Les merveilles divines dans les àmes du purgatoire

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Monique
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Le saint, dès le lendemain, monte à l'autel et offre le saint sacrifice pour la défunte. Au bout de quelque-jours, elle se fit voir à lui dans une autre vision: mais, debout sur le seuil de l'église, comme s'il ne lui était pas encore permis d'entrer. Elle était là, triste et suppliante, cependant son vêtement n'était plus noir, mais couleur de cendre.

Saint Malachie alors ne passa pas un seul jour sans offrir pour elle le divin sacrifice. Bientôt il la revit. Elle était vêtue de blanc et dans l'église, mais loin de l'autel dont elle ne pouvait approcher malgré ses efforts pour y arriver. Le saint persévéra dans ses suffrages, et Dieu couronna sa charité par une quatrième vision. Sa sœur lui fut montrée près de l'autel, toute brillante de gloire et entourée d'une foule d'âmes radieuses comme elle. Toutes avaient quitté l'exil pour monter à la patrie. Ce qui démontre parmi tant d'autres preuves, que la vertu du divin sacrifice, comme le dit saint Bernard, efface les péchés, délivre du purgatoire et ouvre les cieux.

Mais nous ne passerons point sous silence la grâce que valut à saint Malachie, sa grande charité envers les défunts.

Il avait un jour convoqué à une conférence spirituelle, les fidèles dont il dirigeait la conscience. Discourant sur le passage de ce monde à l'éternité, il demanda à chacun de ses disciples où, et quand il lui serait plus agréable de mourir, et chacun répondait suivant sa pensée. Quant ce fut au tour du saint il dit, que pour lui, s'il devait quitter l'Irlande, nul lieu ne lui plairait pour y mourir, comme le monastère de Clairvaux (dirigé par saint Bernard ), parce que là il espérait jouir tout de suite des saints sacrifices de ces fervents religieux, et il ajouta qu'il voudrait y mourir le jour de la fête des morts, afin de participer aux innombrables suffrages offerts en cette solennité.

Ses désirs furent accomplis. Comme il se rendait auprès du Souverain Pontife, Eugène III, il fut surpris par une grave maladie à Clairvaux même, où il s'était arrêté. Il connut qu'il allait mourir et s'écria avec le prophète: « Voici mon repos pour toujours, je l'ai choisi et j'y demeurerai. » En effet, quand parut la première aube du jour des morts, son âme sainte s'envola vers le ciel, où l'attendaient les âmes bienheureuses que sa charité avait retirées du séjour de l'expiation.

(V. Saint Bernard. Vita S. Malachiœ,)
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Monique
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VI MERVEILLE.



Celui qui a les âmes du purgatoire pour le défendre, ne doit pas craindre les armées ennemies.



Quand même je serais attaqué par les forces ennemies, mon coeur ne tremblera point. (Ps, XXVI, 5.)


Je me souviens d'avoir raconté le merveilleux secours que reçut un vertueux soldat de la part des âmes. De même que la sainte Écriture nous montre plusieurs fois des légions célestes volant à la défense des Israélites contre les armées de Sennachérib et du roi de Syrie; de même dans les annales ecclésiastiques, on voit plusieurs fois les âmes délivrées, se ranger en bataille, et voler au secours des princes qui les avaient aidées de leurs suffrages. Eusèbe, duc de Sardaigne, nous en fournit un exemple.

Ce prince avait une si grande dévotion pour les âmes du purgatoire, qu'il consacrait chaque année à leur délivrance la dixième partie de ses biens ainsi que les revenus d'une ville tout entière. Dans cette cité qui fut appelée, à juste titre, la ville de Dieu, le pieux duc entretenait un grand nombre de prêtres et de chapelains dont la mission spéciale était de réciter des prières, et d'offrir journellement le saint sacrifice en faveur des défunts.

Mais l'ennemi de tout bien suscita contre le duc, le roi Ostorge qui régnait en Sicile; les immenses richesses et les troupes nombreuses que possédait ce monarque, l'avaient rendu redoutable à ses voisins. Sous de vains prétextes, il vint avec une puissante armée mettre le siège devant la ville de Dieu, et il s'en empara malgré la résistance des habitants.

La nouvelle de cette prise affligea Eusèbe plus que s'il avait perdu la moitié de son royaume, et il prit la résolution de recouvrer cette cité au péril de sa vie. Sans perdre un seul instant, il rassemble ses chefs militaires et organise une armée toutefois bien inférieure a celle de son ennemie aussi s'avançait-elle timidement et toute déconcertée. Mais voici que les sentinelles signalent tout-à-coup des légions de cavalerie et d'infanterie vêtues de blanc, chevaux blancs et bannières blanches. À cette nouvelle le duc resta interdit d'une part il appréhendait que ce ne fussent des alliés siciliens de l'autre, il lui semblait que Dieu avait eu pitié de sa situation.
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Monique
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La couleur blanche qu'affectait cette armée, lui paraissait d'un bon augure. Dans cette perplexité, il envoie quatre hérauts d'armes pour les reconnaître. Dès qu'ils furent en présence, quatre délégués de l'armée étrangère s'avancèrent vers eux, et les saluant, leur dirent: « Ne craignez point, nous sommes de la milice du souverain Roi, et nous accourons au secours de votre prince; qu'il vienne s'entendre avec notre chef.»

Les deux armées se réunirent. Dès qu'Ostorge aperçut ces légions blanches, il fut saisi de terreur, et aussitôt, il détacha des hérauts d'armes pour les reconnaître. Quel ne fut pas son effroi, en apprenant que c'était un détachement des célestes armées, venu pour passer ses troupes au fil de l'épée, s'il ne rendait pas la Ville de Dieu.

Immédiatement il se soumit, laissa des sommes immenses pour réparer les dommages de la guerre et se retira en toute hâte, pénétré de crainte et de confusion.

Eusèbe rendit d'extraordinaires actions de grâces au Seigneur, puis à la blanche armée venue du ciel pour le secourir. Le général de cette sainte milice répondit aux remerciements du prince en ces termes: « Sachez, Eusèbe que presque tous ces soldats que vous voyez, sont des âmes délivrées par vos suffrages; le Seigneur leur a confié le soin de vous protéger. Continuez donc vos charités envers les défunts; autant vous en délivrerez autant vous vous assurerez de protecteurs auprès de Dieu. » Après ces paroles, les célestes auxiliaires disparurent. Le duc, saisi d'admiration et pénétré de reconnaissance, redoubla de charité envers les âmes souffrantes, et jusqu'à son dernier soupir, il bénit le Dieu de miséricorde qui s'était plu à le secourir d'une manière si miraculeuse.

(V. Henri Grandgermain, Magn. Specul. exem., dist. 9, ex. 184.)
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Monique
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VII MERVEILLE.



Les âmes des morts viennent révéler aux vivants les mystères de l'autre vie.


Nous savons que nous avons été transférés de la mort à la vie.(I Jean. III, 14.)


Quoique nous ayons cité déjà plusieurs fois des révélations concernant l'autre vie; quoique une infinité d'âmes aient donné un démenti direct aux incrédules qui nient l'existence du purgatoire et qui disent en riant: « Personne n'est revenu nous raconter ce qui s'y passe,» je ne regarderai pas comme inutile de rapporter deux révélations dont l'authenticité est appuyée sur l'autorité irrécusable de saint Thomas d'Aquin, témoin oculaire.

Cet illustre docteur avait une tendre compassion pour les âmes du purgatoire; il leur conservait un pieux souvenir dans l'offrande du saint sacrifice, ainsi que dans ses prières et ses pénitences.

Lorsqu'il était maître de théologie de l'Université de Paris, il vit apparaître l'âme de sa sœur, morte abbesse de Sainte Marie de Capoue. Elle le conjura d'avoir pitié d'elle, car des flammes ardentes la consumaient.

Le saint s'empressa de la secourir par ses prières, ses jeûnes, ses macérations, et surtout par l'oblation divine, et il supplia plusieurs de ses amis d'unir leurs suffrages aux siens. Peu de temps après, pendant un séjour qu'il fit à Rome, sa sœur lui apparut de nouveau. Une joie céleste brillait sur son visage; son vêtement, plus blanc que la neige, était splendide à voir.

Déjà cette âme bienheureuse était entrée en possession de l'éternelle béatitude. Saint Thomas lui demanda des nouvelles de ses deux frères, morts depuis quelque temps. Elle répondit que celui qui se nommait Arnaud, jouissait dans le ciel d'un haut degré de gloire pour avoir courageusement défendu le Souverain Pontife contre l'empereur Frédéric d'Allemagne, et avoir souffert persécution à ce sujet; mais que Landolphe languissait encore dans le purgatoire et réclamait ses suffrages.

Puis elle ajouta: « Pour vous mon frère hâtez-vous d'achever les oeuvres que vous avez entreprises pour la gloire de Dieu car bientôt, vous serez réuni à nous dans le paradis où une magnifique place vous attend en récompense de tout ce que vous faites pour l'Église. »
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Une autre fois, comme le saint faisait oraison dans l'église de Saint-Dominique à Naples, il vit venir à lui son frère Romain, qui lui avait succédé à Paris dans sa chaire de théologie.

Thomas, croyant qu'il arrivait de voyage, se leva pour aller l'embrasser. Le bon religieux, lui, dit qu'il n'était plus de ce monde, et que Dieu, l'envoyait du ciel pour l'encourager dans ses travaux. L'angélique docteur, vivement ému d'abord, reprit bientôt son calme habituel, et demanda à son bienheureux frère: «Suis-je en état de grâce?» Romain lui répondit en souriant : Oui, puis il lui recommanda de persévérer dans le précieux travail qu'il avait entrepris, et qui était très-agréable à Dieu.

Saint Thomas désirait savoir quelques détails concernant ce frère chéri, lors de son entrée dans l'éternité. Romain lui apprit qu'avant de jouir de la gloire éternelle, il était demeuré quinze jours en purgatoire pour n'avoir pas exécuté promptement les dernières volontés de son évêque. Saint Thomas demanda encore si dans le ciel on voit Dieu par le moyen de la lumière de la gloire élevant l'intelligence, ou bien par tout autre action divine. Il lui fut répondu seulement ce verset du Psaume XLVII:
« Nous avons vu dans la cité du Dieu puissant, selon ce que nous avons appris. »

Après ces paroles, la vision s'évanouit, et l'ange de l'École demeura dans une sainte impatience d'aller rejoindre son frère, pour contempler sans fin l'éternelle Beauté.

On voit par ce récit, que Dieu se sert quelquefois des âmes aussi bien que des anges, pour révéler aux vivants les merveilles de l'autre monde.

(V. Vie de saint Thomas d'Aquin, par Pierre Mafféi; Diario Dominicano, 7 mars.)
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VIII MERVEILLE.



L'obéissance abrège la durée de l'expiation.


Vous serez comme un enfant du Très-Haut, obéissant, et il aura pitié de vous. (Eccli. IV. II.)


Parmi les grands avantages de l'obéissance si fortement recommandée par la sainte Ecriture et par les saints Pères, l'un des principaux est de délivrer des peines du purgatoire, ou du moins de les diminuer. Cela se comprend aisément: l'homme d'obéissance exécutant les ordres qui lui sont intimés par son supérieur, est en conformité parfaite avec la volonté divine. C'est pourquoi, il ne peut être condamné aux peines expiatoires pour des actions accomplies selon les lois de l'infaillible sagesse. Saint Jean Climaque, dit de la sincère obéissance, qu'elle sera notre défense et notre sauvegarde au jour terrible du Jugement.

En voici un exemple:
La bienheureuse Emilie, dominicaine, prieure du monastère de Sainte-Marguerite à Verceil. encourageait et animait ses religieuses à la pratique de la Sainte obéissance, en les assurant que cette vertu les préserverait du purgatoire ou en adoucirait sensiblement les peines.

Dans la communauté, il était de règle de ne jamais boire hors des repas sans une permission spéciale de la supérieure; celle-ci, par une prévoyance toute charitable, avait l'habitude de la refuser; cependant elle s'efforçait d'adoucir ce refus en exhortant les sœurs à unir leur soif à celle de Jésus en croix; elle leur conseillait de réserver cette eau pour l'autre vie, et d'en rendre l'ange gardien dépositaire jusqu'à ce que vint le moment de l'expiation.

Un jour, une des sœurs, Cécile Avogadra, pressée par une soif ardente, vint demander à la bienheureuse la permission de boire; celle-ci inspirée de Dieu, s'y refusa, et encouragea sa fille spirituelle à offrir ces quelques gouttes d'eau à Jésus altéré. Malgré toute la peine que sœur Cécile éprouva de ce refus, elle se soumit sans murmure et fit ce petit sacrifice à son divin Epoux qui ne tarda pas à l'en récompenser.

La bonne sœur mourut peu de temps après, et le troisième jour, elle apparut toute joyeuse et toute resplendissante à la Mère prieure, et lui raconta qu'avant mérité de rester quelque temps en purgatoire pour avoir porté à ses parents une affection trop humaine, elle avait cependant été délivrée à cause de ces quelques gouttes d'eau laissées par obéissance; qu'au bout de trois jours de purgatoire, son ange gardien était descendu dans sa triste prison; en avait éteint les flammes au moyen de cette eau, par lui recueillie, et qu'à l'instant, elle s'était envolée, libre et joyeuse, vers les demeures éternelles.
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Il y avait dans le même monastère une autre religieuse appelée Marie Isabelle, qui préférait les amusements et les conversations, aux nombreuses prières que l'on récitait au chœur. Un psaume lui paraissait long comme le psautier; aussi, à peine le dernier verset de l'office était-il terminé, qu'elle s'en allait.

La prieure s'en étant aperçue, l'arrêta un jour sur la porte et lui demanda quelle affaire importante la pressait ainsi de sortir toujours avant les autres, même avant les plus anciennes. La bonne sœur répondit franchement qu'après l'office déjà si long, elle trouvait fort ennuyeux d'être obligée d'attendre encore le lent défilé de toutes les sœurs.

— « C'est très-bien, reprit la Mère, mais dites-moi, s'il vous en coûte, quoique commodément assise, de demeurer un peu au chœur pour chanter les louanges divines, comment ferez-vous quand il vous faudra rester en purgatoire, peut-être bien longtemps? Je juge nécessaire pour le bien de votre âme, que, dorénavant, vous sortiez toujours la dernière de l'église; j'espère par ce moyen abréger la durée de votre expiation dans l'autre vie ».

Sœur Isabelle se résigna avec cette obéissance parfaite que Dieu ne manque jamais de bénir non-seulement elle ne s'ennuya plus mais elle éprouva des consolations extrêmes à prier bien longtemps; elle eût même passé sa vie aux pieds des autels.

Ce ne fut pas la seule grâce: Dieu voulut bien, à cause de son humble soumission, et en considération des suffrages de la bienheureuse Émilie, la délivrer promptement du purgatoire, et il fut révélé que toutes les heures qu'elle avait employées à la prière par obéissance, avaient abrégé d'un temps égal, son séjour dans le lieu de l'expiation.

(Diario Dominicano), 3 mai.)
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IX MERVEILLE.



La charité s'offre à satisfaire par ses propres souffrances à toutes les peines d'autrui.


Nous devons pour nos frères donner notre vie. (I Jean, III, 16.)


Le nom du Père Niéremberg est célèbre non-seulement pour ses ouvrages considérables en faveur de la religion et de la piété, mais encore pour sa tendre dévotion envers les âmes souffrantes auxquelles il consacrait ses prières et ses rigoureuses austérités.

Il y avait à la cour de Madrid, une grande dame que la sage et sainte direction du Père avait élevée à une rare perfection en sorte qu'elle était dans la maison royale un miroir vivant de toutes les vertus. Cette personne, d'une complexion délicate, fut atteinte d'une fièvre maligne, contre laquelle les médecins virent tous leurs efforts échouer. Avertie du danger où elle se trouvait, elle tomba dans une profonde tristesse non-seulement à cause des grandes choses qu'elle avait entreprises et qu'il fallait abandonner, mais aussi dans la crainte des peines du purgatoire qu'elle prévoyait bien ne pouvoir éviter.

Le Père Niéremberg qui l'assistait, usait de toutes les industries de sa charité, de tous les raisonnements les plus persuasifs pour l'encourager à se soumettre au bon plaisir de Dieu, et il l'exhorta à recevoir les sacrements afin de se rendre forte dans les derniers combats. Mais la malade différait toujours; puis elle tomba dans une espèce de léthargie qui la tint durant plusieurs jours entre la vie et la mort.

Le Père tout alarmé d'une telle situation, alla se renfermer dans une chapelle contiguë à la chambre de la mourante, et y célébra le saint sacrifice avec une grande ferveur, suppliant la divine Miséricorde de donner à la pauvre mourante autant de vie et de sentiment qu'il lui en fallait pour recevoir les derniers sacrements; de plus, il s'offrit à Dieu pour souffrir lui-même en ce monde les peines qu'elle devait endurer au purgatoire afin que, délivrée des appréhensions de l'autre vie, elle acceptât la mort de bon cœur. Dieu agréa ce généreux sacrifice. La messe était à peine achevée, que la dame reprit connaissance, et demanda aussitôt les sacrements qu'elle reçut avec une dévotion extraordinaire.

Le saint religieux lui dit ensuite de ne plus appréhender le purgatoire, qu'il avait pris sur lui toutes les peines qu'elle aurait pu y souffrir. Cette révélation rendit à la mourante la tranquillité la plus parfaite; elle fit à Dieu le sacrifice de sa vie, et mourut comme une prédestinée.
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On acquit bientôt la certitude que le bon Père avait été exaucé; car à partir du jour où sa pénitente avait expiré, il fut pendant l'espace de seize années, qu'il vécut encore, tellement affligé pour le corps et pour l'âme, que son existence était un véritable martyre; aucun remède naturel ne pouvait soulager ses douleurs; sa seule consolation était dans la pensée qu'il mourrait victime de sa charité.

Cet admirable religieux s'était fait une loi de réciter chaque jour le chapelet pour la délivrance des âmes, et de leur appliquer les nombreuses indulgences dont le chapelet qu'il possédait était enrichi.

Mais un jour, il lui arriva de perdre ce précieux objet, et il fut obligé d'en emprunter un semblable ( c'était permis alors). Une fois, qu'il était très-occupé pour des choses concernant la gloire de Dieu, il oublia de faire le pieux emprunt; ce ne fut que bien tard dans la soirée, qu'il se souvint de son omission; affligé de ne pouvoir payer son tribut habituel, il se mit à genoux pour demander pardon aux âmes, leur offrant son désir de gagner les indulgences qui leur étaient si précieuses.

Comme il priait ainsi, un bruit étrange se fit entendre au plafond; il leva les yeux, ô prodige ! il vit tomber son chapelet avec toutes les médailles qui y étaient attachées. Il demeura persuadé que les âmes le lui avaient apporté afin de ne pas être privées du soulagement qu'elles en retiraient.

Comblé de joie d'une grâce si merveilleuse, il se mit à réciter les cinq dizaines avec une dévotion extraordinaire, et n'abandonna pas un seul jour, une pratique si profitable aux âmes et si agréable à la Miséricorde divine; il recommanda même aux fidèles cette dévotion dans un ouvrage spécial.
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Voici un autre trait qui démontre combien ses suffrages étaient efficaces pour les défunts.

Une nuit, qu'il priait dans le chœur de l'église du collège impérial de Madrid, il vit tout-à-coup devant lui, un professeur de théologie, mort depuis quelques jours.

Le défunt implora humblement ses suffrages, et lui révéla qu'il souffrait des peines très-grandes dans le purgatoire, en punition d'un rapport peu charitable qu'il avait fait aux supérieurs; il ajouta que pour cette faute, sa langue était tourmentée par un feu très-violent, mais que Dieu dans sa bonté infinie, lui avait accordé par l'entremise de la très-sainte Vierge la permission de venir implorer sa pitié, et dans le but aussi d'apprendre aux autres par son exemple à ne jamais blesser la charité.

Le défunt dit encore au bon religieux qu'il se confiait en lui, au nom de l'amitié qui les avait unis, et surtout au nom de cette compatissante tendresse qui l'animait pour la délivrance des âmes.

Le P. Niéremberg, profondément ému, lui promit de le secourir.

Le lendemain matin, il s'empressa de monter pour lui à l'autel et offrit ses prières et ses austérités dans la même intention.

Peu de jours après, à la même heure, cette âme lui apparut encore, c'était pour lui donner mille bénédictions et lui apprendre que Dieu venait de la recevoir dans le séjour des éternelles félicités.

( V. Alph. de Andrada. Vita P. Jos. Nierembergii, s. J., c. ix. )
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