Les merveilles divines dans les àmes du purgatoire

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Monique
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XLVI MERVEILLE.


Le généreux pardon d'une offense obtient immédiatement la délivrance d'un cruel purgatoire.


Remettez, et l'on vous remettra à vous-mêmes. (Luc. VI, 37.)

Deux grands docteurs, saint Augustin et saint Grégoire, réduisent à quatre espèces, les suffrages que l'on offre pour les défunts: le saint sacrifice, la prière, le jeûne et l'aumône. Des théologiens plus récents, en ajoutent une cinquième qu'ils regardent comme très-efficace; c'est le pardon des offenses. Cet acte a quelque chose d'héroïque et de surnaturel. Le fait que nous allons raconter, prouvera combien cette généreuse action est profitable aux âmes du purgatoire.

A Bologne en Italie, une veuve noble et riche avait un fils unique qu'elle chérissait tendrement et qui était tout son bonheur sur la terre. Or un jour que ce jeune enfant, jouait sur la place publique avec ceux de son âge, il survint un étranger qui se mit à entraver la partie par esprit de contrariété. L'enfant dans sa vivacité, adresse à cet importun des paroles un peu insultantes! Celui-ci dont la main était aussi disposée aux armes que le cœur, à la colère, s'élance sur l'enfant avec fureur, lui enfonce son épée au milieu de la poitrine, et l'étend mort à ses pieds. Reconnaissant aussitôt l'énormité de son crime, il s'échappe, l'épée sanglante à la main, et se met à courir sans savoir où il va. Une porte ouverte s'offre à sa vue, il s'y précipite, monte un escalier, pénètre dans un appartement, et se trouve en face d'une dame de grande distinction.

Le visage pâle de cet homme, ses yeux hagards, cette arme ensanglantée, lui arrachent un cri d'effroi. Mais l'horreur dont elle était saisie, fit place à la compassion, dès qu'elle entendit cet inconnu , la supplier, au nom du Ciel, d'avoir pitié de lui et de le cacher, car déjà on devait être à sa recherche pour un homicide involontaire qu'il venait de commettre. Heureusement, cette dame avait dans sa demeure un endroit très-retiré, formant une cachette introuvable; elle se hâta de l'y enfermer en lui recommandant de ne rien craindre.
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Monique
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Cependant, la cour de justice, informée du lieu où s'était réfugié le meurtrier, fait des perquisitions dans toute la maison; mais les recherches furent vaines. Comme on s'en retournait, un des officiers s'avisa de dire à haute voix: « Cette dame ignore que l'enfant assassiné est son propre fils, autrement, elle se hâterait de nous livrer le meurtrier, au lieu de le cacher.»

La foudre serait tombée aux pieds de cette pauvre mère qu'elle eut été moins saisie; le glaive de douleur qui transperça son âme, faillit la faire tomber morte. Mais à l'instant, fortifiée par une grâce extraordinaire du Ciel, elle dit un fiat du plus profond de son cœur, et, pour l'amour du Christ, elle pardonna sincèrement au meurtrier de son enfant.

La correspondance a la grâce accrut tellement en elle, la lumière et l'ardeur du Saint-Esprit, qu'elle résolut même de faire a ce misérable tout le bien qu'elle aurait voulu faire à son propre fils, et de lui donner une partie de ses richesses. L'action secondant aussitôt ses héroïques sentiments, elle va le trouver, lui remet une bourse pleine d'or, le fait monter sur le cheval qui avait appartenu à son enfant, et lui ordonne de partir en toute hâte afin d'échapper au péril imminent qui le menace.

Voyons maintenant, quelle fut la récompense d'un trait si héroïque de magnanimité chrétienne.
Cette admirable femme s'était retirée dans sa chambre, là, prosternée devant une image du Sauveur, elle priait de toute son âme pour son cher défunt ! Tout-à-coup, l'enfant lui apparaît rayonnant de joie, vêtu d'une tunique blanche, et le cou orné d'un collier de pierreries étincelantes:
« Bonne nouvelle ! mère bien-aimée, bonne nouvelle ! lui dit-il, séchez vos larmes; mettez un terme à votre douleur: mon sort est digne d'envie. L'acte généreux que vous avez fait, m'a subitement délivré du purgatoire où je devais rester bien longtemps. Oh! que je vous dois bien plus de m'avoir ainsi enfanté à la vie éternelle, que de m'avoir donné la vie du corps. Je monte au céleste royaume dont vous m'avez hâté la possession par votre incomparable charité ».

(V. Nicius Erythraeus, exemple VIII; le P. Ségneri, Christ, instr., part, I, disc. 20.)
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Monique
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XLVII MERVEILLE.


Valeur du saint sacrifice en faveur des âmes du purgatoire.


Offrez le sacrifice de la sainteté et espérez au Seigneur. (Ps. IV, 6.)


Bien que nous ayons déjà parlé plusieurs fois de l'incomparable vertu du divin sacrifice, nous y revenons encore: on n'en pourra jamais trop dire sur un sujet aussi saint, aussi inépuisable.

Dans le monastère de Clairvaux, gouverné par saint Bernard, vivait un moine peu observateur de la règle et peu amateur de la solitude. Il n'est pas étonnant que parmi beaucoup de pièces d'or, il s'en trouve une de moindre valeur.

Ce religieux mourut; on lui fit de dignes funérailles selon la coutume. Pendant qu'on chantait l'Office de Requiem, un des anciens du monastère, que tous regardaient comme un modèle de sainteté, eut une vision sur le sort du défunt.

Il vit une troupe de démons tourner avec un grand vacarme autour du cercueil. Au milieu de leurs clameurs confuses il distingua ces paroles : « Courage ! à la bonne heure, il nous est cependant permis une fois de tourmenter une âme de cette maudite vallée ! »

La nuit suivante, pendant que le vénérable cénobite, retiré au fond de sa cellule, se livrait au sommeil, un spectre, tout couvert de haillons, apparaît à ses yeux et lui dit d'un ton lugubre: « Puisque hier vous fûtes témoin des cris de joie des esprits de ténèbres, et de leurs rondes infernales autour de mon cercueil, venez voir à quel horrible tourment m'a condamné la divine Justice pour mes péchés trop faiblement expiés. »

Aussitôt il le conduisit au bord d'un puits très-large et d'une profondeur épouvantable . Le fantôme ajouta : « il est permis à ces monstres de l'enfer de me précipiter continuellement dans ce puits; aussi à peine m'y ont-ils jeté, qu'aussitôt ils m'en retirent, et avec une telle furie, que je choisirais plutôt d'y être abîmé cent fois par les plus cruels bourreaux de la terre, qu'une seule fois par ces démons enragés. »
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Le saint vieillard se réveilla glacé d'effroi. A l'aube du jour, il alla raconter à saint Bernard cette triste vision. Le saint abbé avait eu les mêmes communications, et il gémissait et pleurait, concluant que les fautes de ce moine n'avaient pas été légères, puisqu'elles étaient punies par des supplices si rigoureux.

Saint Bernard convoqua le chapitre, et pour inspirer à ses religieux une crainte salutaire et une grande fidélité dans l'observance de la règle, il leur raconta l'effrayante apparition; ensuite il demanda à tout le monastère des jeûnes, des pénitences, des oraisons, et surtout des messes, afin d'apaiser la Justice divine et de délivrer au plus tôt cette âme infortunée.
Les religieux se portèrent avec une grande charité aux œuvres sacrificatoires demandées, et dans cette même matinée, tous les prêtres dirent une messe de Requiem.

Peu de jours après, le défunt apparut de nouveau au vénérable vieillard; mais quelle différence! il était resplendissant; la joie et la sérénité étaient empreintes sur son visage.

Interrogée sur sa situation, l'âme répondit: « Bienheureuse ! grâce à Dieu et à mes pieux confrères. » Le saint religieux lui demanda encore quel avait été le plus excellent des suffrages offert pour sa délivrance. Pour toute réponse, le défunt conduisit le vieillard dans l'église où plusieurs messes se célébraient en thème temps: «Voici, dit-il, mon secours, voilà ma délivrance, c'est la souveraine Miséricorde, c'est l'Hostie salutaire qui efface les péchés du monde; à cette puissance, à cette miséricorde, à cette hostie de propitiation, il n'y a pas de force qui puisse résister, sinon l'obstination d'un cœur méchant et endurci.

A son réveil. le serviteur de Dieu eut une grande joie du salut de cette âme, et il alla aussitôt raconter aux religieux l'heureuse nouvelle. Ce récit inspira à tout le monastère un redoublement de respect, d'estime et d'amour envers le divin sacrifice.

(V. Henri Grandgermain, Magn. spec. exemp., ?. III. exemp. 16, )
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XLVIII MERVEILLE.


Les morts enseignent aux vivants l'obéissance à la voix divine.


Ceux qui sont couchés dans les tombeaux entendront la voix du Fils de Dieu, et ils marcheront.,. Joan. t, 25. )



Dans plusieurs endroits des saintes Ecritures, on lit que la divine Providence s'est servie des morts pour instruire les ignorants, secourir les nécessiteux, ramener à l'observance des divins commandements ceux qui s'en étaient écartés.

En voici un exemple dans le prodige opéré par saint Gothard, évêque d'Hildeshein, en Hanovre. Ce prélat avait dans sa ville épiscopale quelques hommes obstinés dans le crime, et violateurs des immunités ecclésiastiques. L'évêque mit tout en œuvre pour les ramener dans la bonne voie; mais ils persistèrent dans leurs iniquités, en sorte que le saint se vit obligé de lancer contre eux une sentence d'excommunication.

Ces misérables n'en tinrent pas compte, et, plus hardis que jamais, un jour de fête, pendant que l'évêque revêtait les ornements sacrés pour monter à l'autel, ils entrèrent dans le saint lieu et s'y tinrent dans une attitude pleine d'arrogance. Saint Gothard, témoin de cette témérité sacrilège, se tourne vers ces excommuniés et leur dit d'une voix forte: « J'ordonne au nom du Saint-Esprit, et je commande au nom de l'obéissance à tous ceux qui sont excommuniés, de sortir de l'église. »

Les impies ne bougèrent point, au grand scandale des fidèles assemblés. Mais voici que tout-à-coup, plusieurs tombeaux s'ouvrirent et l'on en vit sortir des défunts qui se dirigèrent vers la porte. Parmi les morts ensevelis dans cette église, il en était qui, pendant leur vie avaient encouru une secrète excommunication, et n'avaient point été absous. Bien qu'avant d'expirer, une sincère contrition les eût préservés de la damnation éternelle, ils attendaient néanmoins, pour sortir du purgatoire et monter au ciel, d'être délivrés de la censure ecclésiastique qui pesait sur leur âme.

Cet exemple d'obéissance, donné par les morts détermina les rebelles à sortir de l'église. Lorsque le divin sacrifice fut terminé, le saint pontife s'avança hors du portique, admonesta sévèrement les obstinés qui venaient de donner un si grand sujet de scandale, et il les exhorta à apprendre des morts mêmes l'obéissance qu'on doit aux ministres du Très-Haut; puis se tournant vers les défunts il loua et bénit leur soumission, ensuite il dit: « Par l'autorité dont m'a revêtu le Christ, Seigneur des vivants et des morts, je vous relève de l'excommunication que vous aviez encourue, et, au nom du Père, du Fils et du saint Esprit, je vous délivre, afin que cette censure ne soit plus un obstacle à votre entrée au ciel. Que vos corps retournent reposer en paix dans leurs sépulcres jusqu'au jour de la Résurrection. »

Les morts à genoux, et prosternés, reçurent l'absolution, puis ils se relevèrent en silence et rentrèrent dans leurs tombeaux.

(V. les Acta Sanctorum, au 4 mai ? 70.)
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XLIX MERVEILLE.


Celui qui est souverainement saint m'inspire de la joie, dans la vue de sa miséricorde. (Baruch. IV,22.)


Les Juifs qui sont dans Jérusalem, aux Juifs leurs frères qui sont répandus dans l'Egypte, salut et heureuse paix. ( Machab). 2,1. )

Cette salutation que les Macchabées de Jérusalem adressent à leurs frères d'Égypte, est appliquée par le cardinal Hugues aux âmes du purgatoire, et aux saints du ciel. Les âmes exilées envoient ce salut aux âmes bienheureuses afin d'obtenir leur protection, et celles-ci répondent à leurs soeurs souffrantes par un salut de consolation ou de délivrance. Le trait suivant confirme admirablement cette pensée.

A Récanati, petite ville des Etats-Romains, une pieuse dame avait deux fils qu'elle recommandait incessamment à la protection du bienheureux Luchesio, religieux de Saint-François; de plus, elle leur avait inspiré dès l'enfance, une grande dévotion pour lui, aussi la vertu croissait en eux avec les années. Mais par malheur, il s'éleva un jour entre eux une difficulté relative à une affaire d'intérêt; une querelle s'en suivit, et la discorde s'alluma au point, que l'un donna un soufflet à l'autre qui, aussitôt saisit son épée, l'enfonça dans la poitrine de son frère et l'étendit mort à ses pieds.

Le misérable prit la fuite, mais pas assez vite pour échapper aux poursuites de la justice, et il fut condamné à un supplice aussi barbare qu'étrange.

Il se commettait dans cette province de fréquents assassinats, et pour mettre un frein aux meurtriers, certains juges, à l'imitation du féroce Mézence, avaient décrété que l'homicide serait lié à sa victime et enterré vivant avec elle.

En vertu de cette loi, le coupable fut lié étroitement au cadavre de son frère, puis enterré ainsi dans le cimetière de l'église des Frères-Mineurs. Le lendemain matin, quelques enfants jouant près de cette tombe, sentirent la terre remuer sous leurs pieds; tantôt elle s'élevait et tantôt elle s'abaissait. Ils s'enfuirent en poussant des cris de frayeur et appelèrent les religieux qui psalmodiaient à l'église. Le même prodige se renouvelle en présence des moines; aussitôt ils creusent le terrain ; mais à peine ont-ils enlevé quelques pelletées de terre, qu'ils entendent comme des soupirs étouffés. On creuse encore: tout-à-coup une voix supplie distinctement d'enlever légèrement la terre. Oh! merveille! on retrouve les deux frères vivants et on les délie aussitôt.
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Le bruit de cet événement remplit bientôt toute la ville: peuple, noblesse, gouverneur, clergé, évêque, tous accoururent. Le prélat interrogea les deux jeunes gens. Celui qui avait été tué répondit le premier; « Lorsque je me suis senti mortellement blessé, j'ai pardonné de bon cœur à mon frère, et je me suis recommandé avec ferveur à Dieu et au bienheureux Luchesio, auquel j'ai été voué depuis mon plus jeune âge; et lui, m'a non-seulement assisté au moment de la mort, mais il a obtenu à mon âme d'être délivrée du purgatoire et d'être renvoyée dans mon corps afin de faire pénitence en cette vie. » Le second prit la parole: « Et moi, quand je me suis vu lié au cadavre de mon frère pour être enterré vivant avec lui, je me suis recommandé de toutes mes forces à mon avocat, le bienheureux Luchesio, et, formant dans mon cœur des actes de sincère contrition, je promis au même saint que s'il me préservait de la mort, j'embrasserais la règle de saint-François. J'accomplirai ma promesse, si la Justice humaine me fait grâce.

Leur mère qui était là, présente, faillit mourir de joie comme elle avait failli mourir de douleur. Lorsque son émotion fut un peu apaisée, elle raconta à la foule qui l'entourait que lorsqu'elle s'était vue privée de ses deux fils par une mort aussi déplorable, elle avait supplié, au milieu de ses sanglots et de ses gémissements, le bienheureux Luchesio d'avoir pitié de ses malheureux enfants qu'elle avait placés sous sa protection dès leur berceau, et de les sauver de la mort éternelle.

A la vue d'un tel prodige, la foule qui, d'abord, s'était signée d'effroi, ne forma plus ensuite qu'un concert de louanges et d'actions de grâces envers le bienheureux Luchesio. Le ressuscité retourna à la maison, bénissant mille fois son saint protecteur; l'autre entra, aussitôt dans l'Ordre séraphique, et sa vie fut désormais un. modèle de vertu et de pénitence.

(V. Bonif. Bagatta, De admir. Orb. Christiani, t. II, I. 8. c.2; annales Minor., an. 1242, n. 15.)
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L MERVEILLE.


Charité des anges envers les âmes du purgatoire.


Dieu enverra ses anges, qui rassembleront ses élus. (Matth. XIII, 27.)


C'est une opinion assez commune parmi les saints docteurs, que Dieu envoie de temps en temps ses anges aux âmes du purgatoire afin de les consoler. S'il appartient au souverain Juge d'affliger ces âmes par le moyen des démons qui sont les exécuteurs de sa justice, il appartient aussi à son infinie Miséricorde de les soulager par la présence des esprits célestes. Les révélations de sainte Brigitte sont remplies de. traits de ce genre; les annales sacrées en renferment aussi un grand nombre. Je n'en citerai qu'un seul.

La vénérable sœur Paule de Sainte-Thérèse de l'ordre des Dominicaines du monastère de Sainte-Catherine à Naples, était animée d'une tendre charité envers les âmes souffrantes. Elle en fut récompensée dès ici-bas par d'admirables visions.

Un jour qu'elle était en prières pour les défunts, elle fut conduite en esprit dans le purgatoire. Là, elle vit une foule d'âmes dans un étang de feu; au bord de ce brûlant rivage, elle aperçut le Sauveur escorté de ses anges. Ce divin Roi touchait avec une verge d'or les âmes qu'il désignait pour le ciel.

A cette vue, la servante de Dieu demanda à son céleste époux pourquoi, parmi cette multitude, il avait spécialement choisi celles-là; le Seigneur lui répondit: « J'ai délivré celles qui, pendant leur vie, ont accompli de grands actes de charité et de miséricorde; elles ont mérité que je fusse miséricordieux envers elles, selon ma promesse:
« Les miséricordieux obtiendront miséricorde. »
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Sainte Paule avait coutume le samedi de s'adresser plus spécialement à la sainte Vierge, en faveur des âmes souffrantes. Un des jours dédiés à Marie, elle fut ravie en esprit, et il lui lut donné de contempler encore le lieu de l'expiation; mais quel contraste! En un instant, elle vit se changer ces prisons souterraines en une sorte de paradis: les ténèbres avaient fait place aux splendeurs célestes, et la joie avait remplacé la tristesse et les pleurs. Elle se demandait la cause de ce Changement, lorsqu'elle aperçut Marie environnée d'une multitude d'anges. Cette aimable Reine avait daigné descendre en ce lieu pour délivrer plusieurs âmes qui avaient eu pour elle une dévotion particulière.

Les anges, fidèles exécuteurs de ses volontés, amenèrent ces bienheureuses dans la céleste Jérusalem. Paule éprouva une ineffable consolation en voyant ces âmes sortir de leur exil, et monter radieuses vers le ciel; mais ensuite, elle éprouva une grande tristesse, en entendant les gémissements des âmes qui restaient dans le purgatoire, la sainte distinguait parfaitement celles qui souffraient plus que les autres; elle en cherchait la cause, et son anse gardien lui dit que le châtiment était proportionné aux fautes.

L'âme qui a péché par orgueil, par ambition, est condamnée à l'opprobre; celle qui a satisfait ses sens par des plaisirs criminels, est consumée par les flammes, conformément à cet arrêt du Juge éternel dont il est parlé dans l'Apocalypse: Multipliez ses tourments et ses douleurs, à proportion de ce qu'elle s'est élevée dans son orgueil, et de ce qu'elle s'est plongée dans les délices, ( Apoc. 18, 7) . Non-seulement, Paule vit les anges descendre au purgatoire et consoler les âmes, mais elle les entendait encore élever en leur faveur une voix suppliante.
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Monique
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Dans ce fervent monastère de sainte Catherine, on avait la pieuse coutume de réciter chaque soir avant le coucher, les vêpres des morts; il semblait aux bonnes sueurs, plus convenable de prier pour le repos des unies a l'heure ou elles allaient se livrer au sommeil.

Un soir, cependant, je ne sais par quel surcroit d'occupations, on omit cette pieuse pratique. Mais le Dieu de miséricorde, compatissant a la fatigue de ses épouses et au besoin des âmes, envoya dans le dortoir un choeur d'anges pour psalmodier a la place des religieuses, déjà plongées dans le sommeil.

Sainte Paule qui était cette nuit même, en oraison dans sa cellule, entendit la suave et plaintive psalmodie. Ces chants si harmonieux, à une heure où le silence règne dans tout le monastère, étonne de plus en plus la sainte Dominicaine; elle ouvre la porte du dortoir et aperçoit autant d'anges qu'il y avait de religieuses. La sainte bénit Dieu avec une indicible joie de ce qu'il avait daigné agréer leur pieuse pratique, au point d'envoyer ses anges pour la remplir, le jour même qu'on l'avait omise sans le vouloir. On a fait sur ce miracle, des vers latins dont voici le sens:

« Pendant que les vierges fatiguées s'abandonnent au repos, les anges réunis à leur place, chantent les prières des morts. Ce sommeil est peut-être le fruit de la supplication des âmes elles-mêmes, heureuses d'avoir un chœur d'esprits célestes pour intercesseurs. »
FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE

A suivre... LA SECONDE PARTIE
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