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Re: Poésie

Publié : ven. 01 mars 2019 22:37
par Laetitia

L'encens, la myrrhe et l'or
Sont offerts à Marie,
Qui de sa main chérie
Accepte ce trésor.

Avec un doux sourire
A son Jésus si beau.
Elle offre ce cadeau ;
Le ciel l'aime et l'admire !

Jésus en est content :
Alors sa lèvre close
S'entr'ouvre en souriant
Comme au matin la rose.


Re: Poésie

Publié : sam. 02 mars 2019 10:03
par Laetitia

Fléchissant les genoux
Avec respect, les Mages
Présentent leurs hommages
Au roi berger si doux.

Retournant au domaine,
Ils pensent à Jésus
Qu'ils ne reverront plus :
L'étoile les ramène.


Re: Poésie

Publié : sam. 02 mars 2019 11:32
par Laetitia

La Vierge d'Israël conservait en son cœur
Ces heureux souvenirs ravivant son bonheur.
La lumière du monde était alors voilée
Comme le lis, en un vallon, sous la feuillée.

Marie, étant ravie, admirait son enfant ;
Souvent, elle baisait son beau front rayonnant.

L'amour chaste ombrageait cette sainte famille,
Comme les verts rameaux d'une fraîche charmille
Ombragent un chemin. Le ciel lui souriait
Comme au matin la fleur. La terre l'ignorait.


Re: Poésie

Publié : sam. 02 mars 2019 15:54
par Laetitia

Image

Jésus au temple

                            Ils portèrent l'Enfant à Jérusalem pour le présenter au Seigneur. (S. Luc, II, 22.)


Après quarante jours, selon l'usage antique,
Aussi pour obéir au rite mosaïque,
La mère d'un enfant, au Temple se rendait
Pour s'y purifier : car la loi l'imposait.

Mais cette loi, pour vous, n'existait pas, Marie !
La fleur de votre lis était elle flétrie
En concevant Jésus ? Dans la virginité,
Miraculeusement, vous l'aviez enfanté,
Ce mystère inconnu vous demandait au Temple,
Bonne Vierge ! le monde avait besoin d'exemple
Vous le fîtes.                                                                             
  


Re: Poésie

Publié : sam. 02 mars 2019 17:25
par Laetitia


                                                   Devant la porte Nicanor,
En face de l'autel, où l'on vous voit sans or,
Au plus bas des degrés, avec les pauvres femmes,
Vous priez à genoux. En cet instant, les flammes
Divines de l'amour consument votre cœur ;
Votre front virginal rayonne de bonheur :
Aucune ne le voit. Leurs impures prunelles
Ne le permettent pas. Deux pauvres tourterelles,
Le don des miséreux, sont offertes. L'Auteur
Des mondes étalant leur superbe splendeur
Est ainsi racheté.                                                          

                                                          Chère et douce colombe,
Sous le couteau tranchant ta tête blanche tombe,
Et ton sang pur jaillit. Ah ! quel honneur pour toi !
Tu symbolises ceux qui mourront pour la foi.
Colombe ! merci : ta docilité sublime
Pour moi te fait mourir. Innocente victime,
Tu n'avais pas péché ! Ton immolation
Te fait prendre une part à ma rédemption ;
Reçois reconnaissance.                                                     


Re: Poésie

Publié : sam. 02 mars 2019 22:05
par Laetitia

                                                                         O douce solitude,
Que je t'aime ! Fais-moi goûter la quiétude
Que trouve la colombe au sein de tes déserts,
Près de tes oasis. Tous les plaisirs pervers
Du monde sont trompeurs. Dans l'amour du silence
Faites que je me sauve en faisant pénitence,
mon Sauveur Jésus ! Que les bois, les rochers,
M'entendent, chaque jour, gémir sur mes péchés,
Mêler mes cris plaintifs à ceux des tourterelles
Que poursuit l'oiseleur au faîte des tourelles.

Quel ravissant coup d'œil n'offrent pas tous ces lieux !
Quels beaux panoramas, quels tableaux radieux !
Avec la majesté d'une pompeuse reine
On voit Jérusalem dominant dans la plaine ;
l’Égypte ! elle étalait, comme un riche tapis,
Des champs bariolés couverts de blonds épis :
Ces champs à d'autres champs ajoutés la prolongent
Et défient à jamais les regards qui la plongent.
Le figuier, l'oranger, le nopal, le palmier
Présentent, en tout temps, un éclat printanier.
Des monts, de tous côtés, de leurs têtes aiguës,
Brillent comme la perle et l'or perçant les nues.


Re: Poésie

Publié : dim. 03 mars 2019 15:23
par Laetitia

Dans le Temple, un vieillard, de la grâce éclairé
Par le désir de voir Jésus et préparé
A ce don précieux, distingua dans la foule
La Vierge et son époux. L'avenir se déroule
Sous ses yeux éblouis. « D'où me vient ce bonheur
D'admirer à loisir le vrai Christ du Seigneur ? »

N'est-ce pas, Siméon, que Jésus est aimable !
Jusqu'au moindre désir qu'il tient pour agréable,
Qu'il comble de bienfaits. Les insignes faveurs
Sont les fruits de l'épreuve. Aussi que de douceurs
Pour le cœur qui les goûte ! vieillard ! votre grâce
Était un de ces dons. Qui me peindra la trace,
D'indescriptible amour, d'ineffable clarté,
Qu'en vous elle laissa ? Douce suavité !
De ce bienfait, votre âme en est vraiment touchée.


Re: Poésie

Publié : mar. 12 mars 2019 11:04
par Laetitia


De ces grâces qu'appelle une manne cachée
Le cœur pur de saint Jean, j'en ai beaucoup reçu.
Mais mon indifférence, ô Dieu, vous a déçu !

Jamais les dons de Dieu ne demeurent en route,
A la faveur donnée une faveur s'ajoute.
Voici pour Siméon : Jésus vient dans ses bras ;
De ses baisers d'amour ne le couvre-t-il pas ?

Quel charme ! Il le regarde, il le presse, il l'adore,
Il le bénit, et sur son cœur le presse encore !
Siméon, vous tenez penché sur votre sein
Celui qui porte comme en jouant, dans sa main.
Tous les mondes. Hélas ! en aviez- vous l'idée ?
Saviez-vous quel était ce roi de la Judée ?
Vraiment, qui sait aimer, ô Jésus, comme Vous ?
Par amour on Vous voit jusqu'à descendre en nous,
Avec nous faire qu'un au moyen de l'hostie :
Comment bénir assez la sainte Eucharistie ?


Re: Poésie

Publié : mar. 12 mars 2019 22:29
par Laetitia


Écoutons les accents du vieillard Siméon
Qu'il semble avoir puisé dans la Sainte Sion :


« Selon votre promesse,
A cette heure, ô Seigneur !
Que votre serviteur,
Tressaillant d'allégresse,
S'éteigne dans la paix.
Celui que j'attendais.

La divine Lumière,
Le Sauveur d'Israël
Engendré par le ciel,
Est venu sur la terre.
Au roi des nations,
Gloire, louange, honneur et bénédictions ! »


Marie en écoutant raconter ces merveilles.
Adore Dieu. Pendant son travail et ses veilles
Elle y pense toujours, les grave dans son cœur,
Et dans son fils Jésus proclame son Sauveur.

Lorsqu'il eût en Jésus reconnu le Messie,
Le vieillard Siméon fit une prophétie.

Écoutez-la, Marie. Ah ! quel brûlant stylet
Cet auguste vieillard va darder comme un trait
Dans votre cœur étreint d'amour ! « Pour la ruine
Aussi pour le salut la puissance divine
De cet Enfant béni sera pour Israël. »
Cette parole avait l'amertume du fiel.


Re: Poésie

Publié : mer. 13 mars 2019 12:02
par Laetitia


Un autre trait de flamme encor marque la lutte :

« Les contradictions Le feront être en butte
Avec l'homme. »                                                                               
                                    C'est vrai. Les contradictions
Seront pour vous, ô fils de bénédictions :
Elles pleuvront.                                                                                
                                                Celui qui les ouvre est Hérode.
Des pleurs et des sanglots des mères, toute une ode
De sang pur est tracée. Ah ! que de cris perçants !


Mères, ne pleurez pas, car ces saints innocents
Sont la fleur des martyrs ! Sur Vous, Jésus, l'envie
Vomira l'odieux pour ternir votre vie.


« Scélérat, imposteur et vil samaritain,
Homme fourbe animé de l'esprit libertin,
Qui s'entoure du peuple, en rit et s'en amuse,
Exploite sa candeur et souvent en abuse, »
Voilà ce qu'on dira.                                              
                                                          Ces hypocrites voix
Sembleront triompher ! la haine sur la croix
Enfin vous suspendra. Le prix de l'innocence
Est pour Vous, mon Sauveur, la cruelle souffrance.