Martyrs du Japon (Saint Alphonse)

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Abbé Zins
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Saint Alphonse-Marie de Liguori a écrit :
VIII.

PERSÉCUTION GÉNÉRALE DÉCRÉTÉE PAR L'EMPEREUR DAÏFUSAMA,
FERMETÉ DES CHRÉTIENS DE MÉACO.

1614.



Une des rues de la ville n'était habitée que par des Chrétiens; là, on se saisit des femmes, qu'on lia étroitement dans des sacs jusqu'au cou, et qu'on laissa ainsi un jour et une nuit exposées aux rigueurs de l'hiver.

Il y eut plusieurs enfants qui voulurent être traités de la même manière.

Des femmes consacrées à Dieu furent promenées avec dérision dans leurs sacs par les rues de la ville ; puis, on les délivra, pour faire croire qu'elles avaient abjuré ; mais elles ne cessèrent de crier qu'elles étaient Chrétiennes.

Le tyran alla ensuite à Ozaca, où il exerça les mêmes cruautés ; mais les fidèles n'y montrèrent pas moins de constance.

Tel fut aussi le courage de ceux de Sacaïa, soumis à de pareils traitements.
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Abbé Zins
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Saint Alphonse-Marie de Liguori a écrit :
IX.

PERSÉCUTION DANS LES ROYAUMES D'AQUI ET DE BUNCO, ANCIEN BONZE. DEUX FAMILLES ÉPROUVÉES. MICHEL, LIN, SON FRÈRE, ET MAXENCE, SA FEMME.

1614.



Taïdono, roi d'Aqui et de Bungo, jusque-là favorable aux Chrétiens, voulut se conformer à l'édit impérial. II donna ordre à quatre de ses officiers de s'y soumettre ; mais ils lui répondirent en face qu'ils étaient Chrétiens, et que, pour ne pas abandonner leur foi, ils étaient prêts à perdre tous leurs biens et même leur vie.

Un jeune page lui dit avec non moins de liberté :

« Seigneur, je suis disposé à vous obéir en tout ; mais, si vous commandez une chose défendue par le vrai Dieu, voici ma tête, je vous l'abandonne.»


En parlant ainsi, il se découvrit le cou et le présenta. Chacun trembla que le prince irrité ne lui tranchât la tête lui-même ; mais il se retint.

La ville de Bungo offrit, dans cette persécution, beaucoup de beaux exemples de courage. Un bonze converti, nommé Benoît, y fut arrêté avec toute sa famille et d'autres fidèles.

Après les avoir dépouillés de leurs habits, on les traîna ignominieusement à la distance d'une lieue, jusque dans une place fermée de barrières ; là, on les lia étroitement dans des sacs, et on les jeta les uns sur les autres.

Benoît, qui se trouvait dessous, s'évanouit ; alors, les gardes le transportèrent dans une maison voisine, et on l'importuna pour lui faire abandonner la foi ; et voyant que rien n'ébranlait sa constance, on le remit dans le même sac et sous les autres comme auparavant.

Quand il fut près d'expirer, on l'amena de nouveau dans la maison, où il ne tarda pas à mourir, en prononçant les noms de Jésus et de Marie.

Les compagnons de ses souffrances furent bannis.
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Abbé Zins
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Saint Alphonse-Marie de Liguori a écrit :
IX.

PERSÉCUTION DANS LES ROYAUMES D'AQUI ET DE BUNCO, ANCIEN BONZE. DEUX FAMILLES ÉPROUVÉES. MICHEL, LIN, SON FRÈRE, ET MAXENCE, SA FEMME.

1614.



Le roi, ayant vainement fait solliciter un seigneur chrétien d'obéir aux ordres de l'empereur, résolut de l'aller trouver en personne, dans l'espoir de le vaincre par cette démarche extraordinaire.

Apprenant que le roi était en chemin, le gentilhomme courut au devant de lui et lui dit :

« Prince, je vous suis extrêmement reconnaissant de ce que vous daignez m'honorer de votre visite ; mais, si c'est pour me faire changer de religion, je déclare que je veux mourir Chrétien. Si c'est là un crime, vous pouvez à l'instant me trancher la tête.»

Cela dit, il se mit à genoux , découvrit ses épaules, et attendit le coup.

Au même moment, son fils, âgé de neuf ans, accourut près de lui et s'agenouilla pareillement ; puis vinrent sa femme et sa mère, qui firent de même, pour mourir tous ensemble.

Ce spectacle attendrit le roi, et il se retira ; mais, quelque temps après, par crainte de l'empereur, il envoya toute cette famille en exil.
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Abbé Zins
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Saint Alphonse-Marie de Liguori a écrit :
IX.

PERSÉCUTION DANS LES ROYAUMES D'AQUI ET DE BUNCO, ANCIEN BONZE. DEUX FAMILLES ÉPROUVÉES. MICHEL, LIN, SON FRÈRE, ET MAXENCE, SA FEMME.

1614.



Un autre gentilhomme distingué, nommé Tite, eut à subir une épreuve plus sensible.

Le roi épuisa toutes les sollicitations pour l'amener à renier la Foi ; et comme il résistait avec courage, on lui ordonna d'envoyer, dès qu'il serait rentré chez lui, son fils puîné, enfant de neuf ans.

Tite eut bien de la peine à exécuter cet ordre ; il redoutait pour son fils ou la perte de la vie ou celle de la Foi ; mais, contraint d'obéir, il embrassa l'enfant, l'exhorta à rester ferme, et l'envoya au palais.

Deux jours après, le prince fit dire au père qu'il avait fait mourir son fils, parce qu'il avait refusé d'abjurer sa religion ; on lui commanda en même temps d'envoyer sa fille, qui avait quatorze ans.

C'était un second coup bien cruel porté au coeur du père et de la mère ; mais il fallut encore s'y résigner.

Au bout de quelque temps, Tite reçut la nouvelle que sa fille aussi était morte, et l'ordre d'envoyer son fils aîné, âgé de seize ans.

Le bon père gémit à ce dernier coup, plus douloureux encore que les autres ; il appela son fils, et lui dit :

« Mon cher enfant, votre jeune frère et votre sœur sont morts pour Jésus-Christ ; les voilà au Ciel, où ils vous appellent ; allez, montrez que vous êtes un vrai Chrétien, et préparez-nous la place, à votre mère et à moi ; car nous ne tarderons pas à vous suivre.»

Le jeune homme se mit à genoux, demanda la bénédiction de son père et s'achemina intrépidement vers le palais.

Ces parents vertueux sentaient vivement la perte de leurs enfants ; mais ils se consolaient, en pensant qu'ils étaient couronnés dans le Ciel, et en se disposant à les y aller rejoindre.

En effet, le roi fit bien signifier à Tite de lui envoyer sa femme. Cette dernière séparation fut cruelle, mais inévitable.

On vint leur dire enfin que, ses enfants et sa femme étant morts, il devait à son tour avoir la tête tranchée, s'il n'obéissait pas.

Il répondit que c'était la plus agréable nouvelle qu'il pût recevoir, se rendit au palais avec joie, demanda au prince la même grâce qu'il avait faite à toute sa famille.

Ici, la scène changea : le roi fit venir, en présence de Tite, sa femme et ses enfants pleins de vie, et les renvoya tous chez eux, avec la permission de vivre dans la Religion Chrétienne à laquelle ils étaient si attachés.
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Abbé Zins
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Saint Alphonse-Marie de Liguori a écrit :
IX.

PERSÉCUTION DANS LES ROYAUMES D'AQUI ET DE BUNCO, ANCIEN BONZE. DEUX FAMILLES ÉPROUVÉES. MICHEL, LIN, SON FRÈRE, ET MAXENCE, SA FEMME.

1614.



Ceux qui commandaient pour le roi Taïdono, n'usaient pas de la même modération ; nous l'avons vu ci-dessus, dans la mort héroïque de l'ancien bonze Benoît ; nous citerons encore le glorieux triomphe de trois autres Martyrs du royaume de Bungo.

Un homme de qualité, nommé Clément, avait, deux fils, Michel et Lin, dont le premier, marié à une fervente Chrétienne, appelée Maxence, était père de plusieurs enfants.

Clément montra de la fermeté au commencement de la persécution ; mais, après la publication de l'édit impérial, bien que ses deux fils eussent protesté qu'ils n'abandonneraient jamais leur foi, il signa lâchement une déclaration portant que lui et sa famille renonçaient à la Religion Chrétienne.

Quand ils apprirent ce qu'avait fait leur père, Michel et Lin se hâtèrent de publier qu'ils n'avaient point souscrit cet acte ; et Clément lui-même, touché des justes reproches de ses enfants, rétracta ce qu'il avait signé.

Le gouverneur fit arrêter le père et les deux fils, ainsi que Maxence, femme de Michel, avec ses jeunes enfants. On en prit trois, savoir, Lin, Maxence, et Pierre, âgé de quatorze ans, fils aîné de Michel ; on les dépouilla et on les lia étroitement dans des sacs ; les autres furent réservés à un plus cruel tourment, qui était de voir souffrir ceux qu'ils aimaient.

Le jeune Pierre, serré dans son sac, encourageait sa mère à souffrir avec patience ; et s'adressant aux idolâtres présents, il leur dit :

« Gardez-vous bien de porter mon nom sur la liste de ceux qui ont renié la Foi ; si vous osez le faire, j'irai moi-même vous accuser comme faussaires.»
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Saint Alphonse-Marie de Liguori a écrit :
IX.

PERSÉCUTION DANS LES ROYAUMES D'AQUI ET DE BUNCO, ANCIEN BONZE. DEUX FAMILLES ÉPROUVÉES. MICHEL, LIN, SON FRÈRE, ET MAXENCE, SA FEMME.

1614.



Lin et Maxence priaient continuellement. lls passèrent trois jours en cet état, sans pouvoir se tourner d'un côté ni de l'autre ; après cette longue torture, on les remit en prison ; et sept jours plus tard, le 13 juillet 1614, Michel et Lin furent condamnés à être brûlés vifs.

Au sortir de la prison, Michel dit à son frère : « Voilà donc que nous avons, de préférence à nos parents, le bonheur de mourir pour Jésus-Christ ! »

En allant au lieu du supplice, ils virent qu'on y conduisait aussi Maxence, et ils y trouvèrent trois poteaux dressés ; Michel et Lin coururent à l'instant embrasser chacun le leur.

Pendant qu'on les y attachait, Maxence demanda d'être liée aussi ; mais on le lui refusa, afin qu'elle eût la douleur de voir mourir son mari.

Quand on mit le feu au bûcher, elle voulut s'élancer dans les flammes ; mais on la retint.

Après qu'elle eut assisté à ce douloureux holocauste, on essaya de l'épouvanter en lui portant l'épée à la gorge ; mais elle s'écria :

« Ce n'est pas ainsi qu'on effraie les Chrétiens ; si vous voulez m'épouvanter, menacez-moi plutôt de me laisser en vie.»

Ensuite, elle se mit à genoux et présenta son cou au bourreau, en lui disant de faire son office.

Elle eut la tête tranchée.
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Saint Alphonse-Marie de Liguori a écrit :
X.

JOACHIM ET THOMAS, DE FACATA. ADAM, DE L'ÎLE DE XIQUI. PAUL, DU ROYAUME DE JAMAXIRO.

1614-1616.



L'Eglise de Facata jouissait de la paix sous un bon roi ; mais, après l'édit de l'empereur, il fixa un jour où tous les chrétiens d'un quartier de la ville devaient se présenter pour être inscrits au nombre de ceux qui reniaient la Foi.

Comme les habitants de cette cité étaient les plus riches du Japon, dans la crainte de perdre leurs biens, ils n'opposèrent tous qu'une faible résistance, excepté deux vrais fidèles, nommés Joachim et Thomas.

Joachim, médecin de profession, avait la charité de traiter gratuitement tous les malades, et il l'exerçait principalement envers les pauvres ; les instances multipliées de ses amis n'ayant pu l'ébranler, on le condamna enfin à être pendu au sommet d'un arbre, la tête en bas.

Thomas fut condamné au même supplice, et on l'attacha au même arbre au-dessous de Joachim.

Ils restèrent trois jours dans cet état, et il n'y eut personne qui osât leur donner à manger ni à boire ; mais ils se consolaient en pensant à la Croix de Jésus-Christ.

Après ce tourment, ils eurent la tête tranchée. Un bonze fut tellement frappé de leur constance, qu'il n'hésita pas à dire publiquement :

« Qui pourrait douter du salut de ces deux Chrétiens, qui ont donné leur sang pour la défense de leur loi ? »
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Saint Alphonse-Marie de Liguori a écrit :
X.

JOACHIM ET THOMAS, DE FACATA. ADAM, DE L'ÎLE DE XIQUI. PAUL, DU ROYAUME DE JAMAXIRO.

1614-1616.



Dans l'île de Xiqui, lorsque parut l'édit de l'empereur, les Prêtres qui gouvernaient cette Eglise, obligés de s'en éloigner, en laissèrent le soin à un vieillard, nommé Adam Aracava.

Comme cet homme de bien remplissait dignement son devoir, il fut arrêté et présenté au gouverneur, qui fit tout son possible pour le gagner ; mais Adam lui parla ainsi :

« Quand je mets en balance la mort dont les hommes me menacent et la vie éternelle que Dieu me promet, je regarde comme un bien tout mal qu'on me peut faire. Le prince persécute injustement les Chrétiens pour conserver sa couronne ; et moi, je ne ferais pas ce qui est juste pour acquérir une couronne immortelle et pour plaire à Dieu, qui est le souverain Maître de tous les rois ? »

Le gouverneur irrité ordonna de dépouiller de ses vêtements le saint vieillard et de le conduire par la ville, précédé d'un crieur public qui répétait à haute voix : « Voici un homme rebelle à l'empereur.»

On le suspendit ensuite par les bras et les pieds à deux poteaux, depuis le matin jusqu'au soir, pendant neuf jours.

On finit par le condamner à perdre la tête, et il fut exécuté de nuit sur une montagne. Plusieurs témoins ont attesté que sa tête, en tombant, prononça deux fois d'une voix forte ces noms sacrés : « Jésus ! Marie ! »

Après cette mort glorieuse, un Chrétien qui avait renié la Foi par crainte, éprouva un si vif repentir, qu'il alla de lui-même se présenter aux juges, et leur déclara, en présence de plusieurs témoins, qu'il avait cédé à la violence en abjurant sa religion, mais qu'il voulait vivre et mourir Chrétien. Les juges le chassèrent avec dérision.

Alors, il entra dans une maison voisine, et s'imprima le signe de la croix sur le front avec un fer rouge ; puis, revenant devant les juges, il leur dit :

« Maintenant, vous ne pouvez douter que je ne sois Chrétien. Le Dieu qui m'a donné la force de souffrir cette brûlure, me donnera également celle d'endurer tous les tourments que vous m'infligerez.»

Le gouverneur voulait d'abord le condamner au dernier supplice ; mais, réfléchissant que par là il ne ferait qu'accroître le nombre des Martyrs, il le laissa en paix.
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Saint Alphonse-Marie de Liguori a écrit :
X.

JOACHIM ET THOMAS, DE FACATA. ADAM, DE L'ÎLE DE XIQUI. PAUL, DU ROYAUME DE JAMAXIRO.

1614-1616.



En 1616 eut lieu le martyre de Paul Tarosuque, qui était du royaume de Jamaxiro.

Après la publication des derniers édits, il fut vivement pressé d'abandonner la Foi.

Comme il refusait de le faire, ses amis dressèrent une formule d'abjuration, et, lui tenant la main, ils la lui firent signer malgré lui ; ce qui lui causa une extrême douleur.

Mais, tandis qu'il cherchait le moyen de réparer ce mal involontaire, un officier vint lui dire que le gouverneur n'était point satisfait de l'acte qu'il avait signé, parce qu'il avait omis d'y marquer la secte qu'il embrassait.

Paul, plein de joie, saisit aussitôt l'écrit, et le déchira, en déclarant qu'il était Chrétien, et qu'il voulait signer sa profession de Foi avec son sang.

Le gouverneur, instruit de tout, l'envoya en prison.

De là, prévoyant que sa mort était proche, il écrivit à cinq de ses amis, pour les prier de le recommander à Dieu et de lui obtenir la grâce de mourir pour la Foi.

Quelque temps après, on l'avertit de se préparer à la mort.

Cette nouvelle mit le comble à son allégresse ; il demanda à l'officier de le faire mourir en croix, mais celui-ci répondit qu'il ne pouvait changer la sentence, qui le condamnait à avoir la tête tranchée ; ce qui fut exécuté.
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Saint Alphonse-Marie de Liguori a écrit :
Xl.

PERSÉCUTION A NANGASAKI ET A OMURA. LE FRÈRE LÉONARD QUIMURAET SES COMPAGNONS. LIN TOIÉMON.

1618-1619.



En 1618, à Nangasaki, dernier asile des Chrétiens, un officier de justice entra chez un des principaux habitants de la ville, et demanda une plume pour inscrire tous les Chrétiens qui s'y trouvaient.

Une petite fille de huit ans lui en présenta une, en lui disant : « Prenez celle-ci, et inscrivez mon nom, afin que je meure la première pour Jésus-Christ.»

Vint ensuite la mère, qui donna aussi son nom ; et comme l'officier sortait, elle courut après lui, tenant entre ses bras son dernier-né, et lui dit : « Ecrivez encore, je vous prie, le nom de cet autre enfant, qui dormait lorsque vous êtes venu, et que j'avais oublié de faire mettre sur la liste.»


Parmi les nombreux fidèles qui furent mis en prison cette année-là, était le frère Léonard Quimura, japonais, de la Compagnie de Jésus.

Ce Chrétien fervent baptisa dans la prison quatre-vingt-six idolâtres, qui s'y trouvaient enfermés avec lui ; et c'est une chose admirable que la vie sainte de tous ces détenus : chaque jour, ils faisaient deux heures d'oraison mentale, et une heure de prières vocales.

Ils jeûnaient tous les mercredis, les vendredis et les samedis ; chaque vendredi, ils faisaient cinq heures d'oraison en l'honneur de la Passion de Jésus-Christ.

Quand le gouverneur sut que le frère Léonard avait fait de sa prison une maison de prière, et avait converti les prisonniers idolâtres, il le condamna à mort avec quatre de ses compagnons.
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