Poésie

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Laetitia
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Re: Poésie

Message par Laetitia »


Vos disciples aimés subiront votre sort ;
Pour prêcher votre nom ils iront à la mort.
Des milliers de martyrs, en chantant votre gloire,
Sous les coups des bourreaux, diront : « Au Christ victoire ! »

Et Julien l'apostat, en hurlant comme un chien,
Vous lancera sa chair, disant :                  
                                                                                          « Galiléen,
Tu m'as vaincu ! »                                                                           

                                                      Dans la suite, on verra des schismes,
Avec l'irrésistible ardeur des cataclysmes,
Attaquer les splendeurs de la foi. Puis je vois
L'hérésie à son tour venir plus d'une fois
Pour semer la discorde. Et qu'aperçois-je encore ?
Mots artificieux qu'un doux sourire dore,
Séditieux projets et persécutions,
Desseins ambitieux, vaines prétentions
D'usurpateurs de droits dont la main se dérobe.
Orgueil du sectateur qui déchire la robe
De l'épouse du Christ, prétextant la rigueur
D'un ascétisme outré qu'un esprit novateur
Ne saurait récuser. Rangez-vous en bataille,
contradictions, et d'estoc et de taille
Venez lancer vos traits hardis.                                        

                                                                                  C'est un rocher
L'édifice du Christ. A Pierre — ce rocher
Que Jésus fit apôtre et la pierre angulaire
De ce temple — il prédit qu'aquilon et tonnerre
Des suppôts de Satan contre lui lutteront,
Et que toujours en vain ils se déchaîneront.

Armés du nom du Christ affrontons la tourmente
Que suscite l'enfer dans sa rage écumante.

Quand Jésus apparaît le calme vient bientôt.
Jésus lève la main et les mers aussitôt
Aplanissent leurs flots. Le lac Tibériade
N'osa plus regimber ni faire la bravade
Quand le maître eut parlé.                                                          

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                                                             La contradiction,
Marie, aussi sera pour vous ; et Siméon
L'a prédit en disant :                                        
                                                             « mère désolée,
Votre âme un jour sera de douleur désolée ! »

Je gémis, je frémis, je sèche de frayeur
Lorsqu'en priant, je dis : « 0 mère de douleur,
Secourez-moi ! » Ce cri met l'angoisse en mon âme,
Contriste mon cœur, qui d'amertume se pâme.
Quand Siméon parlât, vos yeux durent s'ouvrir
Sur les âges futurs et voir dans l'avenir
De grands secrets. Ouvrez mes yeux à la lumière,
Que le flambeau divin de l’Évangile éclaire
Ma route dans l'exil. Qu'à l'heure de la mort
Le bonheur des élus soit mon suprême sort !


Anne la prophétesse, étant venue au Temple,
Vous admire, ô Jésus ! Elle aussi vous contemple
Et reconnaît en vous le Sauveur d'Israël.

Son âme était ouverte aux riches dons du ciel.
Son œil pur pouvait voir la divine lumière
Envoyée en ce monde, et c'est par la prière
Et l'immolation qu'elle eût cette faveur.
Comme elle aussi je veux servir mon doux Sauveur !

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Jésus et les Docteurs

                                     Ignorez-vous qu'il faut que je sois aux choses qui regardent Mon Père. (S. Luc, II, 49)


Quel site à Nazareth ! La prude Galilée
Étale ses splendeurs ainsi que la Judée :
L'une au nord, l'autre au sud ; à l'est, le mont Thabor
Dresse son piédestal et sa tête élégante.
Les montagnes d'Adjloun, leur pente verdoyante.
Les monts bleus du Carmel, la mer, plus bleue encor,
Figurent à l'ouest. Cette riche nature
A les vives couleurs d'une fraîche peinture.
La plaine d'Esdrelon est un tapis persan
Joliment nuancé. Sa flore est la plus belle :
L'anémone, le lis, les touffes d'asphodèle,
Y mêlent leurs parfums à l'odeur du safran.


Dans un ciel toujours pur, nacré comme l'opale.
Qui ne revêt jamais un voile sombre ou pâle,
Ciel d'or dont l'horizon paraît être idéal.
On voit luire pourpré l'anneau du vieux Saturne ;
Le pôle, rougeoyant dans son manteau nocturne.
Nous montre aussi Hershell, sur son front boréal.


Allons à Nazareth, voir la sainte famille.
Qui vit bien pauvrement, dans la petite ville.
On appelle le chef Joseph, le charpentier :
Marie est son épouse, et Jésus, qu'on admire,
Leur fils ; c'est à peu près tout ce que peuvent dire
Les bons Nazaréens, qu'on regarde en pitié. 
  

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Message par Laetitia »

Pénétrons au foyer do l'humble maisonnette,
Qui n'a pas au dehors une mine coquette,
Le luxe n'est point là : d'étroits appartements.
Un mobilier modeste ayant un air antique;
Un âtre très restreint, une pauvre boutique;
C'est tout ce qu'y figure en fait d'ameublements.

Si nous les contemplons dans leurs rapports intimes,
On trouve les liens d'affections sublimes,
Parfumant le foyer de leur suave odeur.
Le ciel voit ces trois fronts déjà ceints d'auréoles.
Ces trois lis souriant de leurs blanches corolles,
En se réjouissant de leur pure candeur.

Je vous aime, ô Jésus ! caressant votre mère,
Bégayant le saint nom du bon Dieu, votre père.
Souriant à Marie en lui tendant les bras,
Avec elle et Joseph faisant votre prière,
Sous l'effort du sommeil closant votre paupière.
En trébuchant un peu faisant vos premiers pas.

Plus tard, je vous admire, allant vers les collines
Chercher un peu de bois, et de vos mains divines
Aidant à saint Joseph dans son humble atelier.
Je vous vois amener une chèvre folâtre
Vous donnant son lait gras. Le soir, auprès de l'âtre,
Avec vos bons parents, je vous entends causer.

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Message par Laetitia »

Jésus, à Nazareth, dans l'humble synagogue,
Allait souvent prier. Parlant du décalogue.
En voyant cet enfant, que pensait le rabbin ?
Pour Vous, ô fils de Dieu ! les saintes Écritures
Se trouvaient sans secrets sur les choses futures ;
Les prophètes avaient écrit sous votre main.


Puis âgé de douze ans, alors je Vous contemple,
Plein d'ardeur juvénile allant encore au Temple.
Sans doute, ce n'est pas pour la première fois
Que les parvis sacrés admirent la présence
De notre Rédempteur ? Non ! mais la circonstance,
Qui plongea ses parents dans de cruels émois,


Est ce qu'ici je veux relater. Une absence
De Jésus : trois longs jours ! O douce Providence,
Pourquoi mettre Marie et Joseph dans les pleurs ?
Voulez-Vous les punir de quelque négligence ?
Non ! A son Père, aux cieux, il doit obéissance,
Et son Père Le veut au milieu des docteurs.


Des bergers et des rois ont connu sa naissance,
C'est au tour des docteurs, maîtres de la science:
Jésus est avec eux. — O docteurs d'Israël !
Vous ne connaissez pas Celui qui vous questionne ?
Sa sagesse pourtant vous charme et vous étonne,
Ne soyez pas surpris, c'est le Verbe éternel.

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Message par Laetitia »

Docteurs de tous les temps, vous, sages de la Grèce,
Depuis Thalès jusqu'au licencieux Lucrèce;
Philosophes : Socrate, Aristote ou Platon,
Peu m'importe quel nom. Vous, nombreuses écoles
Des âges, arrivez. Pesez bien vos paroles,
Jésus ne vous craint pas, fussiez-vous un Solon.


Dans votre sot orgueil, niez-vous la matière ?
Jésus dit : « Elle vient de mes mains la poussière
Constituant les corps qui tombent sous vos yeux.»
Niez-vous les esprits ? Jésus dit : « La pensée
Qui resplendit en vous ne peut être puisée
Dans les corps composés, elle est au-dessus d'eux.


N'êtes-vous pas des dieux déchus, ayant la flamme
De ce souffle divin que l'on appelle une âme ?
Et ce souffle ne peut pas plus que Dieu mourir.»
Être de l’Éternel une active étincelle,
Et de sa propre vie avoir une parcelle,
C'est prouver qu'à la mort tout ne doit pas périr.


Admettez-moi, Jésus, à suivre votre école,
Et faites que j'entende aussi votre parole,
Non pour la repousser, comme les vains docteurs,
Mais afin qu'elle soit le flambeau qui m'éclaire ;
N'êtes-vous pas, Jésus, l'éternelle lumière
Et la lampe du ciel qui brille sans pâleurs ?


L'enseignement divin, je l'ai dans l'Évangile;
Ce livre défiant l'homme le plus habile,
L'esprit le plus subtil, le plus grand discoureur.
Tout, excepté cela, passera sur la terre,
C'est Vous qui l'avez dit, bon Maître. Pour Vous plaire
Je suivrai votre voie, ô sublime Docteur !

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Message par Laetitia »


Les Mystères Douloureux


Mystères douloureux ! devant moi se déroule
Un lugubre tableau. Par torrents le sang coule:
Des infâmes bourreaux font entendre leurs voix,
Et je vois se dresser le gibet de la croix.
Vous me percez le cœur, ô roses empourprées !
Vos corolles, hélas ! sont de sang saturées.

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Re: Poésie

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L'Agonie de Jésus

                                                                                                                                                                                                             Mon Père, éloignez ce calice de moi.(S. Marc. XIV, 36.)

C'est le soir, pâle soir ! Jésus sort du cénacle
Après la Pâque : il vient de parler en oracle
Et de donner aux siens un pain mystérieux,
Un pain plus que la manne encor miraculeux ;
Les anges en feraient leurs suaves délices,
Mais ce froment est pour les terrestres milices
Devant être du Christ la céleste moisson.


D'un traître aussi Jésus prédit la trahison :
C'est l'infâme Judas, l'un de ses douze apôtres,
Qui vient de célébrer la Pâque avec les autres ;
Je vois du sang du Christ son front bariolé.


Le regard du bon Maître est de douleur voilé :
O cupide Juda, va chercher ta cohorte,
Que le haineux Satan de tout l'enfer escorte !


L'ange déchu ne sait trop à quoi s'en tenir ;
Il veut voir si Jésus pourra vainqueur sortir
D'une apostate main.                                                                  

                                                   Ah ! Satan, tu t'enchaînes
En livrant ce Jésus pour assouvir tes haines :
Tu l'ignores, sa mort restreindra ta valeur,
Cette mort te fera tressaillir de frayeur,
Elle t'enlèvera grand nombre de victimes
Et te tiendra captif au fond de tes abîmes.


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Re: Poésie

Message par Laetitia »

Voyons Jésus se rendre au mont des Oliviers,
Traverser le Cédron et ses bords calcinés,
Que le saint roi David, pieds nus, tête voilée,
Passa rapidement, pour fuir dans la vallée,
Et s'échapper aux mains de son fils Absalon.


Gethsémani, jardin ombreux comme un vallon,
Est l'endroit où Jésus va faire sa prière
Pour la dernière fois.                                                               

                                                   Des pleurs à la paupière,
Il promène un regard noyé dans la douleur,
Sur la plaine ondulée et son site enchanteur.


Dans la brume, enfoncé, le fantôme du Temple
Se dresse lourdement, et Jésus le contemple.
Souvent, dans les parvis, en un coin retiré,
Le Scribe délateur l'avait taxé d'outré,
En le voyant prier.                                                               

                                                    Josaphat et ses sombres
Sépulcres ou tombeaux qui dessinent leurs ombres
Sur le grisâtre sol, font naître sous ses yeux
Le jugement dernier, où, venant glorieux,
Il jugera le monde.                                                                  


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Re: Poésie

Message par Laetitia »

                                                         O jardin solitaire,
Écoute de Jésus la dernière prière :

« Père, glorifiez votre Fils, c'est l'instant !
Glorifiez-le donc comme il vous en convie :
Divin Père, en ce monde, aucun n'a fait autant
Que votre Fils pour Vous. Il va donner sa vie,
L'arrêt est prononcé, la croix sera son sort ;
Elle brille à ses yeux et son poids l'épouvante.
Ah ! Père, mon âme est triste jusqu'à la mort ! »

Jésus voit sous ses yeux la coupe débordante
Du péché : quelle horreur ! C'est le calice amer
Qui jette dans son cœur la peur qui le tourmente.
Qui désole son âme et fait frémir sa chair ;
Sa volonté devient craintive et chancelante.

Son œil, perçant jusqu'au trône d'Adonaï,
Est du tableau qu'il voit d'épouvante envahi :
C'est un vaste chemin abrupt, privé d'aurore,
Et dont la pente à pic, aux lueurs de phosphore
Lui montre les damnés, à l'aspect odieux,
Portant du jugement la terreur dans leurs yeux ;
Il entend l'âpre cri qui monte de l'abîme
Qu'a creusé sans espoir l'irrémissible crime.
Et sait que le sang qui de son corps va couler
Comme l'eau du torrent, ne pourra pas sceller
Les portes de l'enfer, où des millions d'âmes
Iront se plonger dans le tourbillon des flammes.




(à suivre)
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