ACTES DE PLUSIEURS MARTYRS. A LYON.

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gabrielle
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Froisse Antonin.

M. Froisse, chanoine régulier de l'abbaye de Saint-Antoine, réunie à Malte, prêtre très exemplaire, s'était attiré la vénération publique par ses vertus sacerdotales. Il vit presque périr son frère, qui avait refusé ses lettres de prêtrise. Il fut arrêté le 18 décembre 1793 et traduit au dépôt de sa section, au grand collège de l'Oratoire, où il resta environ une dizaine de jours. Il fut cité devant un municipal qui lui demanda ce qu'il était. « Je suis prêtre.— As-tu donné tes lettres ? —Non. — Veux-tu les donner ? — Je les promets. » Il fut renvoyé chez lui. Il est à remarquer que sa promesse fut faite par ignorance, ne regardant pas cet acte comme contraire à sa foi, dont il avait montré toute la vivacité clans la prison, au rapport de ceux qui y étaient avec lui.

Le même jour, M... lui écrivit, lui faisant sentir que si, par sa promesse, il ne renonçait pas d'une manière directe à son baptême, à la foi catholique, il y renonçait indirectement, et apostasiait directement son état à l'extérieur. Il relut trois fois cette lettre avec toute l'attention possible et conclut qu'il ne pouvait pas tenir sa parole. Le lendemain, il écrivit à sa section : « J'ai promis mes lettres, je ne le pouvais pas, je ne les donnerai pas, ma conscience me le défend, vous ferez de moi tout ce qu'il vous plaira. Je suis toujours chez moi. »

A la lecture de cette missive, la section le fit condamner à mort. Le lendemain, on l'arrêta de nouveau : à onze heures du matin il fut traduit à l'hôtel commun devant les juges qui lui demandèrent ses lettres. Il les refusa constamment et fut peu d'heures après conduit à la mort, vers la fin de décembre 1793 ou vers les premiers jours de janvier 1794.
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gabrielle
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Ennemond Olivier, chanoine.

M. Ennemond Olivier, prêtre, chanoine de Saint-Nizier, avait toujours été rempli de zèle pour le salut des âmes. C'était un modèle de fidélité dans les devoirs de sa place, orné des vertus sacerdotales, partageant son temps entre le choeur et les fonctions du saint ministère. Depuis deux ans, il s'attendait et se préparait à la mort, ainsi qu'il s'en expliqua avec un de ses intimes amis. Ce digne prêtre fut arrêté le 18 décembre 1793, et conduit au grand collège de l'Oratoire, au dépôt de la section dite Rousseau, où il resta dix à douze jours. Ce fut là qu'un officier municipal lui fit subir un premier interrogatoire, et lui demanda « s'il avait prêté le serment. — Non, je n'en ai fait aucun. — Veux-tu donner tes lettres? — Non, je ne les donnerai pas. — Ah ! tu iras à la guillotine. Marche. »

On le conduit dans un autre dépôt où il passa près de trois semaines. Il fut traduit devant les juges, le 24 ou le 29 janvier 1794. « Qui es-tu ? — Je m'appelle Ennemond Olivier. — N'es-tu pas prêtre ? — Oui, parla grâce de Dieu. — As-tu prêté le serment ? — Non. — Tu donneras bien tes lettres de prêtrise ? — Ah ! Dieu m'en garde, je ne veux pas prévariquer dans mon état. — Tu es donc fanatique ? — Ce sera ce que vous voudrez, mais je ne prévariquerai pas. — A la cave de mort, dirent les juges. — Vous êtes des juges iniques, ajouta le saint confesseur. En me condamnant à la mort, vous me donnez la récompense que je désire. Vous serez jugés par celui devant qui je vais paraître, et tremblez en me voyant partir. »

Il travailla dans la cave, et au moment où on vint le chercher pour le conduire au supplice, s'adressant avec fermeté à ses compagnons : « Allons, mes amis, leur dit-il, allons, du courage. Que notre sang fasse refleurir la religion. » Ce fut avec cette intrépidité qu'il monta sur l'échafaud, où il termina glorieusement sa carrière, du 24 au 28 janvier 1794, âgé de plus de 70 ans.
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Gachet, feuillant

M. Mathieu Gachet, natif des Brotteaux, prêtre de l'ordre des Feuillants, travaillait à Lyon, depuis un an, avec un zèle, une édification et une exactitude dans les principes qui lui attirèrent la confiance du conseil ecclésiastique. Ce religieux, quoique très prudent, ne craignait pas de s'exposer quand il s'agissait du salut d'une âme ; il fut arrêté et conduit à l'hôtel commun, où il resta un mois avant d'être interrogé. Il était si convaincu qu'il serait condamné, que voyant un jour guillotiner, il répondit à quelqu'un qui était surpris de ce courage : « Il faut bien que je sache comment il faudra me placer quand j'irai à la mort. »

Il fut interrogé dans le mois de décembre. « Quel est ton nom ? — Mathieu Gachet. — Qui es-tu? — Prêtre. — As-tu prêté le serment ? — Je n'en ai prêté aucun. Je n'étais point fonctionnaire public, mais feuillant. Aucune loi ne m'astreignait au serment. — Veux-tu le prêter ? — Je n'en prêterai aucun. — A la cave de mort. »

La Providence permit, on ne sait comment, qu'au lieu d'être conduit à la cave, il fût mis à la salle de commerce, où il continua de travailler. Peu de temps après, il fut transféré aux Recluses, où il resta pendant près d'un mois et fut de la plus grande utilité aux catholiques ; il ramena même plusieurs de ceux qui s'étaient séparés de l’Église.

Ce fut pendant ce temps-là qu'on exigea des religieuses le serment de vivre et de mourir républicaines. Comme il y avait dans sa prison des épouses de Jésus-Christ, il les fortifia, les encouragea à souffrir la mort plutôt que de prêter ce serment insidieux. Il s'attendait toujours à remporter une palme que le Seigneur n'avait différée qu'afin qu'il fût longtemps utile. On le cita de nouveau devant les juges.

Rendu à l'hôtel commun, il dit à quelqu'un : « Je veux passer ce soir à prier. Je sais que je serai condamné ; mais j'aurai toute la nuit et la matinée de demain pour travailler à la cave de mort. » Il se présenta et devança même les interrogations, auxquelles il donna les mêmes réponses. On lui demanda ses lettres de prêtrise, qu'il refusa avec une grande fermeté. Il fut condamné à être fusillé, quoiqu'il n'eût jamais porté les armes. Il travailla pendant la nuit ; il anima tous ses compagnons, au moins au nombre de trente, et leur fit faire généreusement le sacrifice de leur vie. En allant au supplice, il avait un air plus gai, plus satisfait qu'à son ordinaire. « Voici, disait-il hautement, voici un prêtre inassermenté qui meurt pour sa foi. » Pendant toute la route, il fortifia ses compagnons et termina glorieusement sa carrière dans le courant de février 1794.
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Ballet, chartreux.

M... Ballet, chartreux, travaillait depuis quelque temps dans le saint ministère. Il était recommandable par sa piété, son zèle et sa soumission à l'Église. Il fut arrêté et condamné à mort pour avoir refusé ses lettres de prêtrise. La seule particularité qu'on connaisse de sa mort précieuse, c'est qu'il demanda et obtint de l'exécuteur la permission de se trouver sur l'échafaud avec celui qui devait être mis à mort avant lui. Il se mit à genoux pria avec une ferveur qui saisit d'admiration les spectateurs, ceux même qui étaient le plus acharnés contre la religion et le sacerdoce. Il se rendit de lui-même à la guillotine, où il consomma son sacrifice avec un courage inexprimable, sur la fin de janvier ou dans le commencement de février 1794.
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Mlle Michallet.

Mlle Françoise Michallet... avait été déjà éprouvée par la persécution de 1791. Vers le mois de juillet, elle fut conduite à l'hôtel de ville, pour avoir fait circuler une instruction aux fidèles catholiques de France. Après un interrogatoire où elle montra toute la fermeté d'un chrétien persécuté pour sa religion, on la mit dans une cave très malsaine. Elle fut malade au point d'exciter la pitié des geôliers, qui cependant n'osèrent pas l'en tirer, de peur d'indisposer ceux qui l'avaient condamnée et qui étaient moins paisibles qu'eux.

La persécution contre les catholiques, quoique très forte, n'étant pas encore venue au point de les faire mourir, Dieu permit qu'elle fût élargie, pour qu'elle confessât plus publiquement encore sa foi. Depuis ce moment jusqu'à l'époque de sa nouvelle arrestation, qui fut dans le mois de novembre 1793, elle rendit les plus importants services aux catholiques, en leur procurant tous les secours spirituels qui dépendaient d'elle. Elle ne soupirait qu'après le bonheur de confesser Jésus-Christ.


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Après plus de quinze jours de détention, elle subit un premier interrogatoire où elle n'eut pas occasion de manifester sa foi, parce qu'on ne lui parla que du temporel, de son commerce, de son bien, par l'intention qu'avait un juge de la sauver. Ce fut à ce sujet qu'elle écrivit à une de ses intimes connaissances : « Mon interrogatoire n'a roulé que sur des choses indifférentes... Je n'étais pas digne de la couronne du martyre puisque j'ai été interrogée entre mes deux amies (Mlle Pouthau sa cousine et Mme Gagnière, son intime amie) qui ont eu le bonheur d'aller jouir de celui qui faisait toutes leurs délices. Je me console dans l'espérance que tôt ou tard ce sera mon partage.... Je divise mon temps entre le recueillement, la prière et le travail. Ma santé est très affaiblie depuis la perte de mes amies, mais leur bonheur m'a bientôt consolé. »

Quelque temps après elle fut transférée, ainsi que plusieurs autres, aux prisons de Roanne, et de là à Saint-Joseph. C'est dans cette époque qu'elle écrivit à une autre de ses connaissances encore plus intime : « Je suis entre les mains de Dieu, on m'a transférée à Roanne, c'était un vendredi, je me suis réjouie de me voir, en ce jour remarquable, traitée comme mon divin époux que l'on conduisait au milieu des rues, de tribunal en tribunal. Nous avions d'autant plus de ressemblance avec lui, que ceux même qui nous conduisaient nous accablaient d'invectives, ce qui nous réjouissait beaucoup... » Elle écrivait encore à la même personne : « N'aurai-je pas le bonheur de suivre mes deux amies, qui m'ont précédée à la véritable gloire ? Elles m'ont édifiée dans la prison par leur patience, leur résignation et leur constance. Elles ont remporté la palme et peut-être ne serai-je pas assez heureuse pour l'obtenir. Si Dieu veut que je sorte de ma prison, mon premier soin sera de saluer cette terre [les Terreaux] arrosée du sang des martyrs et de me mettre sous leur puissante protection. »


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Pendant tout le temps de sa captivité, elle se montra parfaitement soumise à la volonté de Dieu, soupirant toujours après le martyre. Elle écrivait à quelqu'un qui voulait s'intéresser pour la faire sortir : « Si le moyen que tu prendras pour rompre mes chaînes ne te réussit pas, je te prie en grâce de ne point te chagriner. Je regarde mon cachot comme un lieu de délices, puisque j'y suis par la volonté de mon divin époux, et qu'il m'y prodigue une source de mérite : je ne désire d'en sortir qu'autant que ce sera sa volonté. »

Sur le désir de se réunir à Dieu, elle s'exprime ainsi à la même personne : « Encore quelques instants, et notre coeur n'aura plus que la douce occupation de contempler notre Dieu pendant toute une éternité, et d'être consumé de son amour. Encore quelques instants, et nos larmes se changeront en joie ! O brillant séjour de mon époux, quand aurons-nous le bonheur de l'habiter ? Quand quitterons-nous cette terre de malédiction et de mort, cette terre d'où la vertu est presque bannie et le crime érigé en divinité ! O mort ! que tu parais douce à un coeur qui ne soupire que pour son Dieu et qui ne supporte la vie que parce qu'elle lui fournit des mérites pour le ciel ! »


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Il est impossible de rapporter tout ce qu'elle a écrit à deux ou trois personnes de ses intimes connaissances sur les sentiments qui l'animaient ; elle mandait un jour au Confident de son coeur : « J'ai un grand attrait pour le martyre ; mais je n'ose m'y livrer : ma corruption et ma misère me rendent indigne de cette faveur singulière. Comme un enfant soumis, je me conformerai à tout ce qu'il plaira à Dieu. »

Dès lors, son seul désir était de rendre témoignage et de mourir pour la foi. Elle s'y prépara dans sa prison par des oraisons plus longues, un recueillement plus grand, par des pénitences même corporelles. L'amour qu'elle avait eu toute sa vie pour la sainte vertu de chasteté, lui fit désirer avec ardeur de mourir vierge et martyre, en se consacrant à Dieu par le voeu de virginité ; elle s'en explique ainsi à celui à qui elle demanda cette permission : « Depuis quinze jours surtout, j'ai un pressentiment que j'aurai le bonheur de mourir pour ma foi, tout indigne que j'en suis, je désirerais remporter la double couronne, si vous voulez m'accorder de renouveler le voeu de virginité, dans le cas que je fusse condamnée à mort. Ce serait une grande faveur pour moi d'être consacrée à Dieu d'une manière si particulière dans ce dernier instant et d'être l'épouse de Jésus-Christ. » Elle obtint cette grâce: ce qui remplit son âme de consolation, comme on en juge par la dernière lettre qu'elle écrivit à la même personne.


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Enfin elle fut traduite de nouveau à l'hôtel commun, pour y être interrogée, Avant l'interrogatoire de toutes, un des juges passa dans la chambre où elles étaient et leur dit : « Niez tout. » C'était sans doute un piège qu'on voulait leur tendre, pour faire croire qu'elles renonçaient extérieurement à leur religion, puisqu'on n'interrogea la plupart que sur le fanatisme. Quand le rang de Mlle Françoise Michallet fut venu, on lui dit : « Tu es fanatique. — Je ne suis pas fanatique, mais catholique. — Tu crois donc à toutes ces rêveries, ces moineries de l'enfer, du paradis, etc. ? — Je crois toutes les vérités que la religion catholique m'enseigne. — Ce n'est pas la réponse de ton catéchisme. — Il serait trop long de te répéter tout le catéchisme. — Tu as bien fait dire la messe chez toi? — C'est ce qu'il faudrait prouver. — Ce n'est pas répondre. As-tu fait dire la messe chez toi ou non? — Citoyen, aucun décret ne me le défend. Tu n'as pas le droit de m'interroger là-dessus, les opinions religieuses sont libres, pourvu qu'on ne trouble pas l'ordre public. »

Elle ne témoigna pas de nouveau sa foi, l'ayant suffisamment et directement confessée. Elle fut accablée d'injures par ses juges, sur son prétendu fanatisme, et renvoyée dans la même salle. D'après ses réponses, elle pensait qu'elle irait à la mort. Le lendemain, la sortie d'une de ses amies, qui avait comme elle confessé sa foi, lui fit croire qu'elle serait rappelée. Mais Dieu lui réservait la couronne. Elle vit dès lors qu'elle devait terminer sa carrière sur l'échafaud. La nature souffrait, mais la grâce triompha et elle fut la première à encourager la demoiselle de magasin, qui ne pouvait penser à cette séparation sans frémir. Cette généreuse fille la raisonna presque toute la soirée sur le prix de ce sacrifice, la consola même avec une fermeté inexprimable. La paix fut cependant troublée un instant, dans la crainte d'avoir dit un mensonge aux juges. Elle fit consulter, étant dans la disposition de faire toutes les réparations qu'on exigerait d'elle.

Voici le fait qu'il est essentiel de rapporter, pour faire connaître combien il importe de ne point trahir, même en apparence, la vérité, et surtout sa foi. Le juge lui demanda : « Pourquoi es-tu arrêtée ? — Citoyen, je ne saurais te le dire. » Elle se rappela qu'à l'époque de son arrestation on lui dit en la conduisant en prison : « Tu es bien fanatique ! » Mais comme alors on ne disait point la cause de son arrestation, qu'on ne paraissait pas même arrêter les personnes pour objet direct de fanatisme, que d'ailleurs on ne lui avait dit autre chose que d'aller à la section, elle avait bien pu répondre sans manquer à la vérité : « Je ne saurais te le dire. » Après la décision, son âme fut tranquille, et elle se prépara généreusement au sacrifice de sa vie. La nuit qui précéda sa mort, elle dormit plus profondément que les jours précédents, et elle jouit d'une paix inexprimable jusqu'à son dernier instant.

Cette fervente catholique avait toujours eu un grand amour pour la pénitence et pour la pauvreté. On dit qu'avant d'aller au supplice, elle quitta par ce même esprit tout ce qu'elle avait sur elle, ses bas même et ses souliers qu'elle donna. On ajoute qu'un juge lui dit : « Pourquoi quittes-tu tout cela ? — Parce que je suis libre. — Mais tu t'enrhumeras. — Ce ne sera pas longtemps. » Elle fut guillotinée l'avant-dernière, au mois de février 1794, avec cette tranquillité, cette joie, cette soif du martyre, qui étaient la récompense de ses vertus.

C'est la troisième personne, sans compter beaucoup de prêtres, dont la section demanda la mort pour cause de religion, savoir Mme Gagnière, M. Claude Auroze et Mlle Michallet, âgée de 34 ans. Ainsi se termina la carrière de cette femme forte qui ne connut aucun obstacle aux sacrifices. Le même jour les trois soeurs Chataigner moururent pour la foi avec autant de fidélité que de courage.



à suivre ...Dupleix, ex-jésuite, vicaire général de Lyon.
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Dupleix, ex-jésuite, vicaire général de Lyon.

M. Daniel Dupleix, prêtre, ex-jésuite, vicaire général du diocèse de Lyon, fut toujours un exemple de vertus et un excellent directeur qui s'était attiré la considération de toutes les personnes de son état et des vrais fidèles. Il était d'une fermeté inébranlable sur les principes relatifs aux circonstances actuelles. Arrêté dans le mois de février 1794 dans une visite domiciliaire, il fut conduit à sa section. Sa qualité de prêtre suffit pour le faire juger digne de mort.

Son âge respectable ne put lui obtenir la liberté. Deux ou trois jours après son arrestation, on le traduisit devant les juges de la commission des sept, et voici ce qu'on écrit de très certain à ce sujet : « Le R. P. Daniel avait fait aimer la vertu pendant sa vie, et parla candeur et l'aménité qui se peignaient sur son heureuse physionomie et dans toute sa conduite, il sut en mourant forcer l'hommage des impies par sa généreuse constance. Traduit des prisons de la section à l'hôtel de ville pour être interrogé, il parut devant les juges avec un air si paisible, une contenance si assurée, qu'il commanda leur estime et intéressa leur sensibilité. Tandis que le président l'interrogeait sur son état et sa condition, un de ses collègues s'approcha de ce vénérable vieillard pour lui insinuer de répondre qu'il était ci-devant prêtre. « Je suis prêtre, répondit l'intrépide confesseur, je suis prêtre, et je le serai toujours. Le caractère que j'ai reçu à mon ordination est ineffaçable. »

Cette réponse déconcerte les juges, qui l'admirent même en le condamnant. Le saint prêtre se retire avec sa tranquillité ordinaire et les juges s'écrient : « Peut-on se voir condamné à mort avec tant de grandeur d'âme ? »


à suivre
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