Prières à saint Vincent de Paul
Hymne tirée de l'office propre de S. Vincent de Paul à Paris et ailleurs.
Qui mutare solet grandibus infima
Omnes exsuperans, maximum omnium,
Vincenti, tenuem te Deus extulit,
Caeli coetibus inserens.
Vilis sub tuguri temine nasceris ;
At splendor tenebras excipiet breves ;
Te complexa sinu praesidium sibi
Nutrix pauperies parat.
Ut promptam miseris ferre scias opem,
Duras heu ! Pateris servitii vices ;
Sed te, dum fidei sibdit herum jugo,
Solvit compede veritas.
Quantus nunc operum luce pates !
Tuis Christi sponsa nitet culta laboribus ;
Clero priscus honos, vivaque languidis
Exsurgit populis fides.
Te montanus, inops, aeger et orphanus,
Te plebs tota suum jure vocat Patrem.
Cunctis laetus ades, corpora sublevas,
Mentes concilias Deo.
Regum consiliis jusus ades sacris ;
Mentis certa tuae lumina consulunt ;
Te nil tangit honos ; et miseros ope,
Et regnum monitis juvas.
Quem fluctunt inopes, maxima laus Patri,
Aegris unde salus, maxima Filio ;
Blando qui recreas pectora flamine,
Par sit laus tibi, Spiritus.
Amen.
Celui qui se plaît à élever les petits,
Dieu dont la grandeur éclipse tout,
vous a choisi, ô Vincent, vous, si humble,
pour vous placer dans la société des Saints.
Vous naissez sous le toit d'une pauvre chaumière,
mais votre gloire dissipera bientôt cette obscurité ;
la pauvreté, en vous recevant dans son sein,
se prépare en vous un protecteur.
Pour vous rendre compatissant envers le malheureux,
vous éprouvez hélas ! Les rigueurs de l'esclavage ;
mais la vérité brise les fers,
en captivant votre maître sous le joug de la foi.
Comme maintenant vos œuvres vous illustrent !
Par vos soins, l'Epouse du Christ retrouve sa beauté,
le clergé son antique splendeur, et la foi,
qui languissait dans les cœurs du peuple, reparaît plus vive.
Le montagnard, le pauvre, le malade, l'orphelin, tout le peuple,
vous donnent avec raison le nom de père.
A tous vous allez avec joie, soulageant les corps
et réconciliant les âmes à Dieu.
Appelé au conseil de conscience des rois,
vous leur offrez des lumières sûres :
les honneurs ne vous touchent pas, vos avis ne tendent
qu'au soulagement des malheureux et à la prospérité de l'Etat.
Gloire souveraine au Père, touché par la prière des pauvres ;
Gloire souveraine au Fils, guérissant toute infirmité ;
Gloire égale au Saint Esprit,
qui de son souffle d'amour ranime les cœurs.
Ainsi soit-il.