chartreux a écrit : ↑lun. 18 nov. 2019 10:56
Héb. 2:14 a écrit :
quia ergo pueri communicaverunt sanguini et carni et ipse similiter participavit hisdem ut per mortem destrueret eum qui habebat mortis imperium id est diabolum
Puis donc que les enfants ont en partage la chair et le sang, il[NSJC] y a également participé lui-même, afin que, par la mort, il détruisît celui qui avait l'empire de la mort, c'est-à-dire le diable
Il n'est pas tout-à-fait évident de comprendre comment en "entrant" dans la mort, NSJC a
détruit celui qui avait l'empire de la mort.
Par une analogie un peu naïve sans doute, c'est comme si la mort était une "propriété" que NSJC a "envahi" et "récupéré" ?
Quelqu'un pourrait-il m'indiquer des commentaires plus traditionnels sur ce passage, des Pères ou autres, propres à m'éclairer ?
Cela convenait du côté 1̊ de Dieu, 2̊ de nous, 3̊ du diable.
Commençons par le plus bas pour remonter au plus haut.
« L’orgueil est la racine de tout péché.» (Ecclésiastique 10,15)
Et Lucifer, de magnifique Ange, est devenu le Prince des orgueilleux, lui qui avait cru pouvoir dire impunément :
« Je ne servirai pas » (Jer. 2,20),
« Je serai l’égal du Très-Haut » (Is. 14,14), est tombé en son
« orgueil au plus bas des Enfers » (Is. 14,11).
Il convenait donc tout particulièrement au rabaissement et à l’humiliation de son orgueil que Satan soit vaincu par un être
« paulo minus ab Angelis » (Ps. 8,6),
par le Verbe Incarné ayant assumé une nature humaine, donc inférieure à la nature angélique.
Cela convenait aussi doublement aux humains, entraînés par le diable en sa chute au moyen du même orgueil :
« Vous serez comme des dieux » (Gen. 3,5),
en vue de les guérir par un tel exemple d’humilité,
et en sorte que leur nature meurtrie et condamnée à la mort en soit délivrée d’une manière qui soit plus digne pour elle,
en l’étant par quelqu’un qui Se soit fait et soit l’un d’entre eux.
La délivrance de la mort spirituelle étant opérée par l’application des mérites infinis du Divin Rédempteur par la grâce,
et celle de la mort corporelle par Sa glorieuse Résurrection, modèle et prémice de la nôtre.
Cela convenait enfin au Dieu Tout-Puissant, infiniment Bon et Aimable, au Créateur auquel toutes les créatures doivent d’être, et d’être ce qu’elles sont chacune,
afin de manifester par là Son incommensurable Charité, puisqu’
« il n’ya pas de plus grande preuve d’amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime » (Jn. 15,13),
ceci d’égal à égal,
car
le Verbe en a donné une en soi bien plus grande encore,
en
« S’étant comme anéanti en prenant notre nature » (Phil. 2,7), en Se faisant l’un de nous,
Lui l’Eternel entrant ainsi dans le temps, l’Infini se faisant tout petit enfant,
le Tout-Puissant Se laissant saisir, frapper, condamner et mettre à mort pour nous sauver et racheter de
« la mort seconde » (Apoc. 30,6,14).