Sur nos Routes d'Exil: Les BÉATITUDES

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Monique
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Re: Sur nos Routes d'Exil: Les BÉATITUDES

Message par Monique »

4. La Transfiguration
Il est bon que le Seigneur ait connu la Transfiguration; il est bon également que cet état n'ait point duré. De droit, l'état de transfiguration convenait à ce corps qui est le corps même de Dieu; l'instrument parfaitement adapté du Verbe de Dieu et de son âme pleine de Grâce et de vérité. Il est bon que le Seigneur ait permis à la splendeur de sa divinité et de son âme de rayonner sur ce pauvre corps qui bientôt devait suer le sang, être flagellé et cloué sur une croix, enfin devenir un cadavre.

Grâce à la Transfiguration les Apôtres auraient de peine à comprendre que le Seigneur ne souffrait la Passion que parce qu'il le voulait bien dans son Amour infini; mais que, de soi, il était exempt de la Passion. De même les Apôtres auraient-ils moins de peine à comprendre que le corps du Seigneur devait ressusciter; il était normal en effet que la Gloire qui s'était manifesté en lui de façon transitoire vienne le revêtir de façon permanente.

Cependant le Verbe de Dieu n'a pas assumé un corps humain pour qu'il soit habituellement transfiguré durant sa vie mortelle; c'est au contraire afin qu'il soit capable de souffrir et de mourir pour notre salut.

Voilà pourquoi jusqu'au matin de la glorieuse résurrection d'entre les morts, exception faite du jour de la transfiguration, ce corps n'a point connu la gloire qui lui revenait de plein droit.
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Monique
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Message par Monique »

Si le Seigneur avait connu cette gloire, n'ont seulement il n'aurait pu racheter de la manière qui contenait c'est-à-dire par la souffrance; mais encore les apôtres, les fidèles qui l'auraient suivi ne l'auraient suivi en vérité. Suivre un Christ qui aurait été ordinairement en état de transfiguration, cela n'aura pas été suivre le Christ en lui-même mais plutôt s'enchanter de sa magnificence.

Or parce que Jésus nous aime avec assez d'amour pour vouloir que nous soyons attachés à Lui purement, il est nécessaire qu'il se montre à nous comme caché et non pas comme transfiguré. Vous êtes vraiment un Dieu caché, Dieu d’Israël notre Sauveur chantait le prophète Isaïe. Il est bon que vous soyez un Dieu caché. Nous pouvons ainsi vous aimer d'un amour plus pur; vous aimer pour vous-même.

Mais il est bon que vous ayez pour une fois écarté les voiles qui vous cachent. Ainsi notre espérance est-elle plus ferme de vous voir éternellement face à face, de contempler à jamais votre visage à découvert.
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Message par Monique »

Trop peu de chrétiens résistent à la vie; à la vie décevante ou injuste; trop peu persévèrent dans l'espérance malgré les déceptions; s'approfondissent en charité malgré les injustices. Nous connaissons les raisons aussi invariables que la vieille humanité et cependant irréductiblement personnelles à chacun; tel ne résiste pas à la vie pour ne point s'être marié; tel autre pour s'être mal marié; tel autre pour avoir été trompé, dupé, roué alors qu'il s'engageait honnêtement dans son labeur et sa profession; tel autre enfin pour avoir été scandalisé par les grands ou les clercs, égaré par ceux dont il avait le droit d'attendre le gouvernement, l'exemple ou la doctrine.

Combien hélas ! répondent à l'iniquité du sort par un redoublement d'iniquité intérieure. Ils sont devenus mauvais parce que la vie fut mauvaise pour eux. Ils n'ont pas résisté à la vie.
Quand survient une tribulation ou une persécution à cause de la parole ils sont scandalisés. (1)


C'est vrai qu’ils continuent de prier et d'aller à la messe et cela vaut mieux que rien. Mais leur prière n'est pas assez authentique pour les convertir; pour les rendre bons, alors que les évènements les ont endurcis; droits, alors que les méchancetés perfides les ont tordus; courageux et fermes, alors que la société les a désespéré. Ils ne prient pas avec assez de vérité pour remonter le courant, pour revenir à l'espérance, pour recommencer à vivre dans le Christ Jésus.
(1) Matt. XIII. 2I.

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Message par Monique »

Je vois leur malheur; j'y compatis; je n'en désespère pas; j'ose leur dire; levez vos regards sur le Christ glorieux; sur le Christ qui a cheminé douloureusement dans notre douloureuse vallée, dont l'entreprise apostolique, extrêmement brève, s'est terminé sur une croix, mais qui règne maintenant glorieux à la droite du père.

Levés vos regard sur Lui. Vous comprendrez qu'il n'est pas mauvais que la vie vous soit inclémente, puis-qu'aussi bien elle le fut pour lui et puisque, pécheurs que nous sommes, nous n'avons pas d'autre moyen de parvenir en vérité à la reconnaissante du Seigneur et de ne pas le confonde avec les bonheurs de la vie. Vous comprendrez aussi que nous pouvons, que nous devons être soulevés par l'espérance de la victoire; s'il est ressuscité en effet déjà le diable est vaincu; déjà le péché est mort.

L'amitié peut peut trahir, Satan qui nous guettait au détour de cette trahison ne réussira pas à nous prendre; il est vaincu si nous demeurons dans le Christ vainqueur. La solitude de l'existence peut-être prolongée et irrespirable; Satan qui voulait s'emparer de nous à l'occasion de cette asphyxie ne réussira pas à posséder notre âme; il est vaincu si nous demeurons dans le Christ vainqueur.

L'injustice, la médiocrité, la sottise de notre prochain peu-être écrasante et nous causer mille torts; Satan qui comptait sur notre accablement ou notre dégoût pour nous entrainer dans ses ténèbres sera obliger de se tenir à distance; il est vaincu si nous demeurons dans le Christ vainqueur.
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Message par Monique »

Pourquoi la Transfiguration ? Pour la même raison que la Résurrection dont elle est l'annonce et la figure. Pour nous rendre confiance au milieu d'une vie de grisailles et de ténèbres; pour affermir notre espérance au milieu d'une vie d'incertitude et d'obscurité. Le Seigneur nous a donné assez de lumières pour que nous n'hésitions pas à le suivre serait-ce au milieu de la nuit.

Comme l'apôtre Pierre nous préfèrerions, notre nature préfèrerait que la nuit ne revienne pas, que la transfiguration se prolonge sans déclin. La nature, livrée à elle-même, n'entend pas les choses de Dieu. Il nous est bon que s'estompe l'éclat de ce soleil; il vaut mieux cheminer dans la nuit. Ici-bas c'est le mieux pour la fidélité.

Si nous nous laissons pas de marcher à sa rencontre, bien que ce soit de nuit, cette persévérance pénible est bien la preuve que c'est lui que nous cherchons vraiment. C'est parce qu'il nous aime, c'est parce qu'il désire que nous le rencontrions lui-même, et rien d'autre à sa place, qu'il veut que nous le cherchions dans la nuit. Bien que ce soit de nuit.
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Message par Monique »

Quant à ses frères chrétiens que les commodités, la tranquillité, les flatteries, l'assurance du lendemain, quant à ceux que le succès de la vie empêcherait de faire attention au visage du Sauveur, on leur demande de s'arrêter un instant et de réfléchir en présence du mystère d'ignominie du Seigneur Jésus.

On ne les rejette pas; on leur d'avancer au contraire, de consentir à regarder attentivement celui en qui lequel ils continuent encore de croire.

S'il n'a pas voulu prendre le chemin de la réussite, des commodités, de la tranquillité, de l'assurance du lendemain et de la considération du monde c'est que ce chemin n'était pas le meilleur.

A tous ceux qui marchent par ce chemin il a demandé de venir au secours de leurs frères infortunés. Veulent-ils le faire ? Le faire décidément ? Alors le Seigneur se révèlera à eux tel qu'il est: Seigneur de la gloire et hostie de la croix. Alors il commencera d'être présent dans leur vie.

En la modifiant profondément, cela va sans dire. Mais l'essentiel n'est-il pas qu'il y soit présent ?
A suivre... LA VERTU ÉVANGÉLIQUE
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Message par Monique »

LA VERTU ÉVANGÉLIQUE


1. La nature authentique du bien et du mal.
Toujours il m'a semblé que l'expression Fleurs du mal était erronée et usurpée --- (c'est le bien qui fleurit, c'est le mal qui est flétrissure et pourriture) --- et pourtant il apparait quelquefois que le péché laboure les coeurs plus profondément que la vertu et requiert une vigueur d'engagement, une mise en oeuvre des ressources vitales et des passions absentes d'une certaine vertu.

Et cela est un grand scandale, et pour peu que la chair et le démon se mettent de la partie, l'appréciation exacte des valeurs se corrompt; on en vient à penser que le mal est plus généreux que le bien, plus vivant; on l'imagine séduisant, varié, source d'inspiration tandis que la vertu serait triste, monotone, prosaïque et aptère.

Mais justement ce n'est pas la vertu; c'en est tout juste la contrefaçon honorable. Si pour juger du bien et du mal vous comparez Burrhus et Néron, vous serez presque sûrement induits en erreur. Mais si vous comparez Néron et Sainte Blandine, vous commencerez à y voir clair. Autrement dit, si vous ne pensez pas le bien en termes d’héroïsme --- j'entends d’héroïsme chrétiens, de sainteté --- vous ne comprendrez pas le bien.

Pour échapper au mirage de la beauté du mal. de sa vie, de sa richesse, il n'y a qu'un moyen: faire l'équation entre le bien et la sainteté ou du moins l'aspiration à la sainteté.
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Message par Monique »

Mais il arrive trop souvent en fait que ce qu'on appelle le bien, loin de faire d'un homme un saint, le laisse au contraire très tranquille. C'est qu'alors il ne s'agit pas du bien, ou si peu; il ne s'agit pas de cette modification au creux le plus caché et le plus actif de la liberté qui se traduit en réquisitionnant toutes les forces de l'être.

Étonnez-vous alors que l'expression du bien soit exangue lorsque le bien ne s'est pas imprimé dans le sang de l'homme.

Il est donc une sorte de bien qui ne vaut guère plus que le mal. A quoi servirait-il de dire par exemple :
'' Laissez-moi ces compensations et je pratiquerai la loi, je serai honnête; laissez-moi la santé; les commodités, la considération et je ferai mon devoir, je servirai Dieu et mon prochain. '' Des aspirations aussi mélangées ne s'orientent vers le bien que dans la mesure où l'on fait tout le possible pour les dépasser, dans la mesure où elles ne sont tolérées que comme une simple étape et un prélude; dans la mesure où l'on se prépare de toutes ses forces à pouvoir dire avec Sainte Thérèse :


Donnez-moi la mort ou la vie,
La santé ou la maladie;
Donnez-moi l'honneur ou l’opprobre,
Les combats ou la paix sereine,
L'épuisement ou la vigueur,
A tout je répondrai oui.
Que voulez-vous faire de moi ?
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Re: Sur nos Routes d'Exil: Les BÉATITUDES

Message par Monique »

On comprends quelquefois d'une façon très matérielle le choix entre le bien et le mal. On imagine que les profondeurs les plus subtiles de la liberté restant mauvaises ou du moins n'aspirant pas à la purification, choisir le bien équivaudrait à déplacer seulement les points d'application extérieurs de son agir. Plutôt qu'un choix réel du bien ce serait un tour de passe; il n'aurait pas été question que la vertu s,enracine dans les énergies spirituelles, dans les profondeurs vivantes de ces énergies à la place même où régnait le péché.

Quand il en n'est ainsi, rien d'étonnant à ce que la vertu comparée au péché reste inexpressive et inoffensive. Seulement la comparaison n'est pas valable, elle ne conclut rien. Ce qu'elle met en présence, ce n'est pas la vertu réelle et le péché réel, mais un péché vivant et une vertu juridique et morte et très peu vertueuse par conséquent, et dans laquelle le mal a beaucoup de part.

En réalité, le bien authentique et tel que l'Évangile nous le révèle n'est pas formaliste ou légalisme, niaiserie ou sentimentalité; il est la suprême tension, l’effervescence des énergies la plus claire et la plus ardente dans l'amour le plus foncier. De là vient sa beauté. En face de lui, de ce bien authentique, le mal est d'une extrême laideur.
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Message par Monique »

Sans doute lorsque le mal s'accomplit dans le temps et que peut-être il met en oeuvre beaucoup de générosité, qu'il est au joint au bien ainsi que la vertèbre est jointe à la vertèbre. L'homme pêcheur présente une certaine beauté. Le péché en lui parait auréolé du bien qui l'entoure et le prolonge et dont il tire son aliment. Ce halo dissimule son vrai visage, mais la damnation et son évidence qui brûle comme la glace fera évanouir toute illusion.

Au damné il ne restera que son péché et à ce péché il ne restera que lui-même. Comment le damné serait-il beau ? Quand il pêchait étant viator il jouissait de la vie terrestre et de sa palpitation.

Mais c'en est désormais, c'est la mort éternelle, le départagement absolu d'avec tout ce qui est jaillissement et chaleur de la vie. Car le damné c'est exclusivement cela, c'est l'être réduit à son orientation mauvaise en ce qu'elle a de pur et de formel, désormais vidée de l'ivresse passagère que pouvait prouver l'expérience dans le temps.
A suivre...
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