Saint-Yves d'Alveydre - Mission des Juifs. Paris, 1884, pp. 3-5 a écrit :
... si l’on se demande pourquoi, n’étant ni roi, ni prêtre, ni rabbin juif, je me place néanmoins dans l'esprit même de ces fonctions, pour leur parler en dedans, je répondrai d’avance par ce qui suit.
Dans la
Mission des Souverains, parmi les rois, parmi les prêtres chrétiens, à travers toutes nos patries, j’ai dû faire ainsi parler, par moi, la Souveraineté royale ou populaire, la Religion dans ses rapports avec la Sociologie, parce qu’il est urgent de rendre efficaces, pour l’accomplissement social du Christianisme, les fonctions souveraines et sacerdotales ; parce qu’il fallait prouver
urbi et orbi que ces fonctions peuvent et doivent accomplir plus promptement et plus sûrement que la Révolution, le progrès qui entraîne la Civilisation chrétienne vers son Unité harmonique, vers sa Constitution définitive.
Dans la
Mission des Ouvriers, j’ai parlé à tous les électeurs de mon pays, en libre citoyen d’une république nominale, parce qu’en France, la Souveraineté n’appartenant légalement qu’à la Nation, c’est au Peuple, s’il ne veut pas se la voir arracher en détail par les partis, en bloc par l’Étranger, à faire lui-même la Synarchie nationale, et à rendre ainsi, non seulement sa république organique et durable, mais sa situation parmi les autres nations inexpugnable à tous les points de vue : Religion, Droit international, Ordre social.
Enfin, dans la
Mission des Juifs, je m’adresse aux savants talmudistes, aux kabbalistes, aux Esséniens, aux nasis, non comme un étranger, mais aussi comme l'un d’entre eux, possédant la science orale laissée par Moïse même.
Et j’agis ainsi, parce que je leur démontre, appuyé sur l'Histoire du Monde et sur la leur, que la Synarchie, le Gouvernement Arbitral, trinitaire, tiré des profondeurs de l'initiation de Moïse et de Jésus, est la Promesse même des Israélites, comme la nôtre, et le triomphe même d’Israël par la Chrétienté.
A tous enfin, depuis les plus orgueilleux jusqu’aux plus humbles, depuis les plus grands jusqu’aux plus petits, depuis les plus redoutés et les plus adulés jusqu’aux plus dédaignés, j’ai non seulement le droit, mais surtout, comme les initiés antiques, le devoir de témoigner ainsi de la Vérité, qui a été confiée à la garde de ma constance et de ma fidélité depuis ma dix-neuvième année.
Cette Vérité, que je ne dois à aucun centre d’initiation actuellement existant, mais seulement à un mort possédant la Tradition, et auquel je rendrai hommage en temps et lieu, c’est Elle qui a voulu parler par ma bouche, en souveraine chez les rois, en initiatrice chez les prêtres, en sœur de Charité chez les humbles, en amie parmi tous les hommes, à travers toutes les Nations et du fond de tous les Cultes.
Et si, en me voyant planter aussi énergiquement en terre l’épée du Verbe Éternel, on taxe d’orgueil ce qui n’est en moi que conviction et certitude motivées, je répondrai d’avance que ce que j’exalte ainsi, ce n’est certes pas moi, mais l’efficacité sociale de la Science et de la Religion, qui ne sont, au fond, dans leur Synthèse réelle, qu’une seule et même Voie, qu’une seule et même Vérité, qu’une seule et même Vie.
Il faut être humble et doux de cœur, et se sentir pauvre d’esprit comme le dernier des petits enfants, pour recevoir avec amour la Tradition et la Vérité ; et c’est ainsi que je les ai reçues, il y a plus de vingt ans.
Mais elles se sont si profondément enracinées dans ma vie, que je ne croirai jamais en témoigner publiquement avec assez de force parmi les grands, avec assez de douceur parmi les petits, avec assez de conscience intellectuelle et morale chez tous.
Je viens de parler de la Tradition et de la Vérité, dont je témoigne, et l’on se dira encore, sans doute : Qu’est-ce que la Tradition, qu’est-ce que la Vérité, quelles preuves en peut-on donner ?
A cela, je répondrai encore : De telles choses ne s’inventent pas ; elles se trouvent, là où elles sont, et on les prouve, quand et comme il le faut.
J'en témoigne déjà dans les deux œuvres précédentes et dans celle-ci.
Le reste, en mains sûres, dans plusieurs pays, est à l’abri des coups qui peuvent partir de différents centres de pouvoir qui, pourtant, n’empêcheront rien de ce qui doit s’accomplir.
Ce que je réserve comme ésotérisme dans mes œuvres ; ne sera livré qu’à la première Chambre indiquée dans mes deux livres précédents.