LÉGENDES DES CROISADES

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Monique
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Une des premières troupes qui se réunit en forme d'armée, et qui s'éleva bientôt au nombre de cent mille combattants, partit des bords de la Meuse. Elle était composée d'hommes de toutes nations. N'ayant point de chef, elle choisit Pierre l'Ermite, qui, se faisant illusion aux souvenirs des guerres auxquelles il avait pris part autrefois, ou plutôt croyant que le zèle suffisait à tout, eut la faiblesse de consentir à être un faible général, après avoir été un brave guerrier et un heureux apôtre.

Il ne changea ni de vêtement ni de monture. Lors qu'il se vit à la tête de cette multitude trop nombreuse, il la divisa en deux corps. La première colonne marcha sous les ordres d'un capitaine habile et vaillant, que tous les chroniqueurs nomment Gauthier sans avoir, apparemment parce qu'il ne possédait pas de domaines. Ce chef, qui avait une innombrable quantité de fantassins et huit chevaux seulement, passa le Rhin le 8 mars 1096. La seconde colonne resta soumise au commandement de Pierre et suivit l'autre à quelques jours de distance.

Ces deux bandes tumultueuses traversèrent heureusement l'Allemagne. Mais chez les Hongrois et chez les Bulgares inhospitaliers, les croisés, contraints de recourir à la violence pour arracher des vivres, se virent si cruellement maltraités, que des cent mille hommes qui avaient passé le Rhin, le quart à peine arriva à Constantinople, où l'empereur Alexis Comnène, par égard pour le prédicateur de la croisade, qu'il combla de prévenances, leur fournit des vivres et des vaisseaux. D'autres malheurs les attendaient au delà du Bosphore.

L'armée que conduisait Pierre l'Ermite n'était pas la seule qui se fût engagée imprudemment. Un prêtre allemand, Gotschalk, ayant secondé Pierre en prêchant la guerre sainte dans son pays, partit sur les pas des premiers croisés, à la tête de vingt mille hommes, qui se firent massacrer aussi en Hongrie. Une autre armée de croisés, Français, Flamands et Italiens, presque aussi nombreuse que celle de l'Ermite, partit encore des bords de la Meuse, commandée par deux hommes que l'on ne connaît que sous les noms d'Emicon et Volkmar. Ceux-là, plus grossiers encore, marchaient au hasard, ignorant jusqu'à la route qu'ils devaient tenir, et dirigés, à ce que l'on assure, par une chèvre et une oie, à qui ils supposaient quelque chose de divin. Dans tous les lieux où ils passaient, ils commençaient la guerre contre les infidèles par le massacre des juifs, et se montraient sourds à la voix des évêques qui s'opposaient de tout leur pouvoir à de telles barbaries. Presque tous ces croisés périrent avant d'atteindre l'Asie.
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Il était réservé aux guerriers plus sages de recueillir les honneurs de la croisade. Les chefs, réunissant leurs chevaliers dans des tournois ou dans de sérieuses assemblées, avaient fait leurs préparatifs avec calme. Ce ne fut que huit mois après qu'ils avaient pris la croix qu'on les vit se mettre en marche, le 15 août de l'année 1096, jour que le pape leur avait fixé. Leur armée n'avait de ressemblance que le signe avec les trois cent mille croisés qui, devant eux, ensanglantaient les routes qu'ils allaient parcourir.

Godefroid de Bouillon avait le premier levé sa bannière, et toute la chevalerie de France et de Belgique avait apprêté ses armes. Le besoin d'expier sa guerre de Rome rendait Godefroid plus empressé que tout autre au saint voyage. Pour se procurer de suffisantes ressources, il avait aliéné son comté de Verdun; il avait vendu aux habitants de Metz ses droits sur leur ville, et avait engagé à l'évêque de Liège son duché de Bouillon. De tous côtés il avait rassemblé de l'or et des armes. Il partait, béni par sa pieuse mère, qui devait jouir de ses succès.

Tous les barons suivaient son exemple et hâtaient leurs apprêts. Plusieurs se ruinèrent pour leur équipement. On en vit même qui se procurèrent par le pillage les moyens d'aller combattre les infidèles.

Cette armée régulière était composée de quatre vingt mille fantassins et de dix mille cavaliers, tous sachant porter leurs armes. Elle avait des chefs nombreux : Godefroid de Bouillon le plus éminent, ses deux frères Eustache et Baudouin, son cousin Baudouin du Bourg. Puis venaient Hugues de Vermandois, frère du roi de France Philippe Ier, Robert de Paris, Robert II, comte de Flandre, appelé la lance et l'épée des chevaliers, Robert de Normandie, fils aîné de Guillaume le Conquérant, Baudouin II, comte de Hainaul, qui s'arrachait à la tendresse de sa jeune épouse, Ida de Louvain, le palatin du Rhin Sigefroid, époux de Geneviève de Brabant (1). Godefroid de Louvain, qui portera dans la suite le nom de Godefroid le Barbu, oncle de ces deux femmes, était parti déjà, et l'on disait qu'il avait rejoint l'armée de Gauthier sans avoir (2). On remarquait aussi Ecko Liaukama,-Frédéric Botnia, chevaliers de la Frise, Jean de Namur, Etienne, comte de Blois et de Chartres, qui avait autant de châteaux que l'on compte de jours dans l'an, et une foule d'autres chevaliers (3).
(1) Voyez son histoire parmi les Légendes des Femmes dans la vie réelle.

(2) Voyez son histoire dans les Légendes des Commandements de l'Église : « Pèlerinage d'Olivier Lefdale à la recherche de Godefroid le Barbu. »

(3) Les principaux chevaliers qui partirent pour la première croisade furent, avec ceux que nous venons de nommer, Guillaume VI, comte d'Auvergne, Gaston IV, vicomte de Béarn, Roger, comte de Foix, Aimery IV de Rochechouart, Hermand d'Aire, Baudouin de Bailleul, Guilbert de Cambray, le sire d'Estourmel, qui, selon Orderic Vital, entra le premier ou l'un des premiers à Jérusalem ; Rodolphe d'Alost, Josselin de Courtenay, Philippe d'Alençon, Etienne d'Amboise, Pierre de Craon, Rodolphe d'Alost, Amery Ier, vicomte de Narbonne, Gaston de Bordeaux, Simon d'Amiens, le comte de Montbéliard, le sire de Lorris, Roger d'Anglure, Engherrand de Lillers, Maupin de Marolles, Raoul d'Argouges, Jean de Malestroit, Guy de la Trémoille, le sire de Lameth, Guillaume d'Aubigné, Foulques de Cantelou, Adélard d'Estrées, Guillaume de Forcalquier, Erard de Percy, Tyrrel, sire de Poix, Joseph de Termonde, Raymond Ier, vicomte de Turenne, Bernard de Saint-Valier, Hue de Cauisy, Goethals, sire de Mude, Baudouin d'Inchy, Etienne d'Aumale, Evrard de Breteuil, Isnard de Pontevès, Hugues de Salignac, le sire de la Roche-Bernard, le comte de Die, le châtelain de Bruges, Jean de Chateaubriand , Raoul, comle deMontfort et de Gael, le vidame de Châlons, Charles de Duras, Geoffroy de Charny, Cononde LambalIe, le vicomte de Castellane, Salomon de Maldegbem , Éléazar de Castries, le sire de Milly, Gauthier de Châtillon, Robert de Bétlvune, le sire de Sorel, Girard d'Avesnes, le sire de Clesles , le sire de Maricourt, Raymont d'Hautpoul, Etienne de Goyon, le sire de Clisson, Burchard de ' Comines, Robert de Varennes, Ulric de Baugé, le sire de Villars, Robert de Saint-Laud, Jean de Conflans, le comte de Melun, le vicomte de Corbeil, Guillaume V, sire de Montpellier, Gérard de Créquy, Renaud de Moiitauban, Raimbaud, comte d'Orange, le sire de Beaumanoir,Théodore de Dixmude, Gontrand de Bruxelles, Burel d'Estampes, Foulques de Falaise, Thierry d'Alsace , Matthieu de Montmorency, le sire de Mortemer, Jean d'Yvetot, Philippe de Montbel, Formold d'Ypres, le sire de Grignan, Jean de Murât, Guillaume II, comte de Nevers, le comte d'Harcourt, Manassès de Guines, le sire de la Roche-Guyon , le comte de Belesme, Gouffiers de Lastours , Alard de Varneton, Herbert II, vicomte de Thouars, Hues de Braye, Robert de Sablé, Bertrand des Porcelets, Hugues VI, comte de Polignac, le comte de Brienne, Hugues de Vienne, le baron de la Tour d'Auvergne, Jean le Meingre, dit Boucicaut, Renaud de Briel, Pierre de Noailles, Arnold d'Audcnarde, Rasés de Laval, Foulques d'Orléans, Rotrou II, comte du Perche, Bernard Quatrebarbes, le sire de Rieux , Roland de Vassy, Guy de Rochefort, Riou de Lohéac, Dreux de Mouchy, Alain de Rohan, le sire de Mâche coul, Guy de Lusignaa, le sire de Saiat-Dkier, le sire de Marbœuf, Gauthier de Nivelle, le sire de Vitré, le sire de Rosny, Gérard, comte de Roussillon, Philippe de Montgommery, le comte de Nesle, Hugues de Saint-Omer, le comte de Vaudemont, Roger de Mirepoix, le sire de Nantouillet, Olivier de Mauny, etc. Nous ne donnons pas la dixième partie de ces noms illustres.



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Monique
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Ces belles phalanges traversèrent l'Italie et affermirent le Saint-Siège occupé par Urbain II, en repoussant les partisans de l'antipape Guibert, qui s'était emparé de la basilique de Saint-Pierre et l'avait pillée (1). De Rome, ils s'embarquèrent pour la Dalmatie, augmentant partout leurs forces.

Hugues de Vermandois avait reçu, à Lucques, l'étendard de l'Église de la main d'Urbain II.

La partie de cette armée qui s'était levée dans les provinces du milieu de la France traversa aussi les Alpes pour se réunir aux croisés d'Italie, qui obéissaient à Bohémond, prince de Tarente, fils de Robert Guiscard, à Richard, prince de Salerne, à Tancrède, dont les poètes ont célébré les faits héroïques, à d'autres chefs des Normands de Sicile, et à Renaud d'Estée, chanté par le Tasse, à qui il doit son renom. Raymond de Saint-Gilles, comte de Toulouse, s'était fait le chef des provinces méridionales de la France, qui alors obéissaient à divers souverains. Déjà en Espagne, à-côté du Cid (2), Raymond avait rougi son épée du sang des Maures, et dans un âge mûr il gardait un bouillant courage. Il était le plus vieux et le plus puissant des princes qui avaient pris la croix. On estimait sa loyauté, on appréciait ses talents. Il avait fait le vœu de mourir dans la terre sainte et de ne jamais reprendre le chemin de l'Europe. Il emmenait quatre-vingt mille croisés.

Parmi les prélats qui s'étaient ceints pour la délivrance du tombeau de Jésus-Christ, on remarquait, nous l'avons dit, Adhémar de Monteil, évêque du Puy. Il était de la maison d'Orange, célèbre déjà dans les fastes de Charlemagne. Le premier, au concile de Clermont, il avait pris la croix, comme on l'a vu, et le pape Urbain II l'avait établi légat apostolique et chef spirituel de la croisade. Il devait être pour les armées chrétiennes un soutien et un modèle (1).

Les cent mille hommes que commandait Raymond de Saint-Gilles franchirent les Alpes et rejoignirent les autres Français. Pendant que ces vastes armées s'embarquaient en Italie, après avoir délivré le Saint-Siège et dissipé le parti de Henri IV, et qu'elles voguaient vers Constantinople, Godefroid de Bouillon suivait la route de Pierre l'Ermite.

Ce partage des chemins était destiné à faire trouver à chaque troupe des vivres en suffisance sur la route; il était le résultat d'une correspondance très-active, entretenue pendant tout l'hiver entre les princes croisés (1). « Godefroid de Bouillon réussit, comme on l'avait attendu de sa prudence, à maintenir une exacte discipline parmi ses guerriers indépendants; il se fit ainsi respecter dans les régions qu'il traversait (2). »

Telle était, en effet, cette discipline que ces grandes troupes ne trouvèrent point d'ennemis jusqu'en Hongrie.
(1) « Nous trouvâmes près de Lucques le pape Urbain, avec lequel s'entretinrent le comte Robert, le comte de Blois, et tous ceux qui le voulurent. Nous reçûmes sa bénédiction et nous allâmes à Rome. Lorsque nous filmes entrés dans la basilique de Saint-Pierre, nous trouvâmes les partisans de l'antipape Guibert, qui, tenant l'épée d'une main, enlevaient de l'autre les offrandes déposées sur l'autel.... » (FOUCHER DE CHARTRES, traduit dans la Bibliothèque des Croisades, de M. Michaud.)

(2) Rodrigue Dias, surnommé le Cid, avait été, dit-on, le plus brave chevalier de son temps. Cet héroïque ennemi des Maures eut été heureux de voler à la guerre sainte; mais il était alors chargé d'ans, et il mourut l'année même du départ des croisés (1096). L'Espagne fournit peu de chevaliers aux bannières de la Palestine. Elle avait chez elle, contre les Sarasins, depuis des siècles déjà, une croisade permanente.

(1) Plusieurs autres prélats, les évoques d'Apt, de Lodève, d'Orange, et l'archevêque de Tolède, s'étaient joints aux croisés.

(1) Guillaume de Tyr, liv. I, ch. XVII.
(2) Simonde de Sismondi, ch. X de la troisième partie de son Histoire de France.



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Là régnait un roi barbare, quoique chrétien, au moins de nom, et quoique fils, mais fils indigne du 'saint roi Ladislas 1er. Il se nommait Coloman. On savait qu'il avait massacré .une partie des premiers croisés. Godefroid lui envoya une députation, chargée d'une lettre écrite en son nom et au nom des autres chefs.

« Nous sommes étonnés, lui mandait-il, que, faisant profession du Christianisme, vous ayez exterminé, livré au martyre et calomnié ensuite les soldats du Dieu vivant. Nous attendons que vous nous expliquiez pourquoi de si grands crimes ont été commis par des chrétiens sur d'autres chrétiens. »

Le roi Coloman, qui avait entendu parler de l'armée des princes, s'excusa sur la nécessité, alléguant qu'il avait laissé passer la colonne de Pierre l'Ermite, et qu'il n'avait tué quelques mille des autres que parce que c'étaient des pillards et des voleurs; mais qu'il voulait faire alliance avec Godefroid et les chefs de son rang. Il fêta les députés; il les renvoya ensuite en compagnie de ses propres ambassadeurs, munis d'une lettre conçue en ces termes :

« Le roi Coloman au duc Godefroid et à tous les chrétiens, salut et affection, sans feinte. » « Nous avons appris que vous êtes un homme puissant et un prince dans votre pays. Nous savons que tous ceux qui vous connaissent vous ont trouvé fidèle; c'est pourquoi nous désirons vous voir et vous connaître aussi. Nous vous engageons donc à » vous rendre sans défiance auprès de nous, au château de Liperode. Nous resterons sur l'un et l'autre bord du fossé; nous nous entretiendrons de tout ce dont vous vous plaignez et dont vous nous croyez coupable. »

Godefroid accepta l'invitation et se rendit au lieu indiqué, suivi seulement de trois cents hommes à cheval. Il «laissa son escorte au bord du fossé, passa le pont sans crainte et se présenta au roi Coloman. Il en reçut l'accueil le plus amical. Un traité fut conclu, en vertu duquel l'armée pouvait traverser librement la Hongrie, pourvu qu'on s'engageât à ne pas dévaster, et qu'on donnât pour sûreté des otages. Le chef des croisés offrit son frère Baudouin.

Mais celui-ci se refusait à l'acte de dévouement qu'on demandait de lui, lorsque Godefroid lui proposa de commander à sa place, décidé à rester lui-même auprès de Coloman comme garant des paroles données. Baudouin sentit, avec tous les autres princes, que Godefroid ne pouvait pas être remplacé à la tête de l'expédition; il se soumit à ce qu'exigeait de lui le succès de l'entreprise. Il alla donc avec sa femme et tous les siens à la cour de Coloman, qui le traita de son mieux; et, après le passage paisible de l'armée, il rejoignit les croisés en Bulgarie (1).

Bientôt cette multitude disciplinée entra en bon ordre sur les terres de l'empire grec. Mais elle n'était qu'une partie des troupes immenses soulevées pour la guerre sainte. Anne Comnène dit au livre X de son Alexiados : « On compterait plutôt les grains de sable » de la mer, les feuilles des forêts, ou les lueurs » du firmament» qu'on n'eût pu compter les croisés » chrétiens (2) ».
(1) Les chrétiens avaient un chant de départ, dont l'air n'a pas péri. Ce chant était grave et animé. On n'en a conservé que les trois premiers vers :
Voici la guerre sainte ! Dieu le veut ! Dieu le veut ! Dieu le veut ! Chrétiens, marchez sans crainte....
Mais ce qui est assez singulier, c'est que cet air, défloré il est vrai, est devenu l'air de la chanson de Malbrough ...

(2) M. P. Roger, dans son savant livre La noblesse de France aux Croisades, cherche les motifs véritables qui entraînèrent les masses à Jérusalem. « M. de Chateaubriand et M. Guizot ont vu surtout dans les guerres saintes la conséquence de la lutte engagée depuis quatre siècles entre le Christianisme et les sectateurs de Mahomet. Mais que de causes vinrent se joindre à l'antagonisme des deux cultes qui se partageaient alors le monde ! C'est dans l'ensemble de la situation des esprits, dans le dédale des mœurs féodales, dans les différends des princes avec la papauté, tout aussi bien que dans la lutte des deux religions, qu'il faut chercher les éléments constitutifs des guerres saintes. — Les hommes font les choses profondes avec ignorance, et Dieu, dont ils sont les instruments, dépose moins souvent ses desseins dans leur esprit que dans leur situation. Ces paroles sont de M. Michelet (qui aurait pu dire toujours aussi bien), Discours à l'Académie. Elles caractérisent le mouvement qui s'accomplit pendant la prédication des croisades : la guerre partout, la force pour seul droit; barons et chevaliers se faisant justice par l'épée ; le laboureur rançonné, les terres livrées au pillage ; nulle garantie contre l'oppression : tel était le temps. Toutes choses, dit Guillaume de Tyr, allaient dans un si grand désordre , qu'il semblait que le monde penchât vers son déclin. Ajoutons à ces motifs le sentiment chrétien , qui était alors dans toute son énergie. »»



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VIII. — LES CROISÉS A CONSTANTINOPLE.

Timeo Danaos et dona ferentes.
VIRGILE.


Alexis Comnène, qui appelait les croisés à sa défense contre les invasions des enfants de Mahomet, avait reçu avec joie les débris de l'armée de Pierre l'Ermite; il l'avait comblé de présents; il avait fait distribuer de l'argent et des vivres à ses compagnons, et il lui avait conseillé d'attendre l'arrivée des princes pour aller plus loin. Mais Pierre avait été rapidement suivi des autres troupes désordonnées qui signalaient leur passage par le pillage et la violence. On les appelait l'écume de l'Occident. Effrayé maintenant de ces bandes nombreuses sans discipline et sans frein, Alexis avait conçu de vives alarmes et tremblé sur son vieux trône. Il eût pu se mettre à la tête de la croisade; elle n'avait pas encore de chef, bien que déjà Godefroid en fût l'âme et, comme dit Guillaume de Tyr, la colonne (totius eœercitus columna). Mais Alexis manqua de cœur, et, dans la crainte que ses propres États ne tentassent les croisés, il en arriva à les abreuver de dégoûts. Tout en leur adressant des compliments perfides, il les faisait attaquer secrètement sur tous les points.

Hugues de Vermandois et quelques autres chevaliers, qui étaient en avant des armées régulières, jetés par la tempête sur les côtes de l'Épire, avaient été conduits à Constantinople, où Alexis les retenait en otages. L'armée des Italiens n'avait rien fait pour laver celte insulte. Dès que Godefroid de Bouillon arriva, il en fit demander réparation à l'empereur. Alexis l'ayant refusée, Godefroid, à l'instant, déclara l'empire pays ennemi, occupa militairement les bourgades de la Thrace, et le monarque grec vit ses armées en déroute se réfugier tremblantes dans sa capitale.

Godefroid, dans cette circonstance remarquable, réalisait déjà l'un des plus beaux résultats des croisades : l'adoucissement de ce préjugé barbare et misérable qui, créant des nationalités de clocher, parquait les hommes par seigneuries, faisait autant de races que de bannières, et rendait les habitants d'un coin de terre ennemis du coin de terre voisin. Il avait compris que dans tous les chrétiens il n'y avait plus que des concitoyens et des frères, dont la cause était la même.

Alexis s'épouvanta, il envoya à Godefroid une ambassade qui lui promit la liberté des prisonniers aussitôt qu'il serait aux portes de Constantinople, pourvu qu'il jurât de protéger la grande cité. Godefroid remit l'épée dans le fourreau, et l'empereur, qui avait si promptement appris à le connaître, lui tint sa promesse.

Peu après , il dut à Godefroid sa couronne. L'ambitieux Bohémond, qui amenait vingt mille
fantassins et dix mille cavaliers, et qu'on a appelé plus tard l'Ulysse de la croisade, ne s'était levé que pour conquérir de riches domaines. Peu fier de sa petite principauté de Tarente, il voulait prendre Constantinople et partager l'empire avec ses amis. Robert de Paris, Tancrède, Hugues de Vermandois, presque tous les autres chefs, méprisant Alexis Comnène, étaient disposés à cette conquête facile. Godefroid leur rappela qu'ils avaient pris les armes pour délivrer le saint Sépulcre, et qu'ils avaient juré de ne plus combattre que les infidèles. Son autorité les ramena.

Il avait retrouvé Pierre l'Ermite dans la capitale de l'empire. Plus habile à persuader qu'à commander, Pierre le seconda utilement. L'empereur reconnaissant, dans une pompeuse cérémonie, adopta publiquement Godefroid, le revêtit du manteau impérial, le fit asseoir à ses côtés, le combla de présents et d'honneurs, et déclara qu'il mettait l'empire sous son bouclier.


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Pendant quatre mois que les chefs de la croisade restèrent à Constantinople, attendant les navires que l'on équipait pour leur transport, Alexis leur fournit par semaine, pour l'entretien de leur armée, neuf boisseaux de monnaie d'argent, et autant d'or et de pierreries que deux hommes en pouvaient porter. Quand les navires furent prêts pour le départ de tous ces guerriers, Alexis fut atteint d'un nouvel effroi. Il s'imagina que, si les croisés étaient repoussés par les Sarasins, ils reviendraient sur lui et diviseraient entre eux ses dépouilles. Afin de se rassurer un peu, il employa tous ses efforts à obtenir qu'ils lui fissent hommage. La plupart des chefs y consentirent, séduits par de magnifiques présents. Mais, indépendamment des plus grands sacrifices, l'empereur paya cette vanité par une foule d'humiliations (1). Aussi ce fut avec une joie profonde qu'il vit s'éloigner à pleines voiles les armées de la Croix.

Au printemps de l'année 1097, les chevaliers chrétiens entrèrent dans les plaines de la Bilhynie. Leur avant-garde était formée de quatre mille hommes, armés de haches et de pioches, qui déblayaient le chemin , et marquaient, par des croix plantées de distance en distance, la route que l'armée devait suivre.

Dès la première journée, ils virent accourir à eux, du fond des bois et des cavernes, des hommes presque nus, maigres et mourant de faim; c'étaient les débris de l'armée de Pierre l'Ermite. Us racontèrent qu'une première colonne de chrétiens, après s'être livrée à des excès criminels, avait été massacrée par des Turcs, à l'exception de quelques-uns qui avaient embrassé la foi de Mahomet; et ce récit fit frémir les croisés. Ils ajoutèrent, en montrant sur le chemin de Nicée un vaste monceau d'ossements entassés, que c'était là ce qui restait de l'armée conduite par Gauthier Sans avoir. Lui-même, en combattant avec vaillance, était tombé percé de sept flèches.

L'ermite Pierre, qui, au commencement de ces désastres, dont il n'avait pu voir toute l'horreur, s'était échappé et avait rejoint les princes croisés à Constantinople, pleura sur le sort de ses infortunés compagnons.

Godefroid s'arrêta devant le camp désert de Gauthier. On y voyait encore la pierre qui avait servi d'autel. Le sol qui l'entourait avait été baigné du sang des prêtres et des femmes massacrés au milieu de leurs prières. Au spectacle de tant de malheurs, que l'imprévoyance avait causés, les croisés jurèrent spontanément d'être unis; les chefs formèrent un conseil sans l'avis duquel rien ne pouvait se décider, et, quoiqu'il y eût là de graves et d'augustes vieillards, ce fut Godefroid de Bouillon qui, malgré sa modestie , en eut la présidence.
(1 ) Un chevalier, en lui faisant hommage, lui prit le pied et le culbuta. Il subit quelques grossièretés de cette sorte.


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Re: LÉGENDES DES CROISADES

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IX. — LES CROISÉS ASSIÈGENT NICÉE.

Ils prenaient des villes ; et il se faisait que
d'autres en avaient le profit. FROISSART.


Après avoir recueilli et consolé les infortunés qui avaient échappé aux massacres, l'armée, suivant un ordre régulier, marcha en colonnes serrées. Elle arriva bientôt devant Nicée, capitale de la Bithynie , siège de l'empire de Roum, occupée par les Turcs, qui de là jetaient sur Constantinople un œil avide. Les Sarasins avaient été longtemps maîtres de la Perse, de l'Égypte, de la Syrie et de la Palestine. Les Turcs, venus du Nord, barbares qui prétendaient avoir la même origine que les Frisons et que les Hongrois, avaient embrassé le mahométisme; peu après ils s'étaient mesurés avec les Sarasins, leur avaient enlevé plusieurs grandes contrées, et entre autres, depuis peu de temps, une partie des places importantes de la Palestine.

Le sultan Kilig-Arslan (l'épée du lion) commandait à Nicée. Trois cent soixante-dix tours protégeaient la double enceinte de cette ville; le lac Ascanius, qui communiquait avec la mer de Marmara, alimentait ses larges fossés. Sur les montagnes qui l'avoisinaient, Kilig-Arslan avait rassemblé cent mille guerriers. L'armée des croisés, qui n'avait cessé de s'accroître, était forte alors de cinq cent mille fantassins (1) et de cent mille cavaliers. Elle investit Nicée. Chaque nation avait son quartier dans les vastes plaines; de hautes tentes tenaient lieu d'églises. Des flottes qui arrivaient tous les jours entretenaient l'abondance.

Ces hommes, fournis par toutes les nations de l'Europe, étaient habillés diversement. Les simples cavaliers portaient des casques de fer; ceux des capitaines étaient d'acier ou d'airain ; ceux des princes étaient revêtus d'une lame d'argent. Sur les cottes de mailles, sur les cuirasses, sur les justaucorps de cuir, recouverts d'écaillés de fer ou d'acier, on voyait flotter des écharpes de toutes les couleurs. Tous avaient la croix ou sur leur épaule ou sur leur casque. La forme de cette coiffure était ronde, ou ovale, ou aplatie , ou allongée en pain de sucre , et surmontée d'oiseaux, de panaches, de figures bizarres, d'ailes de vautour ou de quelque gage conquis dans un tournoi. Chaque banneret distinguait son étendard, éclatant d'or et de pourpre, par des figures particulières, devenues, dit-on, l'origine des armoiries.

Les Turcs avaient des armures comme celles des Européens, mais plus pesantes ; leurs chevaux étaient bardés de fer. Ceux des croisés étaient cuirassés d'une sorte de treillis serré, tressé de cordes fort dures,. Les Français avaient généralement des boucliers ronds et peints, de grandes lances, au bois desquelles flottait une banderole ornée de la croix, de lourdes épées, des haches d'armes, des poignards ou dagues effilées que l'on appelait miséricordes, ils avaient aussi le fléau , la faux ou lance recourbée, la massue , la fronde qui lançait des pierres ou des balles de plomb, l'arc, et enfin l'arbalète, que les Orientaux ne connaissaient pas encore.

Us allaient au combat au son des cornets, des trompettes, des clairons, des cornemuses. Us se servaient aussi de crécelles, de claquettes de bois ou de fer, et du tambour, instrument que les Sarasins avaient introduit en France, même avant Charles Martel (1).
(1) De ces cinq cent mille fantassins, les deux, tiers n'étaient que des pèlerins.
(1) Les tambours des Romains étaient, à ce qu'on croit, de la forme des tambours de basque et ne servaient pas à la guerre.


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Re: LÉGENDES DES CROISADES

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Le premier combat fut présenté par dix mille archers turcs, qui descendirent des montagnes et attaquèrent le corps d'armée du comte de Toulouse. Dès que le sultan de Roum vit l'affaire engagée, il s'élança à la tète de cinquante mille hommes. Les croisés ne furent pas effrayés. Godefroid de Bouillon, Baudouin, son frère, Robert de Flandre et le vaillant Tancrède donnaient sur tous les points l'exemple du courage héroïque; et les défenseurs de Nicée durent bien vite reconnaître que ce n'étaient plus là les premiers soldats de Pierre l'Ermite et de Gauthier Sans avoir.

La mêlée dura une journée pleine, ardente et soutenue des deux parts. « On voyait partout, dit un historien des croisades (1), étinceler les casques et les épées nues. On entendait au loin le choc des cuirasses et les puissants coups de lance qui brisaient les boucliers. L'air retentissait de cent mille cris effrayants. Les chevaux frémissaient aux sifflements des flèches; et la terre, couverte de javelots et de débris, tremblait sous les pas des combattants. »

Les Turcs, qui faisaient surtout la guerre par escarmouches , avec des fuites simulées et des retours imprévus, recoururent avec rage, mais inutilement, à tous leurs stratagèmes. A la chute du jour, complètement vaincus, partout repoussés, ils regagnèrent, en fuyant, leurs montagnes, laissant quatre mille morts sur le champ de bataille.

Les croisés, à la voix de l'évêque Adhémar, se mirent à genoux aussitôt et entonnèrent des cantiques d'actions de grâces, pour remercier Dieu de leur première victoire. Mais, en même temps, alliant aux pieuses coutumes des chrétiens les usages des barbares, ou peut-être voulant user de représailles, après avoir enferré leurs morts, ils coupèrent les tètes de leurs ennemis restés sur le terrain, et les attachant aux gourmettes de leurs chevaux, ils les rapportèrent au camp.
(1) Matthieu d'Édesse.


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Monique
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Re: LÉGENDES DES CROISADES

Message par Monique »

Le lendemain, mille de ces têtes furent lancées dans la ville par des machines; mille autres furent envoyées à l'empereur Alexis, qui les reçut comme un premier tribut des chevaliers chrétiens.

Les Turcs ne reparaissant plus, le siège fut poussé avec plus de vigueur. Des galeries, surmontées d'un double toit de charpente, furent poussées jusqu'aux murs, que l'on battit en brèche. Des tours mobiles furent construites à une telle hauteur, que du sommet on dominait la ville, où les croisés lançaient des javelots enflammés.

Des assauts se donnèrent; dans l'un d'eux, Baudouin de Gand périt, et les chrétiens lui témoignèrent leurs regrets. Les assiégés versaient des flots d'huile bouillante et de poix allumée sur les guerriers qui s'approchaient des murailles, couverts de leurs boucliers ou abrités par de grandes claies d'osier garnies de cuir.

Dans une de ces approches, un Turc, dont la taille était celle d'un géant, se présenta debout sur les remparts, défiant tous les chevaliers. Il jeta son bouclier et se mit à lancer aux chrétiens une grêle de pierres pesantes et de quartiers de roc, qui semaient la mort dans les rangs avancés. En vain, les assiégeants prodiguaient leurs flèches; elles ne perçaient pas sa solide armure. Godefroid irrité s'avance, tenant une lourde arbalète. II vise le cou du fier géant, entre la mentonnière du casque et la cuirasse; le trait qu'il tient part, décoché par une main puissante. Aussitôt le colosse chancelle, s'ébranle et tombe avec fracas du haut des murs dans les fossés profonds.

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Monique
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Re: LÉGENDES DES CROISADES

Message par Monique »

Ce siège plein de périls durait depuis cinquante jours, lorsque les chrétiens reconnurent que le lac situé au pied de la ville fournissait toutes les nuits des provisions et des secours aux Turcs. Une résolulion hardie fut prise. Une foule de chaloupes et de petits bâtiments qui pouvaient contenir chacun cinquante guerriers furent tirés de la mer, hissés sur des chariots accouplés et transportés en une nuit jusqu'au lac, que les assiégés virent le lendemain couvert de chrétiens.

En même temps, on approcha une tour, faite par un charpentier lombard; elle était à l'épreuve du feu. Poussée au pied d'un énorme bastion , elle y demeura sans que l'ennemi put la détruire. Les ouvriers qui étaient à couvert à sa base minèrent le bastion, qui s'écroula à grand bruit.

L'effroi commençait à gagner la ville. La femme du sultan de Roum, voulant s'enfuir sur le lac, fut prise par les croisés. Nicée allait se rendre, quand une machination ourdie par l'empereur Alexis enleva cette proie aux Européens (1). Craignant que les croisés ne lui devinssent redoutables s'ils possédaient Nicée, Alexis s'était ménagé, à force d'argent, des intelligences dans la place, qui, au moment suprême, se livra à lui; et les étendards de l'empire parurent tout à coup sur les tours.

Les croisés, furieux de cette déception, voulaient en tirer vengeance. Alexis, plus habile à séduire que prompt à combattre, parvint encore à les apaiser (1). Après quelques jours de repos, l'armée reprit son voyage par deux chemins différents; car de si grandes multitudes étaient difficiles à faire subsister.
(1) L'empereur d'Orient était ainsi l'ennemi secret des croisés, et l'empereur d'Occident (Henri IV) aimait mieux, comme on l'a vu, poursuivre ses ignobles exactions que d'aller délivrer le tombeau du Seigneur.
« Il est sûr que, si les deux empereurs d'Orient et d'Occident eussent réuni leurs efforts, ils auraient inévitablement renvoyé dans les sables de l'Afrique ces peuples (les Sarasins et les Turcs), qu'ils devaient craindre de voir établis au milieu d'eux. Mais il y avait entre les deux empires une jalousie que rien ne put détruire, et qui se manifesta bien plus pendant les croisades. Le schisme des Grecs leur donnait contre Rome une antipathie religieuse, et celle-là se soutint toujours, même contre leur propre intérêt. » Le comte FERRAND, Lettres sur l'histoire. « Si les papes avaient eu sur l'empire d'Orient la même autorité qu'ils avaient sur l'autre, non-seulement ils auraient chassé les Sarasins, mais les Turcs encore. Tous les maux que ces peuples nous ont faits n'auraient pas eu lieu. Les Soliman, les Amurat, seraient des noms inconnus parmi nous. —Les chrétiens régneraient à Constantinople et dans la Cité sainte. Les Assises de Jérusalem, qui ne sont plus qu'un monument historique, seraient citées et observées aux lieux où elles furent écrites. On parlerait français en Palestine. » J. DE MAISTRE, DU Pape-, liv. III.

(1) Sismondi prend un peu le parti d'Alexis, et peut-être n'a-t-il pas complètement tort, relativement du moins à ses prétentions de souveraineté. Nicée lui, avait appartenu ; il pouvait se figurer que les croisés reprenaient ou devaient reprendre cette place pour lui, d'autant plus qu'ils lui avaient fait hommage à Constantinople et que sans doute, en conséquence de cet hommage féodal, ils lui avaient envoyé les têtes de leurs ennemis, trophées de leur première victoire, comme on l'a vu plus haut. Ajoutons que l'illustre princesse Anne Comnène, fille d'Alexis, qui a écrit l'histoire de son père, est assez habile, mais quelquefois vraie, quoique ennemie des catholiques, comme Sismondi, quand elle défend Alexis et qu'elle expose les torts de certains chefs grossiers de la croisade.



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