Les merveilles divines dans les àmes du purgatoire

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Monique
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VIII MERVEILLE.


Combien les âmes du purgatoire sont soulagées par l'oraison et le jeûne.
Le Seigneur exaucera vos prières, si vous persévérez dans la prière et le jeûne, (Judith, IV, 12.)

La charité doit porter tous les fidèles à soulager les âmes du purgatoire; mais l'obligation devient plus rigoureuse quand il s'agit de parents, d'amis, de bienfaiteurs et de personnes qui nous sont chères à quelque autre titre.

La reine Gude, épouse de Sanche roi de Léon, l'avait compris.
Ce grand roi venait de vaincre et de soumettre par la valeur de ses armes tous les rebelles de son royaume, et surtout Gonzalve leur chef; lorsque ce séditieux, voyant qu'il ne pouvait résister à la force, eut recours à une ruse odieuse: il vint se jeter aux pieds du roi, implora son pardon et l'obtint facilement. Admis dans les bonnes grâces de Sanche, le félon trama une noire trahison: un jour, il présenta au prince un fruit empoisonné. A peine celui-ci l'eut-il goûté, que se sentant mortellement atteint, il voulut être reporté tout de suite dans sa capitale; mais la violence du poison le fit expirer en route. Ce fut une grande désolation dans tout le royaume où Sanche était chéri pour sa bienfaisance. La douleur de Gude était inconcevable. Cette reine fit faire à son époux des funérailles qui étaient plus remarquables par la douleur et les larmes que par le luxe et la pompe; elles eurent néanmoins la magnificence due à la majesté royale.

On porta le corps dans le monastère de Castillo, situé sur les rives du fleuve Minio, et l'on célébra un grand nombre de messes. La reine ne voulut point s'éloigner de la tombe de son époux, et, ne prenant conseil que de son amour, elle déposa son diadème, et se dépouilla de la pourpre royale pour se revêtir de l'humble habit du cloître. Plusieurs dames de la cour l'imitèrent dans son généreux sacrifice.
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Monique
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Dès lors, Gude s'adonna tout entière aux œuvres saintes, dans l'intention de soulager son cher défunt. Jour et nuit, elle ne cessait d'adresser au ciel les plus ferventes prières; mais le samedi dédié à la divine Marie, était spécialement consacré au jeune, à la prière et à la pénitence pour délivrer cette âme, si elle était encore en purgatoire. Or un samedi, qu'elle était agenouillée devant l'autel de la Reine du ciel, Sanche lui apparut couvert d'un manteau de deuil, et entouré d'une ceinture formée de deux chaînes rougies par le feu. Il commença à remercier son épouse de sa charité envers lui, et la supplia d'augmenter encore ses œuvres de miséricorde: « Ah ! lui dit-il, s'il m'était donné de vous faire connaître quels supplices j'endure dans le purgatoire, combien s'accroîtrait votre compassion pour votre aimé Sanche ! Par les entrailles de la divine Miséricorde, secourez-moi, Gude, secourez-moi! je suis dévoré par le feu vengeur. »


Cette apparition enflamma le zèle de cette reine si pieuse, si tendre. Pendant quarante jours, elle ne cessa de verser des larmes afin d'éteindre les flammes qui brûlaient son époux. Elle faisait de nombreuses prières afin de faire tomber ses chaînes, et répandait d'abondantes aumônes pour acquitter ses dettes envers la Justice divine; de plus elle fit présent à un saint prêtre d'une étoffe précieuse, richement travaillée, qui devait servir à rehausser la beauté d'un ornement sacerdotal dont on se servait à la messe, offerte chaque jour pour l'âme du défunt.

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Au bout de quarante jours, un samedi précisément, le roi lui apparut de nouveau, non-seulement délivré de ses chaînes brûlantes, mais environné d'un éclat céleste, et vétu d'un manteau blanc, embelli de cette même étoffe que Gude avait donnée au prêtre. Dieu l'avait miraculeusement appliquée à la délivrance et au triomphe de Sanche: « Me voici, lui dit-il, d'un air heureux, je suis libre; grâce à vous, mes peines sont finies. Que Dieu vous bénisse à jamais! Persévérez dans vos saints exercices; méditez les peines de l'autre vie, et surtout la gloire du paradis où je vais vous attendre, et où je serai votre protecteur. »

Gude s'élança vers lui, mais elle ne put que saisir la précieuse étoffe qu'elle donna de nouveau au monastère de Saint-Etienne.

Les religieux attestèrent sous la foi du serment que cette étoffe avait été miraculeusement enlevée de l'ornement, et ils la conservèrent comme une chère relique et un précieux souvenir d'une piété qui avait ouvert le ciel à une âme du purgatoire.

(V. Jean Vasquez, Chronique, an 940.)
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Monique
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IX MERVEILLE.

Une épouse vertueuse est un trésor pour son époux pendant la vie et après la mort.

Heureux l'époux d'une femme vertueuse!( Eccli. XXVI, I.)



A l'histoire d'un roi, ajoutons celle d'un empereur qui obtint sa conversion à la foi catholique, et plus tard, sa délivrance du purgatoire par les vertus et les prières de sa fidèle compagne, à laquelle on peut appliquer ces paroles de l'apôtre: « L'époux infidèle a été sanctifié par la femme fidèle. »

Théophile, empereur de Constantinople, s'était déclaré l'ennemi acharné des saintes images, et à force de persécutions, il était parvenu à les bannir de Son royaume. Afin qu'on n'en peignit plus de nouvelles, il fit couper la main au pieux peintre Lazare. Inutile cruauté, car la main vint miraculeusement se rattacher au poignet de l'artiste.

Ce fut un grand bonheur pour ce prince d'avoir, dans l'impératrice Théodora, une sainte épouse dont les éminentes vertus, les prières, les jeûnes et les aumônes finirent par obtenir de Dieu sa conversion. En effet, sur la fin de sa vie, ce prince accablé par d'affreux revers, surtout par le massacre de ses armées, reconnut l'action de la vengeance divine; il rentra en lui-même, détesta ses iniquités, et résolut de rétablir le culte des saintes images. Mais la mort ne lui en laissa pas le temps; néanmoins il donna des signes certains de contrition et d'un grand désir de faire pénitence. On peut donc croire, en toute confiance, que par la Miséricorde divine, il avait échappé aux supplices de l'enfer, et était seulement destiné à expier ses fautes dans le purgatoire.

Aussi la pieuse Théodora s'appliqua avec une ferveur extraordinaire à soulager cette âme, non-seulement par ses prières et ses jeûnes, mais encore par l'oblation du saint sacrifice qu'elle demanda de beaucoup de saints prêtres, et par les oeuvres de pénitence qu'elle réclamait de plusieurs saints religieux. Elle eut bientôt une vision qui lui causa d'abord quelque terreur, et ensuite une grande joie. Une nuit, après avoir prié avec ferveur, il lui sembla voir son époux Théophile, lié avec des chaînes et entraîné par une troupe d'horribles soldats devant le tribunal du Juge éternel. Quelques-uns marchaient devant et portaient toutes sortes d'instruments de torture. Dans sa vision, Théodora se voyait à la suite du cortège. Quand elle fut arrivée, elle aussi devant le trône de la souveraine et redoutable Majesté, elle se jeta humblement aux pieds du Christ vengeur et demanda, avec larmes, pitié et miséricorde pour son malheureux époux qui tremblait de tous ses membres.
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Monique
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Alors le Juge, dont l'aspect avait été terrible et menaçant, s'adoucit tout-à-coup, et, d'un air plein de douceur et de compassion, il dit: « 0 femme votre foi est grande ! A cause de vous et en considération des prières de mes prêtres, j'accorde à votre époux son pardon. » Puis, se tournant vers les ministres de sa justice: « Déliez-le, leur dit-il, et rendez-le à son épouse. »

Cet heureux songe remplit le cœur de Théodora d'un doux espoir, et ses larmes de tristesse se changèrent en larmes de joie. Sa consolation augmenta encore lorsqu'elle apprit de Méthode, patriarche de Constantinople, qu'il avait eu une vision non moins surprenante. Cet insigne prélat, adversaire déclaré des Iconoclastes, avait, à la demande de l'impératrice, consacré toutes ses prières et ses autres œuvres au Soulagement des défunts; or, précisément, la même nuit, il avait vu en songe un ange entrer dans l'église de Sainte-Sophie, venir à lui et lui dire: « Tes prières, O Pontife, sont exaucées, et Théophile a obtenu sa grâce. »

À son réveil, le prélat comblé de joie, se rendit à Cette même église de Sainte-Sophie où il trouva la confirmation complète de sa vision. Il avait écrit les noms des Iconoclastes, et Théophile en tête, sur un petit livre qu'il plaçait sous l'autel afin d'implorer pour eux la miséricorde divine en offrant le saint sacrifice.

Méthode ouvre le livre, et ne voit plus le nom de l'empereur; il se trouvait miraculeusement effacé de la liste des impies.
Ce prodige combla d'allégresse tous les cœurs chrétiens, et ramena à la religion un grand nombre d'hérétiques.

(V. Gennade, Defensio concilii Florentini, sect. 5. Théophile Raynaud, Heter. Sjpirit., 2° partie, sect. 1, 6° point.)
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Monique
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X MERVEILLE.


Les âmes du purgatoire viennent au secours de leur libérateur.
Nous sommes plus nombreux qu'eux (IV Reg. VI, 16. )


Nous lisons dans l'ancien Testament que le prophète Elisée manifesta la présence de la milice céleste envoyée à la défense du roi d'Israël contre l'armée du roi de Syrie en disant: « Ne craignez rien, nous sommes plus nombreux qu'eux. »

Sous la loi nouvelle, on a vu plus d'une fois des légions d'âmes bienheureuses protéger les princes qui, par leurs suffrages, les avaient délivrées du purgatoire.

J'aurais voulu que Thomas de Catimpré nous donnât le nom d'un grand seigneur contemporain dont il raconte, l'histoire et qui reçut du ciel une semblable protection. Ce seigneur s'était livré dès sa jeunesse aux plaisirs et à la vanité, employant les revenus de ses possessions immenses à l'étalage d'un luxe effréné et à l'entretien d'une cour nombreuse. Un jour qu'il était venu par hasard entendre un Père dominicain, grand prédicateur de son époque, Il sortit du sermon le cœur touché par l'Esprit-Saint, et, fidèle à ses inspirations, il résolut de revenir à Dieu. Rassemblant ses courtisans, il leur déclare franchement qu'il déteste les crimes de sa vie passée, qu'il veut les réparer, mettre fin aux dépenses superflues et renvoyer beaucoup de personnes de son Service afin de donner aux pauvres des aumônes plus abondantes. Il dit et tient parole: aussitôt il prend ses trésors les distribue aux indigents, ayant soin toutefois de faire une large part aux prêtres qu'il charge d'offrir chaque jour le saint sacrifice en faveur des Âmes qui souffrent dans le purgatoire.

Mais les courtisans indignés de voir ces économies faites à leurs dépens, toutes employées en bonnes œuvres machinèrent contre leur bon maître une conjuration; ils semèrent d'abord parmi le peuple un esprit de zizanie et de sédition non contents de cela ils allèrent trouver un prince voisin qui déjà gardait dans son cœur rancune contre ce seigneur et désirait se venger de quelques échecs qu'il avait essuyés. Ils lui suggérèrent donc que c'était le moment favorable de tirer une éclatante vengeance d'un ennemi qui a mécontenté ses courtisans irrité ses sujets et ruiné le trésor public pour enrichir les églises.
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Il n'en fallait pas tant pour rallumer la colère de ce prince et lui faire prendre les armes. Résolu de tenter la fortune, il assemble ses soldats et met son armée sur le pied de guerre, puis il envoie à son adversaire un héraut lui déclarer sous des prétextes frivoles le commencement des hostilités. Surpris de cette déclaration de guerre que rien ne lui avait, fait prévoir, le pieux seigneur rassemble ses conseillers et ses chefs d'armée, et leur demande ce qu'il faut faire. Les traîtres, d'un air dédaigneux, osent répondre qu'ils n'ont ni la force ni la volonté de combattre. « Prenez, dirent-ils, tous ces prêtres que vous avez enrichis, et qu'ils vous défendent avec leurs psaumes, leurs signes de croix et leurs bénédictions ! »

Ce bon seigneur trahi, abandonné par ses capitaines, n'eut d'autre parti à prendre que de se réfugier avec un petit nombre de soldats dans un château fort et de mettre toute son espérance en Dieu. Quelques jours après, il apprend que l'armée ennemie était sortie du camp, bannières déployées, et que bientôt la forteresse serait assiégée; alors il monte au sommet d'une tour pour inspecter ses fortifications, et voici qu'il aperçoit une brillante légion, marchant en bataille, les étendards déployés au vent et armée d'épées étincelantes et de boucliers d'or marqués d'une croix rouge. Il comprit que c'étaient des auxiliaires. Saisi d'étonnement et d'admiration, il vole à leur rencontre avec quelques soldats, et les salue avec de vives démonstrations de joie. Au même instant un chef sort des rangs et lui dit:

« Pieux guerrier, ne craignez plus votre ennemi, c'est par l'ordre de Dieu que nous sommes ici tous armés; nous vous défendrons parce que vous nous avez délivrés du purgatoire par vos suffrages et par les sacrifices de vos prêtres; au jour de l'assaut nous serons plus nombreux, car d'ici là, votre charité aura délivré bien des âmes, et elles se joindront à nous pour votre défense. »

Après ces paroles, le bon seigneur, plein d'une entière confiance, rentra au château et enflamma ses soldats en leur promettant une victoire certaine.
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Le jour du combat arrivé, le prince orgueilleux s'avançait à la tête d'une armée nombreuse, et menaçait de mettre tout à feu et à sang, et déjà il chantait son triomphe. Les assiégés peu nombreux, mais animés d'un courage extraordinaire, sortent néanmoins de la citadelle et se rangent en bataille.

Tout-à-coup, la légion céleste vient prendre position à leurs côtés, et, entourant tous les fossés, elle offre l'aspect d'une grande et brillante armée. L'envahisseur qui voit de loin ces formidables lignes de soldats, est surpris et terrifié, il n'ose se mesurer avec des forces si supérieures; ses soldats eux-mêmes, tout effarés, jettent leurs armes et s'enfuient.

Le prince orgueilleux, craignant une nouvelle défaite, s'humilie et envoie des députés pour demander la paix, s'offrant d'aller en personne se réconcilier avec celui qu'il avait offensé. Celui-ci était trop bon, trop clément pour refuser ses avances; il reçut son ennemi à bras ouverts et lui donna le baiser de la réconciliation. Alors la légion céleste disparut.

Tous deux reconnurent le prodige et l'immense gratitude des âmes du purgatoire, et ils rendirent grâces au Dieu des armées, qui opère de telles merveilles en faveur des siens.

(V. Thomas Catimpré, Apum ( son meilleur ouvrage), t. II, eh. 53. )
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XI MERVEILLE.


Martyre de charité de sainte Christine l'Admirable pour la délivrance des âmes du purgatoire.

On ne peut témoigner plus d'amour qu'en sacrifiant sa vie pour ses amis. ( Joan. XV, 13. )

Ce livre tout petit qu'il est, serait trop imparfait s'il ne faisait aussi mention de l'incomparable charité de la bienheureuse Christine, surnommée l'Admirable à l'égard des âmes du purgatoire. Les pénitences et les austérités qu'elle s'imposait pour elles, paraîtraient incroyables si le récit n'en était fait par les historiens les plus dignes de foi. Ils racontent donc que l'âme de cette vierge, séparée de son corps, fut portée par les anges dans le purgatoire afin de voir les supplices qu'on y endure, et qu'elle en ressentit une tristesse et une compassion inexprimables. De là, elle fut ravie au ciel pour en contempler la gloire infinie; et, présentée à la Majesté divine, elle entendit ces paroles: « Tu es dans le séjour de la félicité, tu es libre de te fixer dans le ciel pour y vivre éternellement parmi les bienheureux, où de retourner comme victime sur la terre pendant quelques années, afin de délivrer par tes souffrances, les âmes qui gémissent dans le purgatoire. Si tu préfères le premier parti, tu es au port, tu n'as plus rien à craindre, plus rien à souffrir; si c'est le second, retourne dans ton corps pour y être martyre de la charité, pour y endurer d'étranges peines qui délivreront les âmes et embelliront ta couronne. »

La généreuse fille répondit: « Je retourne. Seigneur, je retourne sur la terre, sacrifier ma vie, j'accepte tous les tourments, tous les martyres pour soulager les âmes du purgatoire. »

Cette âme magnanime rentre donc dans son corps, et, aussitôt commencèrent les pénitences épouvantables dont on ne peut rapporter les détails sans frémir: c'était peu pour elle de rester plusieurs jours de suite sans prendre aucune nourriture, de se rouler sur des épines, de meurtrir ses membres délicats par des disciplines; elle se jetait dans des brasiers ardents dont elle ne sortait que par miracle, et, à peine retirée, elle se plongeait jusqu'au cou dans l'eau glacée où elle éprouvait d'affreuses douleurs; d'autres fois, elle se jetait sous les roues des moulins pour se faire broyer; elle se faisait déchirer par des pointes de fer aiguës, ou bien, à l'aide d'une corde, elle se suspendait par les bras à une poutre. Mais je n'ai pas le courage de continuer ce récit, cela suffit pour faire comprendre combien elle délivra d'âmes du purgatoire. Dieu permettait qu'elles vinssent, en montant au ciel, remercier affectueusement leur libératrice.


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Rappelons au moins une de ces apparitions. Louis, comte de Léon, dans la basse Allemagne, seigneur vaillant et renommé par la sagesse de ses conseils, avait une sainte affection pour Christine, et il écoutait volontiers les reproches qu'elle lui adressait, au sujet de bien des fautes auxquelles il s'abandonnait. Etant tombé malade et en danger de mort, il expédia un messager pour la supplier de venir, car il désirait ardemment, avant de mourir, s'entretenir avec elle des intérêts de son âme. Elle ne fut pas plus tôt venue, qu'il renvoya tous ses serviteurs, et, s'efforçant de descendre du lit, il s'agenouilla devant elle et lui dit, au milieu de ses larmes et de ses gémissements:

« Servante de Dieu, vous savez, quel grand pécheur je suis! Dans peu de temps, je vais rendre compte au Juge suprême de mes graves et nombreuses fautes. Vous, qui êtes si fidèle au Seigneur, suppliez je vous en conjure, le Dieu de miséricorde de m'accorder une vraie contrition qui efface mes péchés, et puis, par vos suffrages, obtenez à cette pauvre âme quelque diminution des peines qu'elle mérite. »

La pieuse vierge pria avec ferveur, et Louis, brisé par le repentir, réconcilié par la confession, rendit son âme au Créateur.

Il ne tarda pas à se montrer à Christine, et lui dit: « 0 pieuse servante de Jésus-Christ, si vous saviez à quels tourments atroces je suis condamné, combien vous auriez pitié de moi ! Je vous conjure de nouveau par les entrailles de la miséricorde de notre Dieu, de redoubler vos suffrages, afin que je sois soulagé. » Christine touchée de compassion, lui dit: « Allez en paix, âme bien-aimée, je m'offre à endurer dans mon corps la moitié des tourments qui vous seraient infligés pour satisfaire à la Justice divine. »

Elle recommença donc ses pénitences effroyables: le feu, l'eau, la glace furent les agents de sa charité. Elle allait dans les lieux mêmes où Louis s'était livré à des plaisirs coupables, et là, par ses larmes, par son sang, elle s'efforçait de les expier. Elle continua ainsi à martyriser son corps jusqu'à ce que le défunt se montra à elle de nouveau; mais cette fois environné de gloire. Il la remercia affectueusement d'avoir acquitté la moitié de sa dette, puis il s'éleva vers les splendeurs éternelles. Sainte Christine l'y accompagna d'un doux regard et ses larmes de tristesse se changèrent en larmes de consolation.

(V. S. Surius, Vie de Christine l'Admirable, 23 juin; Denis-le-Chartreux, De quatuor novissimis, ch. 50.)
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