par Abbé Zins » mer. 17 juin 2020 13:45
Quant à la racine de l’hérésie manichéenne sur “les 2 principes du bien et du mal”, reprise par les Cathares et les Fr-Mac, elle vient de leur inspirateur commun, Satan.
Lequel, toute simple créature constamment maintenue dans l’être par le Créateur, a cherché à se prétendre et présenter comme l’égal de Dieu :
Lui
« qui disait en son coeur : Je m'élèverai au plus haut des cieux. J’installerai mon trône au-dessus des astres du ciel et je serai semblable au Très-Haut.» (Is. 14,13,14) ; principe contre principe.
Et non content de cela, dans le délire de son orgueil et de l’aveuglement en résultant, il a poussé l’audace jusqu’à une inversion diamétrale de la réalité, en se présentant comme
le gentil "principe du bien", voulant éclairer les humains, que
le "mauvais principe", créateur de la matière, aurait méchamment enfermés en des corps et voudrait maintenir en l’ignorance.
Comme si Adam et Eve n’étaient pas alors en un parfait bonheur naturel, ayant tout à leur portée sans labeur à fournir, ne connaissant ni la mort, ni la maladie, ni les blessures, connaissant le bien au point de parler chaque jour au Souverain Bien.
Comme si le serpent ne les avait pas triplement trompés en prétendant qu’en transgressant le commandement de Dieu ils ne mourraient pas, ils seraient “comme des dieux”, tandis qu’ils l’étaient déjà jusqu’alors d’une certaine façon par participation, et qu’ils connaîtraient le bien, c’était déjà le cas, et le mal, et c’est tout ce que Satan leur a fait connaître en les portant, par jalousie, au péché.
Quel est donc l’origine du mal moral ? sinon de se détourner du bien, en raison du libre-arbitre accordé par Dieu pour participer à sa propre liberté et permettre le mérite.
Quant aux autres maux, ils sont relatifs à l’angle de perception que l’on en a, comme il est bien donné à entendre ainsi :
Saint Jérôme a écrit :
« Les maux, qui ne subsistent nullement en leur nature, n’ont pas été créés par le Seigneur ; mais le Seigneur déclare causer des maux en ce qu’Il a créé, quand, tandis que nous agissant mal, Il forme des choses bien établies en fléau, de telle sorte qu’elles soient, par les douleurs qu’elles font, des maux pour les délinquants, et par la nature en laquelle elles existent, bonnes.
Ainsi, le venin est certes la mort pour l’homme, et pourtant la vie du serpent.
En effet, c’est par l’amour des choses présentes que nous nous écartons de la dilection de notre Auteur, et quand l’esprit perverti se soumet à la délectation de la créature, il se disjoint de la société du Créateur.
Il devait donc être frappé par son Auteur à partir des choses qu’en errant il a placées avant son Auteur, en sorte que là par où l’homme orgueilleux n’a pas craint de faire entrer la faute, il y trouve la peine pour se corriger, afin qu’il considère d’autant plus vite ce qu’il a perdu, qu’il constate que la douleur est la peine de ce qu’il a recherché.»
(Saint Jérôme, in Lam. 3,37-39)
Aussi, sans en être l’Auteur, Dieu, comme l’expose Saint Augustin, n’a permis le mal qu’en sachant qu’Il en tirerait un plus grand bien.
Enfin, pour aborder brièvement la 2e demande faite, voici.
Ex nihilo nihil : du néant =
du rien, rien, par lui-même : concedo, je le concède ; du néant nulle Création possible par la Toute-Puissance Divine : nego, je le nie, Dieu ayant révélé le fait de cette Création.
En outre, l’agencement si sublime de ce tout si étendu et énorme qu’est le monde implique une Intelligence immense pour l’avoir mis en ordre, et encore plus pour l’avoir conçu, et une Puissance incommensurable pour l’avoir fait de rien.
Par ailleurs, nier qu’un agencement intelligent ne vienne pas d’une intelligence, conduirait à admettre que ce coffret à tiroirs ait pu être confectionné par une guenon, cette maison se soit faite toute seule, cet ordinateur agencé tout seul, cette poésie composée par une grenouille ou toute seule.
Pour approfondir, voyez en la Somme Théologique en la 1a pars, les questions 44 et 45 (création ex nihilo), 48 et 49 (sur le mal et ses causes).
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Quant à la racine de l’hérésie manichéenne sur “les 2 principes du bien et du mal”, reprise par les Cathares et les Fr-Mac, elle vient de leur inspirateur commun, Satan.
Lequel, toute simple créature constamment maintenue dans l’être par le Créateur, a cherché à se prétendre et présenter comme l’égal de Dieu :
Lui [i]« qui disait en son coeur : Je m'élèverai au plus haut des cieux. J’installerai mon trône au-dessus des astres du ciel et je serai semblable au Très-Haut.»[/i] (Is. 14,13,14) ; principe contre principe.
Et non content de cela, dans le délire de son orgueil et de l’aveuglement en résultant, il a poussé l’audace jusqu’à une inversion diamétrale de la réalité, en se présentant comme [i]le gentil "principe du bien"[/i], voulant éclairer les humains, que [i]le "mauvais principe"[/i], créateur de la matière, aurait méchamment enfermés en des corps et voudrait maintenir en l’ignorance.
Comme si Adam et Eve n’étaient pas alors en un parfait bonheur naturel, ayant tout à leur portée sans labeur à fournir, ne connaissant ni la mort, ni la maladie, ni les blessures, connaissant le bien au point de parler chaque jour au Souverain Bien.
Comme si le serpent ne les avait pas triplement trompés en prétendant qu’en transgressant le commandement de Dieu ils ne mourraient pas, ils seraient “comme des dieux”, tandis qu’ils l’étaient déjà jusqu’alors d’une certaine façon par participation, et qu’ils connaîtraient le bien, c’était déjà le cas, et le mal, et c’est tout ce que Satan leur a fait connaître en les portant, par jalousie, au péché.
Quel est donc l’origine du mal moral ? sinon de se détourner du bien, en raison du libre-arbitre accordé par Dieu pour participer à sa propre liberté et permettre le mérite.
Quant aux autres maux, ils sont relatifs à l’angle de perception que l’on en a, comme il est bien donné à entendre ainsi :
[quote=Saint Jérôme]
« Les maux, qui ne subsistent nullement en leur nature, n’ont pas été créés par le Seigneur ; mais le Seigneur déclare causer des maux en ce qu’Il a créé, quand, tandis que nous agissant mal, Il forme des choses bien établies en fléau, de telle sorte qu’elles soient, par les douleurs qu’elles font, des maux pour les délinquants, et par la nature en laquelle elles existent, bonnes.
Ainsi, le venin est certes la mort pour l’homme, et pourtant la vie du serpent.
En effet, c’est par l’amour des choses présentes que nous nous écartons de la dilection de notre Auteur, et quand l’esprit perverti se soumet à la délectation de la créature, il se disjoint de la société du Créateur.
Il devait donc être frappé par son Auteur à partir des choses qu’en errant il a placées avant son Auteur, en sorte que là par où l’homme orgueilleux n’a pas craint de faire entrer la faute, il y trouve la peine pour se corriger, afin qu’il considère d’autant plus vite ce qu’il a perdu, qu’il constate que la douleur est la peine de ce qu’il a recherché.»
(Saint Jérôme, in Lam. 3,37-39)
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Aussi, sans en être l’Auteur, Dieu, comme l’expose Saint Augustin, n’a permis le mal qu’en sachant qu’Il en tirerait un plus grand bien.
Enfin, pour aborder brièvement la 2e demande faite, voici.
[i]Ex nihilo nihil[/i] : du néant = [i]du rien, rien[/i], par lui-même : concedo, je le concède ; du néant nulle Création possible par la Toute-Puissance Divine : nego, je le nie, Dieu ayant révélé le fait de cette Création.
En outre, l’agencement si sublime de ce tout si étendu et énorme qu’est le monde implique une Intelligence immense pour l’avoir mis en ordre, et encore plus pour l’avoir conçu, et une Puissance incommensurable pour l’avoir fait de rien.
Par ailleurs, nier qu’un agencement intelligent ne vienne pas d’une intelligence, conduirait à admettre que ce coffret à tiroirs ait pu être confectionné par une guenon, cette maison se soit faite toute seule, cet ordinateur agencé tout seul, cette poésie composée par une grenouille ou toute seule.
Pour approfondir, voyez en la Somme Théologique en la 1a pars, les questions 44 et 45 (création ex nihilo), 48 et 49 (sur le mal et ses causes).