L'Incarnation - Hymne de Saint Jean Damascène

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Laetitia
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Re: L'Incarnation - Hymne de Saint Jean Damascène

Message par Laetitia »


CHANT VII. — Type :
Point n'adorèrent les créatures, au mépris du Créateur,
ceux que Dieu inspirait et généreux ils méprisèrent
la menace du feu, chantant avec bonheur : Béni êtes-vous,
Dieu de toute louange, et Seigneur de nos Pères !


La Vierge.
Vous m'annoncez l'union, par excès de pitié,
d'un feu immatériel avec un corps tout de matière ;
ô joyeuse nouvelle, divines annonces, et vous me dites :
Béni soit, toute-Pure, le fruit de vos entrailles.

L'Ange.
Salut, ô notre Dame, ô Vierge immaculée,
réceptacle de Dieu, flambeau de la lumière,
retour d'Adam, délivrance d'Ève, montagne sainte (1),
glorieuse demeure (2) et pavillon nuptial de l'immortalité.

La Vierge.
Il a purifié (3) mon âme et consacré mon corps,
de moi il fait un temple apte à contenir Dieu,
un divin tabernacle, une vivante résidence, par la venue
de son très saint Esprit, — et de Celui qui est la vie
il me fait Mère sans souillure.

L'Ange.
Lampe aux mille feux, salle secrète où Dieu habite,
ainsi vous vois-je ; et telle encore l'Arche dorée,
recevez, Immaculée, Celui qui nous donna la Loi,
qui se plaît à sauver par vous la race perdue des hommes.



(1) Il s'agit de la montagne d'où Daniel vit se détacher une pierre, sans le secours d'aucune main. Dan., Il, 34.
(2) Hagiasma. Cf. Ps. 131, 8 : arca sanctificationis.
(3) C'est-à-dire il a rempli de sainteté.
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Laetitia
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Les louanges de saint Jean Damascène envers la Mère de Dieu

Message par Laetitia »


Extraits de la Vie de des écrits de S. Jean Damascène, dans les Petits Bollandistes, au 6 mai :
  Les Petits Bollandistes a écrit :  Jean Damascène, nommé aussi Mansour ou Chrysorroas (brillant comme l'or), est le dernier des Pères grecs et l'écrivain le plus remarquable du VIIIe siècle.
Parmi ses nombreux et remarquables écrits, on trouve :
  Les Petits Bollandistes a écrit : ...plusieurs hymnes ou odes en l'honneur de saint Basile, de saint Chrysostome, de saint Nicolas de Myre, de saint Georges et de saint Blaise. Ces hymnes sont en prose poétique. Il y en a huit en l'honneur de saint Basile, sept en l'honneur de saint Chrysostome... neuf odes en l'honneur de saint Nicolas... sept ou huit en l'honneur de saint Georges... neuf en l'honneur de saint Blaise...

Quant aux hymnes de saint Jean Damascène sur saint Pierre qu'il appelle le coryphée, il ne nous en reste que quatre avec une partie de la cinquième. On lit ces paroles au Prince des Apôtres : « Ayant reçu du Christ l’Église, que le Seigneur lui-même a formée, et non pas l'homme, vous l'avez gouvernée comme un navire. Gardien de Rome, trésorier du royaume céleste, pierre de la foi, fondement inébranlable de la foi catholique, soyez célébré dans les saints cantiques ».
Dans la première strophe de la seconde hymne, saint Damascène parle du voyage instantané de saint Pierre, de Rome à la montagne de Sion, pour assister aux funérailles de la sainte Vierge, qu'il appelle la nuée vivante de Dieu. Dans la première strophe de la cinquième, il parle du triomphe de l'apôtre sur Simon le Magicien.

Mais ce qu'il y a surtout de pieusement remarquable, c'est que la dernière strophe de chaque hymne est une louange et une invocation à la maternité divine de la sainte Vierge Marie. Il lui dit, par exemple, dans les deux dernières hymnes à saint Basile :

« Celui qui n'a point de corps est sorti avec un corps de vos entrailles ; Lui qui, par la parole, a formé la nature incorporelle, Lui qui a donné l'essence à toute essence créée, raisonnable et irraisonnable, Lui la parole de Dieu le Père : c'est pourquoi, Mère de la vie, faites mourir en moi les passions du corps, qui font mourir mon esprit. C'est Vous, toute sainte Vierge, que je présente, avocate irrécusable et bienveillante médiatrice, à Celui qui est né de vous ; et je Vous supplie d'effacer entièrement, par votre maternelle intercession, la multitude de mes fautes ».

Dans la première et la seconde à saint Pierre :

« C'est par votre enfantement immaculé qu'a été rouvert l'antique paradis, fermé par notre première mère, et qu'a été rendue au genre humain l'ancienne patrie. — C'est Vous, auguste Souveraine, puissant refuge, Patronne toujours prête à sauver, que j'implore et supplie ardemment : protégez mon âme, quand elle sortira de cette tente et qu'elle s'éloignera de la terre pour un autre monde ».


Dans la première, la seconde et la quatrième à saint Georges :

« La langue traînante et à la voix grêle, la bouche au son désagréable, craignent de Vous entonner des hymnes, ô Dame souveraine car Vous êtes chantée par les langues des anges, langues de feu et de flamme, et par la bouche de ceux qui n'ont point de corps. — La tempête des péchés, les vagues de l'iniquité, les fréquents écueils de la malice, me poussent ensemble dans le gouffre béant du désespoir : donnez-moi la main, ô Vierge ! de peur que les flots ne m'ensevelissent tout vivant. — Le lion rugissant tourne autour, cherchant à me dévorer ne m'abandonnez pas en proie à ses dents, ô Vous Immaculée, qui avez enfanté Celui qui, de sa main divinement puissante, a brisé les dents molaires des lions ».
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