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BREF de PIE IX du 10 mars 1850
aux dissidents de Sénepjac (PETITE-ÉGLISE)
suivi de leur réponse
("Œuvres de Monseigneur l’Évêque de Poitiers", 1873, Tome I p.409 à 411)
Aux honorables Félix Costes et autres signataires de la lettre collective à nous adressée. – À Sénepjac, par Villecomtal (Aveyron – France.)
PIE IX, PAPE.
Hommes honorables, salut.
La lettre par laquelle vous témoignez de votre dévouement envers notre personne et le Saint-Siège, a été pour nous un grand sujet de consolation. Quant aux questions que vous posez, nous répondons que Pie VII, notre prédécesseur, de glorieuse mémoire, dans le Concordat de 1801 et dans ses actes de la même année et de la suivante, après mûr et libre examen de l’état des choses, a, il est vrai, usé de remèdes extraordinaires pour rétablir en France l’exercice public de la religion catholique et obvier ainsi aux périls que couraient les âmes, en raison de la difficulté des secours spirituels, mais qu’il n’a jamais rien statué ni fait contre la doctrine proclamée par Pie VI, son prédécesseur, dans ses lettres apostoliques concernant les affaires de France ; nous répondons ensuite que Pie VII lui-même n’a jamais, en aucune manière, approuvé les réclamations des évêques qui n’avaient pas voulu consentir aux mesures prises par lui pour la réorganisation des Églises de France, et que, bien plus, ces mêmes réclamations ont été condamnées par un décret de la Congrégation de l’Index et par l’autorité du même Souverain Pontife ; nous répondons, en outre, que Pie VII, le 24 mai 1802, a publiquement demandé la correction des articles organiques, peu de jours auparavant décrétés à son insu par le gouvernement français et promulgués à Paris en même temps que le Concordat, et il n’a cessé, dans la suite, d’improuver par des plaintes réitérées ces mêmes articles, en tant que contraires aux lois divines et ecclésiastiques ; nous répondons enfin que non-seulement vous pouvez, mais encore que vous devez absolument vous mettre en communion avec les prêtres qui exercent parmi vous le saint ministère, sous l’autorité de notre vénérable frère Jean-François Croizier, qui a été fait évêque de Rhodez par notre prédécesseur immédiat, Grégoire XVI, et qui gouverne cette Église en pleine communion avec nous.
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