FLEURS FRANCISCAINES

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Monique
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Bienheureux FÉLIX DE NICOSIE, Frère lai, Capucin (1715-1787)

La vie terrestre du Bienheureux Félix de Nicosie, longue de 72 ans, s'écoula toute entière, sauf l'année de son noviciat religieux, dans la petite ville sicilienne qui l'avait vu naître et grandir. Humble ouvrier dans le monde jusqu'à l'âge de 28 ans, humble frère convers ensuite dans l'Ordre des Capucins, il s'est sanctifié dans l'accomplissement incessant de ses obscures fonctions de portier, d'infirmier, de quêteur ; il n'a donc pu en aucune façon prendre part au mouvement politique ou intellectuel de son siècle ; il ne fut pas mêlé aux événements de son temps, il ne fut ni professeur, ni écrivain, ni savant ; toute sa philosophie fut d'éviter l'offense de Dieu de sauver son âme, de s'immoler avec Jésus-Christ, tout en travaillant dans la mesure de ses forces et de sa position, à sanctifier et à sauver ses semblables.

Et cependant, sa vie n'est-elle pas une réponse de Dieu aux égarements du XVIIIe siècle ? En regard de cette philosophie railleuse et incrédule envahissant peu à peu toutes les classes, Dieu nous présente la foi de ce pauvre frère qui eut plutôt douté de son existence que d'une seule vérité révélée. Aux doctrines proclamant l'émancipation de la chair, Dieu oppose la vie étrangement austère de ce religieux, qui ne fut jamais dominé que par la passion de la souffrance. Au rationalisme qui niait l'Ordre surnaturel, Dieu répond par la vie et la mort de son serviteur humainement inexplicables. A l'amour de la richesse, Dieu oppose le détachement absolu, la pauvreté poussée à ses dernières limites de ce Fils de François d'Assise, le grand Pauvre du XIIIe siècle.

Les miracles abondent dans la vie de frère Félix ; le seul contact de sa main remet à neuf les vases brisés, dans des paniers de roseau, il tire de l'eau d'un puits, il change du vin gâté en un vin excellent, il préserve une ville de la contagion, il guérit un boiteux, il change les pierres en pain et l'eau en vin, il fait disparaître les serpents qui désolaient les campagnes, il entre et se meut dans une fournaise et en ressort intact.

Si les mécréants peuvent hausser les épaules à l'énumération de ces miracles, nous, enfants de lumière, nous y croyons, car que coûte le miracle à la puissance de Dieu ? Nous croyons aux miracles du Bienheureux Félix, parce que les récits contemporains qui nous les transmettent, respirent la plus saisissante vérité, parce que nous croyons à la vertu de la prière dans le cœur d'un saint.

Nous croyons à ses miracles parce que nous savons la bonté de Dieu et son amour pour les âmes et nous concevons aisément que ce Dieu qui est amour ait fait part de sa puissance à son serviteur en songeant à ses supplications non interrompues, pas même par l'action, à son âme toujours dans le ciel, à ses jeûnes, ses veilles, ses cilices, à ses labeurs, qu'un court repos accordé à regret aux plus rigoureuses exigences de la nature, venait à peine interrompre, à ses jours, à ses nuits consacrées à l'œuvre de Dieu, à ses sens asservis à l'âme, à son âme elle-même subjuguée, à ses passions vaincues, à sa douceur, à sa patience inaltérable dans les souffrances, dans les injures, à sa charité sans bornes, à son humeur toujours égale dans une joie toujours sainte, en un mot à sa conversation toujours céleste et à son existence entière surhumanisée par la sainteté.
Le Bienheureux mourut le vendredi 31 mai 1787, vers les 8 heures et demie du soir.

Léon XIII le déclara Bienheureux le 3 février 1888.



Demain...JEAN PELINGOTTO, TERTIAIRE (1240-1304)
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Monique
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JEAN PELINGOTTO, TERTIAIRE (1240-1304)
Comme saint François d'Assise, le Bienheureux Jean Pelingotto fut d'abord associé au commerce de son père, riche drapier d'Urbino, et comme lui il était trop désintéressé pour réussir humainement parlant en affaires d'argent.

Comme saint François d'Assise, il passa pour fou quand on le vit un jour traverser les rues de sa ville natale revêtu d'un sac et la corde au cou ; certains même pensaient qu'il allait se pendre, il n'allait cependant que se prosterner ainsi devant un autel de Marie pour la supplier d'être sa mère.

Il ne fut pas cependant comme son bienheureux père chassé de sa famille, au contraire, ayant tenté bien des fois d'aller vivre dans la solitude, il fut chaque fois ramené de force chez lui, et son père ne le retint à la maison qu'en lui promettant qu'on ne le forcerait point au mariage, qu'il pourrait de ses biens faire l'aumône à son gré et se donner tout à Dieu selon ses désirs.

Il se résigna, donna tout ce qu'il pût aux pauvres et Dieu devint l'âme de son âme. La privation de sommeil, les jeunes, les rudes flagellations avec des rameaux d'olivier libérèrent son cœur et son esprit, mais brisèrent son corps et ruinèrent sa santé ; même les extases divines dont il était favorisé écrasaient son pauvre corps et le jetaient hors de lui à l'instar d'un homme ivre.

Il mourut le 1er juin 1309, au moment où le crépuscule du soir montait sur la terre. Le pape Benoit XV a confirmé son culte immémorial.
Demain... La bienheureuse HUMILIANE, veuve, du Tiers-Ordre (1219-1246).
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La bienheureuse HUMILIANE, veuve, du Tiers-Ordre (1219-1246).

La Bienheureuse Humiliane avait demandé deux choses au divin Maître : d'être délaissée des siens et de mourir un jour consacré à la sainte Vierge. Elle mourut à 27 ans, un samedi, jour consacré à Marie et elle reçut abondamment aussi les grâces de la première faveur.

Née à Florence de l'opulente famille des Cerchi, elle fut mariée à 16 ans et contre son gré à un avare sans religion et adonné à l'usure, elle ne répondit à ses mauvais traitements que par sa douceur et sa générosité, elle mit même sa dot à sa disposition et sauva ainsi son honneur.

Veuve après cinq ans de vie conjugale, elle retourna chez son père, résista à tout nouveau projet de mariage et se donna plus que jamais à Dieu et aux pauvres, après avoir reçu l'habit du Tiers-Ordre.

Née à Florence de l'opulente famille des Cerchi, elle fut mariée à 16 ans et contre son gré à un avare sans religion et adonné à l'usure, elle ne répondit à ses mauvais traitements que par sa douceur et sa générosité, elle mit même sa dot à sa disposition et sauva ainsi son honneur.
Veuve après cinq ans de vie conjugale, elle retourna chez son père, résista à tout nouveau projet de mariage et se donna plus que jamais à Dieu et aux pauvres, après avoir reçu l'habit du Tiers-Ordre.

Elle s'enferma dans une vieille tour attenant à la maison paternelle pour satisfaire plus aisément ses désirs de perfection. Mais sa vie sainte porta ombrage ; blessée dans sa fortune par l'injustice, dans ses affections par son père et ses proches, dans son corps par une insolente servante qui la traitait brutalement, éprouvée de Dieu par des infirmités corporelles et des peines intérieures, rien n'altéra son invincible sérénité. Son amour pour les pauvres égalait sa patience, non seulement elle se privait de sa nourriture et de ses vêtements, mais elle se fit mendiante pour eux. Sa soif du martyre ne pouvant être satisfaite, elle y cherchait une compensation dans des austérités difficiles à comprendre pour une nature si délicate.

A de nobles dames qui lui demandaient conseil, la Bienheureuse disait : « Pleurez le passé, remerciez le Seigneur du présent, prévoyez l'avenir et exercez-vous à l'humilité ; c'est grâce à la pratique de cette vertu, en me méprisant moi-même, en aimant les pauvres, et en m'abandonnant totalement à Dieu que j'ai reçu tant de grâces. »

Sa grâce finale fut de mourir seule et complètement délaissée des siens, mais le cœur brûlant d'amour et de confiance en Dieu ; c'était le samedi 19 mai de l'an de grâce 1246 ; ses saintes reliques reposent encore dans l'église Sainte-Croix de Florence.
Demain... Bienheureux ANDRÉ DE SPELLO, prêtre, franciscain (1194-1254).
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Bienheureux ANDRÉ DE SPELLO, prêtre, franciscain (1194-1254).

Contemporain de saint François d'Assise, le Bienheureux André eut d'abord l'administration d'une paroisse ; ce ne fut qu'à l'âge de 44 ans, après avoir été visité par des chagrins domestiques, comprenant le néant des choses humaines et attiré par la vie héroïque de saint François d'Assise et de ses premiers disciples qui déjà brillaient par leurs vertus à travers le monde, qu'il résolut de se débarrasser de ses biens terrestres pour marcher plus librement à la conquête des biens célestes.

Il fut l'un des 72 disciples du Poverello, et eut le bonheur d'être témoin de sa sainte mort. Ce souvenir le suivit toujours, l'aida à marcher sur les traces de son bien heureux père et à tendre comme lui aux sommets les plus sublimes de ]a perfection.

Comme son bienheureux père, le rayonnement de sa sainteté attira à sa suite des populations entières, comme lui il convertit les pécheurs les plus endurcis, apaisa les haines et les querelles, qui en ces temps si troublés ensanglantaient trop souvent les cités de la péninsule, et comme François d'Assise assisté du Saint-Esprit, avait guidé vers la perfection Claire et ses premières filles à saint Damien, le Bienheureux André fut un guide selon le cœur de Dieu pour les Clarisess de Spello.

Ce saint Religieux qu'on appelle aussi « André aux eaux » et qu'on invoque avec efficacité pour obtenir la pluie ou le beau temps, s'était rendu en Espagne pour assister au Chapitre général de l'Ordre et il avait trouvé le pays dans une sécheresse désolante ; touché par la peine du peuple qui prévoyait avec terreur la ruine de la moisson, André pria, et sa prière attira une pluie si abondante que la campagne changea complètement d'aspect et la récolte fut si abondante qu'elle surpassa même celle des meilleures années.

De là le nom populaire qu'il reçut et le pouvoir miraculeux qu'on lui attribue.
Le Bienheureux fut à diverses reprises favoris de l'apparition sensible de l'Enfant-Dieu ; un, jour que dans sa cellule, alors qu'une de ces divines apparitions remplissait son âme d'une joie ineffable, il entendit la cloche des vêpres, une forte tentation l'incita à rester là et à continuer à jouir de son hôte Divin ; mais il savait le prix de l'obéissance, aussi laissant saigner son cœur, il quitta la présence bien aimée pour se rendre au chœur, et à son retour retrouvant la céleste apparition il entendit ces paroles : « Tu as bien fait d'obéir et sous peu je t'en récompenserai. »

Il en fut récompensé l'année même par un redoublement de persécutions qu'il eut à supporter comme son père et son modèle pour garder intacte la très haute pauvreté, mais aussi par une bienheureuse mort qui le mit en possession de l'éternel bonheur.
A suivre... Bienheureuse BATTISTA VARANI, vierge, Clarisse (1458-1527).
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Bienheureuse BATTISTA VARANI, vierge, Clarisse (1458-1527).
Camilla Varani, qui reçut plus tard en Religion le nom de Battista, naquit princesse ; son père, César, souverain de Camérino, fut généralissime des armées pontificales, sa mère Jeanne Malatesta était fille des princes-souverains de Rimini. Dès l'enfance sa vie offrit un singulier mélange de piété et de mondanité ; elle priait, s'adonnait à des pratiques pénibles de pénitence. « Mais en même temps, dit son biographe, dans le jardin de son âme, l'ivraie germait à côté du bon grain, et les mauvaises herbes menaçaient d'étouffer les fleurs. Au sortir de l'église elle s'occupait de toilettes et d'amusements ; ses méditations sur la Passion du Sauveur étaient suivies de lectures frivoles, d'amusements mondains. »

Mais Dieu voulait l'avoir tout entière et l'instrument dont il se servit pour la retirer de la voie dangereuse où elle s'était engagée, fut un enfant du Séraphin, le P. François d'Urbino, prédicateur célèbre dans toute l'Italie. Un de ses sermons dessilla les yeux de la jeune fille ; elle comprit qu'elle ne pouvait faire mentir la parole du Christ et qu'elle ne pouvait servir Dieu et le monde. Elle se mit sous la direction du saint Religieux, qui l'avait devinée, et fit de rapides progrès dans la vertu ; quelque temps après, agenouillée au pied des autels, elle consacrait à Dieu sa virginité.

Toutefois, ce n'était pas encore là l'holocauste que son Créateur demandait d'elle, et la grâce frappa si fort à son cœur, qui essayait de, repousser son inspiration, qu'elle fut obligée de céder. Celui qui est la fleur des champs et le lis des vallées lui apparut à plusieurs reprises et après l'avoir inondée d'un déluge de grâces, lui laissa dans son âme, dit la Bienheureuse elle-même, trois lis d'un parfum délicieux : une haine du monde invincible, une humilité sincère, et un ardent désir de souffrances.

Elle embrassa alors la Règle si austère de sainte Claire et ni les caresses, ni les menaces, ni les larmes, ni les violences mêmes de ses parents, ne purent ébranler son énergique résolution. Le Jardinier céleste vint donc arracher du milieu du monde cette plante battue par l'orage et qui avait sous le vent de la tribulation jeté de profondes racines dans la vertu. Mais la jeune héroïne n'était pas au bout de ses luttes ; des scènes déchirantes pour le cœur d'une enfant, vinrent au monastère comme au palais de son père, éprouver sa constance et faire éclater sa générosité ; elle fut invincible.
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Le second acte de son existence commence alors : sa vie religieuse. Elle se donne entière aux exercices de la mortification, de la patience et de l'humilité et elle vit dans une union intime avec les douleurs de l'Homme-Dieu.

Puis les maladies les plus diverses semblent se donner rendez-vous pour torturer son corps pendant que son âme est soumise à de pénibles épreuves ; les ténèbres s'épaississent autour d'elle, de violentes tentations l'assiègent et de longues sécheresses, qui lui font oublier les délices passées, viennent resserrer son cœur, au point qu'on l'entendit murmurer dans une de ses prières :

« Voilà trois ans que j'erre dans les ténèbres, mes forces s'épuisent et le courage va m'abandonner. Rappelez-moi à vous, ô mon Jésus, soutenez dans vos bras votre fille qui chancelle. »

Elle devait cependant rester encore de longues années sur la croix, ce ne fut qu'au soir de sa vie que quelques rayons de l'aube éternelle vinrent tempérer ses douloureuses ténèbres et que quelques gouttes de joie infinie tombèrent dans son calice pour en adoucir l'amertume.

Ce fut le 31 mai 1527 que son âme se détachant de son corps prit son essort vers le royaume du paradis.
Demain... Bienheureux PACIFIQUE DE CÉRANO, prêtre, Franciscain (1424-1482).

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Bienheureux PACIFIQUE DE CÉRANO, prêtre, Franciscain (1424-1482).

Orphelin dès son enfance, le Bienheureux Pacifique fut élevé par l'abbé bénédictin de Novare, ville située à peu de distance de son pays natal. A la mort de son bienfaiteur, il entra chez les Frères Mineurs où il se forma à la vie apostolique. Il exerça son zèle de missionnaire d'abord en Sardaigne, puis dans l'Italie du nord puis il revint en Sardaigne comme nonce apostolique ou moment où les hordes musulmanes après s'être emparées d'Otranté menaçaient l'Italie.

Les fruits do ses travaux de missionnaire furent abondants, sa foi profonde, son amour de Dieu plus grand encore lui firent supporter les fatigues de son lourd apostolat ; mais à l'exemple du divin Maître il se retirait souvent dans la solitude pour retremper son âme dans la prière et la pénitence.

Cédant aux instances de ceux qui connaissaient sa science, son zèle et sa prudence, il publia une théologie morale connue sous le nom de Somme pacifique et qui passait pour le meilleur traité de son temps ; elle fait pendant à la Somme Angélique du Bienheureux Ange de Chivasso son contemporain, son frère en Religion et son émule en sainteté, et cela à bien juste titre.

Le Bienheureux Pacifique mourut le 4 juin 1482 ; son corps, préservé de corruption, repose dans l'église de Cérano, en la chapelle de la Sainte Vierge, dont vivant il fut le filial serviteur et le brûlant apôtre. Benoit XIV a approuvé son culte.

Demain... Saint ANTOINE DE PADOUE, prêtre de l'Ordre des Frères Mineurs (1195-1231).

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Saint ANTOINE DE PADOUE, prêtre de l'Ordre des Frères Mineurs (1195-1231).

Voici la perle de l'Ordre séraphique : Antoine de Padoue, fils des comtes de Bouillon, eut d'après saint Bonaventure « la science des chérubins, l'illumination des prophètes, le zèle des apôtres, la pureté des vierges, l'héroïsme des martyrs ». Il eut en effet toutes les auréoles, même et surtout celle des thaumaturges ; Dieu l'a couronné de tous les dons parce qu'il a trouvé en lui une âme docile et dépouillée d'elle-même.

Thaumaturge, il l'est tellement durant sa vie que ce n'est qu'à la lueur des phénomènes surnaturels qu'on peut suivre la trace de ses pas, à Montpellier, à Toulouse, à Bourges, au Puy, à Limoges, à Brives, à Châteauneuf, pour ne parler que de la France.
Thaumaturge, il l'est encore plus après sa mort, et sur sa tombe, déjà le Docteur séraphique entonnait cette suave cantilène qui se retrouve toujours fraîche, toujours opportune même sur les lèvres de nos contemporains : Si quaeris mira- cula... Si vous voulez des miracles... adressez- vous à saint Antoine. »

Antoine de Padoue fut et est encore un grand thaumaturge ; à peine est-il mort que les miracles se multiplient à son tombeau et le signalent à la dévotion des peuples ; l'auréole qui l'irradie éblouit les fidèles à un tel point qu'ils oublient parfois d'admirer les vertus qui le distinguent, la candeur de l'homme resté vierge, l'austérité du Religieux, le zèle et l'éloquence de l'apôtre, ce sont ces traits que nous devons rappeler et préciser ici.

De bonne heure, il quitte le monde, parce qu'il le trouve plein de périls et qu'il veut à tout prix se conserver pur devant Dieu ; et comme dans le premier monastère où il s'est mis à l'abri, il ne se sent pas encore assez protégé, il n'hésite pas à quitter Lisbonne pour Coïmbre. Dans le cloître, il comprend qu'il ne doit pas seulement se sauver lui-même, mais aussi travailler au salut des autres. Pour devenir un meilleur ouvrier dans le champ du Seigneur, il s'adonne à l'étude, surtout à celle de l'Ecriture Sainte, de manière à devenir : « l'Arche du Testament ».
Puis, un incident inattendu provoque en lui une nouvelle ambition et donne une direction différente à son ardeur. Prosterné devant les reliques des Martyrs du Maroc, il envie leur mort et leur triomphe, et pour partager leur bonheur, il n'hésite pas à quitter les Chanoines Réguliers et à devenir Frère Mineur.

Il ne tarde pas à partir pour le Maroc, où d'ailleurs ses espoirs sont déçus. Mais il a la volonté bien arrêtée d'être vraiment un homme apostolique et rien ne l'empêchera de l'exécuter : dans l'héroïque famille de François d'Assise, il se distingue par son détachement, son austérité et sa ferveur.
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Pendant quelque temps, il paraît n'être que cela, un frère bien pauvre et tout adonné à la contemplation.
Alors la Providence le révèle, et le voilà devenu lecteur et prédicateur. La science qu'il a acquise chez les Chanoines réguliers, il l'a conservée dans sa mémoire merveilleuse, et il la fera servir au salut des âmes.

François parle comme un troubadours du bon Dieu et apparaît comme un saint très simple et peu instruit. Antoine se distingue de lui par une exposition plus savante, d'une poésie plus recherchée, pleine d'allégories et par dessus tout, remplie de textes de l'Ecriture. Tous deux cherchent à procurer la gloire de Dieu : mais par des moyens combien différents ! François ne s'élève jamais contre qui que ce soit ; Antoine, dans son zèle enflammé, semble avoir épargné personne, il y a du saint Bernard lui.

Comme ce dernier, il a une puissance extraordinaire sur les foules, qu'il soulève et qu'il entraîne à lui. Comme lui encore, il se repose ans la contemplation des fatigues de l'apostolat : l'est dans la solitude qu'il vient se recueillir une dernière fois avant de mourir. Pour Padoue, Antoine devint le « Saint » ; près de sa tombe, comme jadis près de chaire, la confiance populaire quête des grâces l'en remercie.

Longtemps les peintres mirent ans sa main le lis et le livre ; mais d'après un de ses hagiographes, l'Enfant-Jésus lui-même serait venu se mettre un jour dans les bras de son serviteur, et depuis, ce souvenir hanta peu a peu l'imagination des artistes. On vénéra dans Antoine, le familier du Christ-Enfant, comme on vénérait dans François l'intime du Christ souffrant ; l'âme d'Antoine et celle du Pauvre d'Assise devinrent comme les deux miroirs à travers lesquels s'entrevoyaient les premières aubes de 'Incarnation et les suprêmes crépuscules de agonie rédemptrice.

Demain… Bienheureuse YOLANDE, veuve, Clarisse (1235-1298)
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Bienheureuse YOLANDE, veuve, Clarisse (1235-1298)

Ce ne sont pas les états qui sanctifient les hommes, mais les hommes qui sanctifient les états ; c'est ainsi que la Bienheureuse Yolande donna l'exemple de toutes les vertus chrétiennes aussi bien sur le trône ducal de Pologne que dans l'obscurité du monastère de Clarisses dans lequel elle passa la seconde partie de sa vie. Mariée à Boleslas, le pieux duc de Pologne, Yolande n'usa de sa haute position que pour venir en aide à tous les infortunés et pour propager le règne du Christ ; de concert avec son époux, elle fonda des églises, des hôpitaux, des monastères et contribua puissamment à répandre en Pologne la famille de saint François.

Devenue veuve, elle alla, en compagnie d'une de ses filles, demander à un monastère de Clarisses un asile pour faire pénitence, se soumettant à toutes les rigueurs de la Règle et ne voulant garder de son rang élevé que le droit d'être comptée parmi les plus indignes. Pour échapper aux incursions des barbares, elle alla chercher au monastère de Gnesen un asile plus sûr ; là, malgré son opposition, elle fut choisie comme abbesse, et de même qu'elle avait été une souveraine selon le cœur de Dieu, une religieuse parfaite, elle fut un modèle de supérieure, précédant et dirigeant ses sœurs dans la voie des plus héroïques vertus.

Jeune fille, mère, grande Dame, humble Religieuse, Abbesse et Conductrice d'âmes, Yolande peut être regardée comme un type de sainteté dans ces différents états de vie. Elle fut aussi une amie du Sauveur souffrant et passa pour ainsi dire sa vie à méditer sa douloureuse passion et à la reproduire en elle.

Le pape Léon XII a confirmé son culte en 1827.

Demain... Bienheureux GUY DE CORTONE, prêtre, des Frères MINEURS (1190-1250).
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