LE MYSTÈRE DE MARIE

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Monique
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Re: LE MYSTÈRE DE MARIE

Message par Monique »

Nous tacherons donc de conduire toutes nos pensées à la lumière de la foi et de ne rien déduire qui ne sorte des principes et des documents de cette foi. Une telle méthode peut être cause que mon étude du mystère de Marie paraisse à beaucoup de personnes ardue et parfois difficile à suivre. On a par ce moyen un portrait de la très sainte Vierge qui parle moins à l'imagination. Mais s'il parle plus profondément à l'esprit et se dessine plus vivement aux yeux illuminés de notre foi, comme dit saint Paul ce n'est-ce pas un gain ?

Cependant il faut que sous cette haute et pure lumière théologique la très sainte Vierge Marie ne fasse point figure d'un personnage mythique, irréel et lointain. La théologie ne nous détourne pas de voir la réalité: elle nous aide à la pénétrer. Elle ne nous interdit même pas d'imaginer, car imaginer c'est rapprocher; c'est rajeunir et se représenter. Je souhaiterais qu'à la clarté de la théologie la divine Mère apparût sous nos yeux bien vivante et bien présente, enfant, jeune fille et femme, si pareille à toutes mais pourtant bénie entre toutes.

On peut dire que la sainte Église a toujours eu ce souci. Chez les pères, comme chez les docteurs, les théologiens et les pieux auteurs venus après eux, il est pour ainsi dire classique de tracer le portrait de Marie d'après les plus illustres des jeunes filles ou des femmes qui ont fait grande figure en Israël. On dépeint ainsi les faits et gestes de la Vierge en recopiant les plus beaux traits des israélites qui l'ont en quelque sorte préparée et préfigurée. Rien n'est plus légitime puisqu'elles étaient vraiment ses parentes selon la chair et que « toutes choses leur arrivaient en figures (1) »,


Mais il n'échappera à personne que de telles similitudes sont nécessairement fragmentaires et superficielles. Elles ne portent que sur des points particuliers; encore on ne peut appuyer, sinon dans un sens accommodatrice. Puis, ces femmes ou ces filles appartiennent à l'Israël selon la chair: elles ne sont souvent ni très saintes ni très virginales tandis que Marie est toujours en tous ses actes la très sainte Vierge.

L'avantage de ces rapprochements est de pouvoir utiliser et mettre en valeur des récits inspirés qui sont le plus souvent fort beaux. D'ailleurs, comme nous l'avons déjà signalé plus haut, l'Église emprunte quelquefois à l'Ancien Testament avec plus de rigueur que n'en comporte le genre de littérature dont il vient d'être question. C'est lorsqu'elle applique à la très sainte Vierge, chef-d’œuvre de Dieu en effet, ce qui est écrit des attributs ou des grandes oeuvres de Dieu (1). A cet égard, on peut se reporter aux références que donne la liturgie de la sainte Vierge et l'on verra que ces textes, auxquels nous aurons souvent à faire appel, peignent bien la situation faite à Marie « dans l'Israël de Dieu (2) ».
1. Comme dit PASCAL, Pensées, 679.
1. Cf. ci-dessus, p. 44.
2. Gal., VI, 16.


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Monique
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Re: LE MYSTÈRE DE MARIE

Message par Monique »

Mais après avoir cherché à nous représenter Marie par ses aïeules selon la chair, si vénérables soient-elles, pourquoi ne pas essayer de la comprendre par celles qui ont été le plus authentiquement ses filles selon l'esprit? II ne s'agira plus cette fois de femmes qui l'ont plus ou moins heureusement annoncée et préfigurée dans l'ancienne Église, mais bien de celles qui la continuent et la reproduisent spirituellement dans la nouvelle.

Que veut-on de plus suggestif par exemple que de retrouver la Vierge de l'Annonciation en cette sainte Jeanne d'Arc, comme elle fine et réelle, fille de Dieu, fille au grand coeur, capable de concevoir et de porter en soi tout un royaume et d'avoir une pitié qui le sauve, n'étant cependant qu'une adolescente, mais la virginité même ?

Qu'est-ce qui nous empêcherait de voir la Vierge de la Compassion sous les traits de cette sainte Catherine de Sienne qui n'assumait pas seulement la charge d'un royaume mais celle de la chrétienté tout entière et se montrait de taille à tenir tête aux puissances les plus altières, comme elle avait assez de coeur pour s'apitoyer sur les malheureux que la société condamnait à mort; en tout cela frêle et menue femme, éblouissante elle aussi de virginité et sans l'ombre d'une gêne se laissant appeler maman?

Ne pourrions-nous pas encore reconnaître le dernier âge de Marie en cette sainte Thérèse d'Avila, réaliste et mystique, intérieure et rayonnante, et qui justement enseignait à ses filles à vivre de la vie apostolique et tout intime de la très sainte Vierge afin qu'elles participassent à sa maternité spirituelle ?

Du reste j'ose dire que ce ne sont pas seulement ces grandes saintes qui nous aident à mieux comprendre Marie : toute fille ou toute femme qui aime le Christ et qui vit de lui reçoit sur elle comme un reflet de la très sainte Vierge. « Ainsi se paraient autrefois, dit saint Pierre dans ses conseils aux chrétiennes des premiers temps, les saintes femmes qui espéraient en Dieu ... (1) » Mais qui peut aujourd'hui tracer l'idéal d'une chrétienne sans penser à la très sainte Vierge ? Le Christ se perpétue en tous ceux de sa race: Marie aussi. Elle gravit encore les marches du temple aux enjambées de nos toutes petites. Elle renouvelle sa magnifique adolescence dans la virginité de nos jeunes filles qui se donnent à Dieu.
1. I Pierre, III, 5.


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Monique
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Re: LE MYSTÈRE DE MARIE

Message par Monique »

Nous la retrouvons dans les jeunes mères avec le petit Jésus dans ses bras. Que de fois nous la revoyons dans son grand deuil, en toute femme qui pleure son enfant. Peut-on même s'asseoir près d'une vieille maman sans se souvenir de celle que saint Jean avait chez lui (1) ?

Et voilà de quels moyens l'on peut se servir pour mieux contempler Marie dans la réalité terrestre de son mystère. Quant à ce qui regarde la réalité céleste, la représentation est évidemment plus difficile et passe davantage tous nos moyens, car enfin il s'agit là « de choses que l'oeil n'a pas vues, ni l'oreille entendues, et qui ne se sont pas révélées à un coeur d'homme (2) ».

Il y a, il est vrai, les apparitions. Bien qu'elles ne soient pas des articles de foi, plusieurs se présentent dans de telles conditions de sécurité que le théologien le plus sévère ne peut pas ne pas en tenir compte. Il y doit voir au moins des signes visibles de l'invisible maternité, le retentissement sur la terre de l'intercession qui s'exerce du haut du ciel. Mais il faut avouer que ce sont des signes nécessairement bien imparfaits, bien fugitifs, et qu'ils ne peuvent donner qu'une faible idée de la céleste réalité.

De là cependant, nous le verrons, la pensée chrétienne même la plus exigeante et la plus sage peut s'élever à de très hautes considérations. Ainsi, il est très significatif et véritablement révélateur, pour ce qui touche aux propriétés de l'état de gloire, que Marie puisse se manifester avec une égale vérité sous des aspects si différents. Elle revêt à Lourdes l'aspect d'une jeune demoiselle ( Damizella », disait, je crois, Bernadette) parée comme pour des fiançailles, alors qu'elle venait à peine de se manifester à la Salette sous les dehors austères d'une dame en deuil: ici l'âge et l'aspect d'après la Compassion, là ceux d'avant l'Annonciation. Que de vérité dans tout ceci !

Néanmoins, il est bien entendu que notre théologie de la maternité de grâce n'est pas basée là-dessus mais seulement sur les articles de la foi et sur les dogmes concernant le Verbe incarné.
1. Il est raconté dans la Vie de M. Olier, un des plus grands serviteurs de Marie, qu'il avait coutume de la peindre aux Messieurs de sa Compagnie
en traits si vrais et si émouvants que ceux-ci étaient toujours, en l'écoutant, profondément saisis. Je voudrais bien savoir de quels traits se servait le
vénérable M. Olier. D'autres passages de sa Vie me rapportent qu'il reçut parfois une vive image de la très sainte Vierge en voyant le genre d'existence
et d'activité de quelques saintes filles de son temps et que cela l'aidait à se représenter Marie sur la terre.

2. I Cor., II, 8-9.



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Monique
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Message par Monique »

CHAPITREI VI

OÙ L'ON A UN PREMIER APERÇU DE L'ENCHAINEMENT
DES FAITS QUI COMPOSENT LA TOTALITÉ DU MYSTÈRE DE MARIE


Le théologien, lorsqu'il veut méditer dans leur pure vérité les grands actes successifs de la maternité spirituelle de Marie, a besoin de les rattacher à des faits précis, qui soient autant que possible des articles de foi. Il conduit ses pensées à la lumière de ces faits. Et sa théologie est ainsi tout l'opposé d'une mythologie.

Or, à la réflexion, cinq mystères ou faits capitaux nous paraissent avoir dominé toute la destinée de la Vierge et l'avoir tournée à notre avantage. Quatre concernent son existence méritoire sur la terre et la partagent en autant de moments ou d'aspects principaux: c'est l'Immaculée-Conception, l'Annonciation, la Compassion et l'Assomption. Un dernier et suprême mystère que nous appelons le Couronnement de gloire donne lieu à la toute puissante intercession du haut du ciel. Ces grands événements s'enchaînent. Tous concourent à former en sa totalité le mystère de Marie, l'universelle Médiation que cette femme est chargée d'exercer maternellement en tout ce qui regarde notre vie dans le Christ.

Nous voyons ainsi le mystère de Marie se développer et s'amplifier d'une manière progressive à travers les phases terrestres qui le constituent. En fin de compte, nous le voyons se fixer d'une manière définitive dans son céleste épanouissement.

Selon beaucoup de vraisemblance, la très sainte Vierge est venue au monde, une bonne quinzaine d'années avant son Fils et y est restée une bonne quinzaine d'années après lui. Or, tout le premier âge de la très sainte Vierge, tout le temps qu'elle a passé avant la venue du Sauveur, nous semble commandé par le privilège initial de l'Immaculée-Conception. De même, tout son grand âge, tout le temps qu'elle a dû demeurer sur la terre après le départ de Jésus, nous paraît subordonné au privilège final de l'Assomption.

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Monique
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Re: LE MYSTÈRE DE MARIE

Message par Monique »

Ces deux privilèges, propres à Marie, aussi singuliers l'un que l'autre, encadrent véritablement l'existence qu'elle a menée parmi nous. Ils marquent d'une empreinte très reconnaissable et hautement significative, le premier les origines, le second les derniers accomplissements, de, la destinée de notre divine Mère. Ils règnent chacun sur un laps, de temps à peu près égal. Ils ont tous les deux pour but et pour effet de développer en Marie le côté spirituel de sa maternité. Le premier la prépare à cette maternité spirituelle. Le second l'y consomme, Et comme c'est par ce côté-là que la maternité de Marie s'étend jusqu'à nous, on peut déjà deviner à quel point nous pouvons être intéressés dans ces deux mystères.

C'est donc d'abord l'enfance et l'adolescence de notre Mère qui se révèlent à nous dans le rayonnement de l'Immaculée-Conception. Tous les dons de nature et de grâce que la Vierge va mettre de tout son coeur au service de sa maternité sont en germe dans ce premier mystère et ne vont cesser de croître par la grâce de ce mystère. On n'est pas surpris que Marie puisse trouver dans ce privilège originel comme une véritable et suffisante définition d'elle-même. Notre Mère est l'Immaculée-Conception. Quand on a dit cela, à certains égards on a tout dit, ou du moins on peut tout pressentir.

Quant à l'Assomption, le lecteur est peut-être étonné que je la compte au rang des mystères de la vie présente. Mais, de même que le rayonnement de l'Immaculée-Conception me paraît expliquer la splendide aurore de l'existence spirituelle de Marie, l'approche de l'Assomption me semble seule en expliquer la fin. Cette fin ne fut pas un crépuscule et ne subit aucun déclin. Quinze ou vingt ans, nous ne savons au juste, Marie continua , de servir la sainte Église naissante, le Christ dans ses membres. Elle se fit un mérite d'agir encore assez pour être la sûre garante de l'Incarnation, et de pâtir en son exil pour être jusqu'au bout la bonne ouvrière de la Rédemption. Cependant, comme ces dernières années de la très sainte Vierge ne nous sont guère connues que par le mystère final, je les crois en fait surtout gouvernées par lui. Tout s'efface devant l'Assomption, ou si l'on préfère, tout se prépare en vue de l'Assomption.

Marie est devenue non pas une vieille femme mais un être ardent, tout amenuisé, tout spiritualisé, déjà tout absorbé en Dieu et presque plus de ce monde. Et, même pour nous, « il vaut mieux que ce soit ainsi, il nous est bon que notre Mère s'en aille », car cette absorption en Dieu met le comble à son mérite et inaugure par une sorte d'anticipation les actes de sa maternité céleste.

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Re: LE MYSTÈRE DE MARIE

Message par Monique »

Tel est donc le commencement et telle est la fin de cette grande vie. Mais tout le milieu se déroule à nos yeux sous le signe de deux autres mystères dont l'un inaugure et l'autre termine cette période. Je veux dire l'Annonciation et la Compassion. De leurs foyers conjugués, ces deux mystères éclairent d'un bout à l'autre et jusqu'en leurs extrêmes profondeurs plus de trente années.

Alors s'écoule en effet sur notre terre ce temps si précieux pour nous, que saint Paul dénomme à juste titre la plénitude des temps (1). Deux événements
divins remplissent cette plénitude, le mystère de l'Incarnation et celui de la Rédemption. Et ni l'un ni l'autre ne s'accomplit, si divin soit-il, sans le concours de l'humble Vierge immaculée. Elle s'y absorbe, elle s'y consacre, elle s'y consume, elle en fait toute sa raison d'être. Mais par là même-elle s'y grandit, elle y prend toute sa mesure.

A l'Annonciation se rattache le divin Enfantement. Sous le signe de ce mystère s'accomplit la jeunesse de la très sainte Vierge, toutes les belles années fécondes de la quinzaine à là quarantaine. L'étonnante petite femme, sans avoir rien perdu de sa virginité, y est tout occupée de sa maternité. Elle est toute à son Enfant. Or cet enfant ne lui vient point d'un homme et ne lui est point donné pour elle seule. Elle offre sa chair au Verbe qui se fait chair, elle lui compose un merveilleux habitat parmi nous (1), elle est « le paradis de I'Incarnation (2) ». Eille sert de son mieux ce Christ, plénitude de grâce et de vérité, afin que nous en vivions (3).

La Compassion est liée à la Passion et se consomme à l'heure du Crucifiement. Mais en réalité ce n'est pas là une heure isolée dans l'existence de Marie non plus qu'en celle de son Fils: L'insondable grâce qui dès la première heure les avait animés tous les deux ne cessait de créer au plus intime d'eux-mêmes « une pente irrésistible vers la Croix (4) ». La grâce de l'Incarnation tendait « de tout son poids (5) » à celle de la Rédemption; Notre Mère dans le Christ nous avait, tout le temps peut-on dire, mérité l'une et l'autre, car en nous assurant si bien la première elle s'était plus que personne associée à la seconde. Le suprême sacrifice qu'elle allait accomplir aux approches de la cinquantaine avait certainement dominé toute sa vie et .« transpercé son âme (1) », Sa pitié pour nous s'en était accrue d'une manière indicible. Sa maternité en avait reçu dès la première heure une sorte de maturité héroïque, et « le fond de son coeur, selon le mot du saint vieillard Siméon, s'y était découvert (2) ».

Son mérite en avait acquis cette espèce de profondeur et d'immensité que nous essaierons de, dépeindre (3). Quelle, qu'eût été la joie du divin Enfantement celui de la chrétienté ne pouvait se faire que dans les douleurs de la Compassion. Il fallait du reste que la Bienheureuse Vierge « souffrît ainsi pour entrer dans cette gloire (4) » OÙ nous avons besoin qu'elle soit aujourd'hui.
1. Gal., IV, 4. Éph., I, 10.
1. Jean, I, 14.
2. C'est le mot traditionnel qu'a si bien utilisé le P. Monsabré.
3. Jean, I, 16-17.
4. C'est là le grand thème du P. Chardon.
5. Encore une expression du même.
1. Luc, II, 35.
2. Luc, II, 34.
3. Cf. plus loin, ch. 38-39.
4. Luc, XXIV, 26.



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Re: LE MYSTÈRE DE MARIE

Message par Monique »

De ce Couronnement de gloire nous ne dirons rien de plus dans ce chapitre. C'est un état où la très sainte Vierge a cessé de mériter. Mais en revanche nous verrons que Dieu l'a doté de tous les grands moyens qui lui sont nécessaire pour nous administrer ce qu'elle a si bien mérité.

Nous acquerrons par là cette certitude qu'elle peut nous connaître tous et penser distinctement à chacun de nous, ce qu'elle ne pouvait faire ici-bas. Nous retrouverons aussi, merveilleusement épanouie, cette même charité, ce même amour pour le Christ et pour nous qu'elle a transporté, ou plus exactement, qui l'a transporté de ce monde en l'autre. Et nous verrons enfin découler de cette activité sublime toute la puissance de prière et d'intervention qu'elle déploie sans cesse en notre faveur, étant avec Jésus-Christ toujours bien vivante, toujours bien présente, et toujours occupée d'intercéder pour nous. (1)

Saint Thomas notre guide a très nettement aperçu la suite et le lien de tous ces mystères. Il a remarqué par quel heureux accroissement le mystère de Marie arrive à son épanouissement.

En termes de philosophie il distingue comme trois temps : au premier, la très sainte Vierge est pour ainsi dire comme une ''matière'' parfaitement adaptée et préparée à recevoir en soi le mystère du Christ et des chrétiens dans le Christ; au second, elle est toute pénétrée de ce mystère, et parfaitement en ''forme''; au troisième, elle atteint à cette gloire parfaite qui pour elle est pleinement ''la fin''. A chacun de ces temps, observe encore saint Thomas, Marie est vraiment parfaite pour son âge, ce qui n'empêche que chaque âge est le principe et la cause en elle d'une perfection toujours plus haute de sa vie et d'un agrandissement de son être. (2)

Or nous disons que si Marie a mérité d'être toute préparée à son mystère, c'est par la grâce de l'immaculée-Conception qui a sanctifié tout son premier âge. De même que, si elle a mérité d'être remplie de son mystère, c'est parce que la grâce de l'Annonciation mêlée à celle de la Compassion a inspiré tout le milieu de sa vie. De même qu'enfin, si elle a mérité d'être accomplie et consommée corps et âme en son mystère, c'est par la grâce, lentement mûrie en son grand âge, de l'Assomption.
1. Hébreux, VII, 25.
2. Somme, III, qu. 27, art. 5 ad 2.


Fin
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