Du jeûne et de l'abstinence

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Laetitia
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Re: Du jeûne et de l'abstinence

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Il y a plusieurs espèces de jeûnes.
Abbé Barbier, [i]Les trésors de Cornélius a Lapide, extraits de ses commentaires sur l'Écriture Sainte[/i], Paris 1876, tome II, pp. 629 s a écrit :
Il y a le jeûne de la volonté. Nous avons jeûné, dit-on, pourquoi Dieu n'a-t-il pas regardé nos jeûnes ? Parce que, dit Isaïe, vous suivez vos caprices et vos volontés en vos jours de jeûne : Ecce in die jejunii vestri invenitur voluntas vestra (LVIII.3). N'y a-t-il pas un jeûne de mon choix ? dit les Seigneur par la bouche d'Isaïe. Rompez les liens de l'iniquité, portez les fardeaux de ceux qui sont accablés, donnez des consolations aux affligés, brisez les liens des captifs : Hoc est jejunium quod elegi : Dissolve colligationes impietatis, solve fasciculos deprimentes, et omne onus disrumpe (LVIII.6). Partagez votre pain avec celui qui a faim, et recevez sous votre toit ceux qui n'ont point d'asile. Lorsque vous voyez un homme nu, couvrez-le, et ne méprisez point la chair dont vous êtes formé : Frange esurienti panem tuum, et egenos vagosque induc in domum tuam : cum videris nudum, operi eum et carnem tuam ne despexeris (LVIII. 7). Alors votre lumière brillera comme l'aurore ; et je vous rendrai la santé, et votre justice marchera devant vous, et vous serez environné de la gloire du Seigneur (LVIII.8). Alors vous invoquerez le Seigneur, et il vous exaucera ; à votre premier cri, le Seigneur répondra : Me voici (LVIII. 9).

Remarquez ici que le Seigneur enseigne et explique quel doit être le jeûne des chrétiens pendant le carême et les autres jours de jeûne. Il faut :  que l'âme s'abstienne des vices, comme le corps s'abstient de nourriture, dit saint Jérôme : Ut mens tam a vitiis quam corpus a cibo, jejunet (Ad Celant.). Car le but du jeûne est d'humilier le corps et de le soumettre à l'âme ; de soumettre l'âme à la raison, la raison à la vertu et à l'esprit, et l'esprit à Dieu ; et si vous ne tendez pas à cette fin, vous employez en vain le remède des jeûnes, de même que le malade prend inutilement un remède s'il ne s'abstient pas de ce qui pour lui nuire, dit saint Chrysostome : Sicut frustra aeger assumit remedium, si a noxiis non abstineat (In Gen.I, hol. VIII).

Le mérite de nos jeûnes, dit saint Léon, n'est pas dans la seule abstinence des aliments ; et il ne sert de rien d'ôter au corps sa nourriture, si l'âme n'est détournée de l'iniquité, et si la langue ne cesse de mal parler (1).

Si la bouche seule a péché, dit saint Bernard, que seule elle jeûne, et cela suffit ; mais si tout en nous pèche, pourquoi tout en nous ne jeûnerait-il pas ? Que l’œil donc jeûne et se prive des regards et de toute vaine curiosité ; que l'oreille jeûne, et qu'elle ne s'ouvre ni aux fables, ni aux rumeurs ; que la langue jeûne et se prive de médisance et de murmure ; que les mains jeûnent en fuyant la paresse ; mais que l'âme surtout jeûne et s'éloigne des péchés, et de sa propre volonté : car sans un semblable jeûne, les autres jeûnes sont rejetés de Dieu (2).

Il faut donc rendre méritoire le jeûne du corps par le jeûne de l'âme et du cœur, et par l'abstinence des péchés. C'est là le jeûne que prescrit le prophète Joël : Sanctifier votre jeûne : Sanctificate jejunium (I.25). Car, comme le dit saint Grégoire, sanctifier le jeûne, c'est, en offrant à Dieu l'abstinence de la chair, y joindre d'autres bonnes œuvres. Que la colère cesse, que les querelles s'assoupissent ; car c'est en vain qu'on mortifie le corps, si l'on ne met pas un frein à ses mauvais penchants (3).

Saint Jérôme de dit-il pas : Que sert-il d'affaiblir le corps par le jeûne, si l'esprit se soulève d'orgueil ? Quelle louange peut-on mériter de la pâleur que donne le jeûne, si l'on est rempli et souillé par l'envie ? Quelle vertu y a-t-il à ne pas boire du vin, et à s'enivrer de colère et de haine ? (4)


(1) Non in sola abstinentia cibi stat nostri summa jejunii, aut fructuose corporesca subtrahitur ; nisi mens ac iniquitate revocetur, et ab obtrectationibus lingua cohibeatur (Serm. IV de Quadrag.).

(2) Si sola gula pexxavit, sola jejunet, et sufficit : si vero peccaverunt et membra caetera, cur non jejunent et ipsa ? Jejunet ergo oculus a curiosis aspectibus et onn petulantia ; jejunet auris, nequiter pruriens, a fabulis et rumoribus ; jejunet lingua a detractione et murmuratione ; jejunet manus ac otiosis signis. Sed et multo magis anima ipsa jejunet a vitiis, et a propria voluntate sua. Etenim, sine jejunio hoc, caetera a Domino reprobantur (Serm. III de Jejun. Quadrag.).

(3) Nam jejunium sanctificare est, adjunctis bonis aliis, dignam Deo abstinentiam carnis ostendere. Cesset ira, sapiantur jurgia. Incassum enim car atteritur, si a pravis suis voluptatibus animus non refrenatur (Homil. XVI in Evang.).

(4) Quid prodest tenuari abstinentia corpus, si animus intumescat superbia ? Quam laudem merebitur de pallore jejunii, si invidia lividi sumus ? Quid virtutis habet vinum non bibere, et ira atque odio inebriari ? (Ad Celunt.)

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Laetitia
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Message par Laetitia »


Extrait de l'ouvrage Projet pour un cours complet d'instructions familières, par l'Abbé Guillet, 1835.

Sur les Ve et VIe commandements de l’Église.
Les cinquième et sixième commandements de l’Église, que nous expliquerons aujourd'hui, sont ainsi conçus :

5. Quatre-Temps,Vigiles jeûneras,
Et le Carême entièrement.

6. Vendredi chair ne mangeras,
Ni le samedi mêmement.

En vous parlant des commandements de l'Église en général, je vous ai fait observer qu'elle avait sagement ordonné à ses enfants de faire ces œuvres de pénitence. Ces deux commandements nous prescrivent donc, premièrement, de jeûner les quatre-temps, les vigiles et le carême ; secondement, de nous abstenir de l'usage de la viande les vendredis et les samedis.

Commençons à parler du cinquième précepte, qui ordonne de jeûner les quatre-temps, etc. Mon dessein n'est pas de vous montrer aujourd'hui l'origine de ces jeûnes, les vues particulières qu'a eues notre sainte mère l'Église pour les prescrire, leur utilité et la manière de les sanctifier. Tous ces points intéressants feront le sujet d'autres Instructions que je vous donnerai par la suite. (Tome IV, leçon V et XV, et dans l'Instruction sur l'évangile du premier dimanche de carême. ) Je vous dirai seulement, dans celle-ci, ce que l'Église entend quand elle prescrit le jeûne ; qui sont ceux qui sont obligés alors de jeûner, ou qui en sont dispensés.

Qu'est-ce que l'Église ordonne quand elle prescrit des jours de jeûne ? Elle ordonne de nous abstenir de la viande(*) ces jours-là, et de ne faire qu'un repas, auquel, par indulgence, il est permis d'ajouter une légère collation.

L'Église défend donc de manger de la viande aux jours de jeûne ; elle en a usé ainsi dès les premiers temps, et dans quelques diocèses il était même prescrit de s'abstenir du vin. Saint Augustin dit que si l'on s'abstient pendant le carême de la chair et du vin, ce n'est point une superstition, mais une observation de la loi divine ; c'est-à-dire qu'on le fait pour observer la loi de Dieu qui ordonne de faire pénitence. Nous lisons que plusieurs conciles très anciens avaient défendu, les uns de communier à Pâques, les autres de manger de la viande pendant toute l'année à ceux qui auraient eu la témérité d'en manger pendant le carême.
Il y avait des jeûnes encore plus rigoureux, où l'on ne mangeait ni chair, ni poisson. Tel était le jeûne de la semaine sainte. On s'est relâché en beaucoup de points ; mais l'abstinence de la chair a toujours été jointe au jeûne par une tradition constante.

Les hérétiques, qui détestent toute pratique de l'Église qui tend à mortifier le corps, tournent en dérision cette abstinence de la chair, comme étant vaine et inutile, en disant que, manger de la viande ou n'en pas manger, ce n'est pas ce qui nous rend agréables à Dieu. ( Ils se fondent sur ce passage de saint Paul : Esca nos non commendat Deo. I. Cor. 8. 8. )
Il est vrai que manger de la viande ou s'en abstenir, n'est pas une chose telle de sa nature qu'elle puisse nous rendre agréables à Dieu ; il en est de même de boire du vin ou de n'en point boire ; mais s'abstenir de manger de la viande par motif de pénitence, s'en abstenir pour mortifier sa chair, s'en priver pour obtenir par ce sacrifice les grâces que nous demandons à Dieu, pour obéir au commandement de l'Église, cela contribue certainement beaucoup à nous rendre agréables à Dieu, à apaiser sa justice et à obtenir sa miséricorde. C'est pour cela que l'apôtre dit qu'il est bon de ne pas manger de la chair et de ne pas boire du vin. Rom. 14.21. Jésus-Christ dit que celui qui jeûne, non par hypocrisie, mais par esprit de piété, sera récompensé de son Père céleste. Et, avant la venue de Jésus-Christ, le prophète Elie connut que c'était une chose agréable à Dieu que de s'abstenir de la viande, puisqu'il jeûna pendant trois semaines sans manger et sans boire du vin, pour obtenir la connaissance des divins mystères.

Enfin, la pratique seule de l'Église universelle suffirait pour convaincre les hérétiques de témérité et d'erreur en ce point. ( On peut encore répondre à cette plaisanterie impie : Ce qui entre dans le corps ne souille pas l'âme... Non, sans doute, ce n'est pas la chair que l'on mange qui souille l'âme ; c'est l'esprit d'immortification qui porte à la manger, c'est la désobéissance, le mépris des lois de l'Eglise, qui la souille......)
(*) A cette époque le jeûne comprenait l'abstinence (voir Raoul Naz dans son Traité du Droit canonique, sur Le jeûne can.1251)

(à suivre)
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Laetitia
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Message par Laetitia »

L'autre point essentiel du jeûne, c'est de ne faire qu'un repas. C'est ainsi que le jeûne s'est observé dans toute l'antiquité ; on ne mangeait que sur le soir, les jours de jeûne en carême, et sur les trois heures après midi, les autres jeûnes. Il est nécessaire de connaître ces usages anciens, afin que nous ayons lieu de nous humilier en considérant combien nous avons dégénéré de la vertu de nos pères. ( Le repas se prenait beaucoup plus tard que de nos jours... On n'y mangeait pas de plusieurs choses qui nous sont permises aujourd'hui, il n'y avait point de collation...)

Pendant que l'ancienne discipline a été en usage, il n'a été permis de manger qu'une fois le jour Maintenant que l'Église tolère que l'on mange à midi, la tolérance va jusqu'à permettre le soir de prendre quelque soutien, et cela s'appelle collation. Mais il faut bien se souvenir, mes chers Frères, que cette collation ne doit point être un souper, un repas. On ne peut facilement, à la vérité, donner une règle générale pour la quantité de nourriture que l'on peut prendre. (Tempéraments divers... ouvrages plus ou moins pénibles qu'on a faits... ou que l'on doit faire le lendemain.. dîner qu'on a fait, plus ou moins copieux et substantiel.... etc. S'il était possible de donner quelque règle à ce sujet, on pourrait assigner le quart ou le cinquième d'un repas ordinaire.-Manquements fréquents à cet égard, péché mortel que commettent ceux qui, sans une vraie nécessité, mangent à peu près comme à un repas...)
[...]
Les saints Pères, en parlant du jeûne, ont dit qu'il a été établi pour faire souffrir la faim et la soif, et en conséquence ceux qui, hors le repas, boivent du vin et autres liqueurs nourrissantes, manquent au moins à l'esprit du jeûne.

Toutes les personnes qui ont vingt-un ans accomplis, et qui n'ont pas d'empêchement ou de dispense légitimes, sont obligées au jeûne sous peine de péché mortel.... ( Quelques réflexions sur la grièveté, les terribles effets et les châtiments de ce péché. — Attention que doivent avoir tous ceux qui approchent de cet âge, pour jeûner aussitôt qu'ils l'ont atteint... Dans le doute, il faut prendre le parti le plus sûr.. )

L'Église, toujours indulgente et favorable à ses enfants dans leurs besoins, dispense de la loi du jeûne les nourrices, les femmes enceintes, les malades, ceux qui s'occupent à des travaux incompatibles avec les jeûnes, ceux que leur grand âge et leur caducité mettent hors d'état de jeûner. Les personnes qui n'ont pas vingt-un ans accomplis ne sont pas entièrement dispensées du jeûne ; elles doivent garder l'abstinence des viandes dont l'usage est défendu ces jours-là ; et il est même à propos, surtout si elles approchent les vingt-un ans, qu'elles commencent à pratiquer quelques jeûnes. ( Elles ont besoin, comme les autres, de faire pénitence... et il est bon qu'elles s'accoutument peu à peu à observer un précepte auquel elles ne tarderont pas d'être astreintes...)

Quand on a des raisons légitimes pour être dispensé de la loi du jeûne, on doit s'adresser au supérieur ecclésiastique qui a le pouvoir de dispenser, dans le cas où la loi de la prudence demande que cette dispense soit accordée... ( On peut s'adresser à son confesseur pour le jeûne ; et l'on s'adresse à ceux qui sont délégués de monseigneur l'évêque, pour être dispensé de l'abstinence. )
On peut être dispensé du jeûne, sans être dispensé de l’abstinence; et réciproquement.
(à suivre)
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Re: Du jeûne et de l'abstinence

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Ceux-là même qui sont dispensés doivent observer ce qu'ils peuvent du jeûne ou de l'abstinence.[...]

Lorsqu'on a été dispensé de la loi du jeûne ou de l'abstinence, on doit suppléer par d'autres œuvres à la pénitence qu'on n'est point en état d'accomplir. La loi de la pénitence subsiste toujours, nul n'en est exempt. Qui ne peut faire pénitence par une voie, doit la faire par d'autres. Un vrai chrétien qui sent qu'il est pécheur, et qu'il doit, à l'exemple de son divin Maître, mener une vie mortifiée, ne recourt qu'à regret aux dispenses, et s'il y est nécessité, il tâche alors de mortifier d'autant plus son esprit et son cœur, que l'infirmité ou d'autres raisons l'engagent à user de ménagements pour son corps...

Comme on est ingénieux à se tromper, et qu'il serait bien funeste de le faire dans une chose aussi importante que l'est le jeûne, qui oblige, comme vous le savez, sous peine de péché mortel ; c'est toujours le plus sûr de ne point s'en rapporter à soi-même... ( Consulter les pasteurs ou d'autres ecclésiastiques vertueux et éclairés... ne rien dissimuler... et s'en rapporter à leur décision...)

On peut violer la loi du jeûne, ou du moins on peut se rendre coupable dans le repas même qui est permis, lorsqu'on mange avec excès, que l'on demeure trop de temps à table, et que l'on recherche avec trop d'ardeur ce qui flatte la sensualité. Les saints Pères condamnent également ces intempérances et cette gourmandise ; quoi de plus opposé en effet au jeûne que de se nourrir avec excès un jour de pénitence, et de flatter la sensualité au jour établi pour la mortifier? (Observer combien sont plus criminels ceux qui, les jours de jeûne, fréquentent le cabaret, se divertissent et boivent même .. indignité de cette conduite... mépris des lois de Dieu avec excès... et de l'Église... faim et soif, tourments horribles qu'ils se préparent dans l'éternité, etc )

On ne peut point donner de règle générale pour décider quelles sont les professions, les travaux incompatibles avec le jeûne. ( Un travail très pénible pour une personne ne l'est pas autant pour une autre. )

Ces travaux peuvent être continus ou interrompus dans le jour ou dans le cours du carême, etc. Je dois seulement observer que s'il y a des ouvriers, des journaliers, des domestiques qui sont quelquefois excusables devant Dieu de ne pas jeûner, comme ils le pourraient, et qu'ils auraient la bonne volonté de le faire, parce que les maîtres ne leur en donnent pas la facilité... ( surtout en ne réglant pas l'heure de leur repas comme il conviendrait, etc. ) ceux-ci ne seront pas toujours excusés devant Dieu...
(à suivre)
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Re: Du jeûne et de l'abstinence

Message par Laetitia »

Je finirai cette Instruction par vous dire deux mots sur le sixième commandement de l'Église, qui défend, sous peine de péché mortel, de manger de la viande les vendredis et samedis, sans nécessité. [...] Je me contenterai de vous dire les principales raisons que l'Église a eues de la prescrire ces deux jours de la semaine. Elles sont bien raisonnables, bien saintes, et dignes de la sagesse de cette bonne mère, et du zèle qu'elle a pour l'honneur de Jésus-Christ son divin époux, et pour le salut de ses enfants.

L'Église a donc prescrit de s'abstenir de l'usage de la viande les vendredis et les samedis,

pour faire chaque semaine quelque œuvre de pénitence. ( Dettes que nous contractons tous les jours envers la justice de Dieu par nos péchés... Vie mortifiée que doit mener un chrétien... Qui autem sunt Christi, carnem suam crucifixerunt, etc. Gal. 5. 24.
En mémoire de la mort douloureuse que Notre-Seigneur a soufferte le vendredi... ( C'est pour nous qu'il a souffert, c'est pour expier nos péchés qu'il est mort...Il est juste de nous rappeler le jour de sa mort par quelques privations, etc., etc. )
Pour honorer sa sépulture et le jour qu'il demeura dans le tombeau, qui est le samedi... ( Participer à la douleur qu'éprouvèrent en ce jour sa très sainte Mère, les apôtres et les autres fidèles, etc... )
Pour nous préparer à sanctifier le dimanche... ( On se prépare à la plupart des fêtes solennelles par les vigiles et le jeûne.. Le dimanche, pour revenir plus souvent dans l'année que les fêtes, n'en est pas moins grand ; ou, pour mieux dire, il l'est plus qu'aucune fête, étant d'institution divine, etc... )

Assujettissons-nous donc, mes chers Frères, à la sainte loi de l'abstinence et du jeûne ; observons-le avec la plus grande exactitude. Servons-nous, pour nous y animer, de la considération des avantages bien précieux qu'il nous procure. Souvenons-nous que les peines comme les plaisirs de la vie, passent bien vite. Que vous reste-t-il maintenant d'avoir enfreint si souvent peut-être le précepte de l'abstinence et du jeûne,... ?.... Bien loin d'envier le sort de ceux qui ne connaissent ni carême, ni quatre-temps et vigiles, ni vendredi, ni samedi, et qui se rient des lois de l'Église qui prescrivent ces jeunes et ces abstinences salutaires, déplorons leur aveuglement, prions le Seigneur de les éclairer...

Une dame chrétienne voyageant un vendredi avec des protestants, on se mit à parler des lois de l'Église sur le jeûne et l'abstinence de la viande les vendredis et samedis, etc. Les protestants en parlèrent, comme on pense, à leur manière. Cette dame, de bon sens, après les avoir écoutés, leur dit : Il faut avouer, messieurs, que vous avez fait une belle réforme. Vous avez supprimé chez vous, la confession, le carême, les quatre-temps, les vigiles, l'abstinence des vendredis et samedis; supprimez encore l'enfer, et je serai des vôtres... Ce peu de mots fit changer de conversation...
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