à une manifestation au dehors.
Card. Newman, Arians, p.444 a écrit : Il ne faudrait pas qu'une piété déplacée nous fasse imposer aux paroles des Pères un sens qui ne leur convient nullement ; ni non plus les accuser d'erreur, par une critique injuste et étroite ; ni calquer sur une période donnée une distinction qui n'appartient qu'à une période postérieure. Les mots ousia et hypostasis sont restés pratiquement synonymes pendant trois siècles ; et servait alors indifféremment à désigner l'une ou l'autre des deux idées qu'elles nomment aujourd'hui.
Cf. Franzelin, de Trin., th. XI.
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SWS, Livre II, II, C3, §97 traduit par le chartreux a écrit :

Section 97. La consubstantialité du Fils définie par le concile de Nicée.

I. Le concile de Nicée, en définissant que le Fils est « consubstantiel » au Père, ὁμοούσιος, consubstantialis, avait employé une expression qui désigne chez les hommes la consubstantialité du père et du fils ; elle marque simplement l'unité spécifique de la nature. On pouvait abuser de ce terme pour conclure qu'en Dieu aussi l'unité est purement spécifique ou logique, et non pas numérique. Déjà les ariens profitèrent de cette équivoque pour combattre le dogme de Nicée. Il suit de là, disaient-ils, qu'il y a trois natures divines, et par conséquent trois dieux. Les Pères du quatrième siècle ont eu beau protester contre ce malentendu ; on a voulu à toute force dans la suite que cette erreur provînt des saints Pères ainsi que du concile de Nicée. Cette calomnie des ariens a été ressassée de nos jours non-seulement par des savants du protestantisme, mais par des catholiques. Nous sommes donc amenés à établir contre eux l'unité numérique et réelle de l'essence divine en trois personnes, en nous appuyant surtout de la tradition postérieure au concile de Nicée. Nous arriverons par là même à expliquer comment cette unité numérique de l'essence est la condition indispensable, la raison formelle qui nous oblige à reconnaître que le Père et le Fils sont un seul et même Dieu.
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Re: Résumé de théologie dogmatique, Livre II : Dieu

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SWS, Livre II, II, C3, §97 traduit par le chartreux a écrit :

II. La seule idée qui soit vraiment chrétienne et raisonnable, c'est qu'il n'y a en Dieu qu'une seule substance. L'Église catholique l'a toujours entendu ainsi, au quatrième siècle comme aux autres siècles. Mais nous avons de plus, en faveur de cette doctrine, une foule de raisons particulières.

II. 1. Nous avons d'abord l'explication que les Pères ont donnée de la consubstantialité, conséquence de la génération. Ils réfutaient les sophismes des ariens en montrant en quoi la génération concorde en Dieu et dans les hommes et en quoi elle diffère. En Dieu, disaient-ils, la substance de celui qui engendre passe aussi réellement dans celui qui est engendré que cela a lieu chez les créatures. Mais chez les créatures il n'y a qu'une portion matérielle, détachée de la substance de celui qui engendre, qui passe dans celui qui est engendré ; tandis que la substance du Père ne peut être divisée, et qu'aucune partie ne peut en être détachée. Cf. S. Athan., De Decr. Nic. Syn., nos 22, 23, 24. Les saints Pères disent encore qu'en Dieu comme chez les créatures la génération implique une transmission de la vie de celui qui engendre dans celui qui est engendré ; mais chez les créatures, la vie est communiquée en ce sens qu'elle est produite comme une vie nouvelle dans la génération et par la génération. En Dieu, au contraire, la vie de celui qui est engendré n'est pas produite, elle ne devient pas plus que la vie de celui qui engendre. La seule différence qu'il y ait en Dieu entre la vie de celui qui engendre et la vie de celui qui est engendré, c'est que la première n'est pas reçue, mais bien la seconde. Cf. S. Basile, Contra Eunom., 1. ii, vers la fin. Il suit en même temps de ces deux points, et cela est dans la nature des choses comme dans la pensée des saints Pères, que sans l'identité de substance et de vie, aucune unité spécifique ne serait possible en Dieu.
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