par Abbé Zins » ven. 06 mars 2020 22:03
chartreux a écrit : ↑ven. 06 mars 2020 13:44
Abbé Zins a écrit : ↑mer. 07 févr. 2007 11:39
Notamment, cette assertion blasphématoire d'une universelle et commune "immaculée conception" :
« Il s'agit de chaque homme, parce que chacun a été inclus dans le mystère de la Rédemption, et Jésus-Christ s'est uni à chacun, pour toujours à travers ce mystère... "tout" homme,..., l'homme dans toute la plénitude du mystère dont il est devenu participant en Jésus-Christ et dont devient participant chacun des 4 milliards d'hommes vivant sur notre planète, dès l'instant de sa conception près du coeur de sa mère...» (JP 2, RH 13,3)
Cela me paraissait assez évident jusqu'ici, mais aujourd'hui j'ai eu un doute en lisant la petite remarque suivante (dans la
traduction anglaise de la Dogmatik de Scheeben, Troisième Édition, 1908, Livre 5, Chap. 2, §189, II ):
Traduction du chartreux a écrit :
Les Pères s'attardent souvent sur l'idée que quand le Christ a pris chair, il a "épousé" non seulement l'Église, mais même l'humanité entière. Cf. S. Augustin, In Joan., ar. I, ch. 2; S. Grégoire le Grand, Hom. xxxvii in Ezechielem ; S. Léon le Grand, Sermo xvi. in Nativ.; S. Cyril d'Alexandrie, Comm. in Joan., i. 14, etc.
Quelqu'un pourrait-il m'éclairer à ce sujet ?
Il y a une différence essentielle entre dire qu’en Se faisant Homme le Verbe S’est fait le “frère” selon la nature humaine et en la nature humaine des humains, et prétendre que par la seule Incarnation et Rédemption tout homme est devenu participant effectif de la Rédemption.
Il y a là, chez Wojtyla, une affirmation implicite du salut universel, de la participation universelle à la filiation divine, du fait que tout homme soit uni au Corps du Christ qu’est l’Eglise, et que l’humanité même soit Son Corps qu’est l’Eglise, comme le montrent divers lieux parallèles dont ceux-ci :
« La communion entre Dieu et les hommes trouve son accomplissement définitif dans le Christ Jésus, l'Epoux qui aime et se donne comme Sauveur de l'Humanité, l'unissant à lui comme son corps.» (JP 2, "Exhort. apost. Familiaris consortio" n°13, 22/11/1981)
« L'Incarnation du Dieu-Fils signifie que la nature humaine est élevée à l'unité de Dieu, mais aussi, en elle, en un sens, tout ce qui est "chair", toute l'humanité, tout le monde visible et matériel.» (JP 2, Dominum et Vivificantem, 50,4)
« Désormais et toujours, sans regrets et sans retour, Dieu sera avec toute l'humanité, devenu un avec elle.» (JP2, Allocution à l'audience générale du 25/3/1981, OR 31/03/1981, p. 12)
« (Le Christ) obtient, une fois pour toutes, le salut de l'homme, de chaque homme et de tous, de ceux que nul n'arrachera à sa main ... Qui pourrait changer le fait que nous sommes rachetés ? Un fait si puissant et fondamental que la création même ?... Nous sommes de nouveau devenus la propriété du Père grâce à cet Amour qui ne recule pas devant l'ignominie de la Croix pour pouvoir garantir à tous les hommes - ' Nul ne pourra vous arracher à ma main ' (cf. Jn 10, 28). L'Eglise nous annonce aujourd'hui la certitude pascale de la Résurrection. La certitude du salut.» (A Sainte Marie du Transtévère, 27.4/1980, OR 6/5/1980 p. 14)
Wojtyla passe ainsi du
« dedit eis potestatem Dei fieri » (Jn. 1,12),
« leur a donné la possibilité d’être faits enfants de Dieu », à : ont été faits par l’Incarnation enfants de Dieu ;
“oubliant” entre autres ce qui encadre et conditionne cette possibilité :
« 12. Quotquot autem receperunt eum, dedit eis potestatem Dei fieri, his qui credunt in Nomine ejus, 13. qui non ex sanguinibus neque ex voluntate viri, ex Deo nati sunt.» (Jn. 1,12s) ;
« A quiconque de ceux qui Le reçoivent, Il a donné la possibilité d’être faits enfants de Dieu, à ceux qui croient en Son Nom, qui ne sont pas nés du sang ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu.»
Donc le fait d’être
“conçu” et de
“naître auprès du coeur de sa mère” ne suffit pas à avoir cette possibilité de devenir enfants de Dieu, et encore moins de le devenir alors
“dès le début”, mais il faut en outre
Le recevoir, croire à Son Nom, et naître, non du sang et de la chair, mais de Dieu : ce qui a lieu par le Baptême.
[quote=chartreux post_id=11008 time=1583498644 user_id=85]
[quote="Abbé Zins" post_id=1045 time=1170844740 user_id=50]
Notamment, cette assertion blasphématoire d'une universelle et commune "immaculée conception" :
[quote] « Il s'agit de chaque homme, parce que chacun a été inclus dans le mystère de la Rédemption, et [u]Jésus-Christ s'est uni à chacun, pour toujours[/u] à travers ce mystère... "tout" homme,..., l'homme dans toute la plénitude du mystère dont il est devenu participant en Jésus-Christ et dont devient participant [b]chacun des 4 milliards d'hommes vivant sur notre planète, [u]dès l'instant de sa conception[/u] près du coeur de sa mère[/b]...» (JP 2, RH 13,3) [/quote]
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Cela me paraissait assez évident jusqu'ici, mais aujourd'hui j'ai eu un doute en lisant la petite remarque suivante (dans la [url=https://archive.org/details/manualofcatholic02scheiala/page/137/mode/1up]traduction anglaise de la [i]Dogmatik[/i] de Scheeben, Troisième Édition, 1908, Livre 5, Chap. 2, §189, II[/url] ):
[quote="Traduction du chartreux"]
Les Pères s'attardent souvent sur l'idée que quand le Christ a pris chair, il a "épousé" non seulement l'Église, mais même l'humanité entière. Cf. S. Augustin, [i]In Joan.[/i], ar. I, ch. 2; S. Grégoire le Grand, [i]Hom.[/i] xxxvii [i]in Ezechielem[/i] ; S. Léon le Grand, [i]Sermo[/i] xvi. [i]in Nativ.[/i]; S. Cyril d'Alexandrie, [i]Comm. in Joan.[/i], i. 14, etc.
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Quelqu'un pourrait-il m'éclairer à ce sujet ?
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Il y a une différence essentielle entre dire qu’en Se faisant Homme le Verbe S’est fait le “frère” selon la nature humaine et en la nature humaine des humains, et prétendre que par la seule Incarnation et Rédemption tout homme est devenu participant effectif de la Rédemption.
Il y a là, chez Wojtyla, une affirmation implicite du salut universel, de la participation universelle à la filiation divine, du fait que tout homme soit uni au Corps du Christ qu’est l’Eglise, et que l’humanité même soit Son Corps qu’est l’Eglise, comme le montrent divers lieux parallèles dont ceux-ci :
[i]« La communion entre Dieu et les hommes trouve son accomplissement définitif dans le Christ Jésus, l'Epoux qui aime et se donne comme Sauveur de l'Humanité, l'unissant à lui comme son corps.»[/i] (JP 2, "Exhort. apost. Familiaris consortio" n°13, 22/11/1981)
[i]« L'Incarnation du Dieu-Fils signifie que la nature humaine est élevée à l'unité de Dieu, mais aussi, en elle, en un sens, tout ce qui est "chair", toute l'humanité, tout le monde visible et matériel.» [/i](JP 2, Dominum et Vivificantem, 50,4)
[i]« Désormais et toujours, sans regrets et sans retour, Dieu sera avec toute l'humanité, devenu un avec elle.»[/i] (JP2, Allocution à l'audience générale du 25/3/1981, OR 31/03/1981, p. 12)
[i] « (Le Christ) obtient, une fois pour toutes, le salut de l'homme, de chaque homme et de tous, de ceux que nul n'arrachera à sa main ... Qui pourrait changer le fait que nous sommes rachetés ? Un fait si puissant et fondamental que la création même ?... Nous sommes de nouveau devenus la propriété du Père grâce à cet Amour qui ne recule pas devant l'ignominie de la Croix pour pouvoir garantir à tous les hommes - ' Nul ne pourra vous arracher à ma main ' (cf. Jn 10, 28). L'Eglise nous annonce aujourd'hui la certitude pascale de la Résurrection. La certitude du salut.[/i]» (A Sainte Marie du Transtévère, 27.4/1980, OR 6/5/1980 p. 14)
Wojtyla passe ainsi du [i]« dedit eis potestatem Dei fieri »[/i] (Jn. 1,12), [i]« leur a donné la possibilité d’être faits enfants de Dieu »[/i], à : ont été faits par l’Incarnation enfants de Dieu ;
“oubliant” entre autres ce qui encadre et conditionne cette possibilité :
[i]« 12. Quotquot autem receperunt eum, dedit eis potestatem Dei fieri, his qui credunt in Nomine ejus, 13. qui non ex sanguinibus neque ex voluntate viri, ex Deo nati sunt.»[/i] (Jn. 1,12s) ;
[i]« A quiconque de ceux qui Le reçoivent, Il a donné la possibilité d’être faits enfants de Dieu, à ceux qui croient en Son Nom, qui ne sont pas nés du sang ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu.»[/i]
Donc le fait d’être [i]“conçu”[/i] et de [i]“naître auprès du coeur de sa mère”[/i] ne suffit pas à avoir cette possibilité de devenir enfants de Dieu, et encore moins de le devenir alors [i]“dès le début”[/i], mais il faut en outre [i]Le recevoir, croire à Son Nom, et naître, non du sang et de la chair, mais de Dieu[/i] : ce qui a lieu par le Baptême.