FINVos enfants se pensent parfois d'un esprit pénétrant, mais à la malice du péché ils n'entendent rien. Du moins, ils donnent l'impression de n'y rien comprendre: même les bons laissent traîner dans leur âme une foule de saletés, sous prétexte qu'elles ne sont pas pour eux un poison mortel; il arrive même à vos apôtres modernes, qui se tuent à parler de vous et de Jésus, de n'avoir pas cette délicatesse de tenir leur cœur immaculé. Ils posent des actes de dévouement sans borne, et ils négligent de purifier leur âme.
Ravivez dans nos têtes oublieuses les grandes peurs que nous avons, durant les retraites, quand nous nous arrêtons à penser aux punitions du péché. Quand vous avez montré, un instant, aux petits voyants de Fatima, les horreurs de l'enfer, vous les avez guéris à jamais de la folie d'offenser Dieu: Si les hommes voyaient l'enfer, rien qu'un petit peu, disait Jacinthe, personne ne voudrait plus commettre de péché! Montrez-nous, ô douloureuse Mère, votre Fils tel que nos péchés l'ont mis sur la croix.
Puis, vous le savez bien, même si notre esprit perçoit les ravages que le péché nous cause et la peine qu'il vous fait, nous manquons de force pour l'éviter. Que pouvez-vous attendre de nous? Vos enfants, ô Marie, sont faibles, inconstants, irréfléchis; mais ce sont ces enfants-là que Jésus vous a donnés pour que vous les éleviez.
Extraits du livre : Antonio DRAGON, S. J.
LES ÉDITIONS BELLARMIN, 1955.
8100, boulevard Saint-Laurent, Montréal - 11.